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[Mars I+3]Le désespoir dédaigne les larmes [Katherine]
Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Dim 15 Sep - 23:05



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Une semaine qu’elle était rentrée des États-Unis. Une semaine que son moral en avait prit un violent coup. Un coup qui la laissait au sol sans possibilité de se relever. C’est comme être perdu en pleine mer, on galère à se maintenir à la surface, et lorsque l’on parvient à reprendre sa respiration, au moins un petit peu, une vague vient nous happer et nous fait boire la tasse de nouveau. Nous attirant vers les profondeurs de l’océan. C’est hallucinant. A cause de tout ce qui lui traversait l’esprit, la jeune femme ne mangeait presque plus, ne faisant que grignoter pour ne pas mourir de faim mais cela ne lui suffisait pas et les carences se creusaient. Petit à petit, certes, mais surement. Enfin, à force de réviser et de ne pas dormir suffisamment, les cernes de Lauren étaient de plus en plus flagrantes mais cela ne lui importait clairement pas. A vrai dire, elle s’en foutait, ce n’était pas ce qui allait lui changer la vie ou améliorer son humeur.

Les jours s’enchainaient mais se ressemblaient fortement, entre les révisions, les cours et le fait qu’elle s’enfermait dans le bureau du club pour ne pas avoir à affronter ses camarades. Elle esquivait le plus de personnes possibles, adultes comme amis, ne parlant que lorsque c’était nécessaire et qu’elle n’avait aucune échappatoire. Son bras ne bougeait toujours pas, la brûlant également assez fortement malgré la dose d’antidouleur qu’elle ingurgitait chaque jour… Son petit manège dura jusqu’au vendredi où elle se rendit dans le bureau du club pour réviser et rattraper le retard qu’elle avait prit lors de son voyage. Une semaine, ça se rattrape mais il faut tout apprendre correctement et le temps est nécessaire. De plus, elle ne voulait pas sortir la tête de ce bordel de cours, de tous les mots et connaissances qu’elle devait faire rentrer dans un coin de son cerveau pour ne pas les faire ressortir. C’est peut être pour ceci qu’elle ne voulait pas lire les deux derniers jours de cours pour le moment, pour avoir une excuse à un moment donné…

Une bouteille d’eau, une boîte de nouilles instantanées à peine ouverte, des antidouleurs et des fiches de cours étaient posées sur la table. Personne ne viendrait par ici, pas à cette heure-ci. Pourquoi ne pas rentrer dans sa chambre pour réviser tranquillement ? Tout simplement à cause de la présence d’Akemi. Elle ne voulait pas continuer de la déranger avec sa lumière. Un coup d’œil à l’horloge lui indiqua six heure trente. Il n’y avait plus personne dans le dojo, c’est ce que l’absence de bruit lui permettait d’affirmer haut et fort. Elle préféra se concentrer plutôt que se défouler. De toute façon, elle ne pouvait pas faire grand-chose dans son état, entre son bras presque paralysé, sa fatigue et son retard toujours présent… Volontairement présent.

Avec un peu de musique, elle se tenait difficilement éveillée avec un stylo entre les doigts, lisant sans trop comprendre ce qui était marqué sur ses fiches. Ses yeux tiraient et sa tête flanchait dangereusement vers l’avant. Elle dû s’endormir plusieurs fois pour se réveiller autant de fois. Au moins jusqu’à ce que sa tête ne rencontre la table une bonne fois pour toute. Pour la première fois depuis longtemps, sa respiration était calme et son esprit vide. Pour un court moment cependant… Elle dormit enfin un petit peu, bien que ce sommeil fût véritablement agité.

Que se passait-il dans l’esprit de la jeune femme ? C’est bien simple, elle revoyait tout ce qu’il s’était passé durant son séjour mais d’une manière bien plus violente. Malheureusement pour elle, son esprit lui faisait imaginer l’accident de son frère, ce qu’il s’était passé, bien que c’était, sans l’ombre d’un doute, quelque chose de bien loin de la réalité. Comment avait-il fait pour se mettre dans un tel état ? En plus de l’accident, les dires de sa mère raisonnaient encore dans son esprit. Si en temps normal elle n’aurait pas réagit de la sorte et aurait ignoré aux mieux ces derniers, son état psychologique ne lui avait pas laissé l’opportunité de réagir avec un minimum de maturité. Les mots de Faith résonnaient en boucle sans qu’elle ne puisse faire quoique ce soit. La réalité avait tout de même été plus clémente que ce songe. Si ce dernier lui avait fait presque mettre une gifle à sa mère, la réalité l’avait simplement fait quitter l’hôtel. A chaque fois qu’il y avait eut un conflit pendant ce voyage, elle s’était retrouver à fuir les lieux pour ne pas redevenir une Lauren miniature. Le seul moment où elle n’avait pas pu fuir à cause de sa paralysie, c’était avec ces types. Avec tout ceci, sa respiration s’était considérablement accélérée et ses sourcils étaient légèrement froncés mais elle ne se réveillait pas, son poing droit s’étant refermée sur le pendentif qu’elle portait. Une simple croix en argent. Elle pourrait se faire un peu mal à force de serrer cette croix et sa petite pierre noire en forme de cœur. Ce n’était pas un signe religieux, clairement pas vu la non croyance de la jeune femme. C’était le pendentif de son frère, un qu’il avait souvent porté avant de lui laisser avant son départ pour l’académie. Ce n’était qu’un petit bijou mais ayant une importance toute particulière aux yeux de la jeune femme. En le serrant, elle espérait avoir suffisamment de courage et d’espoir. C’était tout ce qu’il lui fallait pour espérer et ne pas trop perdre la face.

Toujours endormis, la jeune femme ne broncha pas plus lorsque la porte s’ouvrit, laissant apparaître une silhouette familière dans l’embrasure de la porte. Elle ne savait pas quelle heure il était, ni même depuis combien de temps elle dormait mais il y avait fort à parier que l’adolescente se sente légèrement déboussolée lorsque ses yeux s’ouvriraient.

© By Halloween

Lauren Black
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Ven 20 Sep - 20:06
Le désespoir dédaigne les larmes
C’est la très faible musique et le rai de lumière sous la porte qui attira son attention. Lorsqu’elle posa sa main sur la poignée, elle savait d’emblée qu’elle ne serait pas seule dans le bureau. La professeure laissait volontairement cette pièce totalement accessible. Il n’y avait qu’un grand tiroir du bureau muni d’une clé qu’elle conservait qui n’était pas accessible aux élèves. C’était leur club, elle voulait qu’ils y trouvent un havre de paix et qu’il puisse se réunir dans le bureau pour leur réunion ou même trouver un peu de tranquillité. Katherine veillait qu’il y ait toujours de l’eau, de quoi se faire un thé ou café. Katherine observa la cascade de cheveux blancs qui dégringolaient sur le dos vouté. Il se passa une minute durant laquelle elle observa le lent mouvement de respiration. Puis, elle referma délicatement la porte, reprenant le cours de son action. L’adulte portait un kimono, comprenant un hakama.  A chacun de ses bras, le tissu épais bruissait. Elle avait en effet donné une leçon particulière à une élève avancée qui préparait des examens d’aïkido. Elles avaient donc prévu plusieurs sessions de perfectionnement pour perfectionner sa technique et sa réactivité.

Elle observa quelques secondes l’endormie. Elle rassembla rapidement les feuilles étalées sur la table, éteignit la musique et plaça le tout dans le sac de l’adolescente. Les mouvements à proximité d’elle eurent l’air de l’éveiller. Le regard vitreux et confus l’informa de l’état désorienté de son interlocutrice.  Katherine hésita un instant sur la conduite à tenir et la réaction à avoir. Elle n’était pas capable de lire les émotions des autres, mais elle fut attristée par le tableau qu’elle lui offrait. Sans parler des médicaments qu’elle venait de fourrer dans le sac avec le reste. Elle s’humecta les lèvres avant de briser le silence. Elle se tenait légèrement penchée au-dessus de Lauren.

« Venez, il est temps de gagner votre lit. »

La professeure avait noté l’état dégradé. Elle avait observé son absence du club. Elle avait noté beaucoup de chose, mais il n’était pas l’heure des discussions. Le fait qu’elle vienne se réfugier ici pour trouver de la tranquillité la réconforta tout de même un peu. D’autorité elle posa une main sur le flanc droit de l’adolescente, sous son bras, et la poussa à se lever en exerçant une traction. S’aidant de sa seconde main au besoin. L’expression de petite chose fragile était tout à fait appropriée. Le mouvement attira naturellement l’adolescente contre l’adulte qui tenait déjà dans son autre main son sac. Les larges pans du hakama frôlèrent l’intéressée. La main qui la soutenait légèrement ne la lâcha pas. Une fois qu’elle fut assurée qu’elle tenait sur ses jambes, elle glissa dans son dos et accompagnant ses pas, elle la poussa légèrement, exerçant une légère pression entre ses omoplates.




