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[TERMINE] Un cri dans la nuit [PV Sigfried]
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Lun 30 Avr - 18:15
Je vole au-dessus de la forêt, cherchant désespérément le dragon argenté que j’ai vu chuter. Sans lui, nous n’avons aucune chance de repousser les envahisseurs. Mais contre toute attente, je ne le vois nulle part. Étrange. Une créature de cette taille se repère pourtant facilement. Me voilà au-dessus du point de chute supposé. Je me pose en douceur et regarde partout autour de moi. Rien. Aucun dragon d’argent dans les alentours. Seulement ce drôle de bruit que je n’avais jamais entendu auparavant. Je marche prudemment dans sa direction. Plus je m’approche et plus le vent se lève. Enfin j’arrive à quelques mètres de cette… chose. Un immense trou noir qui semble aspirer tout ce qui se trouve près de lui. Mais quelle est donc cette magie ? Je n’en avais jamais vu de pareille avant. Une branche qui craque derrière moi me fait sursauter. Je me retourne mais je n’ai pas le temps de réagir que quelqu’un me frappe violemment à la tête.
 
Je sens quelque chose d’humide sur mon visage. J’ai mal à la tête. Mais le pire, c’est cette douleur atroce dans mon dos, comme si… comme si… j’ouvre les yeux brusquement. Je tente de bouger mais la douleur est si vive que je gémis sans pouvoir faire le moindre mouvement. Pourquoi ai-je aussi mal ? Qu’est-ce qui m’est arrivé ? J’ai l’impression que… Oh non… Je tourne ma tête pour tenter d’apercevoir mon dos. En toute logique, la première chose que je devrais voir, ce sont mes… mes ailes ?! Non… NON ! Pris de panique, je me redresse vivement, propageant une douleur si intense que mon souffle se coupe.
 
« Mes ailes… mes ailes… non… mes… non… » Je parviens à articuler alors que la souffrance paralyse corps et que le désespoir étouffe mes mots au fond de ma gorge, faisant couler de grosses perles humides sur mes joues. Seul un grand cri de désarroi et d’amertume mêlés s’échappe du fond de mon être.
 
Le vent s’est levé depuis un moment déjà et une pluie battante s’écrase sur moi, me lacérant le dos. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là. Une heure ? Un jour ? Une semaine ? Je l’ignore. J’ai faim, j’ai froid, j’ai mal… je ne sais pas où je suis. Je suis complètement perdu. Je devais faire quelque chose, mais j’ai oublié quoi. Chercher quelqu’un, je crois. Mais qui ? Je ne sais plus. Je sens quelque chose en moi… c’est chaud. C’est agréable… ça me rappelle quelque chose. Du feu. Un dragon. Ah oui, ça me revient… Sigfried, il faut que je le retrouve, sinon… sinon quoi ? Je ne sais plus. Quelle importance. Il faut que je me lève et que le retrouve. Mais comment savoir où il est ? La chaleur en moi s’intensifie, comme si elle m’invitait à la laisser me guider. Bien, allons-y. Je me relève péniblement et je me mets en marche contre la tempête.
 
J’avance difficilement, comme une âme peine dans les étranges rues sombres et désertes. Il fait nuit. Depuis quand fait-il nuit ? Qu’importe. L’orage éclate violemment, le vent souffle de toutes ses forces et la pluie ne faiblit pas. Je marche en rasant les murs. J’ai si mal qu’il m’est difficile de tenir debout. J’ignore complètement où je vais, mais la chaleur en moi le sait. C’est elle qui guide mes pas chancelants à travers l’obscurité et la tempête. J’arrive devant une grande maison, très à l’écart des autres. Je pousse le portique et me traine jusqu’à la porte d’entrée. Il fait noir. Je frappe. Rien. J’appuie sur un étrange petit bouton et une musique retenti à l’intérieur. J’attends quelques instants et des lumières s’allument dans la maison. Peu après la porte s’ouvre et laisse apparaître un homme que j’ai si peu vu que je ne suis pas certain de le reconnaitre. Et pourtant, au fond de moi, je sais que c’est lui. Celui que j’étais parti chercher.
 

« Sigfried… enfin je te retrouve… » Réussi-je à articuler avant de m’effondrer.
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Lun 30 Avr - 20:15
Malgré l'heure tardive, Sigfried ne dormait pas. Comment dormir lorsque la pluie martèle les toits, tambourine aux fenêtres et que le vent hurle au dehors ? Ce n'était pas la crainte de la tempête qui l'animait, en réalité, il adorait l'orage. Le grondement du tonnerre était le rugissement qu'il ne pouvait pousser, la colère de la tempête sa propre frustration de ne pouvoir regagner le ciel. Sigfried aimait les orages, lorsque le ciel s'assombrissait, il attendait toujours avec impatience le premier grondement, alors simple ronronnement lointain.

Il se souvenait de sa première tempête ici. Le rugissement du tonnerre, les noires ailes de nuage et le feu des éclairs, l'avaient fait se précipiter au dehors pour voir son semblable. Il n'avait croisé aucun des siens dans ce monde bien étrange mais peut-être que cet endroit était le territoire de celui qui déchaînait les éléments. Il devait aller à sa rencontre, se présenter, lui assurer qu'il n'était pas un adversaire, lui parler de son problème, peut-être aurait-il une solution, peut-être savait-il comment faire, peut-être pourrait-il l'aider.

Mais les orages d'ici ne descendaient pas sur terre et les dragons cloués au sol ne pouvaient les rejoindre. Plus tard, Sigfried avait apprit que les orages ici n'étaient pas dus à ses semblables mais ce soir là, il avait appelé de toutes ses forces, tout fait pour que la nuée le repère et vienne à lui mais il n'en avait rien été. La tempête s'en était allée, le laissant seul, dragonneau perdu, incapable de voler, une main tendue vers le ciel et l'ombre dont les rugissements s'éloignaient peu à peu.

Après avoir compris cela, il avait cessé d'implorer le ciel mais les tempêtes étaient devenues un instant qu'il appréciait tout particulièrement. Le monde hurlait sa propre colère, se déchaînait à sa place et lui se sentait apaisé comme si le ciel avait décidé de le débarrasser un instant d'un poids trop lourd.

C'est donc pour cela que Sigfried ne dormait pas cette nuit là. Et c'est pour cela qu'il lui sembla qu'on frappait à la porte. Il douta une seconde de ce qu'il avait cru entendre, les gens ne frappaient pas à cette heure, mais le son de la sonnette lui confirma qu'il y avait bien quelqu'un à la porte. Il reposa donc son livre et se leva, allumant les lumières sur son passage, se demandant ce que la tempête avait bien pu apporter devant sa porte, et ouvrit.

Le coeur du dragon fit un bond dans sa poitrine lorsqu'il reconnut le visage familier qui se tenait tant bien que mal sur le perron. Une foule de sentiments contradictoires se mêla dans son esprit. élan de joie parce qu'on l'avait retrouvé, parce qu'il y avait l'un de ses plus fidèles serviteurs pour le suivre. Aussitôt brisé par l'odeur du sang, la pâleur de la fée dont il était évident que les ailes avaient été arrachées.

Avec une infinie douceur, il rattrapa Castiel qui s'écroulait. Une foule de questions lui venaient. Comment avait-il fait pour le retrouver ? Pourquoi cela avait-il prit autant de temps ? Pourquoi était-il dans cet état ? Les réponses viendraient plus tard, il y avait des choses plus urgentes à gérer.
C'est ainsi qu'il souleva la fée déchue et referma la porte avant de l'emmener dans le salon, pièce la plus proche. Il faudrait sûrement laver le canapé ensuite, surtout que la fée était couverte de sang et de terre mais bon, il y a des fois où il faut s'assoir sur sa maniaquerie et accepter les choses.

Heureusement, Sigfried était prévoyant et il avait de quoi faire quelques premiers soins. Il n'avait pas imaginé qu'il utiliserait le rouleau de gaze pour faire de tels bandages mais au moins il servait. Il fit chauffer de l'eau, sorti du chocolat et des gâteaux, cela suffirait en attendant qu'il prépare un repas plus convenable puis se mit au travail. Alors que la bouilloire se mettait à siffler gaiement dans la cuisine, il entreprit de nettoyer les plaies de la fée et de les bander, indifférent aux mots incohérents que l'intéressé marmonnait dans son état de demie conscience.

Les bandages fait, il repassa dans la cuisine, jeta les compresses souillées, se lava les mains avec soin puis mit un thé à infuser, rajoutant du miel au breuvage. Le sucre aidait toujours à se requinquer. La tasse brûlante entre les mains, il retourna auprès de Castiel et s'assit près de lui. Il l'aida à se soulever un peu et porta la tasse à ses lèvres.

"Bois," ordonna-t-il d'une voix douce qui pourtant n'admettait aucune protestation.

Une fois la tasse vidée, il la reposa sur la table basse près du canapé. Castiel marmonnait toujours des paroles plus ou moins compréhensibles. Alors, Sigfried posa une main sur le front brûlant et se pencha pour murmurer quelques mots.

"Là... C'est fini à présent, repose-toi. Je suis là maintenant... tout ira bien..."

Au dehors le tonnerre grondait, le vent hurlait, la pluie martelait les carreaux, tambourinait sur les toits alors que dans le secret d'une maison, une fois encore, le dragon prenait la fée sous son aile.
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Mar 1 Mai - 12:27
Je sens Sigfried me rattraper et m’emmener à l’intérieur. Il fait chaud, ça fait du bien à mon pauvre corps gelé et trempé. Il m’installe sur le canapé et je me laisse faire. Ce n’est pas par docilité, je n’ai simplement plus aucune force pour faire quoi que ce soit. J’ai si mal et je suis si fatigué… Il part et je geins doucement.
 
Reste, ne part pas… Me laisse pas tout seul… 
 
Mais les mots ne sortent pas, seulement un gémissement étouffé. Mais il revient un peu après et je me sens soulagé. Il entreprend de s’occuper de mon dos mais c’est si douloureux qu’un grand cri m’échappe et que mes larmes coulent de nouveau. C’est atroce, j’ai l’impression que mon dos brûle. Je m’agite mais c’est pire alors je m’immobilise et Sigfried ne s’arrête pas. J’ai mal… tellement mal… faites que ça cesse… J’étouffe mes hurlements dans le coussin, que je serre de toutes mes maigres forces.
 
J’ai l’impression qu’il s’est écoulé une éternité quand enfin Sigfried finit de nettoyer mes plaies. Alors mes ailes ont belles et bien disparues… Pourquoi ? Alors que Zéphyr s’était si farouchement opposé à ce que l’on ne me les arrache pas… Zéphyr… il me manque. Je veux le voir.
 
« Zéphyr… »
 
Son nom glisse entre mes lèvres, tout doucement. Quelqu’un approche. Durant une seconde, je crois voir le doux visage de mon prince adoré et je souris, heureux. Mais ce n’est pas lui et mon sourire s’efface aussitôt. C’est Sigfried. Il me parle et me dit de boire. Il m’aide à me redresser mais ça me fait un mal de chien et je gémis en grimaçant. Je peine à tenir sur mes coudes, je n’ai plus aucune force. Il m’aide à boire un liquide brûlant et sucré. C’est bon. Ca me réchauffe un peu. Je repense à Zéphyr, j’entends sa voix suave et le chant agréable de son rire. Je revois son sourire tendre et ses magnifiques yeux d’améthyste. Il me manque tant. Et je repense à Brivel. Pourquoi je repense à lui d’ailleurs ? Je le haïs, c’est de sa faute si je suis si loin de mon aimé. Un flash me revient alors où je revois ce fourbe m’assommer.
 
« C’est Brivel qui m’a coupé les ailes… c’est lui qui m’a fait ça… tout est de sa faute… » Je marmonne doucement. Mais est-ce bien lui ? Je crois, oui. Je ne sais plus. Tout est si confus dans ma tête. Tout ce mélange. Les souvenirs et les rêves. La réalité et les craintes. Je suis perdu. Une main se pose sur mon front. Je pose mes yeux sur son propriétaire pour rencontrer ses yeux bleus de glace. Il murmure doucement à mon oreille. Sa voix et ses mots m’apaisent. Mes larmes roulent de nouveau sur mon visage, malgré ça je souris doucement. C’est vrai, oui. Il est là maintenant.
 
