Tokyo. Une grande ville pleine de vie, pleine de gens. Une ville où il y a toujours milles et une chose à faire ou à voir, tout un tas de nouvelles choses à découvrir. Ce jour là, il faisait relativement froid, bon, en même temps, novembre n’est pas le mois le plus chaud de l’année, c’est assez connue. Les mois d’été sont les meilleurs de toutes façon, du soleil, du bronzage, le paradis quoi. Enfin bref passons, aujourd’hui, j’étais sortie acheter des cordes de guitares, des médiators et tout le tralala nécessaire, en plus de quelques mangas et jeux vidéos. J’avais eu de l’argent de poche et comptait bien le dépenser ! Ne jamais me laisser seule avec de l'argent, je dépense toujours tout très rapidement. Trop rapidement même. Je suis comme ça, incapable de me retenir d'acheter quelque chose, ça me plait, hop, dans la poche et pouff, plus d'argent. Quoi ? Moi ? Dépensière ? Oui mais je me soigne ! Enfin, j’essaye de me soigner. Vous, s vous arrivez à vous retenir d’acheter quelque chose qui vous plait, franchement, je vous tirer mon chapeau. Ah pardon, on me dit dans l’oreillette que je n’ai pas de chapeau ! Bon, dès que j’en achète un, je vous le tire comme ça c’est réglé, on fait comme ça ? Oui ? C’est parfait alors ! Donc je note tout ça et c’est ok. Donc un chapeau, faut que je me trouve un chapeau demain. De toute façon, je sais ce que je vais acheter comme couvre chef ! J’ai une idée très précise en tête hehe, ça sera un Fedora noir ! J’adore ces chapeaux, la coupe de ces derniers est vraiment superbe !


D'ailleurs, Aaron, mon idiot de grand frère que j'aime quand même plus que tout au monde, me taquine souvent sur ce point, sur le point que je suis dépensière, que je dépense pour tout et n’importe quoi mais bon, je me fais plaisir au moins ! Bon, il n'a pas spécialement tord m'sieur le radin, lui qui garde toujours tout son argent pour "plus tard", lui qui ne sait absolument pas quoi faire de cet argent. La seule chose pour quoi il dépense parfois son argent, c’est pour une simple sucette et encore, il le regrette aussitôt. C’est d’ailleurs amusant ! La seule qui maîtrise bien son argent est ma petite sœur, Lexie… Halala, elle à tellement à nous apprendre la petite dernière… C’est elle la plus raisonnable de nous trois et c’est la plus petite. Bon, après, elle à ses défauts, comme tout le monde, je sais qu’elle sort souvent en douce la nuit pour aller faire la fête mais bon, qui ne l’as pas fait ? Hein ? Personne. Et puis, la petite Lexie est prudente et mature, plus que beaucoup de personnes de son âge et c’est impressionnant, voir effrayant. Bon, à force de marcher, je ne sais absolument pas où je suis. Je soupire doucement.

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Enfin bon, à force de penser à lui, à elle aussi, voilà que je ne sais plus trop où je suis. C'est un quartier plein de gens, plein de couleur, plein de personnes d’origines diverses et variées… Attendez, ça veut dire que c’est... Des touristes ?! C’est quoi ce bordel ? Pourquoi il y a des touristes ici ? Je sais que le Japon est superbe à visiter mais pourquoi aujourd’hui ? Et puis… Je suis où exactement là ?! Mon dieu, ne me dites pas que... Si, le temple Senso-ji se dresse devant moi. Y’a pas à dire, sa formation, la façon dont il est construit le rend vraiment impressionnant ! Je crois que le terme exact est architecture d’ailleurs mais bon, j’avais la flemme de réfléchir à ce moment là ! Ho… Mais d’ailleurs… Qu'est ce que je fous à Asakusa moi ? Aaron, Lexie, je vais vous tuer ! A cause de vous je me retrouve dans un endroit avec des touristes de partout alors que je voulais acheter du matériel pour ensuite aller à Akihabara et et et.... Bon, respire, recule lentement, tout doucement. Ne prête pas attention aux gens, essaye de fuir le plus loin possible.
 