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Lauren Black
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Lauren Black
Ven 20 Sep - 21:16



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

C’est totalement désorienté que la jeune femme regarda le lieu où elle se trouvait, c’est sans doute ce qui expliqua la lueur d’incompréhension et de peur qui parcouru son regard l’espace de quelque seconde. A vrai dire, elle n’avait plus vraiment conscience de ce qu’elle avait fait avant de s’endormir de la sorte sur la table mais cela lui importait peu. Fronçant légèrement les sourcils, elle dévisagea l’adulte, peut être plus dérangée par le fait d’être vue dans cet état plus que pitoyable plutôt que par le fait d’avoir été tirée de son sommeil. Et dieu sait que Lauren n’est pas ce qu’il y a de plus… Agréable au réveil. Elle marmonna, peut être plus pour elle-même que pour l’adulte.

- Je suis pas fatiguée… J’ai pas envie de retourner là bas…

Bien qu’elle se laissa machinalement faire, n’arrivant pas tout à fait à mettre son esprit en ordre, sentir l’adulte l’aider, glisser la main dans son dos jusqu’à ses omoplates la fit tiquer, la faisant esquisser un brusque geste de recul. De la distance. Il y avait maintenant une certaine distance de sécurité entre les deux femmes. C’était l’instinct qui avait parlé, rien de plus et rien de moins. Elle ne voulait pas être touchée, la crainte que le moindre contact n’accentue la douleur était bien trop présente actuellement. Elle passa la main droite sur sa nuque, avant de prendre une profonde inspiration. Ce n’est qu’après ça qu’elle pu regarder avec plus d’attention ce qui l’entourait, faisant un peu d’ordre dans ses quelques petites pensées, remarquant que son merdier, bordel ou appelez ça comme vous le souhaitez n’était plus sur la table. Plus de musique, plus de feuille et plus de médicaments. C’était ça, qui la faisait le plus paniquer. Quelques regards de plus tard, son attention fut retenue par le sac que tenait l’adulte. Son sac plus précisément.

- Vous…

Elle soupira, clairement mal à l’aise. Eh merde, il fallait vraiment que ça soit l’adulte qui tombe sur ça, sur elle et dans cet état. Dire qu’elle avait prit soin de croiser le moins de monde possible, d’éviter le regard des autres… Voilà qu’il fallait que. Bordel ! Une lueur de colère brilla au fond de son regard, plus envers elle-même que vers l’adulte mais il était difficile de la rater.

- Je peux récupérer mon sac, s’il vous plait ?

Et voilà que Lauren était presque bien réveillée, et, bien que son corps tremblait légèrement, elle ne comptait ni lâcher l’affaire, ni repartir sans ses médicaments. En fait, elle ne comptait pas partir de là. Où pouvait-elle aller pour réviser sans faire chier sa camarade de chambre et sans croiser trop de monde ? Le club lui avait paru être la meilleure des alternatives.


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Lauren Black
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Ven 20 Sep - 23:43
Le désespoir dédaigne les larmes
« Non. »

Le ton est implacable. Le mot articulé sonne, net et concis. Le genre de ton qui vous fait immédiatement savoir qu’articuler un mais est la plus vaine des choses. A dire vrai, qu’aucune protestation ne ferait mieux d’éclore. La voix n’est pas haussée, elle est calme, très calme, trop calme. Impressionnant, saisissant. Katherine Brown est désormais largement réputée pour être un professeur exigent et sévère qu'il ne vaut mieux pas froisser. Si elle n'est pas excessivement autoritaire, elle a toujours su impressionner assez pour faire taire tout irrespect ou insoumission à ses consignes.  Le kimono immaculé et son hakama noir renforce le sérieux de la situation. C’est un maître. Sensei, comme ils diraient ici et on ne contredit pas son sensei. A priori en tout cas, car ici cette notion semblait très abstraite.

En effet, Katherine la voit clairement la colère. Elle constate aussi le mouvement de recul. Katherine intérieurement, se sentit légèrement blessée. Cela n’aurait jamais dû être le cas. Elle n’était pas en droit d’attendre quoique ce soit de cette élève. Pourtant, elle-même s’était passablement ouverte à l’albinos il y a quelques temps. Tu vois, se sermonna-t-elle, rien ne résulte de ce genre d’incartade. Cette gamine était ingrate, quel que soit la raison ou la dureté de ses épreuves… La déception enfla et elle claqua légèrement sa langue contre son palais, concluant sa réflexion.

« Et puis non, reprenez-le votre sac. » L’objet regagna brusquement les bras de Lauren, à hauteur de buste.

« Vous savez me trouver si vous avez envie de parler ou besoin de quoique ce soit. »
Déçue, mais pas sans cœur. Elle était attristée par la situation, mais avait conscience qu’à cet instant, à part entrer en conflit il ne résulterait rien de bon à brusquer une personne à bout de  nerf. Cela ne voulait pas dire qu’elle ne ferait rien, mais il n’était pas nécessaire d’agir dans l’instant et de s’énerver à ce sujet. Cela n'apporterait rien de bon et elle avait assez de tendresse pour cette élève pour lui vouloir du bien.

« N’oubliez pas d’éteindre la lumière en partant. Bonne soirée. »

Elle tourna les talons et s’engouffra dans la porte. Elle verrait si plus tard Lauren faisait un pas dans sa direction, sinon, elle en réfèrerait à qui de droit afin qu’elle soit prise en charge. Il était possible que Lauren perde réellement ses moyens et il faudrait que le personnel adéquat s’occupe de l’aider si elle-même ne pouvait rien y faire. Cela ruinerait leur entente ? Tant pis, elle Lauren avait bien été claire dans ses réactions. Katherine en prenait bonne note, lissa machinalement un pan de sa manche et en même temps elle apaisa sa déception. Ce n’était rien après tout.

Elle se fit la réflexion qu’il valait mieux qu’elle gagne la salle des maîtres pour travailler un peu. C’était la fin de l’année et la charge de travail y était importante.



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Lauren Black
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Lauren Black
Sam 21 Sep - 0:32



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

La simple entendu du non suffit à faire regretter ses dires à la jeune femme. Bien que le mot brûlait ses lèvres, le « mais » ne les franchis pas. Le ton, la façon de parler pouvait suffire à faire taire n’importe qui. Peut importe ce qu’ils s’apprêtent à dire. La lèvre fortement mordue, elle ne répliqua rien. En avait-elle simplement la force ? Ce n’était même pas sûr. Tout ce qu’il risquait d’en ressortir, c’était une crise de nerf. Ce genre de moment où tout ce qui est accumulé finit par sortir d’un seul coup. Il suffit d’un mot, d’une réaction et c’est l’explosion. Des cries, des larmes, la sensation du cœur qui se déchire.  Toutes ses sensations qu’elle ne voulait pas ressentir à ce moment mais se voiler la face ne servait à rien. Lauren était justement au bord de l’explosion. N’importe qui pouvait le voir facilement mais bon, elle se refusait d’exploser devant quelqu’un. Elle ne voulait pas que quelqu’un soit l’objet de tous les reproches, les jurons ou les excès de colère dont elle pouvait être l’origine.
 
La déception qu’elle aperçue la piqua légèrement. Non. Ne t’en préoccupe pas aujourd’hui. Pense à ton cul c’est déjà assez compliqué. Elle essaya de se raisonner, au moins jusqu’à ce que son sac fut propulsé vers elle. Le rattrapant de justesse de son seul bras valide bien que le gauche avait esquissé un mouvement. Un mouvement clairement douloureux qui lui arracha une grimace. L’adolescente baissa les yeux, clairement coupable. Pourquoi avait-elle réagit de la sorte avec le seul soutient adulte qu’elle trouvait par ici ? C’était… Complètement idiot de sa part !
 
Elle préféra rester silencieuse, même après les dires de l’adulte. Oui… Eteindre la lumière. Quand elle se déciderait de quitter le lieu.
 
Impuissante. C’est ainsi qu’elle regarda l’adulte s’éloigner. Dès que la porte fut fermée, elle se permit une injure, ou une suite d’injures avant de refermer son poing sur sa chaîne. La mâchoire contractée, elle essayait de remettre de l’ordre, une nouvelle fois. Sa tête lui faisait légèrement mal mais tant pis. Qu’est ce qu’elle avait à perdre ? Rien. Il n’y avait plus grand-chose qui allait bien en ce moment.
 