« Si tu savais comme je suis heureux de t’avoir retrouvé. Je t’ai tellement cherché. »
 
Mais bien vite mon soulagement se change en tristesse et en regret. C’est de ma faute tout ça. C’est de ma faute si on en est là tous les deux. Alors mes larmes de soulagement deviennent de long et douloureux sanglots que je n’arrive pas à contrôler. Je cache mon visage dans mes mains tremblantes.
« Je suis désolé… pardonne-moi Sig… C’est ma faute… c’est à cause de moi… si tu es là… pardonne-moi… » Je parviens à articuler avant que mes pleures ne deviennent plus fort. J’ai mal, si mal à l’intérieur…
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Mar 1 Mai - 16:40
Castiel souffrait corps et âme et il n'y avait malheureusement rien pour soulager sa douleur. Sigfried hésitait à lui administrer un anti-pyrrétique pour calmer la fièvre n'étant pas certain des effets de tels médicaments sur une fée. Cela pouvait le soulager autant que l'achever... Son état actuel aussi d'ailleurs.

Son ami lui offrit un pâle sourire en réponse à ses mots. Dans le fond, le dragon était heureux d'avoir été retrouvé, même si la joie des retrouvailles était teintée d'inquiétude dans le cas présent. Il avait espéré. Espéré avoir encore des serviteurs suffisamment fidèles pour partir à sa recherche, pour le rejoindre, et il y en avait eu un. Sûrement le plus loyal d'entre tout ceux qui lui restaient, le seul qu'il élevait au rang d'ami.
Combien de temps avait-il cherché ? Combien de temps avait-il erré dans cet état ? Il se doutait que Castiel lui même ne saurait le dire.

Les sanglots continuaient et Sigfried ne disait mot. Il savait qu'aucune parole n'aurait vraiment apaisé son ami. Lui dire qu'il n'y pouvait rien ? En soi, c'était vrai, c'était lui qui aurait dû être en mesure de défendre son fief, pas Castiel, mais il avait parfaitement conscience que l'intéressé n'était pas en mesure pour le moment d'entendre raison à ce sujet. Les sanglots finirent par s'espacer jusqu'à se calmer pour laisser place à une respiration plus ample. L'épuisement avait eu raison de la fée. Sigfried attendit un moment sans bouger avant de se lever sans un bruit pour ranger les affaires.

Il espérait que le sommeil soit un peu réparateur et fasse tomber la fièvre. Il surveillerait de toute manière. Il soupira, songeant qu'ils faisaient une belle bande d'estropiés. Mais pour lui, le temps des lamentations était passé. Il s'était adapté, il avait commencé à se faire une place dans ce monde bien étrange. Ce n'était pas pour autant qu'il avait renoncé à l'idée de retrouver ses montagnes, ça non, mais la situation était ce qu'elle était, il fallait faire avec et qui sait, une solution viendrait peut-être.
Tout en rangeant, Sigfried réfléchissait à ce qu'il y aurait à faire une fois la fée remise sur pied. Trop de choses à son goût. Heureusement, demain il ne travaillait pas, il pourrait s'occuper de Castiel toute la journée. Passant régulièrement dans le salon pour vérifier que tout allait bien, il fit le lit de la deuxième chambre de la maisonnée, après tout la fée n'allait pas éternellement rester sur le canapé, ramena une couverture qu'il déposa sur Castiel avant de repartir ranger deux ou trois petites choses. Une fois cela fait, il s'installa dans le fauteuil près du canapé et prit deux livres, gardant un oeil sur l'état de la fée qui était bien partie pour dormir toute la nuit.

Il ne quitta le chevet de Castiel qu'au petit matin pour aller préparer un petit déjeuner. La cuisine s'éveilla sous le bruit des casseroles, le grésillement du bacon sur le feu ainsi que le sifflement joyeux de la bouilloire. Probablement que la fée serait affamée, à moins qu'elle ne veuille rien avaler, dans tous les cas lui avait une faim de loup alors autant préparer un petit déjeuner digne de ce nom. Le ciel semblait lavé après la tempête de la nuit dernière, quelques nuages épars filaient portés par des vents lointains.

Il déposa la théière fumante et les tartines tout juste grillées sur la table basse, notant au passage les paupières de l'endormi qui commençaient à papillonner, avant de repartir dans la cuisine récupérer le bacon et le reste pour l'amener sur un plateau.

"Comment te sens-tu ?" demanda-t-il en déposant le plateau et ses victuailles sur la table.
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Mar 1 Mai - 21:54
Je pleure à chaudes larmes. Mais pourquoi je pleure au fait ? Je ne sais plus mais je me sens plus léger. Ça devait sortir. Mes sanglots s’apaisent doucement et puis je me sens partir. Je n’ai pas la force de lutter. Et puis je suis en sécurité maintenant.
 
Une délicieuse odeur de nourriture vient me titiller les narines, me rappelant que je suis affamé. Depuis quand n’ai-je pas mangé ? Je ne sais plus. J’ai l’impression que ça fait une éternité. J’entends quelqu’un aller et venir près de moi. Qui est-ce ? J’ouvre les yeux. Où suis-je ? Je ne connais pas cet endroit. Je me redresse difficilement et je ressens une vive douleur dans le dos qui me tire un gémissement plaintif. Ça me revient maintenant. Enfin, en parti. L’attaque dans les montagnes, la chute de Sigfried, cette espèce de trou noir bizarre, ce mystérieux inconnu qui m’a frappé, mon réveil dans une forêt inconnue, mes ailes… oh mes ailes… j’aurais tellement voulu que ceci ne soit qu’un mauvais rêve, mais cette souffrance atroce qui me tiraille le dos me prouve que c’est bien la réalité. Je soupire tristement. La voix de Sigfried me tire de mes pensées. C’est vrai oui, je l’ai retrouvé.
 
« Pas très bien. » dis-je simplement en me mettant difficilement assis. Je suis tellement à bout de force que le moindre effort m’essouffle. Je regarde mon ami, un peu perdu. Je n’ai pas énormément de souvenirs de ces derniers jours et j’ai une foule de questions à lui poser.
 
« Qu’est-ce qui s’est passé ? Depuis quand suis-je ici ? Tout est si confus dans ma tête, je ne me rappelle pas de grand-chose. Où est-ce qu’on est d’ailleurs ? Ce pays a l’air très différent du nôtre. » Je lui demande en remontant la couverture sur mes épaules. Je suis gelé et mes yeux me brûlent. Aurais-je pleuré ? Et j’ai tellement faim. J’attrape un fruit est mords dedans. Ça fait du bien. J’avale une tartine, puis une autre. Et encore un fruit. Un peu de thé pour faire descendre tout ça et je mange encore jusqu’à être rassasié. Je me sens un peu mieux, mais ce n’est pas encore ça. Je me sens mal, à l’intérieur. La perte de mes ailes est un coup dur. Vraiment très dur.
 
« Sig… sans mes ailes… est-ce que je peux encore me considérer comme une fée… ? » Je lui demande, mon regard planté dans le sien, les yeux plein de larmes et la voix tremblante.
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Mer 2 Mai - 17:07
Bien, Castiel était décidé à manger. C'était une bonne nouvelle aux yeux de Sigfried, il n'aurait pas à le forcer, cela lui ôtait une sacrée épine du pied. Pour la peine, il entama son propre petit déjeuner. Arrivé ici, il avait comparé toutes sortes de petits déjeuner, cherchant ce qui lui plaisait. La façon anglaise était celle qui lui avait le plus plu.

Sigfried chercha soigneusement les mots pour répondre aux interrogations de son ami. Lui même ne comprenait pas tous les tenants et aboutissants de cette affaire. Dans tous les cas, il lui incombait d'éclairer la lanterne de Castiel et de l'aider à s'intégrer dans cet environnement des plus étranges.

" Tu es arrivé cette nuit mais j'ignore depuis combien de temps tu étais dehors," commença-t-il à répondre, autant commencer par le plus simple à expliquer. " Nous sommes dans la ville de Shisaido, au Japon. Ce monde est en effet bien différent du nôtre, je te montrerai comment il fonctionne lorsque tu te sentiras mieux."

Il s'octroya plusieurs gorgées de thé avant de reprendre en reposant la tasse sur le plateau.

" Quant à ce qu'il s'est passé, j'espérais que tu puisses m'éclairer sur le sujet. Pour ma part, j'étais à peine conscient lorsque j'ai chuté, je suis incapable de te dire exactement ce qu'il s'est passé. Toujours est-il que je me suis écrasé ici, du moins à quelques kilomètres de cette ville."

Il était étrange pour Sigfried de parler de tout cela. Mettre des mots sur ces souvenirs où douleur, fureur, chagrin se mêlaient, n'était pas aisé. Il n'en avait parlé à personne hormis au Directeur et malgré les mois passés, il était toujours aussi difficile de raconter cela. Comment décrire cette sensation d'égarement ? Le fait que rien n'est familier et que tout devient agression simplement par le fait que c'est étranger ?
Pour en parler, il choisit ses mots avec soin, se détachant de sa propre situation pour pouvoir s'exprimer plus facilement.

"J'étais incapable de reprendre ma forme originelle et donc incapable de voler. Il a fallut que je trouve une autre solution en attendant de récupérer ou de trouver un moyen de retourner chez nous. Il y a une Académie pour le moins étrange dans cette ville, j'y ai décroché un poste de professeur de mathématiques et grâce à une avance sur mon salaire j'ai pu me trouver un logement provisoire avant de pouvoir acquérir celui ci en revendant un bijou qui me restait."

Il s'était exprimé d'un ton calme et posé. Il était inutile de troubler Castiel encore plus avec ses propres émotions. De plus, la situation était relativement sous contrôle, il s'en était plutôt bien sorti et avait rapidement pris ses marques dans ce drôle d'univers. Cette facilité lui était venue du fait qu'il aimait étudier et l'Académie lui avait offert à la fois un refuge et une cour de récréation pour apprendre à loisir des hommes d'ici et des créatures qui venaient s'inscrire dans cet établissement.

"J'ai espéré que l'un d'entre vous me retrouve," avoua-t-il cependant, un léger sourire sur les lèvres.

Castiel avait écouté ses réponses, l'air songeur, presque ailleurs puis était venue la question.

« Sig… sans mes ailes… est-ce que je peux encore me considérer comme une fée… ? »

Telle était la chose qui le travaillait. Cette question surprit le dragon. Pas forcément parce qu'il ne s'y attendait pas mais parce que cela ne l'avait pas effleuré un seul instant. C'était ce genre de raisonnement qu'il avait du mal à comprendre chez certaines créatures. Incapable de reprendre son apparence originelle, il n'avait pourtant pas douté une seule seconde de ce qu'il était. Dragon il était, dragon il resterait. Comment pouvait-on douter de sa propre identité ?

Le désarroi de la fée était bel et bien vrai. Sigfried avait conscience que sa réponse aurait une grande importance pour la suite. Il se leva et vint se placer face à Castiel, soutenant son regard.

" Détruire tes ailes est une bassesses parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent rien faire de plus pour t'atteindre. Fée tu es, fée tu resteras. C'est inscrit dans tes gènes, dans chacune de tes cellules. Il n'y a pas de doute à avoir."

Il le gratifia d'une pichenette du bout du doigts sur le front et se releva pour rassembler les affaires et les remettre sur le plateau, tournant le dos à la fée une seconde. Il en profita pour se concentrer une seconde, les yeux clos. Lorsqu'il les rouvrit, le monde se parait de couleurs nouvelles. En partant, il tourna la tête vers Castiel. Deux pupilles verticales vinrent chercher les yeux de la fée.

"Doutes-tu du fait que je sois un dragon ?"
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Jeu 3 Mai - 13:24
Sigfried répond à mes questions, mais je ne comprends pas tout. A vrai dire, je ne l’écoute qu’à moitié. J’ai d’autres interrogations en tête, au sujet de mes ailes. Cela me travaille, me perturbe. Sans mes ailes, je ne suis plus une fée. C’est ce qui nous définis, nous différencie des autres espèces, tout comme les oreilles pointues définissent les elfes. Mais sans elles… qu’est-ce que je suis ?
 
La question sort d’elle-même de ma bouche, sans réel espoir qu’il puisse me répondre. Pourtant, il se lève et se plante devant moi, soutenant mon regard d’où glissent quelques larmes.
 
« Détruire tes ailes est une bassesses parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent rien faire de plus pour t'atteindre. Fée tu es, fée tu resteras. C'est inscrit dans tes gènes, dans chacune de tes cellules. Il n'y a pas de doute à avoir. »
 
Je l’écoute attentivement, cette fois. Au fond de moi, je sais qu’il a raison. Mais m’ôter de la tête qu’une fée sans ailes n’en est plus une, ce qu’on m’a répété depuis toujours et qui s’est profondément ancré en moi, ce n’est pas évident. On ne brise pas des siècles d’idées reçues comme ça. Il me donne une pichenette et contre toute attente, je souris. Je crois que j’avais besoin d’entendre cela. Il se retourne après avoir débarrassé et me fixe de ses yeux de dragon en me demandant si je doute qu’il en soit un. Un petit rire m’échappe.


