Derniers sujets

[fin Avril I+4] Un secret pour un secret [Texas]parTexas Miller
Mer 1 Mai - 11:46
FESTIVAL : NATSUYASUMI WINTERFEST [Texas]parTexas Miller
Mer 1 Mai - 11:10
petites questionsparM. le Directeur
Mar 23 Avr - 16:48
[SOLO] - Prise de poste et reprise en main desparRouge
Mar 23 Avr - 16:12
RougeparM. le Directeur
Mar 23 Avr - 15:15
Festival : Natsuyasumi WinterfestparTomoe Izumo
Mer 10 Avr - 1:45
[Avril I+4] And they were roommates [Texas] parTexas Miller
Mar 2 Avr - 14:38
[Juin I+3] Jeux gagnants [Amanda]parTomoe Izumo
Mar 13 Fév - 2:09
Question pour futur inscriptionparInvité
Mar 6 Fév - 0:24
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Un chaton au sein d'un nouveau monde (Juin I+4) Privé Lenora
Robin Windrosen
Robin Windrosen
Dim 30 Jan - 14:00
Un chaton au sein d'un nouveau monde (Juin I+4) Privé Lenora  Ndk2Un chaton au sein d'un nouveau monde (Juin I+4) Privé Lenora  Pi7f
♫ Un garçon féminin, une fille au masculin ♫

 
Ding…Dong…Ding…Dong
 
Les quatre coups sonnant l’heure exacte résonnent agréablement au lointain tandis que les alentours fourmillent de pas pressés, de costumes-cravates serrés et de tailleurs élégants. Les cris des enfants sortant de l’école commencent à retentir au sein de ce paysage dénoué de sens au regard l’observant avec attention. Les propriétaires de boutiques tentent d’haranguer la clientèle avec force de propositions ou de hurlements dans le vent. Les sons stridents bourdonnant avec insistance dans ses tympans, ses petites mains se couvrent les oreilles en un réflexe salvateur. La cohue des étranges véhicules à quatre roues claque leur mauvais concert habituel et la fumée s’immisce sournoisement en ses poumons en sous-développement. Les émotions enserrent son cœur comme pour espérer l’étrangler dans une scène digne des pires films d’effroi. Inspirant et expirant avec difficultés face à ce tsunami émotionnel des plus violents, une sensation de vertige tangue devant ses yeux et l’un de ses pieds manque de perdre son frêle équilibre sur le trottoir refoulant une odeur repoussante de modernité.
 
-Tu ne veux vraiment pas que je nous déplace instantanément ? Cela sera bien plus simple pour toi…


Politesse
 
Le parfum écœurant du béton et la cacophonie sentimentale autour de son ombre disparaissent presque sous la venue de la voix aux suaves sincèrement inquiètes. Le tournis s’affaiblissant sous sa puissance naturelle, son esprit se reconnecte à la réalité en une vive goulée d’air frais. Levant ses pupilles vers la silhouette marchant à ses côtés, sa tête se secoue dans un léger symbole de négation polie. Sa réplique est un murmure au gré du vent soufflant à son interlocutrice sa volonté de résistance et de réussite dans cet exercice. Si son âme doit apprendre à survivre en ce monde étrange, qu’il en soit ainsi si c’est pour protéger celle à laquelle son amour innocent tient par-dessus-tout. Souffrir de nausée durant quelques minutes n’est qu’un maigre sacrifice pour espérer obtenir son si beau sourire. Légèrement au-dessus, la jeune femme adulte lui adresse une expression de fierté, ses lèvres rosées s’étirant en un trait d’une pure beauté.
 
-Ton courage est des plus admiratifs mais n’hésite pas à me le dire si ça ne va pas, d’accord ? Je te rappelle que je suis considérée comme étant ta tutrice ici. 


Vénération
 
Hochant vivement le crâne dans un salut respectueux, ses joues rouges signent sa nervosité initiale et lorsque son dos se redresse, il est déjà trop tard. Son sourire est une arme de destruction massive en ces lieux, les premières victimes tombent déjà comme des insectes arrêtés en plein vol. Haute de taille, sa finesse semblable à celle d’une guêpe donnerait des complexes à toutes les recommandations de régime alimentaires tant leurs conseils sonneraient comme superflus. Les traits parfaits de son visage ne souffrent d’aucun désagrément comme si la moindre imperfection n’osait pas s’y frotter pour pulluler sur d’autres corps. Ses longs cheveux noir bleu tombent en son dos à la manière d’une cascade rafraichissante en valorisant les lignes désirables de son cou. Sa peau naturellement hâlée par le soleil est en pur contraste avec la quasi-totalité de la foule présente. Sa jupe flotte au niveau de ses genoux dévoilant ses jambes nues au grand ravissement secret des pommettes rougissantes des alentours. Sa poitrine généreuse se devine sous son chemisier bordeaux et bien des êtres pourraient tuer pour espérer en découvrir davantage. Ses yeux sont semblables à deux océans violacés où se noyer est un plaisir. Capables des pires ravages sur les êtres, ses pupilles d’améthyste peuvent mener tout esprit sain aux abords de la folie


Idioties

 Si au sein de sa communauté d’origine, les êtres humains n’ont pas la réputation de briller par leur intelligence, la confirmation des stéréotypes sonne douloureusement pour son cœur candide. Hommes comme femmes ou enfants, tout le monde à une centaine de mètres à la ronde réagit en sottises à les croire dépossédés/dépossédées de la moindre volonté. Si les rougissements et bégaiements sont limite normaux, l’extravagance trouve rapidement son chemin dans ce chaos involontaire. Les chutes lamentables de maladresse et les chocs frontaux contre des lampadaires, vitres de boutiques ou d’autres personnes se succèdent en des petits cris surpris. Arquant un léger sourcil surpris devant ce capharnaüm incompréhensible, elle hausse les épaules avant de secouer la tête en un déploiement capillaire des plus envoûtants malgré elle. Tournant les talons, elle avance en ignorant superbement les tentatives de déclarations spontanées sur son chemin ou les corps littéralement jetés à ses pieds comme dans une hypnose renforcée. Sur sa droite, la fine silhouette marche en renforçant sa prise sur la large capuche recouvrant son crâne.
 
-Oh, bonjour Devisla-sensai…Pourrions-nous vous voir un petit moment, s’il vous plaît ? 


Interruption
 
La voix aux intonations propre à la jeunesse claque en un accent de politesse tandis que la susnommée se retourne lentement. Le dos courbé, un homme devant avoir un peu plus de la vingtaine la salue avec mille respects. À ses côtés, une femme du même âge s’aligne sur une forme de révérence. Leurs joues rouges se démarquent sur leurs vêtements plus sombres et leurs cheveux noirs. Hochant vivement la tête, la concernée leur assure sa future collaboration avant d’exécuter un léger geste d’excuses en direction de la petite ombre encapuchonnée. Plantant son regard dans le sien à travers le vêtement, elle lui adresse une expression ennuyée en poussant un léger soupir.
 
-Je suis navrée…Il s’agit d’un étudiant et d’une étudiante qui sont sous ma direction pour la rédaction de leur mémoire en Histoire, je ne peux pas les laisser tomber. Par conséquent, je dois me rendre à mon bureau à l’université. Tu te sens capable d’aller à l’école sans moi ? Si je ne suis pas revenue à l’heure du rendez-vous, tu voudras bien excuser mon retard et expliquer la situation ?


Hésitation
 
En son for intérieur, un combat entre la peur et la raison fait rage pour stimuler son rythme cardiaque sur une musique dangereusement endiablée. L’impression que le métal invisible des épées immatérielles mord le fer des lances ennemies brûle furieusement en ses veines. Ses poumons se vident d’air avec empressement et sous son torse, son cœur lutte ardemment pour s’extirper de sa prison sanguine. Un tressaillement nerveux agite ses doigts et un tremblement candide s’empare de ses jambes tandis que son visage manque de virer au blême sous sa protection vestimentaire. L’une de ses petites mains tente de s’accrocher avec l’énergie du désespoir au poignet de l’adulte mais celle-ci la retire avec délicatesse, un doux sourire se voulant rassurant sur les lèvres.
 
-Tout ira bien, je te promets…Madame Hillman est au courant de…ta particularité linguistique dirons-nous…tu as tout ton matériel dans ton sac à dos et elle ne te jugera jamais pour cela. Elle a l’air strict mais je t’assure qu’elle est bienveillante avec les élèves, tu ne feras pas exception…surtout si tu lui offres ton si joli sourire…Tu veux bien essayer ? Je peux t’emmener rapidement là-bas si tu préfères…


Affirmation
 
Le murmure à ses oreilles sonne aussi doux et agréable que le miel tandis que ses joues rosissent jusqu’à la racine de ses cheveux en un tableau d’une candeur absolue. Sous l’apport de son chuchotement, le mal-être interne se calme tout doucement pour reprendre une circulation normale au fil des secondes. Même la cacophonie des émotions semble s’estomper au loin en délaissant temporairement son rôle de tyran. Sa respiration n’est plus aussi sifflante qu’encore quelques minutes auparavant et le vertige n’est plus qu’un mauvais souvenir. Du moins jusqu’à la prochaine crise, les symptômes ne sont que temporairement muselés mais savent toujours revenir en force. Le chant du courage au bord du cœur, sa tête se hoche docilement tandis que ses petits poings se serrent autour des bretelles de son sac. Son visage éclairé par la tendresse d’un autre de ses sourires naturellement ensorcelants, l’enseignante lui ébouriffe gentiment le crâne par-dessus la capuche.
 