Avant de sortir de la pièce, elle prit cependant soin de prendre un nouvel anti-douleur. Non, elle ne savait pas quand elle avait prit le dernier mais tant pis, ce n’était pas important. Au moins, cela calmerait la douleur de son bras quelques minutes, voire heures si elle était chanceuse. Peut être qu’elle le serait ? Non ? Laissant son sac sur le siège qu’elle occupait, elle chercha Katherine mais n’eut pas besoin  d’aller très loin. Ouvrant doucement la porte après avoir frappé deux-trois coups, elle entra mais ne s’avança pas trop. Avait-elle peur ? Possible, surtout vu la déception qui émanait de la professeur. Elle prit la parole quelques secondes plus tard, sa voix tremblant légèrement.
 
-          Je… Heum...Je voulais m’excuser. J’ai eu peur. Pas de vous à proprement parler mais... D’autre chose. Je sais que je peux vous parler librement, mais j’ai peur que ça soit vous que tout retombe. Après tout, ce qui se passe n’est pas de votre faute et… Ce n’est pas sur vous que je dois exploser. Je ne sais même pas si je dois parler de tout ça et exploser un bon coup, ou continuer à rester comme ça…
 
Une gamine perdue dans un monde qu’elle ne pouvait vraiment saisir. C’était ce que Lauren était actuellement. Dans un geste mécanique, elle passa la main sur son épaule gauche, veillant à ne pas appuyer dessus pour autant. Le médicament faisait déjà effet, elle ne serait pas celle qui s’en plaindrait après tout.

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Lauren Black
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Dim 22 Sep - 15:28
Le désespoir dédaigne les larmes
Katherine était en train d’écrire sur une feuille, des piles de dossier s’entassaient sur le bureau. Penchée sur sa copie, la concentration plissait légèrement son front au niveau de ses sourcils et elle ne réagit pas immédiatement à l’entrée de l’élève. Elle s’était changée. Elle portait un débardeur léger, de couleur mauve et un short de sport noir et court. Elle portait des nu-pieds et ses cheveux étaient relevés en un chinon bâclé duquel s’échappait des mèches de cheveux. Une allure détendue qu’elle n’affichait pas en publique. Seul nouveauté, il guignait de sous la bretelle large de son haut, les motifs d'un tatouage à l'endroit où Lauren avait pu voir sa cicatrice. Après son sport, elle s’était lavée et changée avant de se mettre à ses corrections. Elle reposa son stylo sur la feuille qu’elle corrigeait et écouta l’adolescente.

« Merci pour les excuses. » Elle se leva pour venir à sa hauteur.

« D’expérience, je dirais qu’il vaut mieux extérioriser que de se consumer de l’intérieur…»
Estimant qu'il n'y avait rien de plus parlant que de parler de sa propre expérience en admettant ses faiblesses, elle continua.« J’ai personnellement consulté un psy au début...» Inutile de parler de son syndrome post-traumatique d'ancien militaire, Lauren saurait s'en souvenir. Katherine n'appréciait toujours pas en parler de manière banale et l'évoquer à voix haute. « Cela m’a permis de mettre des mots sur mes souffrances et en les extériorisant, j'ai pu ranger dans mon esprit tout ce qui s’embrouillait dans une mêlée insurmontable. Pas que je pense que vous deviez consulter… mais que c’est une chose certaine qu’il vaut mieux extérioriser. »

« Maintenant et avec moi, cela peut être un bon moment. »
Elle lui sourit avec tendresse, sans que ce soit pour autant excessif et larmoyant. Elle ne la prenait pas en pitié, elle était simplement attentive et sincèrement désireuse de l'aider.

« Cela peut aussi être plus tard, ailleurs, avec qui tu veux. Cependant, à voua entendre, j’estime qu’il vaudrait mieux ne pas trop tarder, je me trompe ? »


Elle resta ainsi, sobrement placée devant elle. Pas trop près, pour ne pas l’incommoder en entrant dans sa zone d’intimité. Katherine avait encore le rejet un peu violent qu’il s’était produit auparavant en tête. Si elle avait besoin d’une étreinte, elle lui en donnerait une, si elle n’avait besoin que de parler, elle saurait écouter. L’important était de s’adapter à ses besoins. Elle n’avait aucune prétention à pouvoir la sortir de cette mauvaise passe. Cependant, son expérience de la vie, ses propres écorchures, celles de ses camarades l’avaient poussée à savoir écouter et consoler. Elle avait d’ailleurs toujours été plus douée pour aider les autres que s’aider elle-même. Un cas de figure très courant.




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Lauren Black
Dim 22 Sep - 16:06



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Cela pouvait toujours fortement étonner les gens de voir l’adolescente venir s’excuser dans l’heure suivant un mauvais échange, suite à un conflit ou toute autre interaction négative avec une personne quelconque. Les conflits, très peu pour elle. Une seule personne avec qui ses conflits ne se finissaient pas en excuse de la part de Lauren, ni même de l’homme, c’était son père. Et cela ne risquait pas de changer.  Très fermée sur ce sujet, la petite américaine refusait toujours de reconnaitre son père en tant que tel, d’un point de vu biologique, le choix ne lui était pas donné, mais d’un autre côté… C’était comme s’il y avait un mur entre lui et les autres membres de la famille. Au moins jusqu’à récemment car Lexie semblait vouloir découvrir cet homme. Bordel, il valait mieux laisser ça de côté pour le moment. Elle en voulait un peu à sa petite sœur mais pouvait aussi comprendre ce besoin.
 
Ne préférant pas renchérir sur le remerciement, elle hocha simplement la tête, ne bronchant et ne bougeant pas de sa place initiale. Elle écouta simplement les dires de l’adulte, d’abord passivement, enregistrant tout ce qui était dit sans poser de question, sans ouvrir la bouche ou autre. Vu le passé de l’adulte, ce n’était pas si étonnant que ça, il lui semblait qu’elle lui avait déjà fait la mention de ça mais impossible à vérifier.
 
-          Ça peut aider, mais je ne sais pas… Parler de tout ce qui nous tracasse à quelqu’un qu’on ne connait pas, je trouve ça dérangeant. Voir peut être plus compliqué.
 
Elle soupira doucement, lâcha son épaule et mordit sa lèvre. Elle tremblait toujours un peu mais c’était normal. Lauren se rassura. Comme possible. Prenant une légère inspiration pour tenter de se calmer un peu et parvenir à porter plus d’attention à la personne qui lui faisait face, l’anormale s’avança un peu vers le centre de la pièce, et de Katherine par la même occasion. Bien qu’elle laissait encore une petite distance, elle s’était éloignée du mur et de la porte.
 
C’est  vrai que cela pouvait être un bon moment pour le faire, si ce n’était pas fait maintenant, les chances, ou du moins les risques pour qu’elle finisse par tout garder pour elle et exploser bien plus violemment n’étaient pas à négliger. Peut être atteindrait-elle un point de non retour ? Ce n’était pas ce que l’adolescente voulait, mais cela serait sans doute le cas.
 
-          Vous avez raison. Et si je ne le fais pas maintenant que c’est bien parti… Je ne le ferais pas.
 
L’humain est étrange sur ce sujet. Il arrive à prendre une décision, les choses se mettent doucement en place mais lorsque tout est bon, qu’il peut enfin vider son sac, pouff ! Il fait marche arrière et s’enferme dans un certain déni de son état. Lauren était comme ça. Elle savait qu’il y avait tout ça à extérioriser, mais elle se connaissait suffisamment bien pour savoir qu’elle ne voulait pas voir tout ceci.

-          Si jamais je vide mon sac maintenant… Vous pouvez juste me promettre que vous ne vous inquièterez pas ? Non, plutôt que ça ne restera qu’entre nous deux ?
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Lauren Black
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Lun 23 Sep - 14:38
Le désespoir dédaigne les larmes
« J’ai encaissé une guerre et la mort, je peux bien encaisser une adolescente qui explose. » lui dit-elle avec un sourire. Elle évita de continuer sur le ton de la taquinerie, pas certaine que cela soit en adéquation avec l’état d’esprit de son interlocutrice. Parce qu’elle aurait pu se venter sur ses talents de démineuses, comparer Lauren à une bombe à retardement et ainsi de suite. D’un geste de la main, elle lui offrit de s’assoir à sa suite, sur l’une des chaises. On est toujours mieux assis, surtout quand on se sent faible et désemparé.

« Je peux le promettre, à la condition que ce petit contrat soit durable et que je m’en détache lorsque moi et moi seule, aurais estimé que vous vous êtes suffisamment reboostée. Si je vois que vous ne respectez pas ce petit marché en m’ignorant ou me mentant, je serais alors obligée d’envisager de signaler votre détresse puisque je n’aurais de toute manière plus votre confiance. »


Inutile d’insister sur le fait qu’on ne la lui faisait pas à l’envers. Elle n’avait pas le pouvoir de détecter les mensonges, mais les émois de Lauren étaient suffisamment clairs pour ne pas s’y tromper.

