Merwyn avait décidé de venir prendre une journée de repos au bord de mer. Enfin, repos était un bien grand mot pour le grand blond, qui ne pouvait s'empêcher d'être actif, peu importe l'endroit où il se trouvait. Il avait donc commencé par étaler sa serviette sur le sable, et par se poser dessus pour prendre un peu le soleil, sans oublier de s'étaler une puissante crème solaire pour protéger sa peau diaphane. Il n'avait pas envie de ressembler à un homard à la fin de la journée.  

Mais très vite, il en eut marre de ne rien faire, à part la carpette sur le sable doré. Il commença par se tourner et retourner dans tous les sens, puis finit par se lever. Il s'essaya à quelques exercices à côté de sa serviette mais se rendit rapidement compte qu'il était difficile de sauter et de bouger facilement quand le sable situé sous vos pieds glisse et tente de vous faire tomber par tous les moyens. Il s'approcha donc du bord de l'eau, là où le sol était beaucoup plus compact et stable sous ses pieds. 

N'ayant pas encore tout à fait envie de se jeter à la mer, il décida de courir un peu le long de l'eau. Rapidement, il fut recouvert d'une fine pellicule de sueur, car il fallait bien avouer que le soleil tapait durement en cette belle journée d'août. Il revint en marchant jusqu'à ce qu'il soit en face de ses affaires, puis se décida à rentrer dans l'eau. Il commença par mettre ses pieds dedans pour tester la température, puis marcha sans s'arrêter jusqu'à ce que son torse soit immergé. Puis, il plongea et fit quelques brasses sous l'eau. Alors qu'il remontait à la surface pour reprendre sa respiration, il vit une vague arriver sur lui. Rapidement, il creva la surface pour pouvoir effectivement reprendre de l'air avant d'être de nouveau immergé. 

Mais alors que sa tête dépassait encore du niveau de la mer, il vit une jeune fille sur sa planche de surf lui foncer droit dessus. Elle cria à moitié quelque chose avant de se jeter sur le côté. Merwyn, après avoir eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait, plongea de nouveau et esquiva l'objet, qui lui percuta tout de même l'épaule et lui racla le haut du dos. Il ressortit un peu plus loin, encore sous le choc de ce qui venait d'arriver. 

Et alors, l'effrontée qui avait manqué de le tuer s'adressa à lui :

-Rien de cassé ?! Mais ça va pas de se mettre devant une planche de surf ?!

Merwyn grogna. Heureusement qu'elle semblait un peu inquiète de son sort, sinon il aurait été franchement désagréable. 

-Je pourrais vous retourner la question ... Je ne me suis pas vraiment mis devant votre planche de surf ... Vous m'avez carrément foncé dessus !

Ne voulant pas paraître antipathique pendant ses repos, il rajouta :

-Ça va ? Vous ne vous êtes pas fait trop mal au moins ? 

Se faisant, il se frotta l'épaule, légèrement tuméfiée après cette rencontre impromptue.

Merwyn soupira. De soulagement, parce que la jeune fille semblait n'avoir vraiment rien de grave, mais aussi de frustration, parce qu'il avait une nouvelle fois laissé son éducation lui dicter sa conduite. Son père lui avait apprit les bonnes manières une ceinture à la main, et il avait donc du mal à se départir de ces conventions moyenâgeuses qu'on lui avait obligé à suivre. Il savait que la jeune fille trouvait étrange qu'il la vouvoie, et il la comprenait. Ils devaient avoir sensiblement le même âge, et peu d'adolescents s'exprimaient de cette façon. Cela dit, peu d'adolescents habitant par ici venaient de l'aristocratie britannique. 

Ne voulant pas trop s'attarder sur de mauvais souvenirs et paraître étrange aux yeux de la personne en face de lui, il lui sourit et lui répondit:

-Je suis désolé. Certaines habitudes ont ... la vie dure. Mais bien sûr, je peux te tutoyer si cela est à ta convenance.  

Se rendant compte qu'il parlait une nouvelle fois de façon peu conventionnelles pour un jeune homme de 17 ans, il détourna le regard, rougissant légèrement. Il ne savait pas tellement comment s'adresser aux gens qu'il ne connaissait pas et s'en trouvait stupide.

Il fut rassuré qu'elle lui dise explicitement qu'elle n'avait qu'une légère blessure à la cheville, et haussa les épaules quand elle souligna le fait qu'il s'était fait mal à l'épaule. Ce qui, en passant, le fit grimacer car il tira sur son épaule contusionnée. 

-Ça n'est rien,lui dit-il en souriant. Ça devrait passer rapidement. 

Il accepta tout de même avec reconnaissance (et un peu de soulagement) de mettre un peu de pommade sur son épaule. Il se demanda en passant pourquoi la jeune fille se baladait avec une pommade sur elle, mais n'osa lui demander. Après tout, c'était ses affaires. Elle était peut-être particulièrement casse-cou, et savait qu'elle avait besoin de la crème régulièrement.

Tout en regagnant le bord, il décida d'être poli et demanda à sa compagne de fortune:

-Comment t'appelles tu ? Enfin si ça n'est pas trop indiscret. 

N'aimant pas particulièrement intéragir avec des inconnus, il savait qu'il était du genre à envoyer balader les gens qui lui demandaient son nom par moment, et c'est pourquoi il ne s'offusquerait pas si la jeune fille ne voulait pas lui donner. Enfin, si elle restait polie.