-Tu fais preuve d’un grand courage, je t’en félicite. Tu sais comment me contacter en cas de problèmes, n’est-ce pas ? Je viens à l’académie dès que possible, je te remercie de ta compréhension.


 Jalousie
 
Ayant l’impression qu’une centaine de paires d’yeux des plus envieux l’observe avec une haine palpable pour se montrer naturellement proche de la jeune femme au charme hypnotique, son torse s’incline en un salut respectueux. L’une de ses mains s’avance en réflexe pour tenter de la rattraper tandis qu’elle tourne les talons en lui adressant un dernier rictus encourageant. La rabaissant, sa respiration laissée en suspense dans un entremêlement d’inspiration difficiles et d’expirations brûlantes d’angoisse. Portant ses doigts à son cœur par-dessus son vêtement, le rythme de ses pulsations étant des plus normal, force d’avouer que ses interventions forcent sa malédiction à se terrer dans le silence. Le visage rose de gène d’avoir l’impression d’être la risée d’un spectacle, ses pas se tournent pour l’emmener droit devant. Frôlant à peine la matière grise sous ses pieds, son corps se faufile habilement dans la foule comme étonnement élastique et insaisissable. Sa cape à capuche camouflant habilement sa silhouette, la haute ombre du bâtiment se dessine enfin devant ses yeux et il ne lui faut qu’à peine quelques minutes pour enfin en franchir le portail sans encombre.


Incroyable
 
Trouver un mot suffisamment éloquent pour décrire ce lieu extraordinaire sonne presque comme une insulte tant il resplendit de quelque chose que son âme n’avait jamais ressentie auparavant. Si la grandeur de l’établissement en lui-même est déjà gigantesque, que penser de la beauté naturelle se dégageant des extérieurs ? Une vive sensation de calme et de quiétude s’engouffre en son cœur pour la première fois depuis de longues années. L’impression d’être enfin en sécurité manque de lui couper le souffle sous le contrecoup de l’émotion. Partout sur les alentours, les fleurs aux multiples couleurs fleurissent avec épanouissement, leur beauté se nourrissant de la douce chaleur du soleil. Les parfums divins emplissent ses narines en un délice hypnotique. Ses pupilles naturellement attirées par un tel spectacle, ses jambes l’emmènent dans leur direction comme incapables d’avoir leur propre volonté.
 
-Salut ! Nos fleurs te plaisent ? Tu voudrais rejoindre le club de loisirs en plein air ?


 Interaction
 
La voix étrangère claque avec une douce hilarité propre à l’adolescence et une politesse enthousiaste lui faisant relever la tête avec lenteur. En face de son regard, une joyeuse bande de jeunes garçons et filles lui font face, le plaisir et la joie s’affichant sur tous les visages. Leur âge partagé entre plusieurs niveaux scolaires, impossible de dire précisément qui est responsable d’une telle troupe. Sous sa cape, ses joues virent au rose candide et son dos s’incline avec une vive timidité comme incapable de se sentir légitime parmi le petit groupe. Le mutisme au bord des lèvres, son silence premier offre un certain degré de malaise à ses interlocuteurs et interlocutrices avant que ses mains s’agitent sous leur vive curiosité. Dénouant son sac à dos, ses doigts attrapent un crayon à la mine épaisse et une ardoise. Traçant habilement divers signes alphabétiques sur la surface plastique, le message se dévoile sans qu’aucun mot ne soit prononcé.
 
-Hello. I can't speak but I understand you. Yes, your flowers are very pretty and I would to take some, please. It is to offer to the lady who manages the registrations and the student. It seems to be rude to arrive empty-handed. Thank you. (Bonjour. Je ne peux pas parler mais je vous comprends. Oui, vos fleurs sont très jolies et j’aimerais en prendre quelques-unes, s’il vous plaît. C’est pour offrir à la dame qui gère les inscriptions et les élèves. Il semble que ce soit impoli d’arriver les mains vides. Je vous remercie.
                                                                                     
Bienveillance
 
Un soupir collectif de plaisir résonne de prime abord devant sa pure candeur avant que sa demande polie et justifie ne soit acceptée sans aucun problème. Pendant que quelques mains s’affairent à lui préparer un bouquet digne de ce nom, d’autres bouches l’aident à rédiger un petit mot facilement compréhensible sur sa petite ardoise à l’intention de sa future destinataire. Ouverte à toutes les suggestions, la frêle ombre encapuchonnée frétille d’une nervosité extrême à l’idée de se retrouver au centre de l’attention quand ce ne sont certainement pas ses habitudes. D’ordinaire, ses oreilles entendent le mépris et le crachat de haine sur son aberration quand sa peau récupère tous les coups en des bleus et plaies ineffaçables. Ses paupières papillonnant sous son habit, son cœur pourrait danser sur une piste invisible qu’il ne battrait pas aussi intensément qu’à cet instant. Tout va bien, son corps est caché et tant qu’il en sera ainsi, personne ne pourra hurler à la monstruosité. Se calmant intérieurement sous l’afflux de la gentillesse étudiante, ses doigts finissent de dessiner l’alphabet anglais et ses mains récupèrent enfin une magnifique gerbe de tournesols d’un jaune éclatant dans lequel se parsèment des marguerites. Le précieux présent est enveloppé avec précautions et fermé par une bande de tissu bleu, blanc et ocre. Le sang bouillonnant de joie et de reconnaissance, son dos se courbe une seconde fois en une révérence respectueuse et ce n’est que lorsque sa tête se relève que tout bascule. 


Reconnaissance
 
Un facétieux coup de vent frôle le fin tissu de sa cape pour jouer avec en un dessein innocent. Basculant en arrière, sa capuche se détache mollement sur ses frêles épaules et des exclamations surprises résonnent près de ses oreilles. Ce ne sont pas ses piercings de bois noir perçant son lobe gauche qui font vriller les gorges adolescentes mais l’ensemble de sa monstruosité. Naturellement coupés à mi- longueur avec une mèche un peu plus grande que ses consœurs sur la droite, ses cheveux d’un roux flamboyant ont déjà de quoi susciter l’attention. Sa peau bronzée que le soleil aime caresser est bien différente de la majorité de la population vivant en ces lieux sans pour autant attiser de la médisance. Sa taille de guêpe, ses hanches bien taillées et ses jambes légères suggèrent un mode de vie sain mais est-ce réellement un prétexte crédible à l’attaquer ? Son style vestimentaire semble mériter bruits de couloirs et ragots sans que les esprits pernicieux ne sachent que ses vêtements ne font que camoufler ce que son esprit estime être une horreur. Une sorte de combishort, composé d’une seule étoffe regroupant un bas court et un haut échancré couvre son buste et ses cuisses en un tableau enfantin. L’ensemble d’un doux violet clair se distingue par une espèce de col marin ouvert en V et tombant avec grâce dans son dos. Une ceinture blanche ornée de boutons d’or entoure sa minceur avec élégance. Un anneau précieux s’accroche à son tour de cou noir en un accessoire inattendu. Un petit chapeau couleur crème se lie avec un nœud bleu rayé où une fausse fraise s’accroche tient candidement sur son crâne. Son poignet gauche fait tinter un bracelet rosé à chaque mouvement produit mais le son n’accroche pas autant l’attention que son regard. Couramment nommés vairons, ses yeux sont pareils à deux merveilles  tant leurs teintes sont rarissimes voire unique. L’œil droit est une mer dorée quand le gauche se noie dans l’améthyste la plus pure. Ses joues rougissent d’embarrassement, son âme persuadée de recevoir prochainement un torrent de mépris et d’exclamations horrifiées comme à son habitude mais son rythme cardiaque connaît un raté soudain sous la réaction du groupe étudiant. Un de ses battements s’arrête brutalement avant que la musique ne reprenne sur un tempo élevé comme sincèrement surpris.  
 
-Mais quel mignon petit cœur ! Attends, nous avons encore quelque chose à t’offrir, tu seras encore plus beau !


-Tu es toute jolie ! Tu veux bien attendre que nous ne trouvions un autre petit cadeau en plus des fleurs ?


