Alice est née dans une famille richissime, élevée dans la soie et dorlotée au possible. Toute sa vie se résumait à l'école, aux cours de piano infligés par ses parents ou encore la télévision... En grandissant l'ennuie et la normalité (de son point de vue) sont devenus les deux seuls termes qu'elle pouvait user pour décrire sa vie. Durant son adolescence, la jeune fille multiplia ses sorties nocturnes et mauvais coups alors que l'étincelle de rébellion s'installait en elle. à ses quatorze ans, son caractère déjà bien installé, s'intensifia jusqu'à ce que ses parents, désespérés par l'attention qu'Alice nécessitait, ne décident de l'envoyer dans un pensionnat comptant se débarrasser de la honte que la petite garce jetait sur leur nom. Ce changement de monde ne suffit pas à corriger le caractère et l'insolence d'Alice. Parents, camarades, enseignantes ou encore surveillantes, elles y passeraient toutes. Absence de lettres destinées à ses parents, petites piques régulières dans les dortoirs, sourires angéliques et notes exemplaires destinées aux enseignants et finalement une série de mauvais coups destinés aux surveillantes qui lui collait le plus aux basques

- 00h31

Alice fixait son plafond depuis quelques minutes déjà avec un air morne. Putain, quelle connerie ces cours. On allait clairement la tirer du lit dès le lendemain, lui exhorter d'enfiler son uniforme et lui botter les fesses jusqu'à ce qu'elle échoue en cours ou bien devant un piano, qui sait, elle n'avait pas eu le temps de lire l'horaire pour savoir ce qu'elle était supposée faire le lendemain et ne comptait clairement pas y jeter le moindre coup d’œil.

Les minutes passèrent avec une lenteur que la fille qualifia intérieurement d'insupportable.

Après d'interminables minutes plongées dans le silence, une épaisse brume se mit à filtrer de sous la porte.La brume sombre qui se mit à ramper le long des murs progressant jusqu'à ce qu'elle n'englobe toute la pièce entièrement. Alice, plongée dans sa torpeur, mit de longues secondes à réaliser  le phénomène. Lorsque son regard remarqua la brume, son expression de surprise fut rapidement remplacée par de la terreur pure. Une main s'était posée sur ses lèvres fines. Une main aussi glaciale que ferme.

Bonjour Alice. Souffla une voix inconnue derrière son oreille. Le regard terrifié d'Alice vint se poser sur la face associée à la voix. Là où aurait dû se trouver le visage de l'homme, se tenaient deux yeux rouges perçants, flottants en l'air.

Alice n'était pas croyante contrairement à ses parents, mais si elle s'était souvenu de cette soirée, il y aurait eu fort à parier que son absence de foie aurait été ébranlée.
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- 8h34 La seule chose qui l'accueillit à son réveil fut un voile noir épais. Aucune panique ne se fit ressentir, rien ne se fit ressentir à vrai dire. Après de longues minutes d'attente. Une colère naquit en elle puis une voix vint finalement briser le silence qui l'entourait depuis quelques heures.

- Debout jeune fille ! Immédiatement.

Bouillonnant, Alice du se relever à l'aveugle, son regard étant toujours masqué par ce p*tain de voile sombre qui comptait lui pourrir la vie ce matin. On ne l'avait pas sonné la grosse idiote !

- Non mais tu crois que quelqu'un t'écoute dans cet établissement idiote ?? [color=#ff0000]Cracha Alice avec véhémence, la colère de la surveillante se répercutant en elle, renforcée par la mauvaise langue naturelle d'Alice. Se ressaisissant  rapidement, Alice baissa le ton, ce n'était pas la solution...Hocher la tête et filer à l'anglaise, elle aurait le temps de prendre sa revanche plus tard. Elle du ravaler sa colère avant de faire mine de sortir du lit puis de s'étaler brutalement sur le sol. Qu'est-ce que...Pourquoi ne parvenait toujours elle pas à voir ?

Alice passa les prochaines minutes à affronter la colère de la surveillante, ruminer la sienne et injurier ce qui s'était visiblement emparé de sa vision. Ce ne fut que lorsque la surveillante se mit à s'inquiéter pour Alice que la petite brune se calma aussitôt, sa colère cédant peu à peu place à une très vive inquiétude, la perplexité du médecin qui s'occupa de l’ausculter et finalement le sentiment de familiarité qu'émanait de la personne s'occupant de son accueil à l'école.