« Pas quand tu me regardes avec ces yeux-là. » je lui réponds avec un léger sourire. Il s’en va et je tente de me lever mais la douleur vive dans mon dos me force à rester assis. Je soupire tristement. Je regarde par la fenêtre et les explications de Sigfried me reviennent. Shisaido ? Japon ? Mais où est-ce ? De l’autre côté de la mer ? Non… il a parlé d’un monde différent du nôtre. Je ne comprends rien. Et puis… l’illumination. Le trou noir.
 
« Sigfried… quand je te cherchais, j’ai vu quelque chose d’assez étrange, comme un trou noir gigantesque qui aspirait tout ce qu’il y avait à sa portée. Je crois savoir ce que c’est… on a dû passer à travers une sorte de portail dimensionnel… mais les elfes et les fées ne pratiquent pas ce genre de magie… il n’y a que les peuples d’au-delà de la mer qui le font… Sigfried, ça veut dire qu’on est coincé ici, qu’on ne rentrera jamais chez nous……. »
 
La panique me saisit violemment le cœur et m’empêche de respirer correctement. Mais les faits sont bien là, nous n’avons aucun chance de rentrer chez nous, de revoir ces si belles montagnes et…. Oh non……. Ça veut dire aussi que je n’ai plus aucune chance de revoir Zéphyr……. Ni ma famille. On est condamné ! On va rester ici à vieillir et mourir dans ce monde inconnu et étrange où l’air y est étouffant, seuls. Je n’arrive plus à respirer, je suffoque, je tremble, je suis en panique total. J’ai envie de crier à l’aide mais je n’y arrive pas. Que faire ? Au secours…. Je veux rentrer. Une claque dans la figure me remet les idées en place et je pose mes yeux verts dans les yeux bleus de mon ami. Je me calme tout doucement.
 
« Excuse-moi… ça fait beaucoup à digérer d’un coup. Comme je te le disais, quelqu’un a délibérément ouvert cette chose, ce trou noir. Tu as dû être aspiré en tombant. Quant à moi, je pense qu’on m’y a poussé contre mon gré. Quand j’ai vu ce… portail, quelqu’un m’a frappé. » Dis-je en posant ma main sur ma tempe droite en grimaçant. Une grosse bosse s’est formée à l’endroit où on m’a cogné. Mais en repensant à ce que m’a dit Sigfried sur son arrivée ici, quelque chose me chiffonne. « Dis-moi, cela fait combien de temps que tu es ici ? » Je lui demande, sentant à nouveau la panique saisir mon cœur.
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Jeu 3 Mai - 23:29
La réponse de Castiel lui convint parfaitement. Voilà qui était mieux, ses réponses semblaient avoir apporté une seconde de sérénité à la fée. Il en profita pour ramener le petit déjeuner terminé dans la cuisine et reprendre des yeux plus humains, ce simple petit tour était en réalité épuisant, tout en écoutant les paroles de Castiel.

Ce "trou noir" ou portail quel qu'il soit était peut-être en effet la clé de tout ceci. Sigfried avait beaucoup lu au sujet d'une telle magie et il continuait à l'Académie de se renseigner dessus, après tout cela semblait être monnaie courante aux alentours du campus. Dans tous les cas que cette faille ait été naturelle ou créée volontairement, le résultat était le même.

Le dragon n'eut cependant pas le temps de s'éterniser plus dans ses réflexions car la fée partait en crise de panique. Cela ne l'étonnait pas vraiment, c'était beaucoup à supporter pour un être aussi fragile. Fragile aux yeux d'un dragon bien évidemment. Il essaya cependant de le réconforter avec des mots gentils, mots qui ne furent absolument pas entendus. Castiel n'était pas en état de comprendre quoi que ce soit. Autrefois, il aurait grondé un bon coup, montré les crocs, ça suffisait généralement à rappeler tout le monde à l'ordre. Ici, c'était bien différent. Il ne se sentait pas de retenter une quelconque métamorphose, la précédente l'avait suffisamment fatigué et il ne pouvait pas se permettre de s'écrouler.
C'est ainsi que la seule solution qu'il trouva pour canaliser la fée fut une bonne claque, suffisante pour le couper dans ses élans de panique.

Sigfried le vit avec une pointe de satisfaction se calmer. Il accepta ses excuses d'un hochement de tête, après tout il comprenait plus ou moins l'état de son ami. Il soutint ensuite le regard de la fée pour lui répondre.

"Cela fait à peu près six mois que je suis ici" répondit-il posément.

En soi, il avait certes trouvé le temps long seul ici mais il ne pouvait en tenir rigueur à personne. C'était déjà bien que quelqu'un soit venu. Il l'avait espéré certes mais pas trop pour ne pas être déçu. Compter sur les autres était bien mais il fallait avant tout se reposer sur soi, sinon on arrivait à rien. Il laissa Castiel digérer l'information en allant chercher des vêtements pour qu'il se change. Il irait lui chercher plus tard de quoi se vêtir mais au moins là ça dépannerait.

"Essaye ça", dit-il à Castiel en revenant dans le salon auprès de lui et en lui tendant les vêtements. "J'irai te chercher de quoi te changer et t'habiller un peu plus tard dans la journée."
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Ven 4 Mai - 14:50
« Six mois ?! Mais ça ne fait pas six mois que je te cherche… Une semaine ou deux, tout au plus. Alors le temps s’écoule différemment dans son monde, il passe plus vite ici que dans le nôtre, ce qui est plutôt rassurant d’un côté, tu ne trouves pas Sig ? Sig ? »

Je relève la tête mais je ne le vois pas. Perdu dans mes réflexions, je n’ai pas vu qu’il était parti. Je dois probablement l’embarrasser. L’ennuyer même. Je débarque comme ça au milieu de la nuit, complètement paumé et dans un état lamentable. Je n’arrête pas de pleurer et de paniquer comme un enfant qui a perdu sa mère sur la place du marché… Il faut que je me ressaisisse un peu. Je soupire en me demandant comment j’en suis arrivé là. La voix de Sigfried me tire de mes pensées et je tourne la tête vers lui. Il me tend des vêtements que je prends en souriant légèrement. Il est vrai que ça ne serait pas du luxe de me changer…
 
« Merci beaucoup Sig, pour ce que tu fais. Et excuse-moi de t’embêter. » Lui dis-je en baissant la tête. Je regarde mes mains, elles sont sales. En fait je me rends compte que je suis sale. Je relève la tête vers mon ami, un peu peiné. « Est-ce que je peux me nettoyer avant d’enfiler tes vêtements propres s’il te plait ? Je ne sais pas combien de temps je suis resté déambuler dans la forêt et la ville mais je suis vraiment dégoûtant. »
 
Sigfried acquiesce et vient m’aider à me lever. Il me guide à travers la maison jusqu’à la salle de bain, qui est bien différente de ce que l’on peut trouver dans notre monde, et il m’explique deux-trois petites choses rapidement.
 
« Merci Sigfried. Je pense que je vais pouvoir me débrouiller seul maintenant. » Lui dis-je en souriant gentiment. Il sort et je me déshabille en grimaçant. Le moindre mouvement me provoque une vive douleur dans le dos. J’ôte non sans peine les bandages qui couvrent mes plaies et après un moment d’hésitation, je regarde mon dos dans le miroir. Mon souffle se coupe sous l’horreur de la vision et ma main se porte d’elle-même sur ma bouche. Là où s’élançaient autrefois mes ailes vertes parées d’or se trouvent à présent deux immondes plaies béantes sanguinolentes qui déchirent mon dos sur presque toute sa longueur. Je détourne le regard, les larmes aux yeux. C’est trop pour moi. Il aurait mieux valu que je ne regarde pas…
 
J’entre dans la cabine de douche, encore sous le choc. J’actionne le robinet et un jet m’inonde aussitôt. L’eau chaude coule comme de l’acide sur mes blessures. Ça fait mal. Ca fait trop mal. Je m’effondre à genoux sous le poids de la douleur, pleurant et étouffant mes cris dans mes mains.
 
Après m’être calmé, je me lave rapidement puis ressors de la douche. Je m’essuie comme je peux, j’essors mes cheveux et je m’habille. Du moins que le bas, puisqu’il faut bander mes plaies à nouveau. Je ressors de la salle de bain en évitant précautionneusement mon reflet et je vais rejoindre Sigfried, marchant en me tenant contre les murs.
 
« Euh… Sig… excuse-moi, est-ce que tu veux bien… refaire mes bandages s’il te plait ? » Je lui demande d’une petite voix, appuyé dans l’encadrement de la porte.
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Ven 4 Mai - 20:36
L'existence d'un décalage temporel entre les deux univers ne l'étonnait même pas. Il en avait déjà vu suffisamment pour que ce genre de détails supplémentaires le laisse de marbre. Certes, Castiel avait raison, il valait mieux que ce soit dans ce sens là plutôt que dans l'autre mais il évitait de songer à ce genre de choses. Il savait pertinemment que l'Histoire était écrite par les vainqueur. Comment ceux ci se comporteraient-ils avec son territoire ? Ses protectorats si précieux ? Les humilieraient-ils ? Les condamneraient-ils à la servitude ? Ou bien se présenteraient-ils en libérateurs ? Seraient-ils les sauveurs tant attendus que l'on louerait avec ferveur ? Viendrait-on alors à croire qu'il était le Mal, lui qui avait tant donné ?
Ces questions le hantaient chaque jour et ils tâchait de ne pas trop y penser pour ne pas en souffrir d'avantage.

"Tu ne m'embêtes absolument pas", rassura-t-il la fée. " Bien sûr, viens je vais te montrer où est la salle de bain."

Il l'aida à se lever et à se déplacer, allant à son rythme et le soutenant sans toucher ses blessures pour ne pas éveiller la douleur. Une fois dans la salle de bain, il montra à Castiel comment utiliser la douche et lui sorti du savon et des serviettes propres avant de le laisser à son intimité.

Sigfried avait l'ouïe fine et ce n'était pas le bruit de l'eau dans l'évier alors qu'il faisait la vaisselle qui masquait les plaintes de la fée. Le voir dans cet état lui serrait le coeur. Castiel avait toujours été un fidèle serviteur, un ami loyal. La fée avait certes du talent mais il s'était pris d'affection pour la personne qu'il était au fil des ans.
Le dragon ne savait comment faire pour l'aider à se sentir mieux. Il était des blessures qui ne guérissaient qu'avec le temps et laissaient de vilaines cicatrices. Déjà, il lui faudrait du repos. Lorsqu'il serait un peu plus en forme, il entreprendrait de lui expliquer les subtilités de ce monde et de l'aider à s'y intégrer. Peut-être trouverait-il une place à l'Académie ?

Ce fut Castiel qui interrompit ses pensées alors qu'il essuyait la vaisselle avec soin. Sigfried secoua la tête à sa vue. Que faisait-il là dans cet état ?

"tu aurais dû m'appeler depuis la salle de bain",
le morigéna-t-il. " Viens, je vais m'en occuper."

Il récupéra la fée au passage, le soutenant de nouveau pour le trajet retour. Une fois dans la salle de bain, il le plaça dos au miroir de sorte à ce qu'il ne puisse pas voir son reflet. Sigfried n'était pas fou, il savait parfaitement que Castiel avait déjà regardé les plaies et il avait aussi la certitude qu'il n'y était pas prêt.
Le dragon récupéra de quoi faire les bandages dans sa boîte à pharmacie, boîte qui en une nuit avait pris un sacré coup, il allait devoir retourner acheter le nécessaire. Il entreprit ensuite de refaire les bandages en prenant soin d'être le plus délicat possible. Il sentait Castiel se tendre au moindre contact.

"Voilà, dit-il. ça devrait suffire pour la journée. Je les changerai de nouveau ce soir. Et sèche moi donc ces cheveux, ils vont tout détremper !!"

Joignant le geste à la parole, il s'empara d'une serviette et entreprit de sécher les cheveux de Castiel mieux qu'il ne l'avait fait. En plus avec des cheveux dégoulinants comme ça, il allait attraper froid. Il y avait des fois où il valait mieux ne pas contrarier le dragon, lorsqu'il avait décidé de bichonner quelqu'un mieux valait le laisser faire et se faire oublier si possible. Aucune protestation n'était admissible et il le faisait savoir.

"Là c'est mieux."

Il lui passa ensuite le haut pour qu'il l'enfile. C'était un peu court, après tout la fée le dépassait désormais, mais cela ferait l'affaire pour la journée. Il prendrait la taille au dessus en magasin pour le vêtir et ça devrait aller.
Une fois Castiel propre et habillé, Sigfried le soutint de nouveau pour l'emmener dans la chambre à l'étage qu'il avait préparé. Ce serait toujours mieux que le canapé. Il l'aida à s'asseoir sur le lit.