      Inhabituel
 
Filles et garçon se mélangent en un joyeux bazar, leurs piaillements adolescents signant une joie contagieuse. En face, l’effroi et l’incompréhension se dessinent sur les traits fins de la mystérieuse silhouette. Si l’habitude que les gens lui attribuent automatiquement un sexe sur son apparence est toujours présente, c’est bien la première fois qu’elle ne suscite pas de réaction négative en dehors de ses proches. Quoi que légèrement entrouvertes sous l’effet de la surprise, ses lèvres n’émettent aucun son de protestation tandis qu’une dizaine de mains l’approche pour tenir leurs promesses. Un serre-tête rouge se confond parmi sa chevelure et fait ressortir une paire de fausses oreilles de chat de la même couleur. Une jonquille et une marguerite s’accrochent sur le côté gauche de son crâne. Des éclats de larmes perlées de joie et d’émotions au coin des paupières, son dos se courbe en un symbole clairvoyant de reconnaissance et de remerciement silencieux. Lorsque son visage se relève sur les adolescents et les jeunes femmes, son sourire candide explose en une communication de pur bonheur. Signant un tendre « merci » muet par la force de ses zygomatiques, les élèves lui servant d’interlocuteurs et d’interlocutrices ne peuvent s’empêcher de rougir. Un torrent d’émotions positives les envahit sans que ni les uns ni les autres n’aient la force d’y résister. Ce tsunami se glisse en son âme et l’espace d’un instant, ses jambes vacillent sous l’effet du choc. Ayant besoin de toute la force de sa volonté pour ne pas tomber, ses mains se raccrochent fermement à son bouquet. Après de longues secondes à lutter contre les agitations nerveuses de ses doigts et de son corps légèrement tremblant sous la crise, ces derniers réussissent à manipuler de nouveau son ardoise et son crayon pour tracer quelques signes rapides dans un élan de reconnaissance.
 
-My name is RobinE, pronounced in English. Thank you very much for your help and your kindness. (Je m'appelle RobinE, prononcé à l'anglophone. Je vous remercie infiniment pour votre aide et votre gentillesse)


Départ

Effaçant les deux phrases d’un geste de la main, tout son être s’incline à nouveau dans un profond respect. Les camarades du club de loisirs en plein air lui adressent des mouvements de la main que son esprit peine à comprendre dans un premier temps. Penchant la tête sur le côté, ses yeux vairons observent l’étrange manège durant un léger instant avant que ses oreilles ne perçoivent les « au revoir » et autres « à bientôt » qui accompagnent le phénomène. Ainsi, c’est ainsi que les êtres humains se quittent de manière amicale ? Au sein de sa communauté d’origine, tout est tellement plus rigide, la différence de contraste est presque saisissante d’effroi. Faisant montre de politesse, ses poignets et phalanges tentent d’imiter la démonstration corporelle tandis que ses pieds reculent lentement. Habitué au flot d’insultes trop longtemps reçue, son cerveau éprouve bien des difficultés à mouvoir ses membres normalement. Enfin, ses talons se tournent et s’éloignent en direction de l’entrée du bâtiment principal sans que son bras ne cesse de s’agiter. Ses affaires rangées dans son sac à dos, ce n’est que lorsque la porte se franchit que la pression se relâche le temps d’un instant avant d’en gagner une nouvelle.


 Mésaventure
 
Sa mémoire, lui jouant que très rarement des tours, s’aperçoit avec horreur que sa protectrice ne lui a pas donné d’indications plus précises pour se rendre au bureau concerné. Elle a juste mentionné le bâtiment principal que son sens de l’observation a déduit comme étant le plus grand du coin mais sans lui établir de certitudes. Rougissant jusqu’à la racine de ses cheveux déjà flamboyants, ses pieds dansent avec nervosité l’un sur l’autre dans une démarche manquant complètement d’assurance. Ses mains resserrent leur emprise sur la gerbe fleurie mais des tremblements intempestifs traduisent son angoisse intense. Son regard a beau observer les environs, rien ne lui indique la direction à prendre entre le rez-de-chaussée et l’étage. Bien que connaissant le nom de sa future interlocutrice, la méconnaissance de son emploi exact l'empêche de comprendre à quel endroit se trouve son bureau. L'accueil étant vide à ce moment-même, se renseigner là-bas n'aurait aucun sens mais que faire par conséquent ? Son esprit assimile les notions de "Direction", "Ressources Humaines" et autres mais ignore qui travaille concrètement derrière ces titres. Si ses connaissances regorgent d'informations sur le mode de vie humain, elle n'est que basique en ce qui concerne l'administration. Sa tutrice lui a juste dit qu'une certaine Madame Hillman s'occupait des élèves sans plus de précisions. N’osant bouger, son corps se fige dans une réaction craintive comme sidéré à l’idée de ce qui peut lui arriver. Des éclats de sanglots brillent sur les mares d’or et d’améthyste avec une violente retenue de s’échapper sur son visage bronzé. Serrant toujours son bouquet contre son cœur, sa tête se baisse légèrement avec humilité et honte à la fois.
 
C’est cela, monstre de candeur, sens la peur et la panique t’envahir dans une guerre intérieure et attaquer sournoisement ton cœur pur. Souviens toi de ce que tu es : une horreur sans nom, une erreur de la nature, un cauchemar vivant qui n’a d’égal que les pires créatures issues de l’imagination. Tu ne érites que de te perdre dans les méandres de l’oubli, personne ne devrait s’abîmer les yeux à te regarder. Que le dégoût et le mépris coulent encore sur toi en une cascade virulente pour détruire ton innocence écoeurante. De quel droit oses-tu seulement sourire et pire encore, vivre ? Disparais… 


Codage par Libella sur Graphiorum




Hors rp : L'image originale la description de Robin 
Robin Windrosen
Revenir en haut Aller en bas
Lenora Hillman
Conseillère principale d'éducation
Conseillère principale d'éducation
Lenora Hillman
Sam 12 Fév - 23:11
Juin. La saison des pluies au Japon. Ce mois si particulier lors duquel une pluie ininterrompue s'abat sur le pays sans parvenir à repousser la chaleur estivale, donnant à l'air une humidité poisseuse et suffocante qui suinte sur les murs et vous colle à la peau. Lenora vivait au Japon depuis son enfance, mais ça, elle n'avait jamais pu s'y habituer. Ceci étant, le bruit de la pluie sur les fenêtres l'avait toujours détendue et même si ce temps morose avait un effet plutôt négatif sur son humeur elle affectionnait de travailler dans cette ambiance sonore relaxante.
Elle avait terminé le gros de la paperasse du premier trimestre la semaine passée et c'était avec détermination que la trentenaire endurcie se lançait à présent dans la dernière ligne droite administrative avant les vacances d'été. Le travail d'une Conseillère Principale d'Education n'était décidément jamais terminé !
Lenora retroussa les manches de son chemisier blanc et retira les traces d'humidité sur les verres de ses lunettes. Bien ! Il était temps d'attaquer cette journée, avec tout le sérieux et le professionnalisme qui la caractérisaient ! Elle ouvrit les dossiers des élèves sur son ordinateur et passa en revue les affaires courantes. Il était prévu que quelques étudiants arrivent à l'Académie dans les semaines à venir, Natsuyasumi étant un cas... particulier, certains des élèves "n'apparaissaient" pas en Avril et il fallait donc de temps à autres gérer ces arrivées imprévues. Lenora préférait nettement quand tout était bien carré, rangé et en ordre et ces histoires de voyages spatio-temporels, d'univers parallèles, de robots, de super-héros, d'extraterrestres etc. avaient le don de lui donner la migraine. A tout cela, elle faisait donc face avec un sang-froid et un professionnalisme impeccables. Après tout, elle était la CPE de l'Académie Natsuyasumi, et elle comptait bien effectuer l'ensemble de ses tâches avec une exemplarité à toute épreuve !
Ses sourcils se froncèrent en un air strict et concentré et ses doigts commencèrent à pianoter sur son clavier, le bruit des touches martelées faisant écho à la mélodie rythmée de la pluie sur les vitres de son bureau.
Quelques minutes s'écoulèrent ainsi, dans cette bulle studieuse et silencieuse, quand soudain des coups timides retentirent sur la porte, brisant la magie de cette atmosphère suspendue dans le temps.

- Entrez, répondit Lenora en levant les yeux de son ordinateur, découvrant ainsi une élève dans l'encadrement de sa porte. Oui jeune fille ? Que puis-je faire pour vous ?

- Euh, pardon de vous déranger madame, mais il y a un garçon... une fille... ? Qui a l'air très mal dans le couloir...

La conseillère arqua un sourcil interrogateur et se leva pour suivre son interlocutrice.

- Si c'est un malaise il va falloir l'emmener à l'infirmerie, indiqua-t-elle, une certaine inquiétude pointant derrière le voile strict de son visage.

- Je ne sais pas, il... ou elle, n'a pas l'air malade... enfin, je ne sais pas trop...

- Vous ne l'avez pas interrogé sur ce qu'il lui arrivait ?

- Euh, et bien, c'est quelqu'un qui a l'air d'avoir du mal à communiquer...

L'expression dubitative de Lenora s'accentua et après quelques claquements rapides de talons la CPE découvrit la fameuse scène. Effectivement, la personne au physique à première vue très androgyne qui se trouvait là avait l'air d'être au bord de la syncope. Ou tout du moins à la limite de fondre en larmes. Lenora tâcha de paraître compatissante et s'approcha de l'enfant avec une expression douce et apaisante.

- Bonjour... Dîtes-moi ce qui ne va pas, je suis là pour vous aider. Vous avez mal quelque part ? On vous a bousculé ? demanda-t-elle sur un ton avenant, presque maternel, en se penchant légèrement à la hauteur du jeune inconnu.