Trop de touristes ici, on va encore me demander où se trouve tel ou tel quartier. Mais y'a pas écrit guide touristique sur mon front quoi ! C'est pas que je n'aime pas aider les autres, qu'on soit d'accord, mais franchement... A chaque fois, je perds mes moyens et balbutie, devenant totalement écarlate alors comment dire qu'avec ma couleur de cheveux, cela fait un contraste vraiment étonnant. Bah oui, ma couleur de cheveux, à savoir le blanc, contraste bizarrement très bien avec la couleur rouge que peut parfois prendre mon visage ! Je vous jure, que rougir, quand on est moi, ce n’est vraiment pas une partie de plaisir. Non mais franchement ! En pus, lorsque l’on me le fait remarquer, bah je rougis encore plus ! Et là, je ne ressemble même plus à une humaine, ah ça non ! Je suis plus un genre de super héroïne pas si héroïne que ça ! Tomate-girl qu’on me surnommerait dans le milieu ! Non mais vous imaginez la scène ?! « Elle veille sur les gens, sauve la veuve et l’orphelin, pour la reconnaitre, rien de plus simple, une tignasse blanche, le visage rouge, ne vous méprenez pas, voici…TOMATE-GIRL ! » Je vous assure que ça n’a absolument rien d’épique comme surnom… C’est plus comique qu’autre chose. Une héroïne tomate… Je chasse cette idée rapidement de mon esprit avant de reculer..

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Allez Lauren, recule, là, comme ça, regarde, personne ne t'as remarqué, maintenant, tu peux partir tranquilleme...

- Excusez-moi mademoiselle...

Gloups, un accent américain... Je me retourne, me retrouvant face à un homme d'une vingtaine d'année. Il me fait un grand sourire charmeur, mais si vous savez, ce super sourire qui fait craquer toute les filles qui ont la chance (ou la malchance) de voir, le superbe sourire Colgate ! Alors je t'explique tout de suite mon coco, tu ne m'intéresses pas du tout alors remballe ton sourire, je ne suis en aucun cas attirée par les mecs et tu ne vas pas y faire exceptions. Quoi ? Oui je préfère les filles et je m'assume parfaitement en temps que lesbienne. Si vous avez un problème ben... Passez votre chemin quoi. Je ne vais pas philosopher sur l’homosexualité pendant très longtemps mais je n’aurais qu’une seule question à vous poser, à vous les homophobes, si y’en a un qui lit ça. Qu’est ce que ça peut vous foutre ? Vous êtes contre ? Ok, c’est votre soucis, vous êtes stupide (je pèse mes mots rassurez-vous) et ont ne pourra jamais rien faire pour vous. Mais dites-moi en quoi ça vous dérange vous ? Ca vous dérange que deux personnes du même sexe soient ensemble ? C’est vrai quoi, ça ne vous concerne même pas ! Et puis, si nous inversions les rôles, au moins une journée, que les hétéros soient traitée comme les homosexuels, vous verrez si c’est agréable !

Enfin bref, revenons-en à ce monsieur qui me parle dans un américain parfaite car sinon je risque de m’énerver ! Oui, il m’arrive de m’énerver ! Bon, le monsieur me demandant ou se trouver le.... Le temple.... Facepalm. Non mais sérieusement mec ! Ca t’arrive d’ouvrir les yeux ?! Le temple est juste au bout de la rue au bout de l’avenue. J’ai juste envie de le prendre par les cheveux et de le tire jusqu’à là bas ! Bon, respire Lau’, la violence ne résout absolument rien. Bon, je n’aurais du penser à l’homophobie, c’est comme mon père, c’est quelque chose qui m’énerve très rapidement. Je prends une légère inspiration avant de lui répondre, un simple sourire aux lèvres.

- Le temple est un peu plus haut m'sieur. Vous suivez les touristes et vous y êtes.
- Merci petite.

Attendez. Petite ? Moi ? Petite ? Il y a erreur sur la personne là, je suis loin d'être petite ! Alors déjà qu’il me demande où se trouve le temple, mais en plus, il m’appelle petite ?! Non mais franchement ! Bon, respire, une fois le gars orienté vers le temple, mon dieu achevez-moi, je me mets en marche vers Akihabara. Je vais y arriver, je vais arriver à aller jouer là bas, à y faire mes courses.