"Voilà ta chambre", dit-il gentiment." La mienne est juste en face sur le palier. Il n'y a pas encore beaucoup de mobilier mais je vais arranger cela. Si tu as besoin de quoi que ce soit, dis le moi, je m'arrangerai pour te le fournir si c'est possible."

Le dragon lança un coup d'oeil dans la pièce. Il l'avait aérée un peu plus tôt et les draps sentaient la lessive. Il faudrait sûrement rajouter une penderie et un bureau. La table de chevet, la commode et le lit faisaient un peu esseulés dans la pièce. Il faudrait peut-être repeindre les murs même si le bleu pâle actuel était doux, il serait mieux de trouver des couleurs qui plairaient plus à la fée. Doucement il pressa l'épaule de Castiel contre lui.

"Repose toi, tu as besoin de reprendre des forces."
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Sam 5 Mai - 14:56
Quand il me voit comme ça, appuyé lamentablement dans l’encadrement de la porte, Sigfried secoue la tête et me gronde doucement. L’appeler… ça ne m’a même pas traversé l’esprit à vrai dire. Il m’aide à marcher et me ramène à la salle de bain pour refaire mes bandages. Il prend soin de m’installer dos au miroir et je lui en suis reconnaissant. J’aimerais le remercier mais j’ai la gorge tellement nouée qu’aucun mot ne peut en sortir. Je me tends et gémis à chaque fois qu’il touche mes blessures et mes larmes coulent de nouveau. A croire qu’elles ne se tariront jamais.
 
Quand il finit de me soigner, il se met à me disputer quant à mes cheveux trempés avant de se mettre à les sécher. Il me rappelle ma mère qui me criait dessus quand j’étais petit, après le bain du soir, alors que je courais dans la maison, nu comme un ver, les cheveux dégoulinants, mes petites ailes battant frénétiquement dans mon dos, tout en criant joyeusement sous le regard amusé de mes frères et mes sœurs, tandis que ma mère et mon père me couraient après, serviette en main, pour me sécher. Un triste petit rire m’échappe à se souvenir avant de faire redoubler mes larmes, qui finissent par s’estomper à me mesure que Sigfried me sèche les cheveux. Il me passe ensuite un haut, un peu court pour moi, que j’enfile en grimaçant, puis il me conduit dans une chambre, qu’il désigne comme étant la mienne.
 
« Merci Sigfried… c’est gentil de ta part. » Réussi-je à articuler doucement. Je regarde la pièce les yeux vide de toutes expressions. Elle est spacieuse et un peu vide, mais ça m’est égal, ça me convient comme ça. « Elle est très bien comme ça cette chambre, ne t’en fais pas. » Lui dis-je avec un semblant de sourire. Et alors Sigfried me presse doucement contre lui. Je suis surpris mais je me laisse aller, posant ma tête contre son flan en fermant les yeux où pointent de nouvelles larmes. Ce simple geste d’affection et de réconfort me fait un bien fou. Il me dit de me reposer et il a raison, je suis épuisé. Il s’éloigne et marche vers la porte.
 
« Sigfried… du fond du cœur, merci. » Lui dis-je avec un vrai sourire sincère cette fois. Il sort et je m’allonge sur le lit, sur le côté – dormir sur le dos est impossible – et face à la fenêtre. La tempête de la veille a complètement disparue et a laissé place à un soleil radieux. Le ciel de ce monde-là n’a pas l’air bien différent de celui de notre monde. Je soupire tristement. Si je n’avais pas été aussi curieux, si je n’avais pas entrepris ce long voyage, je n’en serais probablement pas là. Sigfried non plus d’ailleurs. En fait, si je n’étais pas parti, bien des choses seraient différentes aujourd’hui. Mahël serait sans doute encore en vie, je ne serais jamais allé chez les elfes, je n’aurais pas rencontré Hellébore, il ne m’aurait pas enseigné les magies interdites, je ne me serais jamais rendu à la capitale royale, Brivel exercerait encore auprès de la famille royale et n’aurait jamais eu envie de se venger de moi et mes parents ne souffriraient pas de l’exil de leur dernier né, Zéphyr non plus ne souffrirait pas de mon absence. Je n’aurais jamais rencontré Sigfried non plus et il ne serait pas coincé ici, incapable de se transformer. Lui aussi a dû souffrir à son arrivée, d’autant plus qu’il était seul. Il a dû se sentir perdu... Non, vraiment, je n’aurais sans doute jamais dû partir en voyage. Pourtant… quand je repense à ma rencontre avec Zéphyr et tous ces bons moments qu’on a passé ensemble, je n’arrive pas à regretter mon choix. Mais quand je vois où ça m’a mené et le nombre de gens que j’ai fait souffrir et que j’ai impliqué dans ma déchéance malgré moi et surtout malgré eux, je ne peux m’empêcher de m’en vouloir. Je ne suis vraiment qu’un misérable…
 
Je me retourne en gémissant et je fixe le mur bleu clair. Le visage de Brivel le jour de mon arrestation me reviens en mémoire en même temps que le jour où j’ai découvert le portail. S’il est vraiment derrière tout cela, il ne paie rien pour attendre. Cela veut dire aussi qu’il est en partie responsable de la chute de Sigfried et de son arrivée de ce monde étrange. Si c’est lui, j’aurais sa peau… quitte à en crever aussi…
 
Je me réveille en sursaut et je grimace de douleur. Quand me suis-je endormi ? Combien de temps ai-je dormi ? Aucune idée. Dehors il fait encore jour. J’ai faim. Je me lève non sans peine, marche jusqu’à la porte et je sors de ma chambre. La maison me semble bien calme.
 
« Sigfried ? »
 
Il ne répond pas. Je me permets d’aller voir dans sa chambre, des fois qu’il fasse une sieste, mais celle-ci est vide. Bon, il est probablement sorti. Je descends les escaliers en gémissant à chaque marche descendue. Cette douleur est vraiment atroce. Mais ce n’est pas étonnant. Vue les affreuses plaies béantes dans mon dos, mes ailes ont été arrachées avec une grande violence et non pas proprement coupées comme le fait le Roi Eole après avoir condamné quelqu’un. Je souffle tristement. Je me dirige vers la cuisine dans le but de manger un fruit mais en fouillant un peu dans les placards, je tombe sur une étrange boîte en carton. Il y a des symboles étranges dessus et de drôle de dessin. On dirait des gâteaux. J’ouvre la boîte et plonge la main dedans pour en ressortir un petit biscuit rond avec des points noirs. Etrange. Je croque dedans du bout des dents… Oh, que c’est bon ! Il faudra que je demande à Sig ce que c’est. Je prends la boîte et me dirige vers la porte d’entrée. Elle est ouverte, j’en profite donc pour sortir. Il fait un peu frais dehors mais ça me fait du bien. Je m’assois sur les marches du perron et je mange ces délicieux biscuits. C’est si bon que ça me remonte un peu le moral. J’aperçois des chats dans le jardin et je souris. J’adore les chats ! Je les appelle. Ils viennent aussitôt me voir. Je les caresse et ils ronronnent. L’un d’eux grimpe sur mes genoux et se blottit contre mon ventre. Je me sens vite apaisé. Je pose la boite de biscuit près de moi et je caresse tendrement cette adorable boule de poils qui a ressenti ma détresse. J’aime les animaux pour leur capacité à apaiser les cœurs blessés. J’entends le portillon s’ouvrir et je relève la tête en souriant.
 
« Bon retour chez toi, Sigfried. »
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Mar 8 Mai - 21:30
"Je t'en prie, c'est normal"

Il était temps à présent que Castiel se repose. Sigfried poussa la porte à ces mots et retourna dans la cuisine pour terminer d'essuyer et ranger la vaisselle. Il prit le temps de tout bien remettre en ordre, nettoyer le salon et tenter de récupérer le canapé bien abîmé malheureusement tout en restant attentif aux bruits en provenance de la chambre de Castiel.

Il attendit que la fée soit endormie depuis un bon moment avant de prendre ses affaires et quitter la maison, direction le centre ville. D'ordinaire le dragon n'avait pas de mal à trouver ce qui lui convenait, sûrement parce qu'il avait des goûts bien arrêtés, mais lorsqu'il s'agissait de choisir pour quelqu'un d'autre, il était relativement désemparé. Après avoir comparé plusieurs vêtements différents, hésité longuement puis fini par prendre le tout en se disant que Castiel trierait de lui même, il passa par un supermarché pour refaire quelques provisions.

Les courses l'avaient occupées une bonne partie de l'après midi, aussi se hâta-t-il de rentrer. Il n'aimait pas l'idée de laisser Castiel tout seul trop longtemps dans la maison. Non pas qu'il n'avait pas confiance mais l'état de la fée le préoccupait sérieusement.

Il le trouva sur les marche du perron, l'un des chats sur les genoux. Sigfried reconnu Tiamat la chatte tricolore qui venait souvent dans le jardin. Bahamut, le mâle gris et blanc n'était pas loin non plus.
Les paroles de Castiel le ramenèrent l'espace d'un instant en un autre temps. Celui où le ciel lui appartenait, où le monde s'étalait à l'infini, où les jours de vol n'étaient que des secondes qui s'effilaient en éternités. Cette époque pourtant pas si lointaine où les tours blanches et la vapeur montant vers le ciel l'appelaient dans ce lieu qu'on appelait foyer. Il se souvenait de la sensation lorsqu'il se laissait descendre en douceur, louvoyant entre les tourelles de son fief, pour venir se poser parmi ceux qui venaient l'accueillir. Cet instant où ce qu'il chérissait venait jouer dans ses pattes, attendant qu'il baisse le museau pour venir l'enserrer dans ses bras d'enfant.

Il sourit à ces mots, un brin mélancolique au souvenir de son repère et des âmes qu'il y abritait.

"Merci," répondit-il. " Je vois que vous avez déjà fait connaissance."

Il désigna la chatte sur les genoux de la fée qui ronronnait doucement.

"Comment te sens-tu ?" reprit-il. " Je t'ai ramené quelques affaires, si tu veux les essayer. Si ça ne te plaît pas, on pourra toujours changer."

Il invita Castiel à rentrer de nouveau pour lui montrer ses différents achats. Il posa d'abord les courses et entreprit de les répartir dans les placards avant de s'occuper de son ami pour lui présenter les affaires achetées. Il avait pris soin de choisir des vêtements assez amples pour éviter qu'ils ne frottent contre le dos à vif et surtout des chemises et vestes pour limiter les mouvements pour les enfiler. Il avait aussi acheté des serviettes de bain, un peignoir assorti ainsi que deux pyjamas, en espérant que cela suffirait pour l'instant.
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Lun 14 Mai - 11:26
Sigfried sourit à mon accueil et me désigne la petite minette qui ronronne sur mes genoux, constatant que nous avons effectivement fait connaissance.
 
« Oui, elle est adorable. Elle a un nom ? Et ce petit chat, là ? Ils sont mignons. » Dis-je en souriant. Vraiment, j’adore les chats.
 
Il me demande comment je vais. Je ne vais pas bien, Sigfried, ai-je envie de lui répondre. Je suis perdu, déboussolé, j’ai affreusement mal et je n’ai pas le moral. Mais je peux m’estimer heureux d’être en vie et de ne pas être seul. Pour lui, ça a dû être bien plus difficile d’atterrir dans ce monde seul et sans personne pour lui venir en aide. Il a dû se débrouiller par lui-même pour s’en sortir. Je ne peux pas être égoïste et continuer à pleurer sur mon sort alors que j’ai la chance qu’il soit là pour m’aider. Alors je lui souris doucement.
 
« Ça va. Dormir m’a fait du bien. » Ce qui n’est pas totalement un mensonge. Cette longue sieste m’a réellement fait du bien. J’ai les idées un peu plus claires. Il m’invite à rentrer pour me montrer ce qu’il m’a acheté. Il est trop gentil, mais ça me fait plaisir. Avant de le suivre je prends la chatte dans mes bras puis pose mon front contre le sien et lui chuchote tout bas un petit « merci ». Ce à quoi la petite minette me répond, mentalement, que c’est normal, que c’est son travail. Je suis heureux de constater que je peux encore user de mes dons ici. Je repose la chatte par terre en lui faisant une dernière caresse et je suis mon ami à l’intérieur, embarquant la boîte de biscuits avec moi. C’est vraiment trop bon !
 
J’aide Sigfried à ranger les courses, c’est le moins que je puisse faire pour ce qu’il fait pour moi. Nous nous rendons ensuite dans ma chambre pour qu’il puisse me montrer ce qu’il m’a acheté. Il y a beaucoup de chemises et de vestes, ce qui sera plus simple à enfiler pour moi. Je constate qu’il a pris soin de choisir des vêtements amples pour ne pas que cela frotte mon dos. Il y a un peignoir assorti aux serviettes de bain et deux pyjamas. Je me tourne vers et lui donne un sourire plein de gratitude.
 