C'est alors qu'elle remarqua par l'absence d'uniforme que le mystérieux élève n'en était en fait apparemment pas un. Il était tout à fait improbable que ce soit un enfant de la ville qui se soit perdu, et au vu de l'apparence très singulière de ce garçon (de cette fille ?), il y avait fort peu de chances qu'il ou elle ne vienne pas du tout de la ville pour commencer.
Le regard métallique de Lenora s'affuta. Il se pourrait bien qu'un nouveau dossier fasse son apparition sur son ordinateur incessamment sous peu...
Lenora Hillman
Revenir en haut Aller en bas
Robin Windrosen
Robin Windrosen
Lun 14 Fév - 13:00
Un chaton au sein d'un nouveau monde (Juin I+4) Privé Lenora  Ndk2Un chaton au sein d'un nouveau monde (Juin I+4) Privé Lenora  Pi7f
♫ Un garçon féminin, une fille au masculin ♫

 
Sidération

Tandis que les premières fines gouttes de pluie commencent à tomber pour couler pitoyablement le long des vitres en un son apaisant, la fine silhouette se mure en une raideur inquiétante. La tête baissée, des éclats de larmes menacent d’imploser au coin de ses paupières dans le but suicidaire de mourir sur ses lèvres fines. La taille à la limite de la maigreur émet de légers tremblements et les jambes fines semblent difficilement porter le poids plume. Serrant contre son cœur un magnifique bouquet fleuri, ses mains s’y accrochent avec l’énergie du désespoir. Son esprit meurtri ne cesse de lui marteler que sa simple existence est une monstruosité et même une aberration. Les sifflements haineux d’autrefois continuent encore de résonner en ses pensées et l’impression de recevoir des coups violents marquent ses côtes commençant à se rendre dangereusement visibles sous son haut violacé.
 
  Imprécision

Le flot ininterrompu de sa mémoire tourbillonne avec force sans que le mouvement ne lui rappelle un quelconque souvenir précis. Son ouïe se souvient avoir entendu le nom de sa future interlocutrice et son rôle au sein de cette mystérieuse école mais pas l’intitulé exact de son poste. Entre la direction, le service des ressources humaines, la comptabilité, les finances et autres, où aller ? Ses vastes connaissances sur bien des sujets sont pourtant incapables de répondre à cette simple question. Les panneaux indicatifs sont bien transcrits dans sa langue maternelle mais aucun patronyme n’est marqué si bien que la sidération opère en un mécanisme effrayant. L’angoisse étreint son cœur en une embrassade mortelle pour brûler en ses veines et ses poumons. Sa respiration est vivement attrapée par une musique frénétique des plus diaboliques, à croire que le Malin lui-même court sur ses vaisseaux sanguins pour l’enflammer de l’intérieur. D’ailleurs, il lui serait inenvisageable de penser ainsi, son âme n’est-elle pas irrémédiablement liée aux Enfers en la présence de sa première héritière dans sa vie ? Si la jeune femme peut tirer sa fierté d’en être la fille, son propre honneur réduit à néant ne peut en dire autant. Se reconnaître comme l’enfant unique de ses parents est une chose, se croire légitime à vivre en est une autre.

-Oulala, tu me parais bien pâle. Est-ce que tout va bien ?

 Malaise

La voix inconnue à l’accent nippon sincèrement inquiet résonne faiblement au milieu du hall alors qu’une main se pose instinctivement sur son épaule. Un brusque sursaut l’agite et ses pieds basculent en arrière dans un saut de danse parfaitement maîtrisé, à penser qu’une sorte de chorégraphie permanente se meut en son corps. Ses bras remontent à hauteur de son visage comme pour se protéger de poings invisibles. En face, une adolescente l’observe avec incrédulité en battant des paupières tant elle paraît sous le choc de sa posture instinctivement défensive. Avoir un bref mouvement de peur est parfaitement normal si la personne ne s’attend pas à une autre présence mais de là à bondir à quelque pas d’elle, il n’y a pas que la surprise qui explique son teint soudainement cireux, le rythme cardiaque furieux et son virulent instinct de survie qui se manifeste de façon fort étrange. Quelque peu confuse de sa réaction, la jeune fille incline légèrement le dos en joignant ses mains en signe d’excuse, ses joues rosées.

 -Pardonne moi, je ne voulais pas te faire peur. Est-ce que tu cherches quelque chose ou quelqu’un ?
 
Mutisme

Incapable de s’oraliser, les mots meurent dans sa gorge alors que ses pensées forment un cataclysme extraordinaire au sein de son esprit. Les lourdes épées de sa peur croisent durement le fer avec sa raison affaiblie. Chaque métal forgé se défend et attaque avec une férocité sans égale et l’impression d’entendre les cris d’agonie dans ces armées mentales n’est malheureusement pas qu’un mauvais rêve. Ses oreilles perçoivent bien les propos de l’élève et la transmission dans son dialecte de naissance fonctionne à merveille mais le répondant est violemment ligoté par les sournois serpent caractérisant ses phobies nées de ses traumatismes. Les capacités persuasives de la professeure d’université qui était encore à ses côtés quelques minutes auparavant ne sont plus à prouver. Elle a réussi à convaincre son cœur fragilisé de faire montre de courage mais sans sa présence rassurante à ses cotés, le naturel chassé revient au galop pour piétiner ses rêves et ses espoirs. Au fin fond de son âme déchirée, la volonté de répliquer brille mais trop faiblement pour arriver à s’imposer face à sa terreur grandissante.

-Euh je…Tu ne peux pas parler, c’est cela ? Tu veux bien attendre ici, s’il te plaît ? Je vais chercher un ou une adulte, je reviens tout de suite !

 Sensibilité

Face à son silence que bien des âmes pourraient considérer comme de la pure impertinence, la clairvoyance de la malheureuse est passée bien au-dessus des clichés que la situation peut lui inspirer. Combien ont préféré laisser éclater leur colère et leur impatience devant cette absence de communication claire ? Quel nombre y ont vu de la paresse évidente, de l’insolence et de la pure mauvaise volonté en fermant les yeux sur les signes cliniques d’un mal-être important ? S’inclinant rapidement, la demoiselle file dans les couloirs afin de trouver une aide appropriée. Sa sourde inquiétude sincère résonne si fortement en son âme qu’elle vient frapper celle de la fine silhouette délaissée sans qu’elle en ait conscience. La puissante masse de ses émotions lui reviennent tel un poing vengeur en plein sur l’estomac. Le ventre courbé en deux sous l’effet du choc, il lui faut se rattraper à toute la détermination du monde pour éviter que ses jambes ne flanchent. Les poumons brûlants inspirent et expirent avec difficultés, chacun des mouvements respiratoires lui coûtant une énergie folle. La sensation d’un vertige l’empêche de percevoir le monde des alentours et ses tympans se vrillent sous les sifflements pernicieux gangrenés par sa malédiction. Les premières gouttes de fièvre naissent sur son front en conséquence d’une crise survenue brutalement comme son nom l’indique. Son empathie extrême ne s’était pas manifestée ainsi depuis bien longtemps, est-il possible de seulement tenter de la contrôler ?    
 
- Bonjour... Dîtes-moi ce qui ne va pas, je suis là pour vous aider. Vous avez mal quelque part ? On vous a bousculé ?

Réaction

Bien qu’infiniment douce et lui rappelant la tendresse maternelle, la voix féminine n’est pas en cause dans le pitoyable spectacle qui va suivre. Ce n’est pas non plus le corps de l’inconnue qui se penche légèrement pour se retrouver à sa hauteur qui met en branle ses réflexes presque sauvages. Si sa vision capture bien l’image d’une femme vêtue d’un tailleur noir et équipée de lunettes aux branches rouges sur son visage aux traits stricts, son puissant instinct de survie en décide autrement. Réagissant aux moindres prémices d’un potentiel danger, ses jambes se plient très brièvement avant de bondir en arrière en un vif sursaut bestial. Sous ses mèches couleur des flammes, ses pupilles s’écarquillent avec une rare violence, prêtes à sortir de leurs orbites pour se dilater effroyablement. Néanmoins, les deux représentantes du sexe féminin n’ont pas le temps de noter quoi que ce soit que déjà, les bras malingres remontent vers son visage dans une posture protective bien spécifique. Bizarrement, ses mains ne lâchent jamais son bouquet à croire qu’il est son dernier lien avec la réalité tangible.

 Patience

Si l’adulte nouvellement présente a sans doute l’habitude d’avoir affaire à l’effronterie de la jeunesse, rien ne dit qu’elle est préparée à cette situation. Bien que biologiquement et physiquement parlant, c’est indéniablement un ou une enfant, ses réactions laissent penser à un animal traqué qui fuit la mort et les armes humaines. La jeune bestiole humanoïde n’agit plus que pour sa survie en laissant sa raison de côté. Repérant un large pot géant de fleurs dans sa vision périphérique, ses jambes l’y emmènent en un ou deux sauts pour se réfugier derrière en une cachette dérisoire. À l’abri des feuilles qui couvrent presque sa maigre silhouette, la respiration frénétique signe bien une angoisse palpable des plus incompréhensibles pour le duo de spectatrices de son étrange comportement. Pourtant, ni l’adolescente ni la plus âgée ne fait un pas de plus dans sa direction comme ayant instinctivement compris qu’elles ne feraient que l’effrayer davantage même sans savoir pourquoi. Bien que leurs intentions soient sans aucun doute pures, il est difficile de lutter contre un instinct plus proche du sauvage que de l’humain lambda. Peut-être comprennent-elles que forcer un animal ne mènerait à rien si ce dernier ne fait pas le premier pas. Attendant calmement, il est fort probable qu’elles se sentent observées à travers la gigantesque plante verte. Sans doute entendent-elles également les inspirations et expirations péniblement soufflées comme sorties d’un course sportive épuisante. Le crâne partiellement dissimulé par les feuilles géantes, une partie du visage se montre timidement à la lumière, les paupières encore à moitié-closes comme plissées à l’extrême. Ses fausses oreilles de félins semblent se dresser sur son accessoire à l’entente du chuchotement de l’adolescente en direction de l’adulte.

