Mes parents sont tous les deux Français, ils se sont rencontrés au Japon , la passion commune pour ce pays les a réunis pour toujours, envers et contre tous. Ils étaient étudiants à l'époque et avaient décidé de s'inscrire à la même école pour apprendre le japonais et pour pouvoir y travailler un jour. C'est une histoire d'amour banale qu'ils ont là. Enfin, j'imagine.. Ils y sont restés un an et sont repartis en France dans leurs familles respective. Ils m'ont eu deux ans plus tard. Ma mère avait 22 ans comme mon père. Comment auraient-ils pu imaginer qu'ils avaient créé un petit monstre. J'étais une enfant plutôt envahissante apparemment. Je ne pouvais pas lâcher ma mère, j'étais tout le temps collée à ses baskets. Enfin, j'ai plutôt du mal à le croire moi-même, je ne m'en souviens plus vraiment, c'est elle qui m'en avait fait par. Je me souviens seulement de mon entrée à l'école primaire dans une petite ville, paumée à la campagne. Je me souviens d'avoir été une enfant vide. Totalement vide, je ne ressentais pas grand chose. Je n'avais pas envie de m'amuser avec les autres petites filles, elles étaient méchantes et voulaient toujours tout diriger. Alors les professeurs m'installaient toujours à une table avec une feuille et des crayons de couleur. Je ne savais faire que cela, dessiner. La seule chose qui a marqué ma petite section dans cette école avait été la punition que la maîtresse m'avait ordonné de faire. Je devais noter plusieurs fois << je ne dois pas mordre ma voisine de classe >>. Ensuite, mes parents m'ont changé d'école pour me faire rentrer dans celle qui était privée. Pourquoi je l'avais mordue ? Hmpff, sûrement pour sortir de mon quotidien morne. J'avais l'impression qu'il pleuvait tout le temps quand j'étais enfant. Ils m'ont même forcée à aller voir un psychologue. Puis ils ont arrêté les séances quand ils ont compris que je continuerais toujours de dire la même chose, ce qu'ils voulaient entendre de toute manière. J'avais eu le droit au diagnostique suivant : enfant bipolaire et manipulatrice. Et je n'avais que sept ans. Toujours dans l'excès ces médecins. J'étais juste une enfant solitaire qui voulait juste faire des câlins à son doudou. Le seule véritable ami à ses yeux. Une petite peluche en forme de lapin rose que j'aimais habiller des robes de mes poupées dégueulasses qui finissaient toutes avec les cheveux coupés et la tête arrachée. Je ne dis pas que j'étais perturbée, mais j'avais horreur des poupées parce que les filles de mon ancienne école essayaient toujours de me faire croire qu'un jour l'une de ces poupées me remplacerait auprès de mes parents parce que je n'étais pas assez jolie. Enfants stupides.

J'étais une petite fille très timide et je n'osais pas me manifester en cours et je n'étais pas très douée pour étudier non plus. Alors j'étais toujours installée dans le fond de la classe à attendre la fin des cours. J'ai toujours détesté l'école pour ces heures interminable de blabla. Alors je rêvassais. Tout ce qui m'intéressait était les jouets en forme d'animaux auquel j'aimais donner vie, comme si elles étaient des marionnettes. J'ai trouvée des amies dans cette nouvelle école privée, cinq pour être exacte. C'étaient mes premières amitiés. On jouait ensemble à pokemon, je m'en souviens très bien. Nous étions toutes fans de cet anime, c'était la première fois que je pouvais faire des échanges. J'étais heureuse durant les années passées dans cette école, même si je me faisais souvent charrier par les << pétasses >> du coin. J'avais aussi ma cousine, la personne qui était le plus proche de moi et encore aujourd'hui, celle qui compte sûrement le plus même si nous sommes loin l'une de l'autre aujourd'hui. Nous faisions les 400 coups ensemble. Nous passions nos vacances ensemble quand nous étions petites. Nos parents étaient proches. Vous ai-je raconté la dernière fois où nous avons failli mourir de manière ridicule à la plage ? C'était notre sentiment du moins, nous sommes sorti des rochers en sang avec la démarche de zombis pour rejoindre nos serviettes. Ils se sont foutus de notre gueule, les parents. Nous étions gamines, il faut nous pardonner. Notre côté aventureux nous a menés pleins de fois à faire des stupidités dont j'ai honte d'en parler. Alors je garde ça pour moi.

Cette école privée m'a tout de même apporté beaucoup. Grace à ce changement d'établissement, j'ai pu connaître l'amitié. Mais aussi, c'est peut-être là que j'ai commencé à me perdre ou peut-être à me réveiller. C'était une école catholique, je n'ai jamais cru même étant petite à dieu et tout ce qui va avec. Je trouvais cela absurde, mais j'ai tout de même pris l'option de catéchisme. Ils appelaient cela, la pause caté. C'était seulement pour louper les cours de mathématiques. Sinon j'en avais rien à faire, ils chantaient et se tenaient la main. Je trouvais cela stupide et vraiment inutile, je n'étais pas friande, voir pas du tout des contact physiques. Un jour j'avais même simulé une blessure à la main, je m'étais fait un bandage pour éviter qu'ils ne me touchent. J'étais petite, mais je comprenais en voyant ces personnes pratiquer leurs ''truc'' qu'il les forçait à être docile et à se suivre comme des moutons. Les forcer à rentrer dans le rang. Ne fais pas-ci, ne fais pas ça , c'est contraire à dieu, avoue tes péchés. Euarp... Cela m'a un peu traumatisé. Leur dieu n'était pas censé les accepter tel qu'ils étaient ? Alors pourquoi vouloir les soumettre ? Pourquoi doivent-ils tous se comporter comme des moutons et surtout pourquoi les autres espèces sont là juste pour eux ? J'ai toujours aimé les animaux, j'en suis un aussi. Et jamais je n'ai traité l'un d'entre eux comme un être inférieur. C'est là que j'ai commencé à détester les gens, surtout la religion. Cela n'a pas dû plaire au mec en haut apparemment. Car après, j'ai continué à << blasphémer >> sa soi-disant parole divine. Je me suis fait baptiser, j'ai menti.. J'ai menti au prêtre, c'était à mes dix ans. Je lui ai dit durant l'entretien, les yeux dans les yeux que j'aimais et que j'y croyais. Alors qu'il en n'était rien. C'était juste pour avoir les cadeaux. Je suis horrible n'est ce pas ? Ou c'est vos prêtres et toutes ces personnes qui sont aveugles et tarées ?