« Évidemment, je ne vais pas en parler sur tous les toits, et vous pouvez me faire confiance, je n’ai aucun intérêt à aller parler de ce que vous me direz, cela ne concerne que vous et mon offre est désintéressée. Je sais que si je veux vous aider, je dois respecter vos désirs et mes lèvres seront scellées. »
Elle effleura ses lèvres d’un indexe, d’un geste horizontale, mimant leur fermeture.

« Ceci étant promis… »
Les yeux orageux se fichèrent dans ceux de Lauren. « … c’est parti, je vous écoute. Au rythme et selon ce qu’il vous plaira de dire. »





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Lauren Black
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Lun 23 Sep - 18:49



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Un léger sourire, peut être très discret était passé sur le visage de l’adolescente avant de s’évanouir de manière rapide. Cela faisait du bien, au moins de sourire un peu. C’était ce qui lui avait manqué ces derniers temps mais la force et l’envie lui avaient manqué. Un simple mouvement de la tête plus tard, l’adolescente s’installa sur la chaise, restant incroyablement tendue malgré tout.
 
-          Deal. Je préfère ça plutôt que me dire qu’il faut que je me confie à quelqu’un d’autre. Je sais que je vais sans doute me répéter mais merci. Hmm, mais ce n’était pas tout à fait pour ça. Vous comprendrez je pense.
 
Comment pouvait-elle tourner tout ça ? Dans un coin de son esprit, cela paraissait énorme, cela semblait être une expérience insurmontable mais le dire à voix haute pouvait paraître tellement… Ridicule. Serrant de nouveau la croix d’Aaron, elle regarda la table quelques instants, préférant éviter de regarder l’adulte dans les yeux pour l’instant. Fallait-il qu’elle reste calme ? Non… Elle n’en serait pas capable. Exploser d’un coup ? Non plus, si elle pouvait reculer ce moment un maximum possible, cela serait simplement parfait. Elle fit doucement tourner le pendentif et sa chaîne entre ses doigts, ayant porté le regard sur ces derniers.
 
-          Eh bien… Mon frère est dans le coma et je me sens en partie responsable car je ne l’ai pas prévenu, appelez ça l’instinct ou quelque chose du genre mais j’avais l’impression que quelque chose pouvait arriver n’importe quand. Mais je me suis tût ! On s’est rendues aux Etats Unis pour aller le voir et c’était juste horrible !
 
Elle marqua une pause.
 
-          Notre… père a décidé de profiter de cette « opportunité » pour vouloir jouer au bon papa modèle qui veut renouer les liens avec ses filles préférées, comme il a dit. Tss, quelle connerie ouais ! On s’est disputés à l’hôpital avant que je ne sorte m’aérer et rester tranquille. Le soir, ça été la même avec ma mère. Elle préférait avoir un mari qui couche avec toutes les nanas qui lui passent sous la main plutôt qu’avoir une fille lesbienne. Une fille comme moi.
 
La colère qu’elle éprouvait envers son père n’avait pas diminué avec le temps, bien au contraire, cette dernière n’avait jamais cessé d’augmenter au fur et à mesure que les années s’écoulaient. Sa mère, c’était différent. Ses dires l’avaient profondément blessée et elle lui en voulait énormément. C’était… Normal à ses yeux.
 
-          J’ai passé les jours qui ont suivit à rendre visite à mon frère, à passer les journées et parfois quelques nuits dans le lieu que je squattais quand j’étais plus jeune. Le dernier soir, je suis retombée sur une vieille connaissance. On a été se mettre au chaud avec son groupe d’ami, on a parlé mais l’ambiance était lourde et tendue. Lorsque j’ai demandé à rentrer à l’hôtel, lui et un autre des garçons ont insistés pour me raccompagner sous prétexte qu’il était tard et que je suis une fille. Bref, j’ai craqué, ils sont venus, on s’est retrouvés dans une fusillade. Enfin, je me suis retrouvée paralysées entre les tirs des deux côtés.
 
Des larmes avaient commencées à rouler sur ses joues pendant qu’elle racontait ceci. N’y prêtant pas attention plus que ça, elle retira sa chemise, restant en débardeur. De cette manière, elle pouvait montrer le bandage, clairement pas fait pas un professionnel. Non… Si elle l’avait fait savoir, elle serait encore là bas, complètement effrayée et sans doute interrogée par des agents. On pouvait voir des marques rouges très légère sur le tissus blanc.
 
-          J’ai… Eté touchée ? sa voix avait légèrement faiblie. D’où la dose d’antidouleur, j’ai rien d’autre pour palier à la douleur. Et comme si le fait de se faire tirer dessus n’était pas suffisant, la femme que j’aime a subitement disparue. Ne laissant aucune trace. Je l’ai entendu en passant devant la salle des profs, il n’y a pas longtemps. Juste avant de partir pour les Etats Unis ! Elle m’a fait miroiter quelque chose qui ne valait rien à ses yeux !
 
La jeune femme se souvenait encore de la douleur lancinante qui avait traversé son cœur. Un simple bruit dans les couloirs, très vite confirmé par l’absence de l’elfe à ses cours, ses élèves avaient rapidement fait savoir l’absence de leur professeure. La pression sur le tissue de sa chemise finit par disparaître, permettant à Lauren d’essuyer ses larmes qui semblaient couler sans discontinuer. Deux semaines. Deux semaines qu’elle n’avait que sa tristesse, sa peur et sa colère. Deux semaines qu’elle n’avait rien fait pour tout évacuer. Parler lui faisait du bien mais, à ses yeux, cela devait également, voir principalement passer par une extériorisation physique.
 

Baissant les yeux, comme honteuse de son état, elle termina son récit. Il y avait eut tellement de choses de résumées, tellement de souvenirs plutôt désagréables qui s’étaient installés dans son esprit…
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Lauren Black
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Lun 23 Sep - 23:23
Le désespoir dédaigne les larmes
Oh, la, la… je résume, un père vraiment infecte, une mère déplorable, un conflit d’orientation sexuelle, un frère dans le comas, une fusillade et blessure par balle, une déception amoureuse… ouais. Généralement, on fait une chose à la fois, et au stade de l’adolescence on a rarement un cumule pareil. Il était évident de comprendre que la jeune femme était tout simplement au bord de la rupture, qui ne l’aurait pas été après tout ça. Katherine laissa un moment de silence, pour que l’adolescente puisse vivre ses émotions, mais surtout pour pouvoir trier la dose d’informations.

« D’accord, on va procéder comme ça me vient, en fonction de ce que tu as dit. »
Elle se pencha légèrement, accoudant ses bras sur ses jambes. « Notes, je repasse au tu, puisque tu aimes ça et que nous sortons d’un contexte écolier. » C’était une chose qui lui plairait, elle le savait.

« Pour ton frère, je peux t’assurer que tu n’y es pour rien. Parce que intuition ou non, eh bien, çane change rien au fait que quelques soit la maladie ou l’accident qui l’ait provoqué, c’est cet évènement qui est seul responsable. On ne peut pas cesser de vivre par peur de tout ce qui peut nous arriver. Même si tu lui en avais parlé, t’aurait-il écoutée ? Et s’il l’avait fait, est-ce qu’un sentiment aussi imprécis aurait-il pu enrayer la machine ? Non, la réponse est non Lauren. »

« Ce que je dis est simple à dire, tu auras peut-être de la peine à le comprendre ou l’accepter, mais ne culpabilise par pour son coma. A moins que tu lui aies fracassé toi-même, de tes petites mains, sa boîte crânienne, je pense qu’on peut décréter avec une certitude absolue que ce n’est pas de ta faute. »
Elle appuya volontairement sur les derniers mots.

« Pour ton père… ma foi, il n’y a rien à y faire. Si toi-même est certaine que tu ne veux rien savoir de lui, laisse-le dans son coin. Toi seule peut savoir si tu préfères le tolérer avec ses défauts et la souffrance qu’il créée ou si tu peux vivre sans figure paternelle, du moins pour l’instant. C’est cela dit normal de se disputer avec son père… »


Pas qu’elle ait eu ce genre de relation avec le sien… mais elle savait de par ses amies, que les pères à l’adolescence ce n’était que prises de tête.

« Ta mère, eh bien... elle est malheureusement assez grande pour savoir ce qu’elle veut faire de sa vie. Même si ça veut dire accepter un mari infidèle. Ce qui est nul, c’est que ça te fait souffrir toi et que tu n’as rien demandé. Le temps t’aidera peut-être à apaiser votre relation. A moins qu’elle ne t’ait définitivement répudiée à cause de ton orientation sexuelle ? »
Elle s’humecta les lèvres. Sujet glissant.

« Je ne vais pas te surprendre en te disant que tu peux être ce que tu veux et aimer qui tu veux. Dans les fais, ce n’est pas tant le regard des autres qui blesse que celui de ses proches. Tu pourras prétendre le contraire, mais son jugement à elle, te fera toujours plus mal que n’importe quel abruti qui t’insultera dans la rue parce que tu tiens la main de ta copine. C'est ta mère, c'est normal que ça te fasse mal, que tu te sentes trahies... parce que oui, aimer une femme n'est pas un crime, tu n'as rien fait de mal. Il n’y a pas de remède, soit courageuse, entoure-toi de gens qui comprenne et partage ton opinion. Les autres ne valent pas tes larmes. Je te promets que ça vaut le coup. »


« On dit bien que l’amour peut être une douce flamme qui réchauffe, et un feu qui brûle. Chéri les expériences passées et les moments…. Et pour les brûlures, le temps guérit tout. Celle qui t’a laissé tomber que ce soit par choix ou nécessité ne te méritait pas. Tu es bien placée pour savoir qu’il ne faut pas penser à la place des autres. Dieu sait ce qui lui a traversé la tête, si ça ne lui a pas aussi déchiré le coeur... Bon, j’avoue que partir sans un mot, c’est tout de même très lâche… donc qu’une personne pareille, ne te méritait pas. Ce n’était pas la bonne, et cette expérience t’aura fait grandir finalement… »


Elle releva la tête et observa le bras bandé. Elle se leva et ouvrit une armoire duquel elle sorti une mallette à la croix rouge très reconnaissable.

« Je vais regarder ça. Continue de me répondre, ça te distraira. »


Sans une once d’hésitation et à l’aide d’un ciseau à bout rond, coupa le bandage. Elle observa la plaie avec attention. Bon, c’est bien ce qu’elle pensait, si elle ne tenait que avec des antidouleurs de premier choix, c’est que ce n’était pas si grave. Le tout avec des guillemets, elle ne nota pas de signe d’infection ou de rougeur excessive. La palpation de la plaie la satisfit. « La balle est ressortie, c’est une bonne chose et visiblement, elle a endommagé le muscle, mais pas l’os. Ou alors, des fissures. Seule une radio nous permettrait d’en être sûres. Vu son aspect, ce n'était pas du gros calibre ou de la munition de guère.  »

Inutile de penser réparer un corps lorsque la chair est arrachée, carbonisée et laisse des cratères béants. Katherine avait vu de nombreuses plaies par balle, elle avait aussi reçu une formation aux premiers soins très poussées pour ce genre de traumatismes, que ce soit en urgence, ou pour stabiliser une plaie en milieu hostile.

« On devrait quand même consulter… mais bien sûr, un hôpital normal, ce ne serait guère raisonnable pour rester discrète. Je peux passer quelques téléphones. Ca fait combien de temps ? La blessure, je veux dire… ? »

Elle désinfecta rapidement, apposa une compresse, avec une grille de silicone avant pour éviter que ça ne colle à la plaie, et rebanda soigneusement le tout. Un bandage de première catégorie, très joliment façonné en épi. L’ensemble des gestes avait été très assurés. Elle se félicita de posséder ce genre de compétence. Elle resta agenouillée aux côtés de Lauren et attendit sa réponse.





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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Mar 24 Sep - 1:08



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Ce n’était pas de sa faute. Combien de fois avait-elle entendu ses quelques mots ? Sans doute autant de fois en l’espace de deux semaines que pendant les dix sept années précédentes. Dix sept ans et voilà tout qu’on dirait que l’univers s’amuse à voir jusqu’à quel point elle pourra prendre sur elle, supporter les choses ou toutes autres choses du genre. C’était comme si… Non, la jeune femme ne pouvait pas mettre des mots sur ce qu’elle pensait, elle ne savait pas ce qu’elle ressentait ou pensait non plus, ce qui expliquait la difficulté en même.
 
Un simple « Merci » franchit les lèvres de l’albinos en voyant que Katherine passait au tutoiement. Cela lui mit un peu de baume au cœur, la rassura aussi pour une obscure raison. C’était mieux, cela éviterait de créer une autre barrière.  
 
-          Je sais bien, vous n’êtes pas la première à me le dire, Akil a été le premier, puis ma sœur et ma gouvernante… Si vous saviez combien de fois j’ai entendu ces mots en l’espace de deux semaines. Et sinon, non, rien n’aurais pu le faire mais c’était sans doute pour me sentir moins coupable ? C’est égoïste et je le sais bien mais au moins, ça m’aurait fait ça en moins sur la conscience…
 
Aaron était et est ce genre de garçon casse cou, qui fait les choses sans y penser et met parfois sa vie en danger sans y faire très attention. En fait, la petite américaine était quasiment sûre qu’il ne se rendait pas compte de tous les risques qu’il prenait. C’était inconscient, de la même manière que ses personnes qui ne se sentent vivantes qu’une fois leur vie en jeu.  De toute façon, si Lauren avait eu l’occasion de lui dire, qu’aurait répondu Aaron ? « T’inquiète p’tite sœur, je gère ! » C’était fort probable. C’était juste une pensée égoïste que de vouloir lui dire pour se sentir pus légère, pour se dédouaner
 
L’image de Lauren essayer de fracassé le crâne de son frère pouvait sembler assez comique, du moins, dans l’esprit de cette dernière. Ouais, cela lui rappelait les combats de catch sur le canapé avec ce dernier. Bien souvent, ils se terminaient en chutes sur le sol dans des rires mais avec une belle bosse en guise de trophées pour les deux gamins. Lexie n’avait pas connu ses quelques affrontements, pas de cette manière du moins. Trop petite pour comprendre, trop loin pour voir.
 
Suivis la remarque sur Mike, et la colère passa de nouveau dans le regard abîmé de la jeune femme. La seule évocation de cet homme suffisait à l’énerver, ou au moins, à faire naître la colère là, au fond de son être.
 
-          Je n’ai jamais vraiment eut la figure paternelle. On ne voyait jamais notre père, la dernière fois qu’on l’a vu, c’était pour son anniversaire, ce… Ce connard est rentré dans la maison en galochant sa superbe secrétaire ! Le genre de bimbo qu’on voit dans les magasins, mais elle, elle n’était pas retouchée avec photoshop. Je sais que je partage le même avis sur notre père que mon frère, Lexie était trop petite pour nous comprendre là-dessus…
 
Son homosexualité avait toujours été affirmée et assumée. Que ça soit à l’académie ou à l’extérieur, Lauren n’avait pas de problème à parler de son style de fille avec des garçons. C’était toujours amusant de voir la façon dont les goûts varient en fonction des personnes, mais aussi de l’âge.
 
-          Non, ma mère a toujours su que je suis lesbienne, mais jusqu’à maintenant, je n’avais pas fait attention à ce qu’elle pouvait bien penser. Mais là, je l’ai vu, j’ai vu ce qu’elle ressentait, tout ce qui émanait d’elle lorsqu’elle a prononcé cette simple phrase. On ne dirait pourtant pas, mais ce genre de remarque ne m’aurait pas autant atteint en temps normal. Peut être que c’est le fait qu’il y a eu une comparaison avec Mike qui a fait mal, ce que j’ai vu…
 
Elle soupira doucement, que pouvait-elle dire de plus là-dessus ? Rien. Parler de sa sexualité n’était pas ce qu’elle avait imaginé faire ce soir mais bon, au moins, on ne la jugeait pas. Enfin, il continua un petit peu comme ça dévia sur Béryl.
 
-          Aimer n’est pas un crime, peu importe le sexe ou autre, ce n’est pas ça le problème. Mais vous avez raison, les mots d’une mère sont sans doute ce qu’il y a de plus réconfortant mais aussi de plus destructeur. Tout dépend de la situation, du contexte et de ce qu’il se passe entre les membres d’une famille. Je sais que je peux facilement ignorer le genre d’abruti que vous venez de décrire, mais ma mère… Merde quoi, c’est ma mère ! C’est… Putain.
 
Sa main se porta à sa tempe, appuyant doucement dessus comme si elle pouvait faire sortir les récents événements de son esprit. Dommage… Cela ne fonctionne pas vraiment.
 
-          Pourtant… Je sais pas, il n’y avait rien qui pouvait faire penser qu’elle se foutait de moi. Rien. Et puis, ce n’était pas ma prof, ce n’était pas quelqu’un de ce genre ! Elle n’aurait jamais fait de mal à quelqu’un ! B- Elle était beaucoup trop gentille pour ça.
 
Prononcer le nom de l’elfe à voix haute lui aurait sans doute déchiré le cœur. Encore plus qu’il ne l’était déjà.
 