-Regardez, Madame Hillman, il commence à moins se méfier et….oooooh, qu’est ce qu’elle a de beaux yeux !

Révélation

La mention du patronyme de la femme aux cheveux noirs frappe soudainement le torrent perpétuel de sa mémoire et sous son torse maigre, son cœur rate un battement. L’adulte présente est donc celle que sa tutrice lui a mentionnée un peu plus tôt dans la journée ? Ses instincts bestiaux baissent en intensité et sa raison triomphe vaillamment de sa peur, l’épée de cette dernière tournoyant furieusement dans les airs pour se briser en son for intérieur. L’élève ne finit même pas sa phrase initiale, agréablement surprise par cette nouvelle découverte. Relevant le regard, une lueur hypnotique mystique entraîne les deux femmes dans un spectacle bien plus beau que la peur. Son œil droit est une mare d’or que même les âmes les plus avides ne pourront jamais posséder quand le gauche les noie dans un océan d’améthyste dangereusement tentateur. Penchant la tête sur le côté, la silhouette aux iris dits hétérochromes ou vairons sent son visage rougir jusqu’à la racine des cheveux, déjà eux-mêmes d’un roux visible, lorsque la demoiselle lui offre un compliment sincère sur son apparence. Qu’elle utilise le masculin ou le féminin, voire les deux, ne perturbe nullement son cœur habitué à ce genre d’hésitations mais le sourire admiratif d’une personne face à ses pupilles unique est des plus déroutant. Ne sachant comment réagir de prime abord devant cet émoi, l’enfant prend encore quelques secondes avant de s’extirper de sa sidération. Son regard mythique alterne entre son bouquet toujours fermement tenu entre ses doigts fins, les deux femmes et son sac à dos accroché à ses épaules. Déposant les fleurs enveloppées avec mille précautions sur le sol pour ne pas les froisser, ses mains attrapent son support scolaire de tissu pour fouiller à l’intérieur. En sortant une fine ardoise et un crayon marqueur noir, ses doigts tracent rapidement des signes terriens qu’ils espèrent compréhensibles pour des esprits ayant appris un minimum de la langue anglaise.

-Good evening. My name is RobinE Windrosen, pronounced in English. My tutor told me that I had to meet a certain Mrs Hillman to register here but as I don't know the different services here, I had a panic attack. I apologise for the inconvenience. As I can’t meet you empty-handed, please accept this modest gift (Bonsoir. Je me nomme RobinE Windrosen, prononcé à l'anglophone. Ma tutrice m'a dit que je devais rencontrer une certaine Madame Hillman pour m'inscrire ici mais comme je ne connais pas les différents services ici, j'ai eu une crise de panique. Je vous prie de m'excuser pour ce désagrément. Ne pouvant vous rencontrer les mains vides, je vous prie d'accepter ce modeste présent)

   Explications

Présentant son pardon en courbant légèrement le dos à l’instar de la jeune fille quelques minutes auparavant, son salut respectueux signe une grâce incomparable. Tout son corps semble être fait pour les mouvements aériens aussi légers que l’air. Même en bondissant pour se protéger, ses gestes s’ancrent dans une danse naturelle fermement accroché à sa silhouette filiforme, plus mince qu’un fil. Bien que les attaques de terreur soient parfois des plus impressionnantes et que la fine silhouette en présentait des symptômes effarants, son étrange instinct à la limite de l’animal traqué et chassé n’est pas sans raisons. S’il est malheureusement courant que la plupart des élèves de l’école ait eu un passé plus ou moins difficile, qu’est qui a pu faire basculer l’enfant au point que la présence des autres sonne comme un danger ? Quelle portion de la jeune population et des adultes a trouvé de l’amusement à engendrer des traumatismes durables ? Le fait de lever les bras devant son visage est loin d’être un geste anodin, c’est souvent le réflexe d’enfants ayant connu les coups et la violence. Si l’adolescente n’a pas forcément ce genre de codes sociaux en tête, la jeune femme à lunettes a de fortes chances de posséder ce type de connaissances vu son métier.

 Cadeau

Croisant son regard métallique détenteur de l’autorité, le visage bronzé s’éclaire d’un large sourire enfantin à faire fondre les cœurs. Ses yeux vairons scintillant à la fois de timidité et de gaieté attrapent les siens dans une tentative involontaire de noyade. Une fois ses affaires posées rapidement dans son sac, ses petites mains attrapent délicatement sa myriade de fleurs avant de les tendre en direction de l’adulte. La douceur de l’innocence et de la naïveté étirant ses traits, sa bouille enjouée a de quoi frapper d’amnésie ses interlocutrices tant elle dégage quelque chose de pure. Certes, la terreur a vécu l’espace de quelques instants mais il est indéniable que seule la candeur a sa place sur cette âme immaculée où aucune once de méchanceté n’est capable d’adhérer. Sa bienveillance naturelle ressort à travers les mers bicolores de ses pupilles et l’étirement tendre de ses lèvres.

       C’est cela, monstre candide, montre toi tel que tu es devant cette femme. Prouve lui combien ton existence est synonyme de répugnance et d’aberration. N’as-tu pas honte de lui offrir ces fleurs à la beauté infinie quand ce sont tes mains souillées qui les tiennent ? Pourquoi lui souris-tu comme si tu en détenais le droit ? Tu vas lui donner la nausée, éloigne toi d’elle avant qu’elle ne soit contaminée par le dégout que tu lui inspireras indéniablement. Pour le bien de tout le monde, tu devrais disparaître, tu le sais depuis tout ce temps que je grignote ton cœur et ton âme. Répète après moi : « je ne mérite pas de vivre ». Tu me déchires le cœur en admettant que j’en ai un, je ne suis que la personnification de ta culpabilité après tout. 
         
Codage par Libella sur Graphiorum
Robin Windrosen
Revenir en haut Aller en bas
Lenora Hillman
Conseillère principale d'éducation
Conseillère principale d'éducation
Lenora Hillman
Dim 20 Fév - 20:07
Lenora avait à peine posé sa question qu'une sorte de déplacement d'air fit soudainement voler ses mèches impeccablement ramenées derrière ses oreilles et que l'enfant disparu de son champ de vision. Surprise et prise de cours par cette réaction brutale, elle leva lentement les yeux pour découvrir que le mystérieux inconnu était réapparu quelques mètres plus loin, comme s'il ou elle avait bondit tel un animal sauvage apeuré. Lenora resta interdite alors que l'enfant esquissa un second mouvement presque aussi vif que le premier pour aller se réfugier derrière une plante verte.
Allons bon... celui-ci lui donnerait du fil à retordre...
La Conseillère Principale d'Education se redressa et lâcha un discret soupir en remontant ses lunettes sur son nez. Des cas, disons, "particuliers", elle en avait déjà géré plusieurs. Elle se rappelait encore les nombreuses heures qu'elle avait passé à courir partout dans l'Académie, parfois équipée d'un casque de football américain et de protections renforcées empruntées au club de baseball, à courir après des monstres farouches qui, lorsqu'ils n'essayaient pas de s'enfuir en semant le chaos dans les couloirs, cherchaient tout bonnement à la croquer tout cru après lui avoir soufflé au visage des jets de flammes, d'acides, d'azote liquide et de tout un tas d'autres matières mortelles dont son tailleur se souviendrait pour le restant de sa vie de vêtement. Mais, même si cela lui avait coûté quelques nuits blanches, de nombreuses courbatures et quelques unes de ses tenues préférées, Lenora était toujours venue à bout de ces cas difficiles qui, et cela faisait désormais sa fierté, étaient devenus à présent d'excellents élèves du groupe des Monstres. Tout cela grâce à son dévouement et à sa détermination sans failles. Alors, même si l'enfant qui lui faisait face ne serait sans doute pas l'élève le plus facile à gérer, elle était prête à se retrousser les manches et à faire tout son possible pour que ce petit être effrayé devienne dans le futur proche un élève heureux et épanoui de l'Académie !
Si tant était qu'il était là pour s'inscrire...
Réfléchissant en se tapotant le menton de l'index à comment approcher l'enfant sans rendre la situation plus compliquée qu'elle ne l'était déjà, la conseillère fut surprise par la remarque de la jeune fille qui était venue la trouver dans son bureau. Suivant le regard de cette dernière, Lenora croisa alors le regard envoûtant de l'inconnu terrorisé et son cœur manqua un battement. Cela n'était pas la première fois que Lenora était exposée au charme surnaturel d'un élève, que ce dernier soit dû à une Singularité ou à la nature même de l'individu, mais elle devait avouer que celui qui lui faisait face avait quelque chose de vraiment saisissant. Elle l'observa alors avec intensité, attendant de voir ce que ferait l'enfant avant de chercher un moyen de l'approcher. Elle avait étudié la psychologie au cours de ses études, il était vrai, mais elle n'avait aucune connaissance en éthologie et au vu du comportement de ce garçon, ou de cette fille, elle en aurait bien eu besoin...
Mais alors qu'elle réfléchissait, concentrée, l'être singulier sembla se calmer et sortit timidement de sa cachette, avant de sortir une ardoise et de lui écrire un message qui arracha à Lenora une expression surprise.
Donc il, ou elle, savait communiquer, c'était une excellente nouvelle ! Avec un soupir soulagé, la conseillère allait répondre quand la dernière partie du message la prit de cours. Des fleurs ? Pour elle...? Et bien, ça c'était nouveau ! Hésitante et ne sachant pour une fois trop que faire, Lenora prit le bouquet avec un air légèrement déstabilisé et redressa une nouvelle fois ses lunettes sur son nez.