« Merci beaucoup Sigfried. C’est vraiment gentil de ta part. »
 
Je le regarde vraiment pour la première fois depuis mon réveille et je constate avec surprise qu’il est… un peu plus petit que moi. Cela aurait dû me faire tilt quand j’ai enfilé sa chemise tout à l’heure mais je n’étais pas vraiment en état de remarquer ce genre de futilité. Mais ce qui me choque le plus, ce sont ces cheveux. Rares ont été les fois où il a pris forme humaine, mais je me souviens clairement que ses cheveux étaient aussi argentés que ses écailles. Ce n’est pas normal qu’ils soient noirs. Quelque chose ne va pas et je n’aime pas ça.
 
« Sigfried… tes cheveux… Depuis quand ils sont comme ça ? Est-ce que tu es malade ? Oh mon dieu ! Tu n’es pas mourant au moins ?! » Je lui demande, complètement inquiet. « Il faut que je regarde ça, ce n’est pas normal ! Il va falloir que j’examine un cheveu et que je fasse une prise de sang et que… AHOH ! » Je m’écroule à moitié sur le lit, le dos endoloris par cette soudaine agitation. Bordel ! Il faut que j’examine Sigfried mais je ne peux plus bouger, la douleur est trop violente.
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Mar 15 Mai - 21:35
"Oui, elle c'est Tiamat et le plus timide se prénomme Bahamut."

Les présentations faites, les courses rangées, Sigfried permit ensuite à Castiel de découvrir les achats qu'il avait fait pour lui. Visiblement, cela lui plaisait. C'était déjà un bon point. Il n'était pas dupe et savait bien que les paroles rassurantes de la fée n'étaient là que pour cacher qu'il était au plus mal. Toutefois, dans cette situation, mieux valait voir le verre à moitié plein et grappiller chaque petite chose positive.

Pour la première fois, le sourire de Castiel sembla un peu moins forcé, un peu plus spontané. Ce n'était juste un pauvre sourire à moitié grimace, non c'était un véritable sourire, presque radieux. Sigfried esquissa un sourire plus réservé en retour bien que cela le réjouisse au plus haut point.

"De rien, c'est normal," répondit-il. "Tu devrais les essayer pour voir..."

Il s'interrompit en remarquant que Castiel le dévisageait, l'air soudainement pensif. Il ne fallut pas longtemps au dragon pour comprendre ce qui chiffonnait son ami et son inquiétude le toucha.

"Depuis que je suis arrivé ici" commença-t-il à répondre en tentant de calmer Castiel qui semblait totalement paniqué.

Il s'apprêtait à objecter que non, il n'était pas mourant, quand la fée s'écroula à moitié à cause la douleur. En gesticulant de la sorte, il avait dû raviver la plaie dans son dos. Sigfried le rattrapa et l'aida à s'étendre sur le lit, poussant sans ménagement les affaires achetées un peu plus tôt. Avec délicatesse, il retira la chemise qu'il avait prêtée à Castiel pour vérifier que le bandage était correctement en place et que cela ne saignait pas de nouveau. Heureusement, ce n'était pas le cas. Il s'assit alors près de Castiel, passant une main dans les cheveux du jeune homme pour lui apporter le peu de réconfort qu'il pouvait lui fournir.

"Là... ménages-toi" lui dit-il doucement.

Il attendit un long moment ainsi, le temps que la crise passe. Castiel tremblait contre lui, terrassé par sa propre douleur. Ce spectacle peinait terriblement Sigfried. Il n'était pas particulièrement émotif, on ne savait jamais trop ce qu'il pensait de ce qui pouvait arriver aux autres, mais là voir son ami dans cet état lui brisait le coeur. Si seulement il avait pu lutter, s'il avait pu défendre sa terre contre l'envahisseur... On en serait pas arrivé là...

La crise finit par passer. Sigfried le sentit aux tremblements qui s'estompaient. Il attendit un peu que Castiel reprenne ses esprits.

" Je suis ainsi depuis que je suis arrivé ici," expliqua-t-il. "J'ignore pourquoi et comment mais il en est de même pour mes écailles... Reprendre ma forme originelle m'épuise, je ne tiens pas longtemps et le contrecoup est violent. Peut-être est-ce lié aux blessures que j'ai reçues ce jour là...je ne saurais le dire, ce n'est qu'une hypothèse."

Il marqua une seconde de silence. Il ne pouvait malheureusement pas apporter grand chose de plus à son ami niveau information. Il aurait aimé ne pas avoir à lui en parler, du moins pas maintenant, car il savait pertinemment que cela n'arrangerait pas le moral de Castiel et que ce dernier n'avait pas besoin de ce souci de plus à gérer. Pourtant, voilà que le sujet était lancé, autant être honnête. La fée était une des rares personnes à laquelle Sigfried ne mentait pas.

"C'est pour cette raison que je ne suis pas rentré chez nous..." termina-t-il.
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Mer 16 Mai - 11:47
Sigfried me rattrape et m’aide à m’étendre sur le lit. J’ai si mal que mon corps tout entier tremble. J’ai du mal à respirer et je suis incapable de parler. Il m’ôte la chemise qu’il m’a prêtée pour vérifier mes plaies puis il s’assoit près de moi, passant une main dans mes cheveux. Ce geste me ramène bien des années en arrière, chez moi, à Dinas Brenhinol, dans les draps chauds de mon lit et dans les bras accueillants et aimants de mon petit prince alors que l’aube commence à percer à l’Est. Zéphyr aimait passer ses doigts fins dans mes cheveux avant de filer en silence dans l’ombre pâlissante de la nuit qui s’achevait pour regagner discrètement ses appartements au château. Ce souvenir me serre douloureusement le cœur et je sens une nouvelle fois les larmes pointer.
 
Une fois calmé et mes esprits retrouvés, Sigfried m’explique qu’il est dans cet état depuis son arrivée dans ce monde, qu’il est incapable de reprendre sa vraie forme, que cela l’épuise et que le contrecoup est violent. Je ne dis rien, encore incapable de parler. Les tremblements ont cessés mais la douleur est toujours là. Ses derniers mots me déchirent le cœur. Lui aussi a dû se sentir seul et perdu en arrivant ici. Il a aussi dû souffrir terriblement de ne plus pouvoir se transformer et d’être incapable de regagner son foyer. Je suis tellement désolé pour lui… Mes doigts agrippent faiblement la manche de sa veste et je me recroqueville légèrement contre lui, pleurant de nouveau mais en silence cette fois. Je me fais la promesse de tout faire pour le guérir et pour trouver un moyen de nous ramener chez nous. Ou au moins le ramener lui.
 
La douleur s’est depuis longtemps apaisée dans mon dos et mes larmes cessent enfin de couler après un long moment. Dehors le jour a laissé place au crépuscule et la pièce est plongée dans la semi-obscurité. Je pose mon regard sur mon ami, encore assis près de moi.
 
« Sig… Quand j’irais mieux, je t’examinerais et je trouverais un moyen de te soigner, je te le promets. Et on trouvera un moyen de rentrer chez nous. » Dis-je à demi voix. Avec mes connaissances et mes compétences je devrais être capable de le soigner. Pour ce qui est de trouver un moyen de rentrer, c’est une autre histoire. Il faudra que j’étudie la magie de ce monde. Ainsi que les plantes, pour confectionner un remède efficace pour Sigfried. Un grognement sourd interrompt le cours de mes pensées. Je meurs de faim… Je me redresse doucement et attrape une veste neuve que m’a si gentiment acheté Sigfried pour l’enfiler, je commence à avoir froid.
 
« Tu es d’accord pour que je t’aide à cuisiner ? » Je lui demande avec un petit sourire.
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Sam 19 Mai - 17:11
Castiel mit un long moment avant de se remettre de sa crise. Sigfried ne bougea pas tout le temps que cela dura, attendant patiemment. Il ne pouvait rien faire de plus pour le soulager. Il avait déjà fait tout ce qui était en son pouvoir, l'emmener dans un hôpital humain étant bien évidemment exclu.

Lorsque Castiel commença à reprendre ses esprit, il lui promit quelque chose. Si la fée souhaitait l'examiner, il se laisserait faire. C'était bien la seule personne qui avait ce droit là. Enfin, Castiel n'avait pas gagné la confiance du dragon en un jour et il avait fallut des années avant que la bête tolère véritablement la fée des fleurs et plus de temps encore pour qu'il en vienne à le considérer comme un ami.
Si Castiel souhaitait l'examiner, il le laisserait faire et le laisserait chercher une solution à son problème. Qu'il y parvienne ou non, il y aurait déjà un résultat positif : lui donner un but. Cela Sigfried en était certain, la fée en avait besoin.

Il acquiesça donc et se leva tandis que Castiel essayait une des vestes achetées plus tôt dans l'après midi.

"Bien sûr," accepta-t-il.

Que Castiel désire l'aider en cuisine lui paraissait de bon augure. C'était qu'il devait se sentir un peu mieux ou du moins avoir suffisamment de volonté pour bouger. Sigfried veilla cependant sur lui pour gagner la cuisine. Les efforts de Castiel pour tenir debout étaient certes admirables mais il n'en demeurait pas moins qu'il se traînait comme une âme en peine plus qu'il ne marchait.

Le dragon avait décidé de faire un Bau bum pour le soir. Le plat était riche, il donnerait des forces à la fée ce qui ne serait pas du luxe au vu de son état. Il sorti la viande pour lui et deux oeufs pour Castiel. Il ne savait pas ce que rendrait la recette avec des oeufs en lieu et place de la viande mais il fallait essayer. Il jeta un coup d'oeil à la fée pour voir sa tête face à un réfrigérateur.

"Peux-tu attraper la salade et les carottes qui sont aussi là dedans ?" demanda-t-il en désignant le réfrigérateur d'un signe de tête alors qu'il sortait de quoi préparer la viande.

Il fallait la couper en morceau, ça il gèrerait, et mettre les oeufs à cuire. En les faisant durs, il se rapprocherait de l'allure générale que devait avoir le plat. Une fois que Castiel eut récupéré les légumes demandés, il lui montra comment faire chauffer l'eau sur la plaque de cuisson. Une part de lui se félicitait d'avoir des plaques à induction, c'était bien plus sûr que des plaques au gaz...

"Peux-tu laver la salade et la couper en fines lamelles, s'il te plaît ?" demanda-t-il en sortant l'égouttoir à salade ainsi que des couteaux et un épluche légume pour les carottes.

Il laissa Castiel à la découverte de l'égouttoir à salade pour s'occuper de couper la viande à l'aide d'une lame céramique. Il se garda le dernier morceau par pur gourmandise, l'évaporation en cuisine était un fléau reconnu, et s'attela à faire revenir la viande coupée en lamelles dans un fond d'huile.

Très vite, la cuisine s'emplit du bruit des couteaux, du grésillement de la viande sur le feu. Sigfried aimait voir comment chaque pièce de la maison semblait prendre vie selon l'activité que l'on y faisait. C'était à la fois plaisant et relaxant. Tout en cuisinant, il gardait un oeil sur Castiel, veillant à ce qu'il ne se fasse pas mal. La tâche qu'il lui avait confiée pouvait se faire assis à la table de la cuisine, c'était moins fatiguant. Vu son état, mieux valait y aller doucement.
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Mar 22 Mai - 18:24
Sigfried accepte que je lui donne un coup de main pour préparer le dîner et m’aide à marcher jusqu’à la cuisine. Cette douleur dans le dos est insupportable et épuisante. Arrivé dans la cuisine, il se dirige vers… une immense boite posé verticalement et qui ronronne doucement. Une boite ou une créature ? Quoi qu’il en soit, je ne l’avais pas remarqué tout à l’heure, elle est pourtant énorme. Sigfried ouvre la chose et une lumière s’allume dans son antre. Je laisse échapper un petit « ooooh » de surprise. Il sort quelque chose, de la viande et des œufs. Mais qu’est-ce que c’est que ce machin ? Je m’approche prudemment de la dite chose et je l’examine de loin. Je tends mes mains pour l’examiner avec ma magie mais rien ne se passe. Etrange. Cela me plonge dans la perplexité. La voix de Sig me sort de mes pensées. Il veut que je sorte de la salade et des carottes de ce truc. Bon. J’imagine que tant que Sigfried est là, je n’ai rien à craindre de cette curieuse créature. Je tends cependant la main avec prudence et saisi ce qui ressemble à une poignée. Je tire doucement dessus et la chose ouvre sa gueule, laissant la lumière s’échapper à nouveau. Je regarde son intérieur. Voilà qui est curieux ! Il y a plusieurs étagères où sont posés des choses diverses et variées, ainsi que de la nourriture… en boite ?! Vraiment bizarre. Je vois un compartiment vers le bas de la chose où se trouvent la salade et les carottes. Je me baisse non sans peine et tire lentement le tiroir vers moi avant de sortir précautionneusement les légumes demandés. Après je referme le tout et soupir de soulagement, la bête curieuse ne m’a rien fait.
 