-          Même une lettre, ou je sais pas, un petit mot pour dire qu’elle partait et qu’on arrêtait là, même ça, ça m’aurait un peu aidé ! Pas partir lâchement, pas comme ça, pas après tout ça ! Mais je n’ai pas envie de grandir de cette manière. Ok, les expériences, les déceptions, tout ça nous aide mais là, faut arrêter de me prendre pour un sac de boxe ! Qu’est ce que j’ai fais à l’univers pour que tout ça, me tombe dessus d’un seul coup ?
 
La respiration de la jeune femme avait considérablement accélérer, ne lui laissant pas suffisamment de temps pour arriver à respirer convenable. Pas avant quelques minutes, sa tête commençait à tourner mais rien de bien méchant en soit. Même si ses larmes avaient quelques peu recommencées à couler, elle les essuyait dans un geste machinale du revers de la main. Il y avait encore quelques marques, mais au moins, cette main était valide et pouvait lui servir. Elle l’ouvrit et la ferma, la serrant fortement avant de relâcher la pression. Il y aurait du boulot avant de pouvoir jouer ou frapper mais c’était une petite victoire en soit. Toute petite mais bon, c’était toujours ça de gagné !
 
Le métal froid des ciseaux la fit doucement frissonner, ou frémir c’est au choix. Lauren n’aurait pas imaginé qu’en plus de l’écouter et de lui parler, Katherine s’occuperait de ses plaies.
 
-          Une a traversé, la deuxième était restée. C’est une des filles du groupe qui l’a retiré et fait les premiers soins. Sans ça, je ne sais pas ce qu’il se serait passé. Je préfère ne pas l’imaginer. Mais bon, ils ont l’habitude d’après ce que j’ai compris.
 
Un léger rire nerveux lui échappa, elle n’allait pas dire pour quelle raison. Les histoires de règlement de compte, de trafics d’armes ou de drogues étaient courantes. C’était sans doute le quotidien de ces personnes. Qui l’aurait cru ? Pas elle…
 
-          Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’était des armes de poing, les quatre avaient des armes semblables. Je ne suis pas une experte, je ne m’y connais clairement pas mais s’il y a bien une chose dont je suis sûre, c’est bien de ça.
 
La notion du temps avait fini par être perdu par la jeune femme, mais elle se souvenait très bien à quand ça remontait.

-          Ça va faire dix jours. Pas plus.
 
Hésitante, Lauren pesa le pour et le contre. Quelqu’un d’autre allait voir ses blessures ? Cela ne lui plaisait pas trop. Voire même pas du tout en fait. Un ou une inconnue… Non… Vraiment pas, cela ne ferait que la braquer plus qu’autre chose.
 
-          Je… Je ne suis pas sûre.
 
Pendant tout le temps où Katherine s’occupait de son bras et de son épaule, Lauren avait soigneusement regardé ses gestes, ce qu’elle faisait et comment elle le faisait. Cela pouvait peut être servir, enfin, au moins d’avoir une idée plus nette des gestes à effectuer. Les yeux légèrement rouges, Lauren regarda l’adulte mais semblait hésiter. Eh puis merde ! Qu’est ce qu’elle risquait à proprement parler ? Ses muscles se tendirent mais son corps ne bougea pas.
 
-          Merci…
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Lauren Black
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Mar 24 Sep - 10:46
Le désespoir dédaigne les larmes
« Je connais quelqu’un qui habitait pas très loin, dans une ville voisine. Il connaîtra peut-être un médecin pas trop regardant, il me semble même qu’il parlait d’une tante docteure. On verra. Ça ne me coûte pas grand-chose de lui poser la question et de lui expliquer. »

« En attendant, je veux te voir matin et soir, pour que je te fasses ton pansement. Protestation inutile, tu es une piètre infirmière. » Elle sourit et se releva, s’appuyant sur son genou pour le faire.

« Ça ne t’aurait pas fait sentir moins coupable. Tu aurais été coupable pour une autre raison. J’aurais dû l’accompagner, j’aurais dû insister puisqu’il ne m’écoute pas, j’aurais dû… Je peux  le comprendre, mais aussi t’assurer que ça n’a rien de bénéfique. Les "j’aurais dû" que j’ai connu, concernait des collègues décédés ou gravement blessés. Le sentiment de ne pas avoir su aider est terrible et surtout dévastateur si tu le laisses prendre le dessus. Acceptes que cela devait arriver, parce que c’est ainsi et que toi, Lauren, tu n’y pouvais rien. »


Pour le reste, elle n’insista pas. L’élève verbalisait, reprenait ce qu’elle avait dit. C’était un cheminement logique pour son acceptation Bien sûr que c’est affreux d’être rejeté par sa mère, pour ce qu’on est. C’était un des drames de l’homosexualité. Heureusement, ou malheureusement pour elle, sa propre mère était décédée bien trop tôt pour que ce genre de cas de figure se présente. Son père, qu’elle respectait cordialement, ne l’avait pas élevée et n’avait jamais vraiment pris part dans sa vie autrement qu’un soutien logistique. Si elle l’avait vu plusieurs fois, ils étaient trop des étrangers pour pouvoir prétendre avoir une relation père et fille. Une relation que ni l’un, ni l’autre ne ressentait le besoin de construire. Savoir d’où elle venait, pourquoi et comment, d’un homme respectable lui suffisait largement. Il avait sa vie et sa famille, lorsque l’enfant qu’elle était avait débarqué dans sa vie. Les choses auraient pu être différentes, si elle-même avait recherché une relation avec ce père et certainement qu’il n’aurait pas apprécié l’orientation sexuelle de sa fille. Après tout, elle n’en parlait à personne, c’était une chose taboue. Pour elle, une complication qu’elle ne voulait pas affronter. Elle n’avait d’ailleurs pas besoin de parler de tout cela puisque c’était sa vie privée. Elle n’aimait par définition pas parler d’elle, il était donc normal qu’elle ne parle jamais de ses préférences. Une logique stricte que voilà.

Le seul détail qui attira légèrement son attention fut le mot prof. Ceci était par contre un peu hors du commun. Parce que c’était une professeure ? ou bien… rien n’était clair. Parce que bon, ce n’était pas ma prof, ça veut tout dire ou rien, selon l’angle ou on le porte. Il était normal qu’elle ne fréquente pas des professeurs à son âge. Après tout, c’était elle qui avait dit à Lauren que ses histoires de cœur ne regardaient qu’elle. A ce niveau, ce n’était rien d’insurmontable et dans quelques mois, voire une année, le temps aura fait son office et le sentiment d’abandon aura cicatrisé. Il sera toujours présent, certainement qu’il la rendra peu confiante ou craintive que cela se reproduise, mais au moins, elle sera capable d’aimer à nouveau. Il ne faisait aucun doute, il était par ailleurs réputé qu’à son jeune âge, ce genre de peine guérissait plus vite.

Elle retourna au bureau et sorti deux plaquettes de boites de médicaments. Elle les tapota entre ses mains puis revint vers Lauren.

« la rose, ce sont des anti-inflamatoires, à manger avec le repas, matin, midi et soir. Enfin minuit pour toi… Mange bien avec, sinon ça te détruit le ventre. Ça, ce sont des antibiotiques, même si ça fait 10 jours, la plaie est quand même rouge et je ne vois pas ce qu’il y a en dessous. Ce n’est pas idéal d’en prendre à l’aveugle, mais dans un cas aussi important que le tient, c’est important. J’espère que tu étais vaccinée contre le tétanos… ? »

« Pour les antidouleurs, c’est toutes les quatre heures pas plus, si la douleur est trop affreuse, il faudra qu’on voit avec le toubib pour te donner un truc plus puissant que ces machins. Je n’en ai plus qui me reste malheureusement, mais évite de les prendre comme des bonbons, ça te détruit le bide plus que ça n’arrête la douleur si tu ne respectes pas le dosage. Je compte sur toi. »


Elle déposa les plaquettes, dans la main valide de l’adolescente. Il y en avait pour trois jours de traitement, raison pour laquelle il faudra rapidement consulter. En plus du fait que la plaie avait été mal traitée et risquait une complication. Ce serait dommage de perdre un bras pour une bêtise qui peut se soigner.




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Lauren Black
Mar 24 Sep - 20:21



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Bien que laisser quelqu’un de parfaitement inconnu regarder la blessure, s’en occuper ou simplement trop s’en approcher ne mettait pas la blonde très à l’aise, c’était sans doute bien mieux que de se retrouver à l’hôpital qui préviendrait peut être les flics. Bon dieu, cela mettrait un véritable bordel. Pas qu’à elle, mais à ses proches et cela pourrait prendre des proportions complètement démesurées. Si cela lui permettaient d’échapper à tout ceci, pourquoi pas… ?  Dans quel merdier elle se retrouvait encore une fois ? Si une des petites voix lui disait que c’était la meilleure des choses à faire, l’autre n’était pas spécialement d’accord, lui soufflant qu’il valait mieux qu’elle évite ce genre de chose autant que possible. Lauren devait y réfléchir un peu plus longtemps, du moins à tête reposée. Prendre des décisions à vif, après avoir tout balancé ne lui ferait pas de bien. Du moins, l’adolescente ne chercherait pas à prendre ce qui était mieux pour elle.
 
-          D’accord… Je dois venir où ? Et puis, c’est pas pratique avec une seule main.
 
Un nouveau léger sourire avait illuminé son visage avant de s’évanouir, de la même manière que le précédent.
 
-          Les humains sont tous pareils. On se le dit tous, peu importe la situation, peu importe la raison ou l’événement. Pourtant, aucun de nous n’aurait pu changer ça, aucun de nous ne peut vraiment agir sur ces événements et tragédies. En remontant le temps, ce n’est pas possible non plus, j’en suis persuadée. Pourtant… Pourtant on se dit toujours ce genre de chose « si je fais ça » ou « si j’avais pu ». Je peux l’accepter d’une certaine manière, mais je refuse de le faire pour l’instant. Je n’y arrive simplement pas. Y’a un blocage.
 
Finissant par appuyer le dos sur le dossier de la chaise, Lauren commença à se perdre dans ses pensées, son esprit divaguant sans qu’elle n’y fasse spécialement attention. C’était comme un mélange de désir et de souvenirs. Cela lui fit clairement mal mais ses forces de lutter contre ceci étaient totalement mortes. Pour quoi avait-elle de la force ? Accessoirement porter son sac et son corps. Ce qui était déjà un bon début en soi. Béryl. Rien qu’y repenser l’attristait et lui faisait clairement mal. Elles avaient pourtant partagé de bons moments, il fallait l’avouer mais la lâcheté de l’adulte était ce qu’il y avait de plus blessant. C’était aussi énormément vexant. Certes, elles devaient se cacher quand elles traînaient un peu trop ensemble, ne devaient pas non plus se montrer trop proches à l’académie mais les petits moments à l’extérieur, ce décembre où elle s’était retrouvée dans la maison de l’elfe qui avait préféré déménager… C’était tout plein de petites choses qui faisaient mal en y repensant. Enfin, elle s’en remettrait avec le temps, rien n’est plus fort que le temps mais c’est long, et sur le moment ça semble clairement insurmontable. Après chaque déception amoureuse, les jeunes, et peut être les moins jeunes, Lauren ne sait pas vraiment comment ils gèrent les ruptures, on se dit « je fais plus confiance, je veux plus tomber amoureuse etc… » Mais bon, on retombe amoureux ou amoureuse et les choses repartent pour un tour. C’est un cercle, un recommencement.
 
Ecoutant les indications de la professeure, Lauren les nota dans un coin de son esprit. Bon, il faudrait sans doute qu’elle les mette sur papier pour ne pas les oublier, vu les infos qu’elle tentait de garder dans son cerveau, autant éviter une surcharge. Se dédouaner sur un post-il ne lui ferait sans doute pas de mal et elle n’oubliera pas. Au pire… Elle se mettrait des alarmes pour se souvenir de ses médicaments. Lauren hocha la tête. En toute logique, elle était à jour dans ses vaccins. Juste un rappel dans deux ou trois ans lui semblait-il. Mais se remettre à manger normalement, ou au moins manger un peu plus lui ferait bizarre.
 
Les prendre comme des bonbons ? Mais non, mais non, Lauren n’était pas comme ça voyons ! Bon d’accord, un peu, elle n’avait pas vraiment fait attention, n’avait pas voulu le faire non plus. Qu’est ce que cela pouvait bien faire ? Beaucoup de dégâts mais sur le coup, la jeune femme ne savait pas vraiment, elle ne savait plus.
 
-          J’essaierais de faire attention, merci...
 
La jeune femme ne pouvait rien promettre, elle ne le pouvait et ne le voulait pas. Qui sait ce qui pouvait lui passer par la tête ? Posant les médicaments sur la table, elle enfila sa chemise avant de la refermer, ne laissant que les deux premiers boutons d’ouverts.
 
-          Dites, pourquoi prendre soin de moi de la sorte ?
 
C’était une question qui lui traversa l’esprit brusquement. Après tout, Lauren n’avait encore jamais eu l’occasion de voir des profs agir de la sorte avec des élèves. Peu importe l’endroit où elle se trouvait et où elle avait pu étudier.
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Lauren Black
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Mar 24 Sep - 21:52
Le désespoir dédaigne les larmes
Pourquoi je fais ça ? Une question qu’elle s’était si souvent posée. Le sens de tout ça, le sens de toutes ces épreuves qu’elle s’était finalement infligée elle-même en choisissant la voie martiale. Quand on en est au point de non-retour du corps et de l’esprit et que finalement, oui, pourquoi donc je fais ça ? La question de Lauren n’était pas si radicale, mais elle tirait sa réponse dans le même fondamental. Il le lui semblait en tout cas. Aussi loin qu’elle se souvienne, aider avait toujours fait partie de ses valeurs et plaisir. Parfois elle se l’était reprochée, se traitant péjorativement de mère Theresa. Pourtant, jusque-là, la vie lui avait prouvé, qu’il y avait toujours quelque chose de bon à ressortir.

« Certainement parce que j’ai été capable de renoncer à tout pour défendre un pays. Je peux bien consacrer un peu de temps pour aider mon prochain ? » Elle sourit, laissant filer l’analogie humoristique. Il y a toujours un fond de vérité dans ce genre de trait qui se veut léger.

« Ce n’est finalement, qu’une question de logique, je suppose que c’est dans ma nature. Cela me fait plaisir d’aider et nous nous croisons depuis bientôt une année. J’ai pu me faire une idée et me dire que tu en valais la peine. Par ailleurs, je pense que tu as dû remarquer que cette académie n’était pas comme toutes les écoles. Je suis certaine que tu pourrais trouver de l’aide chez d’autres professeurs. Il se trouve juste que je suis celle vers qui tu as préféré te tourner et envoyer tes petits signaux de détresses. » Elle a un petit geste de la main mignon, l’ouvrant la fermant dans la direction de Lauren à la manière d’un petit animal, du style araignée.

« Ne sois pas trop pressée, l’essentiel c’est que tu puisses guérir et t’apaiser, sans que tu n’occultes tout à fait tes études. Je ne me fais pas trop de soucis, vu que tu sembles motivée à réviser et apprendre. »

D’autorité l’adulte vint et lui ferma les derniers boutons. Il est plus facile de les défaire d’une main, que de les fermer. Elle le savait d’expérience. Il était important qu’elle ait une apparence adéquate, n’est-ce pas ? Après tout, la professeure était la première à être toujours bien habillée. Toujours tirée à quatre épingles. Il était rare de la voir habillée comme ce soir en dehors d’une session de sport. Cette apparence la rendait bien moins sévère et plus abordable en un sens. Comme si cela avait été deux personnes différentes. Après tout, elle se devait d’être sérieuse et exemplaire devant ses élèves. Actuellement, elle était en pose et corrigeait, comme si elle avait été à la maison. Sauf que dans son cas, la maison était une minuscule chambre où elle ne parvenait pas à se concentrer. Raison pour laquelle elle travaillait ici, un endroit bien plus inspirant et adéquat pour la paperasse. Ne serait-ce que pour la taille de la table et l’éclairage.

Elle passa une main dans ses cheveux en désordre pour les rabattre derrière l’une de ses oreilles.

« Pour la suite, je te recontacterais, comme je te disais, il faut que je fasse quelques téléphones pour être sûre. » Elle n’avait pas de doute, mais avait pour habitude de ne rien promettre sans avoir validé ses propositions auparavant.

Elle s’appuya, s’asseyant à moitié, sur le bureau et resta là, écoutant toujours ce qu’avait à dire l’adolescente. Elle ne mettrait fin à cette discussion que sous son impulsion, elle voulait être sûre que tout était sorti. Elle patienta donc que la suite arrive, quoiqu’elle fût.





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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Mar 24 Sep - 23:16



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

-          Merci… En tout cas… Merci de m’avoir écouté et donné de quoi me faire tenir.
 
Lauren ne pouvait nier le fait que l’adulte lui avait apporté énormément de soutiens, moral comme physique, il fallait bien le dire.
 
Ce n’était sans doute pas dans la nature de tout le monde, mais Lauren pouvait être totalement d’accord. Ce n’est pas partout que les élèves peuvent compter sur les professeurs. Après, vu la normalité de cet établissement… Cela pouvait beaucoup expliquer ! Peut être que cela les rendaient un peu plus attentifs à cette question ? Lauren préférait ne pas se prononcer sur ça justement. Voir l’adulte « s’amuser » de la sorte avec sa main amusa la jeune femme. Mais bon, elle ne se voyait pas voir un autre professeur. Après tout, cela n’aurait fait que déranger Lauren qui se serait braquée plus qu’autre chose. Elle n’aurait pas pu laisser les choses s’échapper de la même façon. Qu’aurait-elle dit et comment ? Les chances pour qu’elle se décourage et demande de l’aide pour un cours auraient été beaucoup plus élevée.
 
-          Il se trouve également que vous êtes la professeure que je côtoie le plus. Sinon non, j’ai beaucoup de chance sur les études… J’ai pas besoin de beaucoup travailler pour le moment. C’était plus un prétexte pour ne pas voir les gens et m’y confronter.
 
La jeune femme fronça un tout petit peu les sourcils en voyant la professeur s’approcher d’elle.
 
-          Hey ! Ma chemise…
 
Lauren afficha une petite mine boudeuse. Elle ne fermait jamais sa chemise jusqu’en haut, laissant toujours un ou deux boutons d’ouvert. Cela lui donnait moins l’impression d’étouffer. Ouais, porter une chemise complètement fermée lui donnait cette impression, allez savoir pourquoi. C’est avec un petit air provocateur qu’elle les déboutonna une nouvelle fois. Elle pourrait très bien faire la chieuse et s’amuser, clairement, à les détacher si l’adulte tentait de les refermer.
 
Personne ne pouvait l’obliger à les garder clos, sauf si c’est les vêtements de l’uniforme. Là, c’est autre chose, bien évidement.
 
Lauren hocha doucement la tête. Les deux pouvaient facilement se contacter, elle ne se faisait pas le moindre souci sur ce point.
 
-          De toute façon, vous pouvez me joindre n’importe quand.
 
Disponible presque vingt quatre heures sur vingt quatre, la petite américaine prenait très souvent le temps de répondre aux messages ou aux appels lorsqu’il y en avait. Bien évidement, pas de tout le monde. Elle ne connait pas le numéro ? Bah là… Si vous ne vous êtes pas présentés par message ou en vrai, vous pouvez toujours courir pour qu’elle décroche ! C’est relativement rare qu’elle décroche dans ce genre de cas.
 
Les épaules de la jeune femme se détendirent avant qu’elle ne se lèves, regardant les médicaments. Elle les prendrait plus tard, pour le moment, elle ne voulait pas quitter cet endroit ou voir l’extérieur.
 
Même s’il n’y avait pas grand-chose de plus à dire, Lauren alla se réfugier dans les bras de l’adulte. C’était sans doute la chose qui lui manquait le plus dans ce genre de moment. Un peu de chaleur humaine, cela ne lui ferait pas de mal. Rien ne pourrait lui faire plus mal de toute façon.
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Lauren Black
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Ven 27 Sep - 13:20
Le désespoir dédaigne les larmes
Les étreintes étaient un domaine qu’elle ne maîtrisait guère. Pas les accolades ou les brefs câlins, bien sûr. La raison en était simple, elle se souvenait vaguement de celles de sa mère. Evidemment, dans son adolescence, elle avait eu des amies très proches avec lesquelles elle pouvait être tactile et trouver un peu de cette chaleur qui lui manquait. A dire vrai, c’était l’une de ses amies qui avait la manie d’initier ce genre de contact physique. Passé cela, elle ne s’était plus vraiment abandonnée dans ce genre d’occupation. Hormis dans ses relations amoureuses, mais, elle estimait que ce genre d’intimité était tout de même fondamentalement différentes. Surtout qu’elle finissait généralement par dériver sur une étreinte plus sexuée.

Elle n’était pas maladroite pour autant et bien qu’un peu surprise par la soudaineté du geste de Lauren, ses bras s’ouvrirent assez naturellement pour la recevoir. Elle n’eut cependant pas le temps de se redresser, étant toujours appuyée contre le bureau, ce qui avait pour effet de l’amener à peu près à la même taille que son interlocutrice. Elle passa l’une de ses mains dans son dos pour l’étreindre et l’accueillir dans son giron. Elle savait que cette sensation d’être entouré physiquement apportait un grand réconfort et un sentiment de protection. Evitant de risquer de toucher son bras blessé, de sa seconde main, elle caressa doucement les cheveux blancs de l’adolescente.

Elle aurait pu lui chuchoter pleins de petits mots encourageant à l’oreille, mais elle ne le fit pas. Le silence est plus doux que des mots agaçant. Bien sûr que tout ira mieux bientôt, mais en attendant, elle était désespérée. Ce genre d’état de fait qui vous fait détester les ça ira mieux, ne t’en fais pas, ce n’est qu’une mauvaises phase… Même s’il était intrinsèquement vrai que sa situation ne pouvait guère empirer. Son bras allait guérir, les examens allaient se passer, ses peines de cœur seront apaisées et la vie continuera doucement, mais surement.

Elle ne cessa pas de l’enlacer et l’étreindre doucement, la laissant s’apaiser et trouver le réconfort qu’elle était venue chercher contre elle. Pauvre petite, c’était une bonne chose qu’elle puisse s’ouvrir un peu et évacuer toutes les choses qui encombraient son esprit. Une chance qu’elle ait fini sa journée tard et croisé la nocturne. Qui sait ce qu’il se serait produit si elle avait fait naufrage. Qui sait ce qu’un cerveau aux pouvoirs comme le sien fait quand il explose. Toujours est-il, qu’il lui semblait que la situation était nettement maîtrisable. Demain, elle ferait son téléphone, une fois sa blessure correctement soignée, elle guérirait plus vite. Bien qu’il faille des mois pour compter sur un rétablissement, avec séquelle ou non… Pour le reste, il faudra bien plus de temps. Il n’y avait qu’à la voir elle-même, lutter invariablement contre ses fantômes.  Tant que Lauren serait dans les parages, elle se promit de veiller de près ou de loin, très consciente du temps nécessaire.






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Lauren Black
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Lauren Black
Ven 27 Sep - 16:21



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Montrer de telles marques de faiblesse ne plaisait pas du tout à l'adolescente qui avait toujours veillé à prendre sur elle, que cela soit à l'académie ou au sein de sa famille. Les dernières larmes qui avaient perlées sur ses joues avant aujourd'hui et le jour où la nouvelle du coma d'Aaron était parvenue jusqu'à elle... cela remontait. Beaucoup. Et tellement loin qu'elle n'arrivait pas à se souvenir clairement d'à quand ça remontait, justement. Mais bon, tout le monde craque un jour où l'autre, c'était même arrivé à Katherine. Pour tout dire... Elle qui semble de prime abord invulnérable.

Restant un moment contre l'adulte, la main accrochée au dos de son haut, elle s'était surprise à vouloir y rester encore un peu, à profiter du réconfort que cela nui procurait, à profiter des caresses sur ses cheveux. Tout ceci avait un effet relaxant et vouloir y rester n'avait rien de foncièrement illogique. Mais bon, fallait bien qu'elle laisse l'adulte tranquille. Après tout, elle avait sans doute sa journée dans les pattes et voulait se retrouver au calme. Et puis, Lauren estimait l'avoir suffisamment embêtée avec ses problèmes. Pas qu'elle regrettait d'en avoir parlé, au contraire même car le poids qu'elle portait s'était un peu allégé. Pas de beaucoup non plus, mais suffisamment pour qu'elle puisse se reposer de manière plus convenable, pour qu'elle se sente mieux l'espace d'une ou deux journées. Eh oui, malgré le fait qu'elle était nocturne, elle continuait de parler de journée de cours et de nuit de sommeil, ce qui déroute parfois ses camarades quand ils n'ont pas l'habitudes. D'ailleurs, en parlant de ses camarades, il faudrait qu'elle s'excuse auprès de tout ce petit monde. À commencer par le club.

Bon aller... L'adolescente parvint à se détacher de Katherine, instaurant de nouveau une légère distance. Pas de sécurité mais plus histoire de respecter l'espace personnel de l'adulte qu'elle estimait avoir clairement violé en se réfugiant contre elle. Lauren s'inclina légèrement et respectueusement.

- Merci pour tout.

C'était tellement éloigné des quelques révérences foireuses qu'elle fait de temps à autres pour se moquer gentiment de ses camarades, pour les taquiner également. Cette fois, c’était beaucoup plus respectueux, pas théâtrale non plus. C'était juste...une façon pour accentuer le remerciement et la reconnaissance qu'elle éprouvait actuellement.

- Je vais vous laisser tranquille, profitez de votre... soirée ?

Il y avait eut une forte hésitation, toujours déboussolée, l'adolescente ne pouvait dire à quel moment de la journée elles se trouvaient actuellement. Enfin bon, elle attrapa les médicaments et les fourra dans sa poche. Il lui faudrait juste récupérer son sac et regagner sa chambre. Ça sera toujours plus confortable pour dormir qu'être courbée sur une table.
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Lauren Black
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