- Oh... Et bien, quelle délicate attention... Je vous remercie, monsieur... mademoiselle ? Windrosen... Hrm hrm.

La CPE se râcla brièvement la gorge afin de chasser sa surprise et son embarras, et l'expression stricte et professionnelle qui constituaient presque sa signature refirent surface sur son visage. Ainsi donc cet enfant était bel et bien venu s'inscrire. Excellent ! Gérer une inscription était bien plus simple que de gérer un être au comportement primitif.

- Bien, nous allons nous occuper de votre inscription dans mon bureau, déclara-t-elle à l'attention de Robin avec un sourire poli. Suivez-moi, je vous prie.

Lenora tourna les talons et se dirigea vers la pièce qui lui était dédiée en s'assurant d'un coup d'oeil par-dessus son épaule que le nouvel élève la suivait bien. Elle ouvrit la porte et le, ou la, laisser passer devant elle avant de lui indiquer de s'asseoir et de s'installer derrière son ordinateur. Elle fit preuve d'un tact et d'un professionnalisme impeccables en évitant de scruter trop intensément son envoûtant interlocteur pour ne pas le mettre mal à l'aise, et ouvrit un nouveau fichier sur son PC.

- Commençons, si vous le voulez bien, fit-elle en pianotant sur son clavier. Tout d'abord je vais avoir besoin de quelques renseignements personnels et des pièces justificatives nécessaires à l'inscription. Ah, mais je vois que vous avez apparemment apporté tout ce qu'il faut, excellent, remarqua-t-elle avec un léger sourire satisfait. Il va me falloir votre adresse, ou tout du moins un moyen de joindre votre foyer si vous en avez un, le nom et les coordonnées de votre tuteur légal, ainsi que quelques autres informations générales. Rien de bien sorcier, ne vous en faîtes pas. Alors, je vous écoute, conclut-elle en redirigeant son regard métallique vers celui, enchanteur, de Robin.
Lenora Hillman
Revenir en haut Aller en bas
Robin Windrosen
Robin Windrosen
Mer 23 Fév - 19:00
Un chaton au sein d'un nouveau monde (Juin I+4) Privé Lenora  Ndk2Un chaton au sein d'un nouveau monde (Juin I+4) Privé Lenora  Pi7f
♫ Un garçon féminin, une fille au masculin ♫

 
Peur 

Le rythme furieux toque contre son cœur en une musique assourdissante tandis que le feu brûlant court en ses veines invisibles. Ses poumons attrapent la moindre légère inhalation d'air pour conserver inspiration et expiration refusant de franchir le seuil de ses lèvres délicatement rosées. Ses muscles tendus obéissent immédiatement à son sauvage instinct de survie et dans un réflexe inhumain, ses jambes bondissent prodigieusement en arrière. Dans un saut des plus élégant, le corps malingre de l'enfant atterrit quelques mètres devant les deux femmes spectatrices. La terreur dominant la plus petite fibre de son âme, un second mouvement extraordinairement rapide l'emmène à se dissimuler derrière les larges feuilles d'une immense plante en pot. Une aura surprenamment puissante s'extirpe depuis ses côtes maigres en une douce lueur violacée mais plus encore, elle ressemble presque à celle d'un animal farouche. Pour autant, ses gestes signent surtout une panique phobique face à la proximité, ses bras minces levés en faible bouclier devant son visage à l'approche de la femme aux cheveux sombres en sont la preuve. Ce genre de danse défensive n'est pas anodine et certainement pas "normale" dans le comportement enfantin ou adolescent. Ses réflexes sont ceux d'une personne ayant connu la violence et les coups à un trop jeune âge si bien que son cerveau est incapable de faire la différence immédiate entre la gentillesse naturelle et la malveillance si quelqu'un ou quelqu'une en l'occurrence ose s'approcher de trop près.  
 
Méfiance

Si le duo féminin devait avoir l'outrecuidance de comparer l'être à la chevelure rousse flamboyante à un représentant du monde animal, sans doute diraient-elles qu'elles ont affaire à un chaton mâle ou femelle. Sa silhouette partiellement dissimulée derrière sa cachette verdoyante, son dos rond laisse penser à la communication silencieuse des félins. Ses mains gracieuses ne possèdent pas de griffes mais chaque membre est si contracté qu'elles peuvent avoir l'impression de voir des poils se dresser bien que l'androgyne semble totalement imberbe à l'exception de ses cheveux. Si sa bouche close arrivait à s'entrouvrir, nul doute qu'elle émettrait les feulements et grondements si caractéristiques de la race féline à son stade encore "nourrisson". Son torse montant et descendant sous la chorégraphie de sa respiration en pleine valse endiablée, plusieurs minutes s'écoulent silencieusement sans qu'aucune des trois ombres n'ose bouger. 

Observation

Profitant de la longueur de ses mèches enflammées, ses yeux mi-clos analysent le moindre détail des deux humaines lui faisant face malgré elles. La première est une jeune adolescente sûrement plus âgée à en juger par la maturité de ses traits par rapport aux siens largement plus juvéniles du fait de sa race originelle. Sa mémoire lui rappelle qu'au sein de cette mystérieuse contrée, la majorité est de vingt ans terriens mais si son esprit est incapable de lui attribuer un âge précis, tout en elle hurle qu'elle est encore mineure. L'innocence de son cœur ne lui permet pas de trouver un quelconque charme à ses pupilles noisette et ses cheveux bruns tout en occultant la puissance de sa séduction involontaire à son encontre. Ne comprenant pas le message implicite sous les joues rouges de l'élève, son intérêt passe à la femme que ses connaissances définissent comme étant une femelle humaine adulte. Détaillant discrètement son visage strict, son tailleur aussi noir que sa chevelure en chignon et son regard métallique, sa tête se penche légèrement sur le côté lorsque sa vision lui fait rencontrer l'étrange objet de verre posé sur son nez. Les mots de sa tutrice remontent le long de ses souvenirs pour lui souffler le mot "lunette" à la sonorité inconnue de son monde. Ce type d'artifice n'existe pas dans sa communauté, la malvoyance étant censée être une tare humaine mais son attention enfantine est captivée par la couleur rouge des branches comme un rappel à sa propre teinte naturelle de cheveux.  

Eveil

La chanson diabolique de son cœur se calmant peu à peu sous l'afflux du silence et de l'absence de mouvements chez les deux êtres de sexe féminin, la fine silhouette commence à sortir lentement de sa réserve. La mention du nom tant prononcé par sa professeure particulière résonne à ses oreilles dans un fourmillement intense. Ainsi, elle est celle mandatée pour les inscriptions administratives et l'employée indispensable à résoudre son casse-tête scolaire dont les notions basiques lui échappent totalement ? Les paupières s'entrouvrent avec prudence et lorsque leurs couleurs se révèlent au monde, une exclamation de ravissement traverse le hall en provenance des lèvres de l'adolescente aux côtés de la dame vêtue de noir. Le compliment admiratif touche droit son cœur et ses joues virent au cramoisi dans une teinte à faire pâlir de jalousie ses cheveux roux. L'espace d'un instant, les battements cardiaques connaissent un raté sous l'hypnose fortuite et involontaire procurée par ce spectacle rarissime. Si les yeux vairons sont déjà réputés pour être des plus singuliers sur Terre tant la probabilité génétique est faible, ceux de l'ombre enfantine font montre d'une exception encore plus grande. Son œil gauche est un océan violet que la plus pure des pierres d'améthyste ne pourrait égaler quand le droit ferait perdre la raison aux esprits les plus cupides tant il brille d'une nuance d'or envoûtante. Tout son être dégage quelque chose d'attractif sans que personne n'arrive à expliquer pareil phénomène. Bien sûr, ceux et celles de sa race présentent généralement des charmes propices à se faire entendre des humains et humaines mais cela est généralement plus dû à leur aura qu'à leur apparence physique. 