« Dis-moi Sigfried, qu’elle est cette chose ? Elle est vraiment… très étrange. Ma magie ne fonctionne pas sur elle. Ils ont vraiment de drôles de créatures dans ce monde… » Je lui demande tout en me dirigeant vers l’évier pour laver la salade, comme il me l’a demandé. Il me montre ensuite comme faire chauffer de l’eau et je reste pantois devant ces merveilles qui chauffent toutes seules. « Quelle est donc cette magie ? C’est incroyable ! » Je m’exclame avec émerveillement. Après être resté quelques minutes à observer les ronds rougir sous la chaleur, il me passe un étonnant ustensile pour essorer la laitue. Je l’examine avec curiosité et intérêt. Décidemment, ce monde n’a pas fini de me surprendre. J’essor donc la salade avec cet égouttoir à salade puis je les coupe en fines lamelles, comme me l’a demandé mon ami, pendant qu’il s’occupe de découper la viande puis de la faire revenir dans de l’huile.
 
La cuisine s’anime joyeusement et j’en oublie le temps d’un instant mes malheurs. Nos malheurs. Je suis donc ses indications à lettre et petit à petit le plat prend forme jusqu’à être tout à fait près. Ça a l’air délicieux. J’aide Sigfried à mettre la table et nous nous installons. Mon hôte me sert d’abord avant de se servir lui, puis une fois qu’il est assis, je souris.
 
« Eh bien, bon appétit ! »
 
Je mange de bon cœur, une pure merveille ce plat ! Je regarde Sigfried, me souvenant de ce qu’il m’a raconté un peu plus tôt.
 
« Alors comme ça, tu es prof de math ? Tu n’es pas trop tenté de dévorer tes élèves ? – dis-je en riant doucement – Je plaisante. Tu veux bien me parler un peu plus de cette école ? Tu as dit qu’elle était spéciale. Qu’est-ce qu’elle a de particuliers ? » Je demande, curieux d’en savoir plus.
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Mar 22 Mai - 21:39
Les découvertes de Castiel dans la cuisine était un spectacle des plus amusants. Sigfried ne disait trop rien et le laissait à ses découvertes mais il n'en perdait pas une miette pour autant. Ce genre de choses faisaient partie des détails qu'il valait mieux garder en mémoire pour pouvoir plus tard en rire.
Que la fée revienne vers lui pour l'interroger à propos de l'étrange bête qu'était le réfrigérateur lui tira un sourire. On aurait dit un enfant revenant en courant vers son père pour lui montrer une découverte mais en lieu et place d'une sauterelle ou d'un caillou coloré, c'était un réfrigérateur.
" Ce n'est pas une créature," répondit-il une légère note amusée dans sa voix. " C'est une machine, c'est mécanique, normal que ta magie ne fonctionne pas dessus. Cela sert à conserver les denrées fragiles au froid."
Les plaques chauffantes firent leur effet aussi. C'était amusant de voir Castiel découvrir les choses. Sigfried se rappelait comment cela avait été pour lui. Il n'avait pas vraiment eu le temps ni la chance de s'émerveiller de tout ainsi. Il fallait qu'il s'adapte, qu'il survive. La survie passait avant tout. 
Il expliqua donc à Castiel brièvement le fonctionnement de la fée électricité qui animait si gracieusement, si tant était que les factures du mois soient payées, les objets d'ici permettant de chauffer la nourriture en l'occurrence.
Le repas se déroula tranquillement. Voir Castiel manger avec enthousiasme et appétit était encourageant. Cette petite activité semblait lui avoir fait du bien et c'était une bonne chose, Sigfried n'aimait pas le voir abattu comme il l'était encore une heure plus tôt. Le regarder découvrir l'art de manier les baguettes était aussi très divertissant.
à présent son ami abordait le sujet de l'académie. Manger les élèves ? Il fallait avouer que des fois c'était tentant... surtout quand un certain Akil dormait éhontément en classe, pour ne nommer que lui. Le regard du dragon brilla étrangement à cette pensée alors qu'un sourire étirait ses lèvres.
"C'est....terriblement tentant," répondit-il l'air de trouver quelque chose de particulièrement amusant à ses propos. "mais j'ai arrêté la chair humaine depuis que je suis ici, il parait que c'est mal vu."
Parler de l'académie à Castiel ne lui posait aucun problème, au contraire, peut-être que la fée pourrait elle aussi y trouver sa place et cela il l'espérait. Il n'avait bien sûr pas abandonné l'idée de retourner chez lui mais dans l'éventualité où cela n'arriverait jamais, il avait bien l'intention de correctement s'établir dans ce monde.
" Et bien, disons que pour les gens en ville c'est une école normale qui regroupe des adolescents de plusieurs âges différents, l'académie se veut aussi établissement d'élite et accueille des étudiants fortunés ou issus de familles puissantes. Les choses sont très différentes en réalité, l'établissement à subi un étrange incident peu de temps auparavant qui en a fait une sorte de carrefour entre les univers si bien que viennent étudier ici de nombreuses créatures venues d'un peu partout."
Si on se référait à leur monde d'origine, cette information au final semblait être la plus normale de toutes, bien plus normale que le réfrigérateur ou les plaques électriques.
"De plus, certains élèves et professeurs subissent les effets secondaires de cet Incident et ce sont retrouvés dotés d'étranges pouvoirs."
Sigfried songeait tout en parlant à l'Académie et à tout ce qu'on pouvait y trouver d'étrange. Les lieux débordaient de choses à découvrir, de talents cachés ou non. De plus, il était reconnaissant envers le Directeur qui l'avait accueilli à bras ouverts au sein de son établissement.
" Cet endroit est un havre pour les êtres comme nous," compléta-t-il. " Il n'y a pas à se cacher, ni à craindre d'être débusqué."
Il pensait réellement ceci. Certes, il n'y avait que le Directeur pour savoir ce qu'il était vraiment et il ne s'en était ouvert à personne d'autre mais pour les autres, voilà ce qu'était l'Académie. Un havre, un refuge, un lieu de savoir où les générations futures se réunissaient, venant de tous horizons, pour apprendre.
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Mar 5 Juin - 21:06
Sigfried m’explique d’un ton amusé ce qu’est cette chose, ce réfrigérateur, et à quoi il sert. Il m’explique aussi ce qu’est l’électricité, cette fabuleuse énergie qui anime ces drôles d’engins. Je reste pantois face à tant de technologie révolutionnaire. Passé l’émerveillement et la surprise, nous achevons le dîner et passons à table.
 
Je ris doucement à la plaisanterie de mon ami, non sans grimacer légèrement à cause de la douleur dans mon dos. Je suis surpris qu’il ne mange plus d’humains, mais cela est compréhensible. Vu sa forme actuelle, il passerait pour un cannibale. J’écoute attentivement Sigfried, ne perdant pas une miette de ce qu’il m’apprend sur cette fameuse école. Je suis surpris par ce que j’entends mais j’entrevois une petite lueur d’espoir. Si cette académie accueille des créatures venues d’autres mondes, comme nous, alors il est probablement possible de trouver un moyen de quitter ce monde en se servant de cet incident. Mes baguettes glissent et se croisent, faisant voler le morceau d’œuf sur la veste neuve que mon ami m’a acheté.
 
« Bon sang ! Mais comment les habitants de ce monde font-ils pour manger avec ces choses ?! N’ont-ils pas de couverts convenables comme une fourchette et un couteau ?! Je n’arriverais jamais à manger correctement avec ces choses ! » Je m’écris, un peu agacé de ne pas réussir à manger décemment. J’enlève le morceau de jaune d’œuf de ma veste et le mange. « Tu sais ce que s’est exactement, cet incident ? Sa nature, ce qui l’a déclenché ? » Je lui demande, vraiment très curieux d’en apprendre plus et d’étudier ce phénomène apparemment anormal. Mais pour pouvoir analyser cela de près, il faudrait que je puisse intégrer cette école. « Penses-tu qu’ils aient une place pour une fée estropiée comme moi ? » J’ai l’impression de lui faire subir un interrogatoire. Mais il me répond tout de même et je reste pendu à ses lèvres, ancrant le moindre de ses mots dans ma mémoire.
 
Le repas se termine, non sans peine pour moi, mais j’ai tout de même réussi à venir à bout de mon assiette. J’aide Sigfried à débarrasser et à faire la vaisselle puis à ranger. Je baille. Je suis fatigué et mon dos me lance atrocement. Une bonne nuit de sommeil me fera le plus grand bien. Je souhaite une bonne nuit à mon ami et je monte dans ma chambre. Je pose soigneusement les affaires neuves encore étalées sur la couverture au bout de mon lit, je les rangerais demain. Je me déshabille difficilement, laissant parfois échapper un gémissement de douleur, et j’enfile un pyjama. C’est étonnamment agréable à porter. C’est léger, ample. Les mouvements sont plus libres. Je souris à ce constat puis je m’installe sous l’épaisse couverture chaude. C’est plus confortable que la terre froide et humide de la forêt. Je m’endors sitôt allongé.
 
Je vole au-dessus de la forêt, à la recherche du dragon d’argent que j’ai vu chuter quelques jours plus tôt. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il demeure introuvable. C’est incompréhensible ! Une créature de plusieurs mètres de long ne peut pas disparaître ainsi ! J’avance dans les airs, survolant la sylve, mais ne voyant toujours rien qui ressemble de près ou de loin à un énorme dragon argenté. C’est à n’y rien comprendre. Je sens le désespoir s’emparer de moi. Sans lui, nous sommes perdus. Puis j’entends quelque chose derrière moi, comme un grognement furieux. Je n’ai pas le temps de me retourner que la chose fond sur moi, m’arrachant les ailes. Je sens la douleur aigue qui me transperce le dos. Un cri m’échappe et je tombe. Je chute encore et encore sans pouvoir faire quoi que ce soit. Je vois le sol se rapprocher inexorablement. C’en est fini de moi.
 
Je me réveille en sursaut et je me redresse vivement, haletant et dégoulinant de sueur. La douleur dans mon dos se réveille aussi brusquement que moi et me paralyse et me coupe le souffle. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Où est-ce que je suis ? Pourquoi ai-je aussi mal dans le dos ? Un millier de questions se bousculent dans ma tête. J’ai envie de crier mais je n’y parviens pas. Je sens des larmes rouler sur mes joues. Au secours… que quelqu’un me vienne en aide… qu’est-ce qui se passe ? La lumière s’allume et un visage familier apparait. A sa vue mon cœur agité s’apaise un peu. Je le reconnais, c’est lui que je cherchais.
 
« Sigfried… »
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Mer 6 Juin - 16:10
Voir Castiel se démener et pester contre ses deux malheureuses baguettes tira un sourire à Sigfried. Il avait prit le pli depuis un moment maintenant mais il se souvenait tout à fait de ses premiers essais dans le maniement de ces minuscules instruments de torture.
"Non, personne ne semble vraiment savoir ce qu'il s'est exactement passé. La responsabilité reviendrait à un petit groupe d'élèves du club d'occultisme qui aurait tenté une expérience magique... Je n'ai pas pu en savoir plus pour le moment."
Il était certain qu'il était curieux à propos de l'Incident mais depuis son arrivée il avait dû composer entre le fait d'apprendre les programmes pour savoir ce qui devait être enseigné aux élèves, la préparation des cours, les cours en eux même ainsi que toutes les choses de la vie quotidienne qu'il avait dû découvrir et gérer. Si bien, qu'il n'avait pas non plus véritablement eut le temps de se pencher sur la question de l'Incident.
Le dragon esquissa un sourire à la fois bienveillant et rassurant à l'attention de son ami.
"Bien sûr qu'il y aura une place pour toi là bas," assura-t-il.
Cela ne faisait aucun doute à ses yeux. L'Académie avait définitivement besoin de personnel et recrutait, Castiel aurait sa place parmi le personnel tout comme lui avait la sienne.
Le repas s'acheva tranquillement. Une fois que tout fut nettoyé et rangé, Sigfried regagna la quiétude de sa chambre. Cette journée avait été éreintante par bien des aspects et la nuit blanche qui l'avait précédée n'aidait pas.
Concentré sur le fait de gérer la situation, il n'avait pas particulièrement réfléchi à toute cette affaire. Une part de lui se réjouissait de la présence de Castiel à ses côté mais l'autre doutait des capacités de la fée à pouvoir les tirer de là, surtout au vu de son état. Non pas qu'il n'avait pas confiance en Castiel, il lui aurait confié sa vie sans hésiter. Ces pensées lui tirèrent un soupir et il décida de mettre un terme à ces réflexions stériles en allant se coucher.
Comme tout bon prédateur, toujours à l'affut, le dragon avait le sommeil léger, suffisamment du moins pour être réveillé par les sanglots qui lui parvenaient de la pièce à côté. Il devinait sans peine la crise de panique qui avait cours de l'autre côté du couloir. Il se leva et gagna la chambre de Castiel, allumant la lumière au passage.
Il y trouva la fée en nage, parcourue de tremblements, l'air totalement hagarde. Lorsqu'il prononça son nom, c'était presque une supplique à moitié soulagée tout de même. Il s'assit sur le lit et le prit contre lui en passant un bras autour de ses épaules. Doucement, il posa la main sur les yeux de Castiel.
Ce fut d'abord un murmure, à peine un souffle qui s'échappa de ses lèvres, enflant doucement comme porté par des vents ascendants.
"Home is behind the world ahead
And there are many paths to tread
Through shadow to the edge of night
Until the stars are all alight."

Chose rare s'il en était, Sigfried chantait. Certes tout bas et tout doucement mais dans sa voix résonnait l'écho des montagnes, les forêts de sapin s'étendant à l'infini, dansant dans les bourrasques et sous la neige. Les lacs aux eaux claires, miroirs favoris des étoiles et des nuages qui venaient se poser sur les cimes pour s'y mirer. Autant de choses qu'il espérait que le chant porterait dans l'esprit de Castiel. Enchaîné au sol, piégé dans un monde qui n'était pas le sien, il avait emporté avec lui ce fragment d'univers. La maison n'était jamais loin, toujours au fond de son coeur.

"Mist and shadow
Cloud and shade
All shall fade
All shall fade"

Le silence reprit sa place alors que la voix du dragon se taisait dans une dernière note douce, emportant avec elle les derniers sanglots de Castiel.
" Là... Dors à présent, tout ira bien, je veille."
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Lun 11 Juin - 18:06
J’écoute attentivement Sigfried lorsqu’il me parle de l’incident, qui aurait été provoqué par un groupe d’élèves qui s’essayaient apparemment à la magie. Voilà qui est intéressant… cela me rappelle ma jeunesse et mon très long voyage ainsi que mes nombreuses expériences. Un sourire amusé étire mes lèvres. Cette académie est intéressante, je dois absolument y entrer. Je suis soulagé quand mon ami me dit qu’ils ont de la place pour moi. Je tenterais une candidature lorsque je serais rétabli…
 
Le repas s’achève et je monte me coucher après avoir aidé Sigfried à débarrasser. A peine allongé sous la couverture, je m’endors aussitôt. Je me réveille au milieu de la nuit, haletant et transpirant vivement. Je suis perdu et mon dos me lance. Je pleure, souhaitant silencieusement qu’on me vienne en aide et comme s’il avait entendu mes prières muettes, Sigfried débarque dans ma chambre. Il s’assoit près de moi et me prend contre lui, posant doucement sa main sur mes yeux humides. Sa voix me parvient, d’abord un murmure qui se transforme lentement en une douce et rassurante mélodie. Au gré de la chanson mon cœur s’apaise et je reprends mon calme. Cela me rappelle les montagnes où j’ai vécu. Les hauts sommets gris qui encerclaient mon village natal et qui m’ont vu naitre et grandir, puis la montagne recouverte de forêt où j’ai appris la médecine avec Maître Asclépios et enfin les montagnes de mon exile si hautes qu’on aurait dit qu’elles touchaient le ciel, ma dernière demeure et le fief si paisible de Sigfried. Les images me reviennent comme les échos lointains de vieux souvenirs enfouis. Mes larmes se tarissent et mes tremblements cessent enfin mais la douleur vive dans mon dos ne me quitte pas. Avant que je ne puisse réaliser ce qui vient de m’arriver, je me sens de nouveau happé par les bras de Morphée. La voix de Sigfried me parvient alors que je sombre déjà dans le sommeil, elle me semble lointaine. Je n’ai que le temps de lui murmurer un petit « merci » avant de définitivement m’endormir.
 
Je me réveille aux premières lueurs du jour, le soleil caressant doucement ma peau, me tirant de mes songes. Mes yeux me brûlent, mon sommeil a été agité cette nuit et j’ai beaucoup pleuré. J’ai enchainé cauchemar sur cauchemar, je ne me suis pas reposé du tout. Je me redresse péniblement, cette horrible douleur toujours présente dans mon dos, et je constate que Sigfried est là, assis et endormi près de moi. Je soupire, lui non plus n’a pas dû avoir une nuit de tout repos avec un boulet comme moi. Je me glisse tant bien que mal hors du lit, prenant garde à ne pas le réveiller et je remonte la couverture sur lui.
 
« Je suis tellement désolé de t’apporter autant de soucis, Sig… » Dis-je tout bas pour ne pas perturber davantage son sommeil. Je dois me ressaisir et faire de mon mieux pour ne plus le tracasser. Cette résolution prise, je sors silencieusement de la chambre, laissant mon ami se reposer.
 
 
Two weeks later…
 
Le temps a une étrange façon de s’écouler. Voilà deux semaines que je suis ici, pourtant j’ai l’impression que j’ai débarqué dans ce monde il y a des années. Mon ancienne vie me manque. Ma famille, Zéphyr, les montagnes… mes ailes… tout ça me manquent également cruellement. Je ne me sens pas bien dans cet univers qui n’est pas le miens, je n’y trouve pas ma place. Et puis, il y a le poids de la perte de mes ailes qui pèse lourd aussi sur mon moral, je ne m’en remets toujours pas. Bien sûr, tout cela je le garde pour moi, je n’ai pas envie d’embêter davantage Sigfried avec mes états d’âme, il a déjà bien assez à gérer avec ma blessure qui guérit lentement et mes terreurs nocturnes, en plus de ses propres soucis. Devant lui j’essaie de faire bonne figure, pour ne pas l’inquiéter, mais ce n’est pas toujours facile. Alors je me suis fixé un but pour m’empêcher de sombrer : essayer de découvrir quel mal noirci les écailles du dragon et l’empêche de reprendre sa forme originelle afin de le soigner. Mais je ne suis arrivé à rien. Ni à déterminer la cause de son mal ni à trouver un quelconque remède efficace. Mon manque de connaissance de ce monde y est pour beaucoup aussi, même si cette invention de génie qu’est internet m’a grandement aidé dans ma quête de connaissance de ce monde, je me sens malgré tout tellement… tellement inutile. Je fais de mon mieux pourtant mais rien y fait, j’échoue à chaque fois.
 
Aujourd’hui encore, je me retrouve enfermé dans ma chambre, à pleurer lamentablement sur mon sort, comme à chaque fois que Sigfried est absent. Et cette douleur dans mon dos qui refuse catégoriquement de me laisser tranquille… Je n’en peux plus de tout ça, j’aimerais que tout cesse. Alors je me lève pour me rendre à la salle de bain et prendre un antidouleur. Ça n’efface pas complètement le mal, mais ça l’apaise un peu. Je prends donc la boîte neuve de pilules et je me rends à la cuisine pour me servir un verre d’eau afin de facilité l’ingestion du… des petits comprimés. Sigfried m’a dit qu’il ne fallait pas en prendre trop, que ça pouvait être dangereux. Mais j’ai mal, tellement mal. Je vide la boîte, pourvue qu’ils fassent effet, pourvue qu’ils fassent disparaître la douleur. Je regagne ma chambre et je m’assoie sur mon lit. Très vite je commence à me sentir lourd et fatigué alors je m’allonge. Elles sont efficaces finalement, ces petites pilules blanches. Je sens ma douleur disparaitre à mesure que je m’enfonce dans les ténèbres. Si je ferme les yeux cette fois, je ne me réveillerais pas. Je le sens, j’en suis persuadé… Désolé Sigfried, je ne t’aurais apporté que des ennuis, jusqu’au bout. Une voix me parvient, mais elle semble tellement loin et je n’ai plus la force d’ouvrir les yeux.
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Mar 12 Juin - 21:16
Les semaines passèrent, deux pour être exact, et elles furent longues, très longues. Sigfried s'occupait de Castiel et tâchait de garder un oeil en permanence sur lui. Il se levait fréquemment la nuit pour apaiser la fée prise dans ses cauchemars. Il lui avait rapidement montré comment utiliser l'ordinateur et lui avait ramené un grand nombre de livres de la bibliothèque pour l'occuper. Il voyait son ami se jeter à corps perdu dans ses recherches et cela le rassurait guère.

Le dragon était loin d'être dupe. Il voyait bien que Castiel essayait de lui faire croire que ça allait, qu'il se remettait lentement mais sûrement. Cependant, était-ce le prédateur qui ressentait à quel point la proie était faible et sans défense ? Il n'aurait su vraiment le dire mais toujours était-il qu'il savait très bien que la fée allait particulièrement mal.


Les cours s'étaient terminés à l'heure habituelle. Il avait rangé ses affaires, refermé la salle une fois tous ses élèves sortis. Il quitta rapidement l'académie. Depuis l'arrivée de Castiel, il tâchait toujours de rentrer tôt. Laisser la fée seule longtemps lui répugnait, quelque chose lui disait qu'il valait mieux le garder à l'oeil. Il aurait aimé pouvoir l'amener à l'académie et ainsi l'avoir sous surveillance en permanence mais son état ne le permettait pas.
C'est ainsi qu'il prit le chemin de la maison, marchant d'un pas décidé et alerte. Cependant quelque chose l'arrêta alors qu'il approchait du quartier. C'était un étrange pressentiment, il ne pouvait mettre des mots dessus mais il avait cette étrange certitude que quelque chose n'allait pas. Danger lui disait son être.

Il accéléra encore, courant presque en direction de la maison. Les deux chats grattaient à la porte à son arrivée, confirmant que quelque chose n'allait pas. La clé tourna trop lentement dans la serrure à son goût et il dû se retenir de défoncer la malheureuse porte. Les chats le précédèrent à l'intérieur, filant à l'étage. Il les suivit en grimpant les marches quatre à quatre.

Castiel gisait sur son lit. Pour des milliers ce n'était qu'un homme qui dort mais pas pour Sigfried. Ses soupçons furent d'autant plus confirmés lorsque secouer la fée ne la réveilla pas. Il prit son pouls, dieu merci il battait. Le dragon laissa son protégé aux chats et fila dans la maison voir ce que Castiel avait bien pu prendre. Il tomba rapidement sur la tablette vide de comprimés qui trônait encore dans la cuisine. Il gronda de rage. Elle était entière ce matin encore, il le savait.
Il n'aurait pas dû faire confiance à cet imbécile. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas vu la chose venir. Il s'y était d'ailleurs préparé, apprenant en secret les gestes d'urgence à faire pour à peu près toutes les techniques de suicide. Il n'avait pas trouvé pour Seppuku mais il doutait que Castiel arrive à pointer l'ombre d'une lame sur son ventre. Enfin, cet idiot avait trouvé le moyen de s'enfiler une plaquette d'anti-douleurs mais après tout c'était une "mort facile" avaler un comprimé demandait toujours moins d'effort que retourner son sabre.

Le calme professeur de mathématiques semblait s'être changé en vent de furie, il récupéra ce qu'il avait réussi à se procurer, certaines relations au sein de l'académie aidant, pour gérer en cas de crise. Charbon actif, vomitif, même de quoi faire une perfusion.
De retour dans la chambre avec le nécessaire, faisant fuir les chats au passage sans vraiment remarquer leur présence, il entreprit de réveiller Castiel en le secouant et le giflant un bon coup.

- Castiel, si tu meurs, je te jure que te ramène pour te tuer ! fulminait-il.

Des paupières qui se mirent à papillonner, le dragon jugea cela suffisant comme réveil et n'attendit pas plus pour administrer le vomitif en intra veineuse. Il avait de bons yeux et avait apprit à faire, trouver la veine fut facile, injecter le produit encore plus. Cela devait faire rapidement effet. De toute façon, il allait aider à ce que ça fasse effet. Une nouvelle gifle et il redressa Castiel, le penchant au dessus d'une bassine pour qu'il vomisse.
Le médicament combinés aux gestes de Heimlich firent rapidement leur effet, forçant la fée à recracher ce qu'elle avait ingéré.
Sigfried ne lui laissa pas le temps ensuite de dire quoi que ce soit et remit Castiel sur le lit, le forçant à prendre le charbon actif en grande quantité tout en priant pour que cela ne fasse pas trop longtemps entre la prise des médicaments et son intervention.

Au bout d'un moment la fée sembla reprendre un peu ses esprits et se réveiller ou du moins réagir un peu au monde qui l'entourait. Si Castiel essaya de dire quelque chose, le dragon n'entendit pas.
Il lui décocha une gifle monumentale, le foudroyant du regard.
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Mer 13 Juin - 11:06
J’entends qu’on s’agite autour de moi, je sens qu’on me secoue mais je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux. Je veux juste qu’on me laisse dormir, je suis si fatigué malgré la douleur envolée. Je crois qu’il a compris puisqu’il s’en va et qu’il me laisse tranquille. Qui ça « il » au fait ? Finalement ça n’a plus d’importance, puisque je n’ai pas l’intention de me réveiller.
 
J’entends qu’on s’agite près de moi, je sens qu’on me secoue et qu’on me gifle. Pourquoi ? J’essaie d’ouvrir les yeux mais j’ai du mal à voir, il y a tellement de lumière. Un visage familier. Je le connais mais je ne sais plus son nom. Je sens une piqûre dans mon bras et il me redresse. Non… non… laisse-moi. Je me sens mal, mon estomac se noue et se tord. Je vais… je vomis. Ça me fait mal, ma gorge me brûle et je gémis mais ça ne veut pas s’arrêter. Ça me fait si mal que des larmes de douleur dévalent mes joues. Pourquoi ne m’as-tu pas simplement laissé tranquille ?
Et en prime, il me force à avaler cette chose à la texture pâteuse et au drôle de goût. Et seulement après, il me laisse en paix, mais je me sens terriblement mal. Heureusement, le sommeil ne tarde pas à me happer.
 
Je m’éveille au bout d’un moment qui m’a paru être une éternité. J’ai l’impression d’émerger d’un long cauchemar et dieu que je me sens mal. Ma tête tourne, je ne reconnais rien autour de moi pourtant je sais où je suis et mon cœur dans ma poitrine bat beaucoup trop vite, comme s’il cherchait à fuir ma cage thoracique, ça me donne la nausée. Et puis j’ai froid… tellement froid ! J’ai l’impression d’être complètement gelé. Je tente de me redresser mais mes bras semblent être faits de coton. Je remarque quelqu’un dans la pièce.
 
« Sigfried… ? »
 
Comme toute réponse, je reçois une grande et violente gifle. Le moins que je puisse dire, c’est que ça me réveille complètement. Je reste une seconde sonné, le regard hagard, ne comprenant pas ce qui lui prend et puis la mémoire me revient. Je baisse les yeux, je n’ai pas la force de soutenir son regard noir plein de colère. Il m’en veut, c’est certain. Normal…
 
Je me recouche et je lui tourne le dos. Je n’ai pas le courage de l’affronter. Là je veux juste qu’il sorte et qu’il me laisse tranquille, mais il n’a pas l’air de vouloir partir. Peut-être attend-t-il des explications ? Je n’en ai pas à lui donner. J’ai agis comme un crétin, je le sais, mais je suis à bout. Dans notre monde, je me serais probablement fané, ça aurait été rapide et irrémédiable, mais les choses ici ne fonctionnent pas de la même façon. J’aurais vraiment voulu ne pas me réveiller et… WOH ! Le dragon m’attrape par le col avec force et m’oblige à le regarder mais je n’en ai pas envie, pas la force, pas le courage. Je sais ce que j’ai fait, je sais qu’il est furieux, je sais qu’il a probablement eu peur pour moi et je me rends compte à cet instant que je regrette. Mais je n’arrive pas à lui dire tant j’ai le sentiment que le moindre mot qui pourrait sortir de ma bouche à cet instant signerait mon arrêt de mort immédiat. Alors je me tais et j’encaisse sa fureur honteusement, tentant vainement de fuir son regard. Oh Sigfried, si tu savais comme je m’en veux…
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Mer 27 Juin - 9:16
Le dragon était furieux. Sa rage pulsait au rythme des battements de son coeur. La gifle qu'il venait d'asséner à Castiel n'était que l'extension de cette fureur qui l'habitaient. à quoi pensait-il en agissant de la sorte ? S'imaginait-il que cela règlerait ses problèmes ? Avait-il seulement songé aux conséquences ? Ces pensées s'entrechoquaient dans son esprit sans même qu'il les perçoive véritablement.

Et alors Castiel se recoucha et lui tourna le dos. Sa fureur explosa, faisant courir les écailles noires le long de ses bras, laissant ses crocs pointer alors qu'un rictus de rage déformait ses traits. Plus que des mots, ce fut un rugissement qui résonna dans la pièce alors qu'il se saisissait de Castiel par le col pour le soulever comme un vulgaire fétu de paille et le forcer à lui faire face.

- C'est ça que tu as trouvé ? Tu crois vraiment qu'avaler ça va tout régler ? As-tu une minute songé aux conséquences de ton acte ? Non ! Tu n'y a même pas réfléchi une seconde ! Oui, tu as perdu tes ailes ! Oui, tu es dans un monde inconnu, loin de chez toi ! Oui, tu as mal ! Oui, oui et encore oui ! Mais quand bien même, ce n'est pas une raison de se saborder de la sorte ! Tu as trouvé ce foutu passage entre nos mondes, d'autres pourront le faire et s'il est possible de passer d'un côté, ça le sera de l'autre ! Cependant, une chose est certaine, c'est que mort tu n'auras aucune chance de retrouver notre monde ! Oui, les chances sont peut-être infimes mais infime c'est mieux que nul ! Imagines que je retrouve le passage, que je retrouve ton Zéphyr, qu'est-ce que je lui dirai ? Que Castiel a mis fin à ses jours parce qu'il était trop faible ou trop lâche pour se battre ?? Que crois-tu qu'il pensera ? Quelle peine ressentira-t-il à ton avis ? S'il meurt de chagrin ce sera de ta faute stupide fée ! N'imagines pas qu'abandonner les choses sera facile et sans conséquences !


Castiel ressemblait à une poupée de chiffon entre ses griffes et cela le rendait encore plus fou de rage.

- Regardes moi ! hurla-t-il.

Son cri fit frémir Castiel et il croisa son regard. Les pupilles verticales s'accrochèrent aux yeux de la fée, ne les lâchant plus. Dans le regard du dragon brûlait un brasier infernal. Un abîme de feu et de fureur qui faisait ressentir le poids du monstre, comme s'il se tapissait dans l'ombre de ses prunelles, prêt à dévorer sa proie.

- à partir de maintenant, tu vas me faire le plaisir de te bouger les fesses, siffla-t-il menaçant. Car crois moi, si tu ne réagis pas, je te promets que quand j'en aurais fini avec toi, tes souffrances actuelles te sembleront un doux moment de plaisir.

Il le lâcha, le laissant retomber sur le matelas comme s'il n'était fait que de chiffon, et fouilla dans la commode, sortant des vêtements qu'il jeta sur le lit aux pieds de Castiel sans même le regarder. Cela fait, il se tourna vers lui.

- Tu as dix minutes pour t'habiller, te donner une apparence décente et me rejoindre au salon. Si ce temps est écoulé et que tu n'es pas venu, je te tue.

Sa voix était calme, implacable, mais ses yeux en disaient long sur la rage qu'il s'était remis à contenir. L'espace d'un instant, il retrouvait ce ton et cette allure qui avaient autrefois fait trembler tous ses serviteurs ainsi que ses ennemis. En une seconde à peine, le roi était de retour.
Puis, la porte claqua derrière lui et il laissa Castiel seul avec sa décision à prendre.


***


Une fois dans le salon, Sigfried lâcha un soupir. La rage bouillonnait toujours, le maintenant debout alors que la fatigue de sa métamorphose le gagnait déjà. Si ce n'avait pas été Castiel, il l'aurait déjà tué. Il ne se faisait pas d'illusions là dessus et se connaissait suffisamment pour savoir qu'un autre aurait fini éparpillé façon puzzle.

Il se laissa aller sur le canapé plus qu'il ne s'assit, fermant un instant les yeux pour reprendre le contrôle et se canaliser. Peu à peu, les écailles s'effacèrent, les crocs et les griffes se rétractèrent. Lorsqu'il rouvrit les yeux, le monde était redevenu terne comme le voyait les humains. Il ne lui restait plus qu'à attendre.
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Mer 27 Juin - 21:30
La rage du dragon se lit à travers son regard. Ses bras sont noirs d’écailles, ses crocs menacent et ses pupilles fendues brûlent de fureur. J’encaisse sa colère sans rien dire, sans réagir. A quoi bon ? J’entends sa voix hurler, rugir, j’entends ses mots, ses paroles. Je les comprends. Mais je ne réagis pas. Je suis une poupée, un simple objet inanimé entre ses pattes. Je n’ai pas envie de lui répondre, pas envie de l’affronter, pas envie de me justifier. Alors je le laisse me cracher sa colère en pleine figure, posant un regard vide sur lui quand il me hurle de le regarder, un frémissement me parcourant le corps malgré moi. Il est un peu effrayant dans cet état.
 
Crois-tu vraiment que je n’ai pas réfléchis aux conséquences ? Crois-tu vraiment que je n’ai pas pensé à Zéphyr et à ma famille ? Crois-tu vraiment que j’aurais agis ainsi si j’avais eu le moindre espoir ? J’ai essayé d’y croire, j’ai essayé de m’accrocher, j’ai essayé de tenir bon. Mais nous ne sommes pas tous aussi fort que toi. Je ne suis pas aussi fort que toi. Tu me dis que je suis lâche, peut-être oui. Qui sait ? Faible ? Certainement. Quelle importance de toute façon. Ce qui est fait, est fait. J’ai échoué à mourir, je suis en vie. Du moins à l’extérieur.
 
Il me menace de me faire endurer des souffrances pires que ce que je subis déjà. Crois-tu réellement pouvoir faire pire ? Je n’ai plus rien, si ce n’est ma pauvre vie. Il me relâche et je retombe sur le lit, toujours sans réaction, ne grimaçant même plus sous la douleur qui déchire de nouveau mon dos. Il me balance des vêtements et m’ordonne de m’habiller et me rendre plus présentable et de le rejoindre au salon avant de partir en claquant la porte. Je reste un court moment immobile sur le lit. Je crois qu’il vaut mieux que je m’exécute, inutile de le mettre plus en colère. Si cela est réellement possible. Alors je me déshabille et j’enfile les vêtements qu’il m’a jetés.
 
Une fois changé, je me dirige sans conviction vers la salle de bain. Je me plante devant le miroir, j’attrape la brosse et je commence à la passer dans mes longs cheveux blonds. Mon regard croise son reflet. Je suis pâle, mon visage n’affiche aucune expression et mes yeux sont complètements vides, aucune émotion ne se reflète dans mes iris vertes autrefois si pétillantes et pleines de vie. J’ai l’air d’être un mort-vivant. Ma main fait glisser la brosse dans un geste machinale, mon regard fixe toujours son reflet. Une fois démêlés, j’entreprends de les tresser et la voix de Mary me parvient. Quand on était plus jeune, elle aimait mes tresser les cheveux. Dans le miroir son visage m’apparait et son rire chantonne jusqu’à mes oreilles. Des larmes pointent puis roulent lentement sur mes joues. Je continue à entrecroiser mes mèches dorées malgré mes mains tremblantes. Ils sont tellement longs, je devrais peut-être les couper. La voix de Mary est remplacée par une nouvelle voix, masculine cette fois. Mon cœur se serre et mes yeux se plissent sous la vague de larmes qui déferle à nouveau sur mes joues et le visage de ma sœur disparait pour laisser place à celui de Zéphyr. Je me souviens qu’un jour, je lui avais dit que je voulais me couper les cheveux, il s’y était si farouchement opposé que j’ai abandonné l’idée. Je termine ma tresse, pleurant silencieusement alors que d’autres souvenirs envahissent ma mémoire, comme pour me rappeler je n’ai pas le droit de les abandonner. Pas comme ça.
 
« Je suis tellement désolé…. Pardonnez-moi…. » Dis-je si bas que cela ressemble plus à souffle qu’à un murmure. Je passe un élastique sur la pointe de mes cheveux pour que la tresse tienne. Je prends le temps de me calmer, de me moucher avant de me passer un coup d’eau sur le visage, histoire d’effacer toutes traces de mes larmes. Mais c’est vain. Tant pis. Il me fera peut-être une remarque, mais qu’importe. Ça m’est égal. Je suis prêt, je descends au salon, non sans peine. Foutue douleur….
 
J’arrive dans la pièce. Il est assis sur le canapé et semble épuisé. La transformation sans doute. Sa longue journée aussi. Sa peur et sa fureur également. Je passe devant lui et je m’installe dans le fauteuil, sans dire un mot. Je n’ai pas envie de parler. Je le regarde, attendant une quelconque réaction, un quelconque mot de sa part. Mes yeux sont de nouveaux vides, mon visage sans expression.
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