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Je regarde l’heure. Ouais bon, tant pis pour le matériel pour la guitare, je m'en occuperais plus tard, peut être ce week end ou la semaine prochaine, pour le moment, je n'ai qu'une seule envie, c'est de zigouiller du zombie ! De passer du bon temps à la salle d'arcade. Oui, cela me détendra, me transportera ailleurs. Ne me regardez pas comme un psychopathe ! Vous aussi vous aimez les jeux vidéo violents ! Et ce n’est pas parce que je suis une fille que je n’aime pas ce genre de jeux, bien au contraire même, je les adore ! Je continue donc mon chemin vers la salle d’arcade, prenant bien soin d’éviter tout les autres touristes. Bon, j’ai de la chance, la plupart ont des plans de la ville ou regarde les panneaux. Voilà des gens intelligents ! Je continue donc mon chemin, réfléchissant à ce que je vais pouvoir acheter.

Tiens d’ailleurs, j'ai aussi entendus dire qu'un nouveau jeu était sortit pour la dernière console ! Je peux vous dire que celui là, je l'ai attendus longtemps ! J'irais l'acheter après ! Pour le moment, j'essaye de me retrouver dans les rues de Tokyo car avec les bêtises de ma fratrie, qui n’est pourtant pas présente, et le fait que je me retrouve à Asakusa m'a totalement perturbé. Dire que ça m'a fait perdre du temps de jeux, du temps de glandouillage dans les rayons de manga et de musique… Je soupire doucement, assez amusée de la situation finalement. Je réfléchis à ce que je voulais acheter pour la guitare… Je crois qu’il me fallait de nouveaux câbles, des médiators et une sangle pour pouvoir jouer debout ! Oui c’est ça il me semble, je note ça dans un coin de ma tête pour m’en souvenir pour la prochaine fois que je ferai des courses. Je continue ensuite de réfléchir, aux mangas cette fois-ci.

How ! Mais il me faut acheter des yuri aussi ! Ici, il y a tellement plus de choix qu'en Amérique ou n'importe où ailleurs et c'est plaisant ! Bon, j'ai encore un peu de mal à tout bien comprendre mais cela m'aide et je fais beaucoup de progrès au niveau du japonais. Bon, dans un sens c’est totalement normal. Vous imaginez, une nana qui habite au Japon depuis près d’un an mais qui ne parle toujours pas Japonais ? Qui ne comprend absolument rien ? La loose ! Mais j’ai tout de même eut la chance d’avoir une mère et une gouvernante qui nous apprenait certaines langues, dont le Japonais ! Bon, je ne suis pas encore totalement bilingue mais vraiment, grâce à mes yuri en plus, ça va bien plus vite que de prendre des cours supplémentaires !

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Après plusieurs longues minutes de marche dans les rues de Tokyo, après avoir déambulé dans ses différents quartiers, me voilà enfin dans le lieu tant espérer. Akihabara. Il était temps franchement ! Sans attendre plus longtemps, je m’engouffre dans la première salle d’arcade que je trouve, allant, pour commencer, vers les machines de tirs sur zombies. C’est tellement agréable comme jeux ! Non, ne me regardez pas comme une folle voyons ! Je suis une fille qui A-DO-RE tuer du zombie ! Mais…. Je vous dis de ne pas me regarder comme ça sinon c’est sur vous que je tire…Des balles de peintures dans un paint-ball. Voyons, qu’avez-vous imaginé ? Franchement… Je vous fais si peur que ça à jouer à des jeux de mec ? Non mais si c’est ça dites-le moi, je ne changerai rien et jouerais encore plus à ce genre de jeu !
 
J’enchaîne les parties, ne faisant plus attention au temps qui passe. Tout ce qui compte, c’est le nombre de victimes zombifiées que je fais. Rien d’autre n’est plus important que ça. Je continuais mon massacre virtuel, totalement absorbée par ce qu’il se passait à l’écran. Au bout d’environ une heure de jeux, Takken me fait de l’œil. Bon aller, pourquoi pas ? C’est une super bon jeu aussi ! Sans une once d’hésitation, j’y vais, gagnant, perdant parfois. Mon perso ? Bah pour le moment, je ne sais pas. J’aime beaucoup Nina, sa voix est tout simplement sexy ! Non je ne fan girl pas sur elle ! C’est même pas vrai d’abord… Enfin si, juste un peu, mais un tout petit peu… Bon d’accord, je fan girl totalement sur Nina, mais en même temps, cette nana pete la classe et elle a tout pour plaire ! Aussi bien irl’ment, ne cherchez pas ce mots dans un dictionnaire car c’est MON mot, que virtuellement. C’est le parfait stéréotype de la femme fatale. Elle est sexy, bien foutu, à une voix… Mon dieu. Bon, je préfère me concentrer de nouveau sur le jeu car je viens de perdre. Enfin bon, je continue de jouer et à vrai dire, j’aurais pu continuer ça plus longtemps…

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J’ai joué à Takken un bon moment, j’aurais pu continuer un long moment mais c’était sans compter sur CA, ça. Cette perte de lumière soudaine, cette douleur lancinante dans les yeux, l’impression d’avoir les yeux qui s’arrachent. Oui. C’est une sensation très agréable en effet… J’ai eu l’envie de crier, de hurler ma douleur mais rien n’a passé la barrière de mes lèvres, rien. Pas le moindre son. Le silence. Je sentais des larmes couler sur mes joues. C’est bizarre… Je suis pourtant sûre de ne pas pleurer. Rhaaa ! La douleur devient de plus en plus forte. C’est juste horrible. Je veux que l’on m’arrache les yeux, je tombe à genoux, incapable de voir quoique ce soit. Des bruits de pas affolés s’approchent de moi. Je panique. Qui est là ? Que me veut-on ? Pourquoi je ne vois plus rien ? Je suis aveugle ? Non… NON ! Pas comme ça ! C’est juste impossible ! La douleur laisse rapidement place à une panique sans précédent. J’entends les choses autour de moi, des choses qui me sont invisible jusqu’à ce que quelqu’un n’hurlent en japonais que je saignais des yeux, qu’il fallait appeler une ambulance au plus vite…
 
Mon souffle devenait de plus en plus court, rapide, j’avais l’impression de suffoquer. Il m’était d’ailleurs totalement impossible de reprendre un souffle correct… Mon dieu… Damien… Lexie… Venez j’ai peur… Aidez-moi… Ash, maman, je veux vous voir bordel… ! Je ne veux pas être aveugle, cela ne sera juste pas supportable. S’il vous plait, quelqu’un, redonnez-moi ma lumière, j’ai peur…

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Je suis dans une ambulance. Enfin, je crois que c’en est une, je ne vois absolument rien. Je sais juste que j’ai été transportée dans un brancard dans toute la salle d’arcade. Super la journée ! Je pars pour prendre du bon temps, pour me faire plaisir mais tous les éléments avaient l’air d’être contre moi ! Entre le fait que je me retrouve loin de la salle et doive aider un touriste qui ne sait pas regarder plus loin que le bout de son nez, que je perde pas mal de temps à retrouver mon chemin pour ensuite perdre la vu devant Takken… C’est vraiment, mais alors vraiment pas ma journée !

Autour de moi, tout le monde s’active, la route doit rapidement défiler sous les roues du véhicule. Je sens parfois des compresses froides se poser sur mes yeux, essuyant le sang qui à du cessé de couler de mes orbites. J’espère sincèrement que ça s’est calmé ! J’ai pas vraiment envie de mourir à cause d’une hémorragie des yeux ! J’ai pas le mot mais ne me jugez pas ! J’ai terriblement peur de ce qu’il peut se passer. J’ai peur, je suis en panique bien qu’on ne le dirait pas vraiment mais putain ! Rendez-moi mes yeux ! Je veux mes yeux bleus, je veux voir des lumières, des flash, je veux voir mon environnement et pas devoir me diriger avec une canne, un chien ou les son… Je… Je ne le supporterai pas. Je vais vous faire une confidence… J’ai peur du noir ! Oui, à mon âge ça peut être ridicule mais franchement, qui sait ce qui se cache dans les ténèbres ? Qui sait ce qui peut nous attraper dans un lieu dépourvue de lumière ? La lumière est signe de protection à mes yeux, de protection est de chaleur. La nuit, la pénombre omniprésente et le froid sont tout, absolument tout sauf rassurant !

Après quelques longues minutes, le véhicule s’arrête et par pur réflexe je me redresse, demandant où nous sommes, ce qu’il se passe. On me dit de me rallonger, de me détendre et que tout ira bien. C’est une voix de femme qui me répond, une voix douce et maternelle. A son entente, je me relaisse tomber en arrière. Je suis envoyée dans la partie urgence, du moins, j’imagine.

Un médecin me prend en charge très rapidement, me demandant de suivre la lumière qu’il m’envoie dans les yeux. La lumière ? Quelle lumière ?! Mec, je ne vois rien d’autre que les ténèbres ! Je ne me gêne d’ailleurs pas pour dire que je ne vois rien. Le temps passe, les examens s’enchainent et rien de tombe. Les médecins ne savent pas ce que j’ai…

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Un infirmier m’annonce qu’il va m’emmener dans une chambre et appeler ma famille. Il me demande d’ailleurs le numéro d’un tuteur, d’un parent mais je ne le connais pas, je donne donc le numéro de mon frère. J’attends. Encore et toujours. Rien ne passe. La nouveauté ? Ma lumière qui ne veut pas revenir et j’ai les yeux bandés ! Je vais perdre les pédales à ce rythme ! Bon, au moins j’dois avoir l’air cool avec mes yeux dans des bandages… Ou alors, ça fait totalement con… Je ne sais pas. Enfin, après un long moment à passé, assise sur le lit, a avoir demandé un peu de musique, j’entends quelques coup frappé à la porte. Sans hésiter je lance un « Entrez ! » tout en me tournant vers la porte.
 
Je sens soudainement un petit corps de jeter sur moi. Ma petite Lexie… Je tâte doucement son visage, cherchant sa joue à tâtons avant de lui adresser un petit sourire. La petite Lexie. Ma petite Lexie qui a 11 ans… Elle a du devancer les autres car elle est seule pour le moment, elle se réfugie contre moi, se cachant dans mon cou comme le ferait un petit enfant. Petit enfant qu’elle est, ne l’oublions pas. Après quelques instants, elle s’assoit sur mes jambes.
 
-          Grande sœur…
-          Tout vas bien ma chérie, je vais bien.
-          Non tu ne vas pas bien ! Tu ne vois plus rien !
 
Je lui souris tendrement.
 
-          Où est donc passé ta crédulité ma belle ? Hm ?
-          Elle est partie ! Loin, très loin d’ici !
 
Je ris. Elle me fera toujours autant rire. Comment peut-on avoir 11 ans et être aussi… Et penser comme elle pense ! En temps normal, les enfants ne réagissent pas comme ça, ils sont tristes en voyant un de leur proche à l’hôpital. Ils savent qu’il s’est passé quelque chose sans pour autant savoir quoi exactement. C’est tellement innocent, un enfant. Je souris doucement à cette pensée tandis que je lui demande de venir me faire un câlin. Elle s’exécute et vient cacher son adorable petite bouille dans mon cou. Dire que je ne pourrai certainement pas revoir cette bouille… Rien qu’à cette pensée supplémentaire, des larmes se mettent à couler. Enfin, à imbiber le bandage. Dans un sens, heureusement qu’il est là, je ne veux pas qu’elle me voit pleurer… C’est avec une voix brisée que je lui demande où sont les autres. Elle me répond doucement qu’elle les a semées sur le parking mais qu’ils ne devraient pas tarder. C’est d’ailleurs à la fin de sa phrase que j’entends des personnes n’engouffrer dans la pièce en m’appelant.

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Je reconnu aussitôt les différentes voix qui m’avaient appelé. Ma mère, Ash et Aaron. Je tourne instinctivement mon visage vers la porte tandis que Lexie s’assied sur mes jambes. Tout le monde se précipita vers le lit, me demandant si j’allais bien. Je n’arrivais pas à formuler mes mots, n’arrivant qu’à hocher doucement la tête. Les entendre sans les voir me perturbait. Je sentis une main sur ma joue, une main fraîche et douce. C’était celle de ma mère. Nous sommes tous restés silencieux un bon moment avant de parler de ce qu’il s’était passé. Je leur expliquai tout ce que je savais, le début de journée banal, la façon dont je m’étais perdu, la façon dont un touriste américain m’avait demandé où se trouvait le temple du bout de la rue. Cette dernière remarque provoqua un rire général. C’était plaisant de rire n’empêche. Le temps filait rapidement, si bien que les heures de visites se terminèrent, laissant un profond silence dans la chambre.
 
Je devais manger mais je refusai poliment l’aide de l’infirmière. Si j’étais aveugle, autant que j’apprenne à me débrouiller toute seule !

 

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Il me fallut pas mal de temps avant de réussir à manger ne serais-ce qu’une seule fourchette de ce putain de plateau repas ! Je ne sais absolument pas ce qu’il y a dedans mais je dois manger car j’ai réellement la dalle ! Mais vous savez, il m’a fallut beaucoup de temps avant de réussir à finir, en même temps, les gestes à l’aveuglette ne sont pas vraiment mon fort. Mais bon ! Il fallait que j’y arrive seule ! Je n’ai aucune envie de devoir dépendre de quelqu’un c’est tout simplement inconcevable pour moi !
 
Le temps passait vraiment lentement et mon plateau était maintenant, et enfin, vide. Une autre infirmière entra, m’annonçant qu’elle allait changer le bandage de mes yeux et les désinfecter au cas où. Je me laissais tranquillement faire mais lorsque le dis bandage fut retiré, j’aperçus une lueur bleuté sur ma gauche, là où était l’infirmière. Par pur réflexe sans doute, je tendis la main vers elle pour constater que c’était son bras. Super ! Si tout les gens ont une lumière comme ça autour d’eux, je pourrais les reconnaitre et ainsi savoir vers où regarder lorsque je leur parlerais ! C’est vraiment super ça ! Sans attendre, je demandais à la jeune femme qui venait de s’occuper de moi si elle pouvait demander à plusieurs de ses collègues s’ils pouvaient venir mais sans me donner le nombre de personnes qui entrerait. Certes, c’est une requête pour le moins étrange mais je voulais voir si ce que je pensais était juste ou non. Elle refusa d’abord mais après quelques instants de lutte, cette dernière finit par craquer, m’annonçant qu’elle allait chercher des gens.
 
Je n’eus pas à attendre très longtemps avant d’entendre des gens arriver vers la chambre et de voir plusieurs sources lumineuses.
 
-          Vous êtes cinq, je me trompe ?
 
Ils y eurent des murmures dans la chambre avant que l’une des personne ne me réponde que oui. C’était impressionnant ! Vous avez vu comment que je suis trop forte ?! Enfin bon, ils voulaient me faire passer d’autres examens mais j’étais vraiment crevée et une autre personne qui venait d’entrer leur dit qu’il fallait que je me repose. D’ailleurs, je n’eus pas de bandage pour la nuit ! Et cette nuit passa rapidement !
 
Le lendemain, n’ayant pas retrouvé la vue mais arrivant à voir des sources de lumière émaner des gens, je du faire tout un tas d’examen supplémentaire et ce, durant plusieurs jours. Alors certes, j’arrivais à me déplacer sans bousculer personne mais foncer dans les meubles et ne pas pouvoir manger comme je le voudrais m’handicape véritablement ! Mais avec le temps, peut être que l’habitude viendrait ? Non ?
 
Au bout d’une semaine, je finis par retrouver la vue, comme ça, comme par magie mais je continuais de voir ces sources lumineuses qui entouraient les gens. D’ailleurs, je pouvais aussi voir une sorte de fumée noire s’échapper de certaines personnes. Surtout dans la section pédiatrie. Il ne me fallut pas très longtemps pour comprendre qu’il s’agissait des mensonges. En général, nous mentons aux enfants, nous leur mentons pour les rassurer le plus possible. Alors certes, ce n’est pas vraiment sympa mais ça fonctionne. Bon, il ne faut tout de même pas trop leur cacher la vérité.
 
Enfin ! J’étais de nouveau capable de voir des choses, le visage des gens, les couleurs et je n’avais plus qu’une hâte, partir d’ici au plus vite ! Je composais le numéro de son frère pour qu’il puisse venir me chercher, que j’avais obtenue l’autorisation de sortie mais qu’il fallait que je revienne plus tard pour de nouveaux examens quant à ce retour de vue !
 
Néanmoins, ma joie retomba rapidement, la lumière du Soleil lui faisait atrocement mal. J’imagine que c’est le revers de la médaille, non ? Je serais ravie de vous raconter la suite des évènements mais… Vous la connaissez…

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