Communication

D'ordinaire, ses iris uniques parmi tous les mondes suscitaient haine, mépris, terreur et colère dans un terrible mélange malheureusement trop expérimenté au cours de son enfance. Sa méfiance première glisse vers la surprise et la stupeur au point que son cœur déconcerté s'arrête de battre le temps d'un instant. C'est bien la première fois qu'une personne, en dehors de sa famille proche et de sa marraine, n'a pas un mouvement de recul en sa présence mais au contraire manifeste une forme de ravissement des plus étranges. Même son empathie extrême ne saisit pas le sens du visage rosi de la jeune fille tandis qu'elle l'observe avec intensité. Faisant toujours preuve de prudence, ses mains déposent délicatement son bouquet avant d'attraper une ardoise dans son sac à dos. Ses doigts filent sur l'objet pour rédiger sa demande dans un anglais maîtrisé à la limite du bilingue. Se présentant sous le prénom anglophone de Robin, prononcé avec un "e" final important, sa politesse se transmet sous ses mots écrits. Devant partir à la recherche d'une certaine "Madame Hillman", sa perte de repères entre les différents services administratifs sur lesquels ses connaissances n'ont aucune emprise a généré une impressionnante crise de panique. Sans même que son interlocutrice ne mandate une telle chose, les excuses se signent avec sincérité tandis que le petit corps se courbe en une forme de révérence studieuse. En revanche, la fin du message fait tomber le masque strict affiché par la jeune femme jusque là. Offrant généreusement ses fleurs aux multiples couleurs avec un large sourire sur son visage bronzé, l'androgyne pourrait se vanter de déstabiliser la conseillère principale d'éducation à la terrifiante réputation interne mais heureusement pour elle, son esprit candide ignore pareille manigance. Semblable à un ou une enfant qui ramasse des "cadeaux" naturels sur son chemin pour les donner aux personnes aimées, sa pureté sonne comme sincèrement déconcertante pour ce monde ayant perdu son innocence primaire depuis des milliers d'années. 


- Oh... Et bien, quelle délicate attention... Je vous remercie, monsieur... mademoiselle ? Windrosen... Hrm hrm.

Hésitation

Un son étrange s'extirpant de la gorge de l'adulte, l'être au sexe ambigüe l'observe en penchant la tête sur le côté dans une mimique naturellement adorable. Des points d'interrogation se dessinant au creux de ses yeux hétérochromes, la stricte employée de bureau éprouve bien de la peine à reprendre son expression habituellement sérieuse. Il faut croire que gérer des dossiers administratifs est bien plus simple que d'affronter la force candide d'un sourire s'étirant jusqu'aux oreilles. Si la femme reprend plus ou moins contenance, la jeune fille serait en échec complet si elle devait passer un examen de neutralité, ses joues rouges faisant presque concurrence aux mèches couleur incendie. Saluant poliment son interlocutrice comme si elle était une reine couronnée, son dos s'incline brièvement et son poing se serre sur son cœur en signe de respect. Tandis que le bouquet passe entre les mains de la plus âgée du duo féminin, les mots anglais se rédigent rapidement sur son ardoise en une écriture délicate. 


-I would be grateful if you call me "Robin" with the final "e" pronounced, thank you in advance. My mum and my dad loved this name. (Je vous saurai gré de me nommer "Robin" avec le "e" final prononcé, je vous en remercie par avance. Ma maman et mon papa adoraient ce prénom)


Décision

Quand l'adolescente serait limite prête à se pâmer devant la puissance de son sourire et de l'étincelle naïve de son regard vairon, l'adulte affublée d'une mauvaise vue reprend son rôle de professionnelle stricte. Quoiqu'elle affiche un rictus poli, elle semble éviter au possible de croiser les yeux hypnotiques de l'enfant tandis qu'elle lui demande de la suivre pour aller s'occuper de son inscription dans son bureau. Les mots retranscrits dans sa langue maternelle dans une traduction automatique, sa petite tête se hoche dans un mouvement compréhensif. Se rappelant des gestes de la main effectués par les membres du club d'activités extérieures, ses bras les imitent dans une réplique parfaite à destination de l'élève rougissante tandis que ses jambes suivent les pas de l'adulte. Il ne faut que quelques secondes pour que son corps taillé en allumette se retrouve enfin au centre de la salle de travail. Observant tous les objets disposés aux alentours avec mille curiosités, son crâne reprend l'habitude de se pencher légèrement sur sa droite tandis que la femme s'installe derrière une sorte de carré plat monté en hauteur et que ses doigts tapent sur des petits morceaux noirs et blancs chantant un rythme inconnu.  


- Commençons, si vous le voulez bien. Tout d'abord je vais avoir besoin de quelques renseignements personnels et des pièces justificatives nécessaires à l'inscription. Ah, mais je vois que vous avez apparemment apporté tout ce qu'il faut, excellent.  Il va me falloir votre adresse, ou tout du moins un moyen de joindre votre foyer si vous en avez un, le nom et les coordonnées de votre tuteur légal, ainsi que quelques autres informations générales. Rien de bien sorcier, ne vous en faîtes pas. Alors, je vous écoute.

Charabia 

Son regard alternant sans cesse entre les différents coins et choses étrangères à son esprit de la pièce, un léger sursaut l'agite lorsque son interlocutrice l'apostrophe avec plus ou moins d'autorité tendre. Bien que chaque mot du discours soit parfaitement traduit dans son dialecte de naissance, le sens logique typiquement humain lui échappe totalement. La notion de foyer n'est pas inconnue à sa culture générale mais l'aspect "adresse" est des plus incompréhensibles. Son tuteur légal ? C'est-à-dire la personne devant gérer divers points de sa vie jusqu'à sa majorité ? Des coordonnées ? Se perdant dans ce flot informatif auquel son être n'a jamais eu à faire face, sa scolarité différant largement de celles des autres enfants de son monde, mille questions se peignent dans l'or et l'améthyste de ses yeux bicolores. Ses paupières papillonnant dans un langage non verbal signale sa naïveté et son évidente incompréhension. Serrant instinctivement son sac à dos contre son torse, son adorable minois se repenche une nouvelle fois sur le côté alors que ses joues se colorent d'un rose timide. 

Souvenirs 

Sa mémoire en mouvement perpétuel s'illumine soudainement d'un violent remous remontant à la surface tel un animal marin reprenant sa respiration. Avant de partir en direction de l'université où elle officie partiellement comme enseignante en Histoire, la jeune femme capable de captiver tous les regards lui a bien dit que toutes ses affaires se trouvaient dans sa toile de tissu. L'espoir reprenant place dans son regard à la troublante double couleur, ses mains refouillent dans ses effets personnels mis à disposition. Après quelques secondes, elles sortent un mince dossier de feuilles qu'elles déposent prudemment sur le bureau comme de peur d'offenser son interlocutrice. Une écriture maîtrisée et clairvoyante se rend visible sous la rédaction parfaite de l'alphabet latin pouvant se retransmettre en kanjis ou autres si besoin est. Diverses informations relatives à la jeune personne timidement debout devant l'employée s'y trouvent transcris avec plus ou moins de précisions. 

Détails 

S'il est bien mentionné que le prénom original est "Robin" à l'anglophone, il est aussi dit que son nom de famille est un artifice entièrement fictif puisque ce genre de choses n'existe pas dans son monde d'origine. "Windrosen" est un mot allemand se traduisant par "la rose des vents" mais son identité de naissance précise juste son rapport ascendant en tant qu'enfant d'une prénommée Jazz et de son compagnon Zachary. Hélas, les deux dénominations sont immédiatement suivies d'une croix indiquant clairement un trépas injuste d'où l'utilisation du passé lorsque l'enfant a parlé de ses parents quelques minutes auparavant. Bien jeune pour perdre en même temps sa mère et son père, se retrouver orphelin ou orpheline à son âge n'a rien d'une partie de plaisir. Par ailleurs, la mention de son expérience de vie aurait de quoi surprendre la jeune femme si elle ne travaillait pas au sein d'une école accueillant tout type d'élèves magiques. D'apparence très juvénile, il semble que l'androgyne cumule en réalité les décennies de vie avec actuellement 778 années au compteur, l'équivalent de quatorze étés pour le temps humain. Pour comprendre pareil phénomène, il suffit de lire les lignes concernant la race et tout deviendra logique pour cette école hors-norme. A l'instar du peuple démoniaque, la communauté céleste est réputée pour bénéficier de la jeunesse éternelle et de l'immortalité. Ces créatures comme tant d'autres sont incapables de vieillir naturellement et visiblement l'être aux cheveux roux, couleur supposée propice à l'Enfer, ne fait pas exception. Apparemment, sa venue au monde s'est passée au royaume du Paradis de nombreux cieux au-dessus de la Crète terrienne. 

Surplus

Avec la rigidité réputée des anges, voir un bébé naître avec de telles mèches accompagnées d'un regard aussi troublant qu'unique n'a sans doute pas été simple. Pour compliquer le tout et perturber l'ordre si bien ordonné des gardiens et gardiennes du Divin, son sexe sonne comme une vaste blague. Si l'androgynie est plus reconnu comme une forme de contestation sociale à travers l'apparence physique et/ou vestimentaire, il semble que ce soit bien plus qu'une simple "rébellion" pour la fine silhouette aux yeux vairons. L'écriture parfaite indique qu'il s'agit d'un cas extrêmement rare voire unique d'hermaphrodisme avec une identité sexuelle ambigüe comprenant des caractères masculins et féminins. Dans l'état des faits, toute sa personne porte à confusion et il est impossible de lui attribuer arbitrairement un sexe. Il faut presque croire que lors de sa conception, les gènes les plus rares se sont joyeusement mélangés pour donner naissance à une création singulière. 

Coordonnées 

Après le décès de ses parents, sa garde a été officiellement confiée à une certaine Joy, sa tante et sœur de sa défunte maman selon les documents judiciaires. Néanmoins, comme celle-ci vit toujours au plus haut des cieux pour diverses raisons, une seconde tutrice s'est dévoyée sur Terre pour s'occuper de son éducation. Sur le plan administratif, l'enfant dort dans une maison située quelques rues plus loin. Sa "famille d'accueil" comprend sa cousine au doux prénom de Syria et leur superviseuse travaillant comme enseignante en Histoire humaine et des créatures magiques pour le compte de l'université et de la partie collège/lycée de l'académie. Seul son travail est mentionné sur le document à défaut de son nom comme pour conserver une partie de son identité secrète. Si elle officie régulièrement à l'école, la contacter en cas de problèmes ne posera aucune difficulté si bien que donner des coordonnées téléphoniques est inutile. Concernant le niveau scolaire, elle a précisé que les deux êtres n'ont jamais été dans une classe "normale" en bénéficiant de l'enseignement privilégié de leur marraine céleste. Si leur culture générale est des plus élevés, leur naïveté du monde humain rend leur sociabilité quelque peu complexe. Au vu de leur âge terrien, un transfert en deuxième année de collège, l'équivalent de la quatrième dans le système français, semble le plus logique. La fillette mentionnée ci-dessous continuera de suivre des cours à domicile pour le moment à cause de phobies sociales surdéveloppées l'empêchant de fréquenter sereinement d'autres personnes que son entourage proche.  

Dons

En bas de la feuille, le point "particularité(s) remplit plusieurs lignes avec discrétion. Outre son androgynie biologique, ses modes de communication sont aussi rapidement expliqués afin que la conseillère puisse comprendre les propos de l'ange. En dehors de la rédaction anglaise sur une ardoise, l'enfant utile plus fréquemment la langue des signes que la magie des lieux permet de déchiffrer plus ou moins aisément. Pourtant, ses doigts n'ont pas dansé en présence de la fonctionnaire comme dans une forme extrême de timidité voire de honte de ne pas savoir oraliser ses propos. Sans s'étaler dans les détails, le document parle de puissants traumatismes ayant bloqué psychologiquement ses cordes vocales quand bien même elles fonctionneraient parfaitement sur le plan physique. Preuve en est que l'enfant a déjà parlé au cours de ses jeunes années avant de cesser d'émettre le moindre son à cause d'un important stress post-traumatique. Ses dispositions surnaturelles sont expliquées rapidement comme étant en lien avec la faune. Un matériel d'archerie bien spécifique lui permet aussi bien de communiquer avec les animaux que de les comprendre et les aider si besoin est. Une relation privilégiée peut s'établir avec toutes les races animales à condition d'avoir le consentement éclairé de la bestiole concernée. Toutes savent que l'androgyne est capable de les comprendre, de les soigner ou autres mais l'environnement géographique joue également un rôle important sans compter la personnalité même de la bête. Avoir des facilités zoologiques ne signifie pas contrôler et manipuler à sa guise ces magnifiques êtres vivants. Néanmoins, il semble qu'une violente contrepartie soit de mise avec ce talent singulier sans que la rédactrice ait donné plus de précisions autre que "empathie extrême". Les joues rouges, l'androgyne attrape son ardoise sur laquelle ses doigts tracent des signes rassurants avec dextérité et un excellente maitrise de la langue anglaise. 


- I hope that these documents will answer your questions. Unfortunately I am unable to answer them myself, I lack knowledge of your world. My second tutor should have come with me but she was delayed by students at the university. She has asked me to excuse her delay and to say that she will take her classes here tomorrow as usual. (J'espère que ces documents répondront à vos questions. Je suis malheureusement incapable d'y répondre moi-même, je manque de connaissances sur votre monde. Ma seconde tutrice aurait dû venir avec moi mais elle a été retardée par des étudiants de l'université. Elle m'a demandé d'excuser son retard et elle assumera ses cours ici demain comme d'habitude.)

Retour

Au même instant où ses mains reposent son crayon marqueur pour offrir son message écrit à son interlocutrice, une sensation familière fourmille autour de son cœur. Un frôlement sur ses tempes oblige ses yeux à se refermer dans un instinct méditatif. La voix chantante aux accents ensorceleurs que son esprit reconnaîtrait entre mille résonne une nouvelle fois au creux de ses pensées. Les mots en ska résonnent en une facilité presque effrayante pour glisser dans sa mémoire lourde de connaissances. Si son innocence ne lui permet pas de songer à pareille chose, son inconscient aime se répéter que le destin fait preuve d'un sens de l'humour complètement tordu à son encontre. Que des faits marquants de son passé l'empêchent d'oraliser totalement est déjà rude en soi mais quand les victimes d'un tel phénomène ont été des enfants polyglottes capables de parler une dizaine de langues terriennes auparavant, ça relève presque du sadisme pur. Le génie linguistique s'est effacé au profit du silence, de l'écriture et du langage non verbal mais cette déchirure pèse toujours en son âme candide. Son visage hâlé par le soleil rosit de nouveau tandis que sa communication rédactionnelle se retransmet sur son objet transitoire. 


-Please, forgive me my impertinence if you consider me so but this tutor has just contacted me. Her unscheduled date is just ending and she asks if she can join us here. She will be better than me to answer your questions, I don't understand your school system. Would you allow me to answer her positively ? (Veuillez pardonner mon impertinence si vous me considérez ainsi mais cette tutrice vient juste de me contacter. Son rendez-vous imprévu vient juste de se terminer et elle demande si elle peut nous rejoindre ici. Elle sera meilleure que moi pour répondre à vos questions, je ne comprends pas votre système scolaire. M'autorisez-vous à lui répondre positivement ?)

Contraste 

Bien qu'écrite et sans doute moins pertinente qu'à l'oral, sa politesse transparaît toujours dans ses propos. Certaines âmes pourraient dire qu'elle est fausse tant elle est excessive, s'excusant pour quelque chose dont sa personne ne s'est jamais rendue coupable ou sur laquelle aucun reproche ne lui a été fait mais cette bienveillance extrême fait partie de sa candeur naturelle. Son cœur apeuré à l'idée de déranger quiconque, il lui parait préférable et normal de procéder ainsi plutôt qu'imposer de viles manières. Néanmoins, son aveu d'absence de compréhension sur la scolarité humaine est t-il une modestie saine ou une forme extrême qui l'entraîne sournoisement dans la mauvaise estime de soi ? Néanmoins, un fait semble véridique derrière l'implicite de son comportement. Son âme est comme un joyau de pureté bien trop brillant pour ce monde destructeur. Son innocence immaculée est semblable à une pierre précieuse à protéger, aussi tendre qu'un chaton venant de naître. Par ailleurs, un étrange réflexe naturel agite ses fausses oreilles félines qui bougent comme pour réagir à la situation. A l'instar d'un chat ou d'une chatte, elles se plaquent légèrement vers l'avant dans l'attente impatiente de reconnaître l'aura à la fois monstrueuse et rassurante de celle qui se présente comme sa tutrice au sein de ces contrées terriennes. Non loin de la porte, ses yeux dorés et violets brillent d'espoir corrélé à une affection enfantine à l'égard de la jeune femme évoquée. 


Ta nature devrait te pousser à la haïr, pourquoi ton cœur en est-incapable ? Tu sais pourtant ce qu'elle a fait à ta cousine ! Ta trahison est presque pire que la sienne, tu me dégoûtes ! Comment veux tu que ton peuple d'origine puisse accepter une telle monstruosité comme toi ? Tu as les cheveux roux, les pupilles de deux couleurs différentes et même ta biologie s'est arrangée pour dépasser les limites de l'impossible ! Tu es si pitoyable, à dépendre d'une adulte censée être ton ennemie pour parler à ta place ! Elle vaut infiniment mieux que tes cordes vocales terrifiées, elle est couronnée et a bien plus de prestiges que tu n'en auras jamais ! Misérable, pourquoi veux tu te détourner de la vérité lancée par tes détracteurs ? Tu es ton propre bourreau et je me délecte toujours plus de ta souffrance, après tout je suis née de cette douleur intérieure. Plus tu culpabilises, plus je suis puissante. Nourris-moi encore de tes maux.  
Codage par Libella sur Graphiorum



















       C’est cela, monstre candide, montre toi tel que tu es devant cette femme. Prouve lui combien ton existence est synonyme de répugnance et d’aberration. N’as-tu pas honte de lui offrir ces fleurs à la beauté infinie quand ce sont tes mains souillées qui les tiennent ? Pourquoi lui souris-tu comme si tu en détenais le droit ? Tu vas lui donner la nausée, éloigne toi d’elle avant qu’elle ne soit contaminée par le dégout que tu lui inspireras indéniablement. Pour le bien de tout le monde, tu devrais disparaître, tu le sais depuis tout ce temps que je grignote ton cœur et ton âme. Répète après moi : « je ne mérite pas de vivre ». Tu me déchires le cœur en admettant que j’en ai un, je ne suis que la personnification de ta culpabilité après tout. 
         
Codage par Libella sur Graphiorum
Robin Windrosen
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers: