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Texas Miller
Texas Miller
Lun 27 Mar - 0:21
Avais-je réussi mon coup avec cette ultime provocation de haute volée? Plus que je ne l'imaginais en me fendant de ces quelques mots et de cette attitude minaude. En effet, Lauren s'empressa de secouer ses mains devant son visage comme si elles pouvaient dissiper mes petites remarques taquines ou encore voiler son visage qui ne cessait plus de s'empourprer davantage à chaque seconde. Je ne pus d'ailleurs réprimer un petit sourire devant une attitude aussi adorable. Une attitude qui, si je ne réprimais pas mes désirs, me donnait encore plus envie de la taquiner.

- Qu-Quoi !? Non. Enfin, non pas- pas du tout !

Je souris de plus belle devant pareil spectacle. Pour dire vrai, je m'imaginais déjà faire usage d'une quelconque répartie pour la voir une fois de plus afficher cette fragilité et cette gêne qui ne faisait que m'attendrir un peu plus. Un truc du style " Oh tu ne veux pas aller dans la chambre... C'est un peu cavalier de vouloir "se rapprocher" dans un couloir mais... Si tu es certaine Princesse...". Je n'en fis cependant rien. Je préférais la laisser reprendre un peu ses esprits tandis que la demoiselle aux yeux bleutés s'emparait de mon poignet comme pour trouver enfin un repère dans son tourment. Tiens... Ses mains sont douces... Je pourrais lui en faire part mais je ne ferais qu'empirer la situation je crois... Je n'eus pas le loisir d'y réfléchir car Lauren reprit la parole, cette fois bien plus sereinement.

- J’étais pas sérieuse… je sais pas ce que tu as imaginé mais… Mais… C’était juste pour ne pas déranger ma colocataire si jamais elle était là… ?

-"J'ai imaginé ce que tu m'as dis mais... tu sais..."fis-je en prenant tout mon temps pour laisser grimper le suspens. "Je savais que tu essayais simplement de me prendre à mon propre piège Princesse..." 

Je souris aussitôt pour faire descendre un peu le niveau de pression de ma partenaire d'infortune. Certes, j'étais bien consciente qu'il s'agissait là d'une excuse pour camoufler une défaite qu'elle ne souhaitait pas admettre mais ce n'était pas le plus grave. Je la laissais donc se dérober à moi tout en jouant avec mes cheveux négligemment lorsqu'elle reprit la parole, déjà bien moins pivoine que précédemment.

- Si tu veux… On peut… On peut y aller ? Je plains ta pauvre partenaire de chambre si t’es comme ça avec la plupart des filles…

L'occasion était trop belle. L'occasion de procéder à une dernière petite attaque mais aussi de lui communiquer la très bonne nouvelle - du moins si le fait de devoir me supporter tout les jours puisse lui apparaître ainsi - aussi je passais à côté d'elle en m'engageant dans notre future visite tout en me fendant de quelques mots.

-"Bien évidemment, je serais ravie qu'on se balade toutes les deux... Oh mais j'oubliais..." dis-je en feignant de me rappeler de quelque chose avant de plonger mon regard dans le sien " Deux petites choses... premièrement si j'ai joué le jeu, je te trouve cependant vraiment ravissante Princesse... Peut-être pas au point de te suivre pour une virée "romantique" dans une chambre après si peu de temps mais je mentirais de dire que tu n'es pas divine et à croquer... Après ça ne veut pas dire pour autant que je vais t'embêter outre mesure... et la seconde Princesse..."

Je profitais de cette première révélation pour gagner son espace vital sans pour autant la coller plus que de nécessaire et je lui murmurais quelques mots non loin de l'oreille.

-"Oh et... Je crois que je devrais te dire ça aussi... il semblerait que je sois ta colocataire donc si tu souhaitais vraiment passer du temps avec moi... d'une façon ou d'une autre... je ne me sentirais pas déranger du tout..." 

J'accompagnai cette petite surprise avec un clin d'œil taquin avant d'esquisser quelques pas pour reculer de son entourage direct mais aussi avancer vers notre future destination. Je tendais alors ma main vers elle comme pour lui proposer de manière moins frontale de nous mettre en route avant de joindre la parole au geste.

-"On y va toute les deux Lauren?" entamais-je avant de lui offrir mon plus beau sourire et de continuer sur ma lancée. "Promis je ne t'embête plus... Du moins je ferais mon maximum pour..." 

Une promesse que je n'étais pas certaine de tenir si elle agissait de nouveau de manière aussi adorable que précédemment...
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
Leader du club d'arts martiaux
Lauren Black
Mar 28 Mar - 3:27



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Jamais Lauren ne s’était autant sentie gênée ! Pas même avec Béryl ! Enfin, il lui semblait ? Non, en y réfléchissant bien, c’était la première fois que quelque chose de tel lui arrivait. Peut être parce que Texas était une parfaite inconnue à ses yeux et que sa… façon de lui parler, de flirter et de l’embêter était bien trop soudaine ? C’était sans doute ça qui jouait le plus ! Puis, comment ça « imaginé ce qu’elle lui a dis » ? C’était un malentendu, et elle avait juste profité de l’ambigüité de la phrase pour tenter de déstabiliser Texas, rien de plus ! Ce n’était d’ailleurs pas son genre, pas dans cette réalité du moins !

Pourquoi… Pourquoi laissait-elle un tel blanc ? Bordel, Lauren chercha une échappatoire du regard, craignant un peu la suite de cette discussion. Cependant, elle laissa un petit soupir de soulagement lui échapper, ignorant juste le surnom pour l’instant.

- Bon… J’avoue… J’avais peut être l’espoir que c’était juste un genre que tu voulais te donner…

Et la voilà qui détourna le regard, peu fière d’avoir été cramée aussi facilement par une petite nouvelle.

Hmm ? Qu’oubliait-elle ? Et pourquoi la regardait-elle comme ça ? Le cœur de Lauren s’emballa, appréhendant sans doute la suite. A juste titre !

- Je ne veux rien savoir.

L’incident « Béryl » étant trop présent dans ses pensées, elle ne voulait pas en savoir plus ! Sa voix n’avait pas été sèche c’était juste lancé comme ça.

Ses yeux s’écarquillèrent ensuite en entendant la « bonne » nouvelle.
HEIN ?! Comment ça ?! Texas était… Sa nouvelle colocataire ? Non… Elle plaisantait, hein ? N’est-ce pas ? Lauren ne savait pas si elle supporterait quelqu’un avec le tempérament de la jeune femme tous les jours ! Non, il ne faut pas prendre ces mots aux pieds de la lettre, sa présence est agréable mais peut être trop lumineuse pour la terminale. Elle rougit donc de plus belle, toujours à cause des dires de Texas et de cette proximité retrouvée. Et puis, une ballade ? C’était loin d’être ça ! C’était juste pour lui rendre service, pas pour lui proposer un rancard ! Lauren ne pu parler que lorsqu’elle recula un peu.

- Bordel… Une tombeuse comme coloc… J’ai offensé qui ?

Même s’il y avait une pointe de plaisanterie, elle avait peur de ce qu’une telle colocation pourrait donner. Texas serait-elle du genre à enchainer les filles ? How bordel, si c’était le cas, Lauren passerait encore plus de temps au club ! Après, rien n’était sûr mais poser la question directement n’était pas une bonne idée. Parce qu’avec la chance qu’elle avait, Texas pourrait lui faire une de ces remarques dont elle avait le secret.

- Je tiens à préciser, c’est vraiment pas une balade ! Puis… Tais-toi avec tes bêtises !

C’était vraiment le genre de « tais-toi » gentil, celui qu’on dit quand on est embarrassée et qu’on souhaite que les plaisanteries cessent. Au fond, Lauren souhaitait que ça s’arrête vite, surtout ses petites insinuations qui… qui la faisaient rougir sans cesses !

Elle regarda la main tendue avant de très légèrement hocher la tête.

- J’arrive…

Attrapant son portable, ça peut toujours servir, elle sorti en ignorant la main. Désolée Texas, faut la laisser se remettre de ses émotions !

Les cours diurnes ne devraient plus trop tarder, ce qui voulait dire : train bondé. Au moins, Texas serait directement mise dans le bain. Elle pourrait ainsi voir que tout était réel, qu’elle n’était pas folle ou autre. C’était… Le seul point positif pour le coup.

- La seule chose que je te demanderais, c’est de ne pas te faire emportée, on sait jamais, mais j’ai juste pas envie de te chercher dans la foule ou que tu te retrouves à Shisaido. Flemme de venir te chercher.

La voilà qui reprenait son masque, son sourire et son air joyeux, un peu comme si Texas ne s’était pas amusée à l’embêter pendant les dernières minutes. Cependant, il fallait bien avouer que c’était agréable de se changer les idées.

Même si les cours ne commençaient pas tout de suite, il y avait déjà pas mal d’élèves présents sur le quai, attendant plus ou moins calmement le train. Bon, il fallait prier pour qu’aucune plaisanterie ou connerie n’arrive pendant ce trajet, tout comme une bousculade. Si son bras était touché, il y avait fort à parier qu’elle le sente passer ! D’ailleurs, l’américaine surveilla la personne à sa gauche via quelques coups d’œil discret, prête à se déplacer si besoin. Durant le laps de temps, Lauren expliqua à Texas que les élèves étaient répartit en plusieurs groupes en fonction de leurs pouvoirs, et que ces groupes avaient des cours uniques. A ses yeux, Texas pourrait être une Anormale ou une Améliorée, ça dépendrait de son dossier.

Fort heureusement, le trajet se passa sans encombre, le train les déposant non loin de l’académie.

- Bienvenue à l’académie ! Ici, tout ce qui est bizarre est totalement normal et accepté !

Elle était dans son élément, et il n’y avait plus qu’à la mener chercher ses affaires. La visite des lieux… ça attendrait un peu !
© By Halloween

Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Mar 28 Mar - 15:11
Etais-je satisfaite de la tournure de ce petit jeu? Je mentirais si j'osais dire que ce n'était pas le cas. En effet, être la spectatrice privilégiée des réactions adorables de ma colocataire était un plaisir que je ne pouvais éhontément bouder. Je me fendais d'un petit sourire alors qu'elle essayait clairement de faire le ménage dans ses pensées et de reprendre constance. C'était encore une fois raté. Si la jeune femme disait ne rien vouloir savoir, il semblerait que son cerveau ne l'entendait pas de la même oreille à en juger par sa façon un peu maladroite de se dépêtrer de cette situation ou encore à sa voix qui traduisait un certain trouble. Je dois dire que je m'en amusais - et je ne m'amusais clairement pas d'elle - mais je ne comptais pas en faire plus. Ce n'était, après tout, pas qu'un jeu et chaque parole prononcé n'était qu'un fragment de vérité : elle était ravissante et si son assurance de tout à l'heure avait un certain charme, je lui préférais presque cette attitude décontenancée qui devait être bien plus honnête tant elle fendait l'armure. Je ne lui fis cependant pas part de tout ça pour éviter de la mettre plus encore dans l'embarras. Il faut savoir ménager sa monture en séduction aussi. Je n'eus cependant pas le loisir de filer un peu plus cette métaphore car la voix de la demoiselle parvint à me sortir du bunker de mes pensées.

- Je tiens à préciser, c’est vraiment pas une balade ! Puis… Tais-toi avec tes bêtises !

-"Si tu le dis Princesse..." fis-je sur un ton amusée sans tenter de mettre à jour le ton paniquée de mon interlocutrice ou encore ses joues rougies par la gêne.

Je pris même le parti de ne pas relever outre mesure le fait qu'elle préfère éviter ma main que de relever la proposition pourtant si plaisante de se balader main dans la main. Bon j'abuse... Je me doutais bien qu'elle n'en ferait rien. C'est donc comme si de rien était que je me mis à suivre la jeune femme, jouant avec mes cheveux avec une certaine nonchalance et en ignorant - uniquement en façade - sa remarque quand au fait qu'elle ne viendrait pas me chercher si je me perdais. Un fait dont je doutais au vue de la gentillesse de Lauren. Je préférais me concentrer sur la nervosité de la jeune femme.

Nerveuse à quel sujet? C'est la question qui ne manqua pas de me travailler pendant notre trajet jusqu'à la gare bondée puis dans le train qui nous menait sûrement vers mon  futur établissement scolaire. L'était-elle à cause de mon attitude un poil désinvolte? Il y avait de ça, c'était certain. Je dois même dire que je ne pensais pas faire autant mouche que ça. En effet, d'accoutumée, les filles les plus timides ou les plus réservées avaient ce type de réponse à mes avances les plus décomplexées mais elles finissaient par se détendre. Ou à se laisser séduire mais c'est un autre sujet.

C'est donc ainsi que je me retrouvais à écouter les explications de Lauren d'une oreille un peu distraite, je me dois de l'avouer. Si je tâchais de noter le principal de ce qu'elle venait à m'expliquer, je me concentrais plutôt sur des petits éléments ça et là. Une raideur lorsque quelqu'un l'approchait de trop près dans le tumulte de ce wagon bondé. Tiens, c'est vrai que je l'avais touché tout à l'heure lorsque je testais ses limites alors qu'elle m'avait demandé de ne pas le faire. Je maudissais un peu ma stupidité et si l'idée de m'excuser de mon comportement m'effleura, je préférai ne rien en faire pour le moment. Il valait mieux ne pas évoquer ce moment alors qu'elle semblait déjà peu à l'aise avec la foule. Devais-je la rassurer? Et comment? Premièrement, nous ne connaissions qu'à peine et je n'étais pas certaine de savoir ce qui la rendait si nerveuse. De plus, elle prendrait sûrement ça pour une nouvelle tentative de drague. Non, il valait mieux faire comme si de rien était. Peut-être étais-ce simplement la foule qui la mettait dans un état pareil? Après tout, je l'avais rencontré à l'écart de tout et de tout le monde et ce n'était pas forcément un hasard. J'avais beau retourner la chose, je ne trouvais pas de solution et je n'eus, de toute manière, pas la possibilité de me remuer les ménages outre mesure car elle ne tarda pas à me notifier que nous arrivions à destination.

- Bienvenue à l’académie ! Ici, tout ce qui est bizarre est totalement normal et accepté !

C'est les premiers mots qu'elle m'adressa lorsque nous fûmes en vue de l'académie. J'accueillis cette accueil avec un petit sourire radieux et je me retins de lui signifier que notre rencontre devait alors être totalement normal si l'on suivait cette logique. Quoi qu'il en soit, je dois admettre que je préférais déjà cette visite des lieux à la précédente. En effet, je me sentais déjà moins perdue et décontenancée en agréable compagnie. J'eus d'ailleurs tôt fait de vérifier de mes propres yeux que je n'avais pas hallucinée ou que je n'étais pas folle comme me l'avait signifié plus tôt ma compagne d'infortune. Je préférais cependant me concentrer sur les tâches que nous avions en suspens. Je me tournais donc vers Lauren avant de lui demander d'une voix guillerette.

-"Merci !" fis-je en souriant avant de suivre ce remerciement de mon questionnement. "Je crois qu'il faut que nous allions chercher mon uniforme si je me souviens bien? Tu peux venir avec moi s'il te plaît?... Je me sentirais bien mieux si tu venais avec moi Princesse. Et nous pourrions aussi visiter un peu... enfin si tu as du temps à me consacrer?" 

Je ne pus m'empêcher de ponctuer cette demande osé par un petit regard tendre. Je sais ce que vous allez dire. On dirait une nouvelle façon de transformer cette situation en rencard mais ce n'est pas le cas. Enfin je crois. Chassez le naturel, il revient au galop?
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
Leader du club d'arts martiaux
Lauren Black
Jeu 30 Mar - 1:46



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Ce fut la première fois que Lauren réagit au surnom, bien qu’elle ne dit rien à ce moment là. La seule chose qu’elle se permit fut de lever les yeux au ciel. Elle préférait voir si Texas continuait de la surnommer ainsi avant de dire quoique ce soit à ce sujet.

Le portable dans sa poche, les deux jeunes femmes purent quitter la chambre et aller vers la gare. Il y avait quelques personnes qui prenaient un petit déjeuné dans la salle commune, une odeur de café et de chocolat chaud venait les embêter. Ça pourrait presque lui donner envie d’en prendre un mais autant faire ce qui est prévu avant ! C’est sans doute ainsi qu’elles parvinrent à la gare, déjà bien bondée pour l’heure.

Lauren sentait bien que Texas n’était pas tout à fait concentrée sur ce qu’elle lui racontait mais… Continuait de parler tout de même, lui expliquer les règles importantes, et la répartition des groupes. C’était vraiment le minimum à connaitre avant de véritablement commencer les cours. Elle pourrait également lui parler de la Société et de l’Organisation, mais l’envie de refaire intégralement le discours de bienvenue ne la tentait pas spécialement. Autant faire au plus simple pour la première soirée, journée, ou début de journée, appelez ça comme vous le voulez. Le reste pourrait suivre un peu plus tard, d’ici le lendemain pour lui éviter de mauvaise surprise, ou qu’elle soit trop perdue dans les discutions avec ses camarades. Depuis la remise des diplômes de l’année dernière, une grosse menace pesait sur tout le monde, et ça se sentait encore plus avec cette rentrée. Beaucoup de nouveaux élèves s’étaient tournés vers les plus anciens pour espérer plus de renseignements mais même ces derniers n’en avaient pas beaucoup plus. Tout ce qu’ils pouvaient dire, c’était de rester prudents, et, en cas de doute, aller prévenir un professeur si un type chelou les suivait. Et je n’entends pas par là un monsieur dans un imper’ qui vous propose des bonbons. Là, ce sont les flics chez qui il faut aller se réfugier mais, c’est encore autre chose dans ce cas de figure.

Quoiqu’il en soit, la suite et fin du trajet se passa sans encombre, son bras restant assez à l’abri, personne ne tomba sur quelqu’un d’autre. Elle était… Rassurée dans un sens. Et elles arrivèrent à l’académie, du moins, à la gare mais ce n’était plus qu’une question de temps avant que ses grandes portes ne soient traversées !

La jeune femme était totalement différente de ce qu’elle avait pu laisser voir à Texas pendant leur première rencontre… Quoique c’est toujours la même rencontre me direz-vous. Ici, elle souriait beaucoup plus, semblait limite plus vivante bien que quelque chose sonnait clairement faux pour celles et ceux qui aurait pu la connaitre plus en détail, ou, à défaut, voir son autre visage. Ou alors, et avec un peu de chance, la jeune femme pourrait mettre ça sur le compte de la fatigue ? Lauren l’espérait sincèrement, et veillerait à avoir ce masque le lendemain, juste… Pour se protéger un peu plus. Enfin, qu’importait désormais ! Elle profitait juste du moment en cachant certaines choses, et ça lui allait amplement ! Après avoir souhaité la bienvenue à Texas de manière plus officielle, elle s’en rapprocha un peu.

Lauren hocha doucement la tête. Elles étaient là pour ça, l’uniforme et tout ce qui est emploi du temps, badges… Ce genre de conneries quoi.

- Je ne t’aurais pas accompagné jusqu’ici sinon, tu sais ? Par contre, la visite y’aura sans doute pas grand-chose, je peux te mener jusqu’au club d’arts martiaux, que tu saches où aller demain soir ?

C’était en lui parlant que Lauren la mena vers le bâtiment administratif, pensant à quel endroit elle pourrait lui montrer une fois ses affaires récupérées. Elles n’avaient pas de sacs, donc autant éviter d’aller trop loin. Bon, d’accord, le club d’arts martiaux n’était pas à côté mais ça lui semblait plutôt pertinent. Elle pourrait même lui raconter la petite légende du club ? Juste pour voir.

- Une dernière chose, peux-tu ne pas m’appeler « Princesse » ?

Ce n’était ni à cause des rumeurs que ça pourrait lancer, ou autres hein, ça la mettait juste un peu mal à l’aise d’être appelée ainsi par une inconnue. Une fois, deux fois, ça passe et elle pouvait faire avec, mais si ça devenait la manière dont Texas l’appellerait… Pas sûre qu’elle tienne le coup longtemps.

- On y est, tu penses que tu vas pouvoir te présenter et demander ce qu’il te faut toute seule ou tu veux un coup de main, au cas où ?

Dans tous les cas, elle serait dans les parages en cas de besoin, mais Texas était une grande fille, elle devrait survivre à cette épreuve !

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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Jeu 30 Mar - 14:41
Le trajet s'était plutôt bien passé même si j'avais été particulièrement inattentive aux explications de la jeune femme. L'avait- elle notifié ? Je ne crois pas. Si tel était le cas, elle n'avait rien laissé paraître. Je ne m'apesantais cependant pas longtemps sur ce sujet car la visite n'était pas terminée. Du moins si Lauren daignait bien m'accompagner. Je restais donc là à lui offrir mon plus joli sourire et à scruter ses beaux yeux bleu glace comme pour y voir naître la réponse à mon invitation. Ce statut quo ne dura pas bien longtemps car Lauren eût tôt fait de me répondre.

 - Je ne t’aurais pas accompagné jusqu’ici sinon, tu sais ? Par contre, la visite y’aura sans doute pas grand-chose, je peux te mener jusqu’au club d’arts martiaux, que tu saches où aller demain soir ?

Je hochais de la tête, satisfaite par cette perspective. Étais-je contente? Je dois admettre que oui. En effet, j'appréciais la compagnie de ma colocataire. Nous n'avions pas forcément eu l'occasion d'échanger très en profondeur - ce qui est plutôt normal au regard de la situation - mais je la trouvais rassurante. Et puis que dire de la vue? Je m'égare cependant et j'espère que Lauren n'a jamais remarqué que je profitais de chaque occasion pour la regarder plus que nécessaire. Quoi qu'il en soit, je lui répondis d'un air guilleret.

-"Tu marques un point ! Je serais ravie qu'on y aille. C'est juste que...Je voulais juste être certaine que tu ne t'étais pas déjà lassée de moi!" ponctuais-je d'un petit clin d'œil plein de malice.

Je ne cherchais pas plus à la taquiner et je la suivais sans piper mot. Cette fois-ci, je me montrais bien plus attentive. Peut-être parce qu'elle semblait plus détendue à présent? Je n'eus pas le temps de philosopher sur cet état de fait car la jolie jeune femme en profita pour me faire une petite réclamation.

- Une dernière chose, peux-tu ne pas m’appeler « Princesse » ?

Je me contentais d'un petit sourire en guise de réponse. En effet, si il m'aurait été facile de lui promettre de ne plus le faire, je ne me voyais pas parvenir à tenir cet engagement, je me contentais donc de laisser la jeune femme dans le flou. Et puis... ça lui allait plutôt bien non? Je n'eus pas le loisir de réfléchir plus longuement sur la question cependant car nous étions apparemment déjà arrivées.

- On y est, tu penses que tu vas pouvoir te présenter et demander ce qu’il te faut toute seule ou tu veux un coup de main, au cas où ?

-"Je pense que ça devrait aller."

Je posais la main sur la poignée en souriant avant de me raviser, hésitante. Devais-je y aller seule? J'hésitais un moment. Je ne craignais pas vraiment d'être seule ou de devoir me présenter à un inconnu. Je n'avais jamais eu ce type de crainte. Je craignais plutôt qu'on évoque l'incident et le fait que je devais me ménager. Je ne voulais pas en entendre parler. Cette simple pensée tendait à me rappeler la sorte de brûlure qui semblait irradier de cette vilaine cicatrice ancrée dans ma chair cependant... Demander à Lauren de m'accompagner semblerait étrange et je m'exposais au risque qu'elle soit là si le sujet était évoquée. Je me permettais donc un premier petit mensonge tout en poussant délicatement la porte et en rassemblant mon courage. 

-" Pourquoi ça n'irait pas ?" fis-je avec un certain inconfort dans la voix que je ne pus camoufler.

Je ne sais pas combien de temps dura cet entretien. Cinq minutes? Dix peut-être? Il me parut bien plus long que nécessaire dans tout les cas. Bien plus long que je ne l'aurais souhaité en tout cas. Peut-être parce que je ne pus esquiver le sujet qui me déplaisait. Quoi qu'il en soit, je gardais la face comme toujours, conservant mon sempiternel sourire au coin des lèvres. L'important fut que je pus enfin récupérer mon uniforme et bénéficier de l'essentiel des informations. Il me fallait désormais trouver un endroit pour me changer mais je ne doutais pas que Lauren saurait me guider. Au pire, je me changerais dans le couloir ? Je riais intérieurement de cette idée. C'était une option que j'aurais considéré sérieusement quelques mois auparavant mais ce n'était pas envisageable maintenant. Arf.. Tout ça avait réussi à me mettre un coup au moral honnêtement. C'est donc un peu morose que je poussais la porte dans l'autre sens. 

Lauren. Je fus un peu rassurée de la voir là et je ne pus m'empêcher de reprendre le masque pour la gratifier d'un petit sourire. Un sourire presque de remerciement. Je me dirigeais donc vers elle avant de la remercier de sa patience.

-"Me voilà ! Désolée jolie cœur ça devait être long pour toi ! J'ai tout ce qu'il me faut normalement ! Même si j'ai presque rien écouter de tout ce baratin! Oh j'oubliais !  Il faudrait que je me change je suppose? En plus je pourrais te rendre ta veste. Tu saurais où aller pour? Je ne vais pas me changer comme ça. Peut-être à la salle d'arts martiaux? Tu voulais m'y conduire non? Tu en penses quoi? Et interdiction de se rincer l'œil même si je suis canon et que l'idée t'a traversé l'esprit d'accord?" dis-je en lui adressant un clin d'œil complice.

Si l'on retire la petite plaisanterie, je ne savais pas si l'idée de recourir à une salle de club était bonne. Dans tout les cas, je me fiais à l'expertise de ma ravissante colocataire qui semblait bien plus au fait des us et coutumes des lieux ainsi que des meilleurs coins pour s'isoler. Un savoir que j'avais pu admirer lors de notre première interaction.
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Sam 1 Avr - 2:10



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Ce fut la première fois que Lauren réagit au surnom, bien qu’elle ne dit rien à ce moment là. La seule chose qu’elle Lauren ? Se lasser de quelqu’un ? Désolée de dire ça, mais c’est pas le genre de la maison. Mais bon, elle pouvait très bien faire une exception pour Texas et la laisser en plan. Après tout, elle savait où était la gare, l’académie et la chambre. Après… C’était Koh-Lanta et débrouilles-toi pour trouver ton chemin…

En vrai non, elle secoua juste la tête en répliquant finalement autre chose que ce qu’elle avait prévu.

- Crois-moi, si tu continues comme ça, je t’abandonne ici et débrouille-toi pour la suite !

Non, vous savez aussi bien que moi qu’elle était vraiment trop gentille pour en être capable.  Ce n’était pas du tout son genre. En tout cas, la demoiselle ne lui répondit rien lorsqu’elle lui demanda d’arrêter avec ce petit surnom. Bon… Il faudrait donc faire avec, si elle comprenait bien ? Ou espérer de toutes ses forces que Texas arrêterait d’ici quelques instants ? Non ? En vrai, était-ce seulement possible ? Pour le coup, Lauren préférait ne pas prendre de pari !

Trop peur de perdre en beauté.

Ce fut une fois devant le bureau que son sourire changea légèrement.

Lauren laissa un petit rire lui échapper. Elle ne pensait pas que ça fonctionnerait aussi bien ! L’envie de lui dire qu’elle pourrait se faire manger toute crue lui effleura l’esprit, mais elle préféra ne pas passer à l’action, estimant que le trouble qu’elle pouvait déceler en Texas la satisfaisait amplement ! Il n’y avait pas besoin d’en rajouter une couche ! Tout ce que l’américaine fit avant que la demoiselle ne rentre dans la salle fut de légèrement secouer la tête de gauche à droite avec son petit sourire en coin. Non, ce n’était pas rassurant, mais eh ! Laissez-la se venger un peu quand même ! Texas avait sans doute bien profité de la situation quelques minutes plus tôt, il ne fallait pas qu’elle laisse ça passer !

La laissant donc disparaître dans le bureau, Lauren recula et s'adossa au mur, attendant patiemment bien que laissant quelques bâillements lui échapper. La nuit n'avait pas été la plus calme, ni la plus reposante mais qu'importait, elle assumait parfaitement. Il le fallait de toute manière, le choix ne se présentait même pas ! Profitant d’être seule, la main de Lauren se porta à son collier, tirant le pendentif de son grand frère. Il lui donnait un peu de courage, au moins assez pour continuer la journée. Faisant tourner la petite croix entre ses doigts, elle la regardait, espérant de toutes ses forces au réveil de son frère. Elle aurait pu rester comme ça quelques minutes de plus, sans les voir passer mais quelqu’un l’interpella. Ce n’était pas encore Texas, mais plus une professeure diurne, sans doute trop étonnée de voir une élève nocturne encore trainer dans les couloirs. Lauren s’expliqua brièvement en expliquant la situation de Texas qui avait eut un souci avec son voyage et qui avait raté toute la première journée. Hochant simplement la tête, la professeure Izumo lui souhaita une bonne nuit avant d’être arrêtée par Lauren.

- Excusez-moi mais… La professeure Bér- Brown est-elle déjà arrivée ? Comme j’ai oublié un dossier dans le club d’arts martiaux je voulais savoir si elle ne l’avait pas récupéré ?

C’était un mensonge. Dans les deux cas. Elle voulait surtout savoir si Béryl était revenue, ou si quelqu’un était au courant du pourquoi du comment. Pour la professeure Brown… Le coup du dossier oublié était totalement faux, mais il faudrait qu’elle aille la voir dans la soirée pour vérifier l’état de son bras. Mais dire que c’était pour des soins n’aurait fait que rendre curieuse son interlocutrice. Interlocutrice qui répondit à la négative.

- Non, désolée, du moins je ne l’ai pas encore croisée. Peut être qu’elle est déjà arrivée et présente dans la salle des professeurs ? N’hésitez pas à y aller si c’est un dossier important.
- Merci mais… Je passerais au club avant, de toute manière nous devons nous voir pour planifier certaines activités entre les deux sections. Encore merci professeure.

S’inclinant légèrement, l’américaine laissa passer la professeure Izumo qui avait l’air étrangement de bonne humeur… Apparemment, ça ne saurait durer. C’est après le départ de la professeure que Texas sortie, visiblement moins enjouée que quelques minutes auparavant. Ouf, ça s’était mal passé ?

Lauren préféra ne pas relever, ou ne rien rajouter pour ne pas la mettre mal à l’aise. Elle roula des yeux, mais allez savoir si c’était de l’amusement ou de l’exaspération. Peut être un mix des deux ? Elle-même aurait été incapable de répondre. Elle fit mine de réfléchir quelques instants.

- En soit, tu n’es pas obligée de mettre l’uniforme pour l’instant, nous n’avons pas cours. Et comme tu es avec moi, tu n’auras pas de soucis. Puis reste habillée confortablement, ça sera mieux vu ce qui va t’attendre ! Mais, même si, je reconnais que tu as un certain charme, tu n’es pas du tout mon genre !

Non mais- ! C’est qu’elle n’était pas possible cette fille ! Elle lui avait reconnu un certain charme, et, même si mater faisait partie des passe temps préférés de Lauren, ça ne lui aurait pas effleuré l’esprit ! Bordel… L’année allait être longue si Texas était tout le temps comme ça…

Bon, quoiqu’il en soit, autant la mener au club d’arts martiaux, ça éviterait que la pauvre se retrouve à l’autre bout de l’académie en cherchant le club ! D’ailleurs, elle comptait bien se venger ! Fallait le vouloir pour aller au club, mais qu’importait !

- Mais si tu tiens tant à enfiler l’uniforme, tu pourras le faire au club, y’a des vestiaires. Et si t’es sage, je paye un truc à boire ou manger en redescendant.

Encore, fallait-il qu’elle en soit capable ! Et ça, Lauren avouait avoir un léger doute ! Mais elle préféra continuer de parler, enchainant sans attendre bien plus longtemps.

- Du coup ? J’avais raison pour ton groupe ? Anormale ou Améliorée ? Bien que le terme d’Anormale ne soit pas péjoratif.

C’était important à noter, mais le groupe en pâtissant le plus était sans doute celui des Monstres bien que les autres noms… Etaient pires que celui-ci à la base. Enfin, la voilà qui divaguait.

Pendant le trajet, Lauren répondrait aux questions de Texas si cette dernière en avait, ou répondrait plus ou moins à ses plaisanteries, sans quitter son sourire et son masque. Après tout, il fallait bien maintenir ce semblant d’illusion, jusqu’à la fin de leur passage à l’académie, Lauren n’ayant pas envie de voir sa réputation entachée par une fausse information… Enfin… Fausse, ça, ce n’était pas forcément sûr.

Emmenant Texas un peu à l’écart du campus, elle lui présenta les longs escaliers dans un geste théâtrale.

- Voici la première étape de ton admission au club, autre ton dossier d’inscription, être capable de parvenir en haut de l’allée de l’effort ! Tous les jours ! Mais comme c’est ta première fois, tu as le droit de faire des pauses.

Elle abordait un large sourire, mettant très clairement Texas à l’épreuve.

- Faut mériter le passage à la cafétéria après tout.

La voilà qui commença à monter quelques marches, attendant de voir si la demoiselle arrivait !

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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Dim 2 Avr - 15:14
La réaction de la belle Lauren ne manqua pas de m'amuser. En effet, elle semblait pensive quand à ma dernière remarque. Avais-je outrepassé les bornes? Il ne me semblait pas d'autant que je ne parvenais pas particulièrement à percevoir un quelconque agacement chez la jolie jeune femme. Et avouons-le, elle ne manquerait pas de le faire savoir. C'était d'ailleurs un point qui faisait son charme. Cette franchise tamisée. Je n'étais effectivement pas dupe sur son attitude. Si elle ne manquait pas de faire valoir ses limites, je ne doutais pas qu'elle agissait toujours en demi-teinte pour convenir à l'étiquette. Je ne pris cependant pas le temps de discourir plus en profondeur sur le sujet car la voix de Lauren vint troubler le fil de ma pensée.

- En soit, tu n’es pas obligée de mettre l’uniforme pour l’instant, nous n’avons pas cours. Et comme tu es avec moi, tu n’auras pas de soucis. Puis reste habillée confortablement, ça sera mieux vu ce qui va t’attendre ! Mais, même si, je reconnais que tu as un certain charme, tu n’es pas du tout mon genre !

Mon esprit décrocha. Elle continua de m'expliquer quelque chose au sujet d'enfiler mon uniforme au club et de groupe mais j'étais déjà ailleurs. Oui... Je n'ai pas rêvé je crois.. Attends... Ai-je bien entendu? Un certain charme? Pas son genre? Est-ce que ça ne voulait pas dire qu'elle avait sérieusement envisagé la chose? Une pensée moins agréable traversa alors mon esprit, obscurcissant au passage ma vision des choses. Non c'est simplement qu'elle n'a aucune idée de ce que je suis. Qu'elle ne voit pas cette balafre horrible. Qu'elle ne voit pas mon corps meurtrie. Qui pourrait désirer pareille enveloppe charnelle? Et pourtant... malgré le trouble qui me saisissait... je ne percevais aucune note de malice dans sa voix. Une lueur d'intérêt et d'excitation véritable s'anima aussitôt dans mon regard à cette simple idée, faisant disparaître la chape de plomb qui écrasait mes pensées et mon cœur à l'instant. La voix de la jeune femme me tira cependant de cet état.

- Voici la première étape de ton admission au club, autre ton dossier d’inscription, être capable de parvenir en haut de l’allée de l’effort ! Tous les jours ! Mais comme c’est ta première fois, tu as le droit de faire des pauses.

Je regardais autour de moi pour constater que nous ne nous trouvions plus devant ce bureau administratif mais un immense escalier. Lauren avait-elle aussi la faculté de nous téléporter? J'en doutais fortement. Je m'étais tellement perdue dans mes pensées et dans ma propre répulsion que je n'avais pas vraiment remarqué que j'avais suivi la jeune femme jusqu'ici et... Arf... Cet escalier n'était pas des plus accueillants. Je lançais un regard à Lauren comme pour espérer qu'elle me fasse une plaisanterie mais sa remarque suivante scella mon avenir et réduit en cendres mes espérances.

- Faut mériter le passage à la cafétéria après tout.

Je soupirais une première fois en observant l'obstacle. Est-ce que je tiendrais le coup? Enfin... De façon générale, j'avais confiance en mes capacités. J'étais athlétique et sportive. Quelques mois plus tôt, je n'aurais ressenti aucune crainte devant cette volée de marches mais... Une douleur perçante me traversa la poitrine, me faisant grimacer légèrement, comme pour m'avertir de prendre en compte mon palpitant défaillant. Que faire? Il était certain qu'elle devait sentir mon hésitation et ma douleur mais... Je conçus, l'espace de quelques secondes, d'abandonner cependant cet intérêt qu'elle avait manifesté envers moi fut mon moteur. Ainsi que la volonté d'être traité normalement pour une fois. Je ne pouvais rien lui dire. Je m'y refusais. Je me retournais donc vers elle avec un petit sourire charmeur. 

-"Je préférerais clairement être dans tes bras ou un baiser comme récompense Princess mais si c'est pour tes beaux yeux..." fis-je avant de lui adresser un clin d'œil.

Je ne lui laissais pas le temps de refuser et n'hésitais pas plus. C'est ainsi que je me lançais dans cette périlleuse ascension à toute allure. Périlleuse et longue. J'avais sous-estimé la longueur de cet escalier et l'effort à produire. "Fais bien attention à ne pas forcer sinon..." Les paroles de tout à l'heure tambourinait dans ma tête alors que je ne ralentissais pas le pas. J'avais quelque chose à prouver. A moi ou à elle. Je ne saurais le dire. Je me mordais la lèvre lorsque mon cœur me supplia de prendre une pause, de ralentir la cadence. Je n'en fis rien. J'avais la tête qui tournait mais... Non. Et enfin... 

Je posais les mains sur mes genoux en atteignant le sommet alors que ma poitrine semblait se déchirer de douleur et que mon souffle déraillée. Un souffle que je pris quelques minutes à retrouver tandis que la douleur ne semblait pas vouloir s'amenuir. Je ne fis cependant rien pour la manifester et encore moins lorsque Lauren arriva près de moi. Putain... Je lui adressais un petit sourire avant de lui lancer une petite remarque avec le peu de souffle qu'il me restait.

-"C'est toujours oui pour ce bisou?" dis-je en parvenant enfin à stabiliser mon souffle. "... D'ailleurs... en parlant de ça..."

Je profitais donc de cette perche tendue par mes soins et je ne laissais donc pas cette occasion passée. J'esquissais quelques pas vers la jolie demoiselle aux yeux bleus glace pour combler l'espace qui nous séparait, flirtant très légèrement avec son espace vital et avec l'idée parasite de ce fameux baiser.

-"Tout à l'heure... Tu as dis que... tu trouves que j'ai du charme? C'est mes yeux? Ma silhouette? Je t'avoue que je mentirais si je disais que ça ne me touche pas..." fis-je avec un sourire malicieux, désormais en pleine maîtrise de mon corps malgré la douleur persistante, avant de me pencher légèrement vers son oreille pour lui murmurer quelques mots taquins. "Et... c'est quoi ton genre...? Tu sais, un mot et je le deviens si tu veux... Après tout j'ai envie de te connaître ma magnifique colocataire... Surtout que tu es parfaitement mon genre..."

Je reculais d'un pas bref, riant doucement et m'amusant clairement de cette petite provocation. Avais-je menti? Pas vraiment. Je dois dire que Lauren avait tout pour me plaire et je ne parle pas que physiquement. Certes, je n'avais pas le plaisir de la connaître plus que ça mais j'étais déjà impatiente d'apprendre à apprivoiser cette colocataire un peu revêche. Elle avait un truc. Je ne saurais l'expliquer clairement. Pire, je ne parvenais vraiment pas vraiment à mettre le doigt sur ce petit quelque chose mais je sentais bien qu'elle avait attiré mon attention. Une attention qu'elle gagnait un peu plus à chaque fois qu'elle entrait dans mon petit jeu d'ailleurs...
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Leader du club d'arts martiaux
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Dim 2 Avr - 17:17



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Texas restait bien silencieuse, dire que Lauren pensait qu’elle n’aurait pas raté une occasion de la faire rougir ou de lui faire une petite remarque… Elle s’était lourdement trompe ! Mais, en même temps, elle était plutôt contente de ce silence. Peut être qu’il l’avait plus touchée qu’elle n’aurait pensé ? Un coup d’œil vers Texas suffit à lui donner une réponse, mais ce n’était pas forcément celle qu’elle aurait pu imaginer. Ce n’était même pas une des possibilités qu’elle aurait pu prendre en compte. C’était… Différent.

L’aura de Texas dégageait des choses tellement contradictoires que la terminale préféra détourner le regard, comme si elle avait vu et perçu quelque chose qu’elle n’aurait pas dû. Etait-ce de la gêne… ? Non, trop différent… Mais Lauren ne pu pas vraiment tenter de décrypter la chose, ça avait été trop fugace, et tout avait changé lorsqu’elle osa de nouveau un regard vers la jeune femme. Avait-elle rêvé ? Non, ses yeux ne la tromperaient pas à ce point. Normalement. Préférant mettre ça de côté pour le moment, elle prêta plus d’attention à une Texas qui leva les yeux vers les escaliers.

C’était vraiment la première étape ! Et un bon échauffement juste avant les activités de club.

Le regard de Texas fit apparaître un sourire qui voulait tout dire sur les lèvres de Lauren. Serait-elle découragée par un petit escalier plus ou moins dangereux ? Alors qu’elle allait lui dire quelque chose, la voix de la jeune femme la prit de vitesse.

- Pardon ?

Ça lui avait échappé, trop surprise pour vraiment assimiler la chose et réagir assez vite.

- Cours toujours oui !

La surprise pouvait toujours s’entendre et se voir sur Lauren qui voyait que Texas avait déjà commencé son ascension. Bordel… Elle ne pouvait pas être sérieuse tout de même ! Si ? Bon… la montée qui les attendait ferait sans doute disparaître les quelques rougeurs qui étaient revenues dire bonjour ! En tout cas, dire que Texas n’était pas motivé aurait été mentir ! Elle allait plutôt vite mais Lauren était persuadée que ça ne durerait pas très longtemps. Combien de personnes faisaient genre que c’était facile, alors qu’au bout d’une centaine de marches ils se retrouvaient à cracher leurs poumons tant ils avaient sous estimés l’allée de l’effort ?

Mais Texas n’était pas de ce genre visiblement, et, même si son rythme avait passablement diminué, elle tenait bon. C’est qu’elle avait de l’énergie à revendre la miss… Il fallait juste qu’elle fasse attention à ne pas trop forcer, parce qu’après un tel voyage, son corps pourrait lui dire « fait sans moi » et la lâcher en cours de rouge.

C’est à peine essoufflée que Lauren arriva au sommet de cette fameuse allée qui lui avait valut quelques points de côtés quelques années auparavant. Même si sa poitrine se soulevait plus rapidement que plus tôt, rien d’autre ne pouvait laisser transparaître un quelconque état de fatigue. C’était presque comme si cette allée ne lui faisait plus grand-chose. Ce qui, en soit, n’était pas tout à fait le cas quand on voyait le nombre de fois qu’elle montait ses escaliers par semaine. Elle n’avait pas cherché à aller aussi vite que Texas, préférant monter à son rythme bien qu’elle avait fini par la rattraper. A vouloir tout donner au début, on n’a plus de force au début. Ça se voyait encore plus lorsqu’elle voyait Texas tenter de récupérer son souffle. Lauren esquissa un petit sourire en s’approchant de la jeune femme qui se redressa.

- Déjà fatiguée ? fit-elle avec un petit sourire moqueur.

Elle arqua ensuite doucement un sourcil, ayant presque oublié ce petit détail. Texas prenait peut être trop ses rêves pour une réalité, non ? Lauren secoua doucement la tête, légèrement amusée bien que trop sérieuse pour aller jouer de la situation actuellement. Il est vrai que quelques temps auparavant elle aurait été capable de s’approcher, de beaucoup s’approcher pour lui donner ce petit espoir, mais là, elle n’en fit rien. Dommage, si Texas été arrivée plus tôt, qui sait ce dont elle aurait été capable ! Non, elle n’aurait pas été capable d’aller l’embrasser hein, mais plus de juste jouer avec cette potentielle attente.

La regardant donc s’avancer, quoiqu’un peu sur ses gardes, Lauren ne broncha pas spécialement en voyant que Texas laissait une légère distance entre elles deux. Ou pas, mais il était désormais trop tard pour reculer. Surtout avec les escaliers non loin.

How- HOW ! Elle qui pensait que cette remarque était entrée par une oreille pour ressortir par l’autre… Elle s’était très lourdement trompée ! Ok, elle aurait peut être dû faire un peu plus attention à ce qu’elle disait pour éviter de se mettre dans une situation pareille. Son souffle se coupa à cette nouvelle question. Son genre… ? Et Texas pourrait le devenir ? Là, pour le coup, elle en doutait fortement. Ignorant royalement les premières questions, l’américaine fit son possible pour ne pas relever le reste bien que ses mots commencèrent à tourner dans son esprit. C’était le genre de Texas… ? Elle tentait de ne pas rougir, mais ce n’était pas quelque chose dont elle était foncièrement capable. Elle aurait pu chercher une trace de mensonge, mais préférait éviter. Rester dans l’ignorance pouvait avoir du bon, par moment. Elle cherchait d’ailleurs une échappatoire, quelque chose à dire, même un petit mensonge pour s’en sortir mais rien ne lui venait pour le coup ! Ce n’est que le petit rire de l’allemande qui reculait qui lui permit de refaire un peu d’ordre dans son esprit et calma son cœur qui s’était emballé à cette révélation.

- Je suis sûre que tu dis ça à beaucoup de filles. Et toi ? As-tu au moins un genre ?

Elle pouvait cependant être un peu plus franche, au moins décrire son genre de fille après la question de Texas.

- How tu sais, mon genre n’est pas bien compliqué… Je n’en ai pas. Même si j’avoue que j’ai un faible pour les rouquines aux yeux rosés, qui mesure un peu plus du mètre soixante dix et-

Elle se coupa, son sourire se figeant en remarquant ce qu’elle décrivait. Enfin, plus qui elle décrivait. Elle dû prendre sur elle pour en pas laisser plus paraître que ce n’était déjà le cas.

- Bref, tu ne pourras pas être ce genre.

Lauren gardait un petit sourire en ouvrant les portes du club en invitant la demoiselle à entrer. Il n’y avait fort heureusement personne à cette heure-ci. Au moins, elles pourraient être tranquilles pour discuter un peu et faire la présentation des lieux. C’est d’ailleurs ce moment que Lauren choisit pour se présenter un peu plus en détail à la nouvelle arrivante.

- Au fait, je ne t’ai pas dis mais… Il se trouve que je suis un des deux leaders du club. Donc si jamais tu as un souci ou besoin d’aide n’hésite pas. On sera là pour toi. Et si jamais nous ne sommes pas là pour X ou Y raison, tu peux te tourner vers la professeure Brown. C’est peut être la référente des diurnes mais… C’est une personne de confiance donc tu peux y aller les yeux fermés. Enfin, fait comme chez toi ! Les vestiaires sont là bas, et ici c’est l’armure du fantôme qui nous aide. Fais attention à ne pas lui manquer de respect.

C’était une des grosses informations qu’elle lui donna, affichant un large sourire. Ça faisait du bien, en vrai. Texas lui permettait de se changer les idées, chose qui ne lui avait pas été donnée depuis un petit moment déjà.

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Texas Miller
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Dim 2 Avr - 18:28
Décidément... Etais-je simplement suicidaire? C'était la première pensée qui me traversa l'esprit alors que je tentais de faire taire la douleur qui parcourait chaque fibre de mon organisme et qui menaçait de faire imploser ma tête comme mon cœur en cet instant. Je parvenais cependant à maintenir un petit sourire de surface sans trop peiner tandis que je luttais intérieurement contre la nausée et les vertiges qui m'assaillaient. Ne pas se concentrer là dessus. Me distraire. Rester focus sur les paroles de Lauren. C'est le pari que je fis pour gagner cette bataille contre mon propre corps, contre ma propre fragilité, ma propre faiblesse. Ce processus se révéla très efficace et je pus dès lors me concentrer sur la réponse de Lauren.

- Je suis sûre que tu dis ça à beaucoup de filles. Et toi ? As-tu au moins un genre ?

Sa voix avait semblé peu assurée. Je ne doutais pas que ma remarque avait produit un effet bien plus important que ce qu'elle daignait montrer. Peut-être s'était-elle même trouvé touché par mon intérêt sincère? Je ne pouvais cependant pas lui poser la question innocemment. Il était quasi certain que la jolie jeune femme ferait tout pour éluder ma question. Comme elle venait d'esquiver ma demande de récompense du mieux qu'elle avait pu. Je m'apprêtais donc à rebondir sur sa question avec le même air taquin que précédemment mais ma nouvelle colocataire me prit de vitesse.

- How tu sais, mon genre n’est pas bien compliqué… Je n’en ai pas. Même si j’avoue que j’ai un faible pour les rouquines aux yeux rosés, qui mesure un peu plus du mètre soixante dix et-

La jeune femme se figea et si j'aurais pu reprendre pour en savoir plus, mon instant me fit signe de lui laisser le silence nécessaire. Je n'étais pas dupe. Il ne s'agissait pas là d'un genre. Il s'agissait là d'un souvenir, d'une réminiscence. Et une douloureuse apparemment. Elle prenait sûrement là conscience de quelques chose. Tout du moins, quelque chose venait la tirer dans ses pensées et dans son passé et je ne me sentais pas légitime de venir interrompre ce processus. Je gardais donc le silence en la scrutant d'un regard mi-inquiet mi curieux. Un regard qu'elle ne sembla pas remarquer pour mon plus grand plaisir. Lauren finit cependant par conclure sa réflexion à voix haute mais d'un ton qui en disait long. Je n'avais pas besoin de ses pouvoirs ou de m'immiscer dans ses rêves pour percevoir le changement dans sa voix. Je fis cependant le choix de reprendre la conversation comme si je n'avais rien remarqué. Il était inutile de mettre plus dans l'embarras ma camarade de club. Du moins plus que mon naturel ne le faisait déjà.

-"Je peux te certifier que tu es l'une des premières. Je déteste les mensonges et établir une relation sur des promesses fausses ça ne vaut rien... Je préfère encore ne pas faire de compliments que d'en inventer pour contenter l'égo... Les silences valent mieux que des paroles trompeuses. L'esprit les remplit comme il le souhaite." fis-je cette fois avec un air bien plus sérieux qu'auparavant.

Je savais pertinemment ce dont je parlais. J'en étais devenue l'experte en laissant ces silences se combler lorsque je discutais avec une fille mais aussi car, en tant qu'experte de l'exploration des rêves, je voyais bien qu'il suffisait parfois de peu pour faire naître des intérêts fantaisistes, des trahisons imaginaires ou même des fantasmes refoulées. Une myriade de choses que je préférais éviter de constater de mes propres yeux. Mon pouvoir, quand à lui, ne faisait que peu de cas de mes désirs en la question.

"Bref!" fis-je en tentant de détendre à nouveau notre échange "Je t'assure que mon genre est simple. Une fille qui capte chacun de mes regards même quand je voudrais regarder ailleurs. Et tu as le CV parfait pour ça..." repris-je d'un air nonchalant mais bien plus contrôlée qu'il ne semblait l'être. 

Je ne fis pas plus attention à sa réaction cette fois, préférant observer les lieux. C'était plutôt spacieux. Plutôt bien fait. Par contre, pas l'ombre d'un vestiaire. Certes, la jeune femme m'avait bien notifié que je n'étais pas obligée de me changer dès maintenant mais cette course dans les escaliers changeait la donne. En effet, je ne me voyais pas rester dans ses fringues plus longtemps alors que mon corps suppliciée s'était chargé de transpirer plus que je ne pouvais le tolérer. De plus, m'assoir un instant ne ferait pas de mal à mon organisme. Je m'apprêtais donc à la questionner à ce sujet lorsque ma partenaire s'adressa à moi.

- Au fait, je ne t’ai pas dis mais… Il se trouve que je suis un des deux leaders du club. Donc si jamais tu as un souci ou besoin d’aide n’hésite pas. On sera là pour toi. Et si jamais nous ne sommes pas là pour X ou Y raison, tu peux te tourner vers la professeure Brown. C’est peut être la référente des diurnes mais… C’est une personne de confiance donc tu peux y aller les yeux fermés. Enfin, fait comme chez toi ! Les vestiaires sont là bas, et ici c’est l’armure du fantôme qui nous aide. Fais attention à ne pas lui manquer de respect.

Je dois avouer que je fus un peu surprise par la révélation de la jeune femme. Leader du club? J'étais vraiment bien tombée pour une rencontre hasardeuse. J'aurais même pu remercier ma bonne fortune pour cette double coïncidence incroyable si seulement je ne devais pas mon incident à cette même Dame Fortune. En plus, je ne suis pas vraiment superstitieuse. Je faisais donc l'impasse sur cette étape et je me contentais de fixer l'armure avec attention avant de l'interroger un peu plus sur ce détail.

-"Je suppose que c'est une plaisanterie? Quoi que... Après tout, je ne serais plus à ça près ! Tu peux m'en dire plus?"

Je m'amusais de la situation et de son explication, dos à elle, tout en caressant du bout du doigt la surface lisse et froide du métal. Arf... La sensation désagréable d'être en nage - en plus de la douleur, bien moindre mais toujours présente - me rappela à mon inconfort. Je pouvais toujours rejoindre les vestiaires désormais mais une idée un peu folle traversa mon esprit. Je pris alors une décision un peu folle mais plus réfléchie qu'elle ne semble l'être.

-"Tourne-toi s'il te plaît." fis-je sans prévenir.

Je n'attendais pas la réponse de la jeune femme pour commencer à déposer mon chapeau au sol. Je ne fis pas plus de cas avant de retirer mon haut, en veillant bien à ne pas faire face à ma colocataire ou à ne pas retirer le débardeur noir qui me permettait de cacher l'innommable. Oui bon, cette décision pourrait sembler très cavalière mais je nourrissais là une logique. En effet, j'allais être amenée à vivre avec elle toute l'année à venir, établir une certaine intimité et je craignais que mon trop-plein de pudeur additionné à mon attitude plus "ouverte" l'intrigue. Je tenais là l'occasion de faire d'une pierre deux coups. Me débarrasser de cette sensation désagréable mais aussi de lui faire penser que je manquais de pudeur de manière générale ce qui pouvait l'amener à ne pas s'intéresser à certaines bizarreries. Certes, ça me demandait un certain effort sur moi de jouer ce petit jeu et je passerais pour une folle. Un mince prix à payer pour éviter le désastre.
Texas Miller
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Lauren Black
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Lauren Black
Dim 7 Mai - 16:16



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

La voilà plongée quelques mois auparavant, sans qu’elle n’y ai vraiment fait attention. Une simple description, de pauvres petits mots et la voilà repartie dans quelque chose qu’elle espérait mettre aux oubliettes au plus vit. C’était malheureusement bien plus facile à dire qu’à faire, mais Lauren espérait sincèrement que les choses se passeront pour le mieux là-dessus. Après tout, ça n’avait été qu’une brève relation, et elle semblait être la seule à s’en être véritablement souciée. Pourquoi Béryl serait-elle partie sans un mot, après tout ? Un mélange de colère et de tristesse sembla vouloir l’assaillir mais son propre « bref » la ramena au présent. Un présent un peu moins désagréable, il fallait bien l’avouer.

Elle fut cependant surprise de voir que Texas pouvait être aussi sérieuse tout à coup… Mais il fallait également bien avouer qu’elle n’avait pas tout à fait tord, et ses mots résonnèrent au plus profond de la nocturne.

Le CV pour ? N’y allait-elle pas un peu fort, tout de même ? Lauren esquissa un très mince sourire, mais bon courage pour parvenir à le déchiffrer. Elle était touchée, c’est vrai mais… Non.

- Trouve une autre fille, tu vas voir, y’en a plein, je suis sûre que tu trouveras quelqu’un qui te… Conviens plus.

Elle était sérieuse, mais toujours touchée par ses dires il fallait bien l’avouer.

Laissant par la suite Texas visiter un peu la pièce centrale du dojo, Lauren enfoui les mains dans ses poches, s’assurant toujours de la présence de son portable. Pas que celui-ci serait le plus utile ici, mais on sait jamais. Après tout, les deux avaient réussi à rester coincées sur le toit alors que tout le monde savait pour la porte qui coince… Tout le monde sauf les nouveaux, il va de soit et… Texas était de ces derniers.

Lauren fut vraiment satisfaite de ce petit effet, voir la surprise dans l’aura de la demoiselle étira presque automatiquement le sourire qu’elle avait de base. Elle continuait d’écouter et de répondre à Texas, se retenant de tout dire d’un coup. Après tout, il faut bien garder un peu de secret pour plus tard !

Une plaisanterie ? L’armure ? Pas totalement à vrai dire, c’était une des petites légendes de l’académie, un mystère que les membres du club laissaient planer volontairement. Après tout, ils étaient les seuls à pouvoir entrer dans le dojo, les autres élèves devant se satisfaire de leurs petits secrets et quelques rumeurs pour tenter de trouver la réponse. Lauren prit le temps de lui expliquer tout ceci, la laissant s’approcher de la fameuse armure. Elle… Restait un peu en retrait, laissant la demoiselle toucher l’armure. C’est vrai qu’elle n’était plus vraiment à ça près… Même si ça faisait sans doute beaucoup à avaler pour un premier jour.

Ses yeux se baladant sur la salle quasi vide, Lauren fut légèrement surprise par cette demande soudaine.

Se tourner ? Pourquoi faire ? Elle eut bien rapidement sa réponse lorsqu’elle vit Texas poser son chapeau et le déposer au sol. Allait-elle vraiment oser… ? Non ? Si ?

- Non mais tu sais les vesti- !

Ok, ok, ok ! Elle gagnait ! Lauren se retourna vivement, non sans sentir ses joues légèrement s’empourprer. Bordel… Texas se changeait vraiment ici… Alors que les vestiaires se trouvaient là, juste un peu plus loin… Et si quelqu’un débarquait ? Et si un élève entrait dans la pièce pour un échauffement matinal ? Chose qui, en soit, n’arriverait sans doute pas, mais l’impossible n’est pas ici. Elle entendait le froissement du tissu qu’on manipule, et, plusieurs fois elle manqua de se retourner. Pourquoi, mais vraiment, pourquoi diable Texas se changeait là ? Il n’y avait aucune putain de raison en plus ! Elle avait envie que quelqu’un la voit se changer ? Non, ça non plus n’était pas probable, sinon elle n’aurait jamais demandé à Lauren de se retourner, ça n’était pas logique… Même si Lauren se faisait violence pour ne pas regarder, elle avoua s’être tournée l’espace d’une ou deux secondes, ou au moins assez longtemps pour être certaine que oui, Texas se changeait bien en plein milieu du dojo.

- Vous n’avez pas de vestiaires en Allemagne… ?

Question idiote, mais ça lui permettait de ne pas penser à Texas qui se changeait dans son dos.  Puis bon, il est évident qu’elle n’était pas non plus vraiment sérieuse pour le coup.

- Une coloc qui m’en fait voir de toutes les couleurs à peine arrivée… Jamais je n’aurais parié sur un truc pareil…

Regrettait-elle Akemi ? Allez savoir, c’était en fait une bonne question, mais il était clair que cette cohabitation allait être drastiquement différente de la précédente, sur tout les points mais ça pourrait sans doute lui faire du bien. Elle secoua doucement la tête, chassant tout ceci de son esprit et reprenant plus ou moins son sérieux.

- Quand tu auras finis de faire l’exhibitionniste, tu me le diras ? Parce qu’à part te faire chopper et mater, tu n’y gagneras pas grand-chose… D’ailleurs, pourquoi t’as pas été dans les vestiaires, t’y aurais sans doute été mieux ?

C’était même certain, ce geste si soudain restait toujours aussi mystérieux pour Lauren qui… Préférait ne pas chercher à comprendre d’elle-même, peut être que la demoiselle serait partante pour l’éclairer un peu sur ce sujet. Au pire, Texas lui réponds que non et elle laisserait (très) certainement tomber le sujet.
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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Dim 7 Mai - 18:10
Bon avouons-le... À peine avais-je commencé mon petit manège que je commençais déjà à regretter cette décision. Certes, ce n'était pas ma première décision stupide. Pas même la première de la journée ni même la première en la compagnie de la jolie Lauren mais je faisais quand même fort sur ce coup. Il était cependant trop tard pour faire machine arrière. Je tâchais donc de me garder bien dos à ma camarade de chambre et je continuais mon entreprise précautionneusement mais pas trop lentement. En effet, si je ne pouvais l'avouer pour des raisons évidentes, je craignais un peu que Lauren ne tienne pas sa part du marché. Je me mordais ainsi légèrement la lèvre inférieure par stress tout en me débarrassant de mes vêtements souillés par l'effort. Et si... Et si elle venait à voir ce que je tentais de dissimuler par cette attitude proche du "l'arbre dans la forêt" ? Peut-être qu'elle serait horrifiée.... Ceci dit, je n'aurais plus à me soucier de tout ça...

- Vous n’avez pas de vestiaires en Allemagne… ?

La voix hésitante et la question rhétorique de Lauren me tira de ces considérations hypothétique. Je ne pus d'ailleurs m'empêcher de sourire légèrement en sentant au ton de sa voix que mon geste ne la laissait pas de marbre. Quand à savoir si c'est vis à vis de la bienséance ou de ce qu'elle pouvait voir... C'est une autre histoire. Je fis donc le choix de me focaliser sur la conversation non sans oublier de continuer de me changer.

-"Ça ne me dit rien..." fis-je cette fois d'un air bien plus sérieux que l'aurait exigé ma réplique.

Certes, il était évident que je savais très bien de quoi elle parlait mais je décidais plutôt d'orienter la conversation sur quelque chose d'antérieur. J'ignorais donc sa remarque sur mon comportement et je l'interrogeais à propos de cet élément.

-"Dis... Pourquoi tu dis que je devrais chercher quelqu'un d'autre? Je comprendrais si tu était intéressée par les hommes mais... tes regards en coin.... et ta remarque de tout à l'heure me laisse entendre que ce n'est pas le cas..."

Cet histoire de regard en coin n'était qu'une belle tentative de bluff mais je fis exprès de ne rien laisser paraître- même si c'était sûrement inutile au vue de ses capacités. Je ne la pressais cependant pas à me répondre et je profitais de l'instant pour ajuster doucement mon uniforme pour le laisser épouser au mieux mes formes. Il était hors de question de ne pas faire bonne impression à toutes celles et ceux qui poseraient leurs yeux sur moi. Ma réputation à venir en dépend.

- Quand tu auras finis de faire l’exhibitionniste, tu me le diras ? Parce qu’à part te faire chopper et mater, tu n’y gagneras pas grand-chose… D’ailleurs, pourquoi t’as pas été dans les vestiaires, t’y aurais sans doute été mieux ?

Avait-elle évité ma question? C'est possible. Je n'en fis cependant aucun cas et je ne dis rien pour la forcer à me répondre. Je saisis plutôt l'occasion pour venir franchir la distance entre elle et moi et je répondis à sa demande en parcourant du bout des doigts l'une de ses longues mèches de cheveux. 

-"Et bien j'ai terminé ! Et puis ne parle pas de mater après ce que tu viens de faire voyons ! J'espère au moins que le spectacle t'a plu? " fis-je en riant un peu, la pression et l'inconfort de l'instant totalement envolé. "Tu me trouves mieux avec cet uniforme?"

Cette fois-ci, je ne cherchais même pas à taquiner mon interlocutrice et je le laissais bien entendre dans ma voix. Je lui offrais ensuite l'un des sourires dont j'ai le secret avant de répondre nonchalamment à la jolie jeune femme. 

-"Je ne supportais plus cette sensation... il faudra d'ailleurs que tu me montres où je pourrais me doucher ou baigner pour me délasser ! Tu viendras avec moi peut-être, après tout..."

Je marquais une petite pause, pensive. Je crois que c'était une vraie invitation aujourd'hui. À l'époque, je pensais plutôt brouiller les pistes mais il est clair qu'inconsciemment ce n'était pas le cas.

"J'aimerais qu'on puisse discuter tranquillement toute les deux... Je suis un peu bizarre, lunatique et énervante mais je t'aime vraiment bien. Je pense d'ailleurs tout ce que j'ai dis plus tôt...et... pour tout à l'heure...disons que culturellement les Allemandes sont moins pudiques... et puis ce n'est que toi et moi... Qu'aurais-je à cacher à un aussi joli minois?" 

J'aurais aimé pouvoir m'en convaincre totalement mais une partie de moi trahirait forcément un peu le fait que je garderais pour moi quelques secrets aussi je rectifiais aussitôt le tir.

-"Enfin à une ou deux exception près pour l'instant" dis-je en lui offrant un petit clin d'œil complice.

Je restais un instant là, à lui sourire et à la regarder sans bouder le plaisir d'une si belle compagnie avant d'effleurer ses doigts des miens - stoppant mon geste avant de trop la brusquer. 

-"Je te laisse décider de la suite du programme !"
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Mer 31 Mai - 1:13
Toujours dos à Texas, Lauren secoua doucement la tête. Elle était vraiment spéciale… Il était pourtant évident que si, elle connaissait l’existence et l’utilité des vestiaires mais avait préféré tout simplement les ignorer pour le moment pour une raison qui échappait à sa logique. D’ailleurs, bien qu’elle ignora la question de Texas, cette dernière résonna dans sa tête. Pourquoi… ? A ce moment, elle aurait pu répondre n’importe quoi, peut être qu’elle aurait pu se trouver une excuse mais rien ne lui vint. Il lui était impossible de répondre quoique ce soit bien que sa main repassa sur sa nuque, la grattant de nouveau avant qu’elle ne parvienne à arrêter ce mouvement.

Un léger soupir lui échappa tandis qu’elle chassait cette question de son esprit, préférant se concentrer sur le bruit de tissu qui semblait se calmer. Avait-elle enfin terminé de faire l’exhibitionniste ? Ce fut le sursaut procuré par ce contact pourtant léger et ses paroles qui lui donna la réponse.

- Je.. ! Non ! J’ai quasiment rien vu ! Promis !

Ses yeux parcouraient le gymnase, comme si ce dernier allait lui offrir une sortie de secours mais ça ne fut pas le cas. Après tout, elle serait sans doute la première au courant de la présence d’un quelconque passage secret pour sortir de là… Elle marmonna un bref « bordel… Tait-toi… » non sans légèrement rougir. Pour le coup, Lauren n’avait pas été la plus fairplay en jetant un coup d’œil et voilà qu’elle se prenait les conséquences de son acte ! Non, vanne à part, elle parvint à légèrement se calmer en la regardant brièvement.

- Tu fais moins tâche… Je peux pas mentir.

Et la voilà qui regardait ailleurs, essayant de ne pas lui donner plus matière à l’embêter ou à s’enfoncer, et, étrangement, ça ne sembla pas arriver. Lauren la remercia silencieusement avant de prêter attention à sa réplique.

Lauren arqua d'abord un sourcil. Attendez... elle ne venait tout de même pas de l'inviter à se laver avec elle, si ? Non... ça ne pouvait tout de même pas être ça ! Chassant cette pensée de son esprit, l'américaine répondit enfin, lui parlant un peu de cette petite... particularité dirons-nous.

- Alors si tu veux te laver il y a les bains... pas de douche individuelle ici, tu seras avec les autres. Mais ne compte pas sur moi pour t'y accompagner, je préfère quand il n'y a personne.

Ce n'était pas seulement à cause de sa pudeur mais ça, je ne vous l'apprends pas. Mais quand bien même, Lauren trouve ça plus agréable d'être seule et tranquille avec son imagination et ses pensées. C'est un des rares moments où elle peut totalement s'évader en imaginant milles et unes histoires. Voyez ça comme étant le même principe que les scénarios qu'on imagine avant de dormir. Là, c'est pareil.

- Je pense que simplement casse pied suffira pour te décrire... Elle haussa simplement les épaules avant de reprendre. Tout un tas de trucs j'ai envie de dire.

Un petit sourire aux lèvres, Lauren se permit de rouler des yeux, légèrement amusée bien qu'elle recula légèrement la main, quasi inconsciemment avant de se retourner.

- Si tu veux te poser on peut aller à la cafète de l'académie ? À cette heure-ci il y aura sans doute quelques personnes mais sans plus.

Ouais, puis y trouver une place serait bien plus simple que si elles s’y rendaient quelques heures plus tard. Son sourire changea du tout au tout, devenant bien plus large. Après cette longue montée, il fallait désormais tout redescendre pour retourner à l’académie. La pauvre Texas avait déjà dû tout monter et devait déjà repartir. Lauren était-elle sadique ? Techniquement non, mais voyez ça comme une sorte de vengeance. Une vengeance pour toutes les choses, vraies, que Texas avait pu lui dire plus tôt… Même si elle préférait ne pas y accorder beaucoup d’importance, il fallait bien l’avouer.

- J’espère au moins que tu as eu assez de temps pour récupérer parce qu’il va falloir qu’on retour vers l’académie maintenant. Et je ne t’attends pas.

Sans lui laisser beaucoup plus de temps pour lui répondre, Lauren retourna directement vers la porte, prenant un tout petit peu d’avance sur la demoiselle. La seule chose que l’américaine espérait, c’était que Texas ne tombe pas dans les longs escaliers… Il n’y aurait pas pire comme descente que ça !

Lorsqu’elles furent enfin à l’académie, la jeune femme guida tranquillement une Texas désormais en uniforme vers la cafétéria, non sans répondre aux potentielles questions que cette dernière pourrait lui poser.

- Tu veux manger ou boire quelque chose ?

Oui, elle venait très clairement de lui proposer d’acheter un truc, il ne faut pas en douter une seule seconde ! Et que Texas en profite, ça ne se reproduirait sans doute pas de si tôt !
- Par contre, je te laisse choisir l'endroit où tu veux te poser, tant qu'on ne rebouge pas trop tôt ça ira.

Prenant une boisson énergisante et une pauvre barre de céréales, Lauren attendit tranquillement de savoir ce que l'allemande désirait pour le lui prendre.
Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Sam 1 Juil - 19:43
Après cet épisode assez particulier la conversation avait naturellement repris son cours comme si je n'avais jamais défié les limites de l'acceptable. Plus encore, emmenée par mon honnêteté inébranlable et l'élan de complicité que je sentais traverser notre échange, je m'étais même permise un compliment. Rien de particulier ou d'éxubérant. J'eus tôt fait de recevoir une réponse de la jolie jeune femme. Une réponse qui ne manqua pas de me faire sourire.

Je pense que simplement casse pied suffira pour te décrire...

Pouvais-je vraiment lui donner tort? Il était évident que je n'étais pas toujours un cadeau mais la simple vision de son petit sourire me suffit à passer outre cet état de fait.

-"Tu sais parler aux femmes.. tu vas me faire rougir..." fis-je à demi-voix d'un air amusé.

Ce petit jeu du chat et de la souris qui s'était établi entre elle et moi ne connut cependant pas de suite - du moins immédiate - puisque je le délaissais pour me concentrer sur la question de ma compagne de l'instant. La cafétéria ? L'idée était des plus alléchantes. Y'aurait-il meilleur endroit pour se faire une parfaite idée de l'établissement que le lieu où se réunissait tout ses élèves ? J'en doutais. 

-"Avec joie Lauren !"

La simple pensée de la taquiner sur le fait que ça pouvait ressembler à un rendez-vous galant pour les quelques personnes qui fréquenteraient les lieux à cette heure de la journée traversa mes pensées mais je préférerais me taire sur ce sujet. En effet, je ne souhaitais pas faire avorter une opportunité si rigolote. Je m'apprêtais donc à suivre ma colocataire lorsqu'elle se mit à soulever un point moins agréable du trajet à suivre.

J’espère au moins que tu as eu assez de temps pour récupérer parce qu’il va falloir qu’on retourne vers l’académie maintenant. Et je ne t’attends pas.

Je ne pus m'empêcher de révéler une petite moue boudeuse. Génial. Certes, il ne s'agissait que de la descente cette fois mais je n'étais pas vraiment enchantée par cette perspective. Enfin, surtout par les volées de marche qui se dressaient entre notre destination et moi. Aurais-je la force de suivre? J'interrogeais mentalement mon corps sur cette possibilité mais par chance, je semblais déjà en meilleure condition que je ne l'étais quelques minutes auparavant. Même si ça n'allait pas durer... J'emboitais le pas de ma camarade non sans lâcher un petit mot d'esprit pour la taquiner.

"J'aurais pensé que tu me porterais comme une princesse... Dommage... " fis-je en feignant de soupirer d'agacement.

Il n'en était bien sûr rien et je ne me fis pas prier pour suivre la jolie demoiselle. Je dois admettre que les marches ne furent pas à mon goût mais le trajet fut sans réel encombre. Je meublais d'ailleurs celui-ci avec quelques questions banales ou superficielles comme le nom des élèves les plus en vues, les règles sur les contacts avec l'extérieur ou encore le fonctionnement des parties communes. Il faut bien avouer que l'essentiel m'avait déjà été expliqué.

Une fois à la cafétéria, Lauren prit les devants alors même que je n'en étais qu'à parcourir les lieux et les quelques étudiants réunis ici du regard. 

Tu veux manger ou boire quelque chose ?

Je restais un instant un peu hagard, ne sachant pas vraiment quoi commander. En effet, j'étais plutôt surprise par la variété de choix pour une simple cafétéria et je mentirais si je disais que rien ne me faisait envie. Je me trouvais ainsi face à un dilemme cornélien. Une partie de moi envisageait de se faire plaisir mais l'autre trouvait ça impoli de profiter de tant de générosité alors que je me révélais plus être une nuisance qu'autre chose... Et puis ma ligne... J'allais décliner l'offre généreuse de ma colocataire mais il me suffit de croiser son regard pour y être happée. Un peu perdue, je ne me fis pas prier plus longtemps.

-"Euh.. un muffin... au citron si possible... et un milkshake s'il te plaît.." fis-je toujours un peu troublée avant de tenter de reprendre constance par le biais d'une nouvelle cabriole verbale. "Pour le milkshake, je te laisse choisir, peut-être même que si le goût te plaît, tu voudras le partager avec moi ou même m'embrasser pour y goûter..." ajoutai-je en riant à demi, décidément bien fière d'avoir repris la barre.

Je ne prêtais pas plus attention à sa réponse que ça et je ne me fis pas prier pour prendre ma récompense avant de m'installer dans un coin un peu isolé. Une façon de plus de laisser courir le mystère sur notre relation à qui se montrerait trop curieux du regard. Je m'installais confortablement avant de me saisir de ma pâtisserie et mordre nonchalamment dedans. 

-"Tu sais.. j'adore ce truc... Je parie même que dans une autre vie, je dois être du genre à en manger tout les soirs devant ma télévision... sûrement la tête sur les genoux d'un canon qui ne voit que par moi... enfin j'espère !" fis-je en lui offrant un sourire amical.

Pour être parfaitement honnête, il s'agissait là d'un bien joli portrait, d'un fantasme que je doutais de connaître un jour en ce monde.
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Mar 15 Aoû - 0:29



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Tout ce que Texas reçu de Lauren fut un simple roulement des yeux. Mais étrangement, elle n’était pas aussi exaspérée que sur le toit, juste un peu plus chaleureuse et agréable. Elle aurait pu répondre quelque chose du genre « je demande à voir » ou un truc du même style mais l’américaine estimait ne pas la connaitre assez. A juste titre vous me direz.

En tout cas, l’invitation à manger lui fit plaisir, et ça suffit à Lauren pour afficher un petit sourire. Ce n’était visiblement pas trop désagréable de voir son aura danser pour des choses aussi… Insignifiantes et lui paraissant si normales.

- Cours toujours, t’as des jambes c’est pour t’en servir ! Et puis, sache que tu devras faire ce trajet tous les jours à partir de demain, donc à toi de suivre le rythme. A moins que tu n’aies pas assez de motivation pour nous rejoindre.

Elle lui épargna l’échauffement qui pourrait la mettre au tapis assez rapidement, préférant garder cette petite information pour elle pour le moment.

Lauren secoua doucement la tête, préférant ne donner aucun nom. Après tout, Texas fera sans doute leur connaissance assez vite, et ces personnes sont généralement assez simples à remarquer. Elle prit cependant le temps de lui expliquer que le contact avec l’extérieur n’était bien évidemment pas interdit, mais que dire à n’importe qui ce qu’il se passait à l’académie était passible de renvoie et autres joyeuseté. Après tout, vu le danger qui guettait à l’extérieur, Texas ne mettrait pas qu’elle en danger mais bien la totalité des adultes et adolescents qui habitaient ici… Quoique les adolescents seraient sans doute plus en mesure de se défendre que les plus petits qu’on oubliait bien trop facilement.

- Au fait, nous n’avons pas accès à la cafétéria de la fac, elle leur est réservée.

Elle lui lança ça, sans rajouter beaucoup plus de contexte avant d’arriver en bas. A peine essoufflée, Lauren jeta un regard en coin à Texas qui avait dû faire un aller retour dès son premier jour. On pouvait dire qu’elle ne l’avait pas épargnée maiiiiiis… Prenez ça comme une petite vengeance de sa part !

Une fois à la cafétéria, Lauren lui proposa à manger. Après tout, elle était arrivée quelques heures avant et il y avait des chances pour qu'elle n'ai pas mangé grand chose depuis. C'était la moindre des choses qu'elle pouvait lui proposer à l'heure actuelle ! Hochant la tête, l'américaine demanda donc un muffin mais manqua de lâcher sa monnaie, rougissant d'un coup de nouveau.

- Bordel... jamais tu ne la mets en veilleuse ?

Prenant donc un milkshake vanille - Kinder Bueno, Lauren ajouta une barre de céréale pour elle et paya. Elle lui donna et la suivi donc vers la table choisi. Pourquoi Texas devait-elle aller aussi loin...? Il y avait pourtant tellement d'autres places autour. Se laissant tomber sur la chaise en face de la demoiselle, Lauren s'appuya sur le dossier en croisant les jambes sous la table.

- Hm ? Tu penses...? Quoique vu tout ce qu'il se passe ici tout peut arriver. Mais c'est un joli mirage, peut être que ça t'arrivera un jour cependant. Je te le souhaite en tout cas.

Ouvrant la barre de céréale, Lauren en prit une bouchée avant de la reposer. Elle avait beau avoir un peu faim, elle n'arrivait toujours pas à manger. Boarf, qu’importait en soit, le temps ne lui manquerait pas et elle finirait bien par la manger à un moment donné.

- Enfin, tu peux toujours regarder la télé tous les jours dans la salle commune, tu trouveras peut être un canon à ton goût parmi les étudiantes.

Elle affichait ce petit sourire moqueur en croisant tant bien que mal les bras sur sa poitrine.

- Mais si tu veux plus de muffin, faudra sans doute aller en ville par contre, ou les faire toi-même si tu as les ingrédients nécessaires !

C’était quelque chose de vraiment cool, ceux qui ne veulent pas manger à la cafét ou au réfectoire pouvaient faire leur propre repas dans la kitchenette. Après, il ne fallait évidemment pas que tout le monde décide de cuisiner en même temps.

- Juste une chose, évite de ramener des filles dans la chambre tous les soirs, ou alors envoie moi un message que je ne vienne pas et que je dorme ailleurs.

Alors, il y avait du sérieux, mais pas tant qu’elle ne voulait bien laisser paraître.

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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Mar 15 Aoû - 17:04
Ma simple petite remarque innocente me revint en pleine tête comme une boomerang. Je ne pus m'empêcher de soupirer intérieurement devant une pareille imagerie. Pouvais-je véritablement y prétendre alors que... Ironiquement, c'est ce moment que choisit la douleur dans ma poitrine pour se rappeler à mon bon souvenir comme pour venir confirmer mes sombres pensées et venir en aide à l'ombre grandissante qui commençait à voiler mes pensées. Allez Texas... Il était hors de question que je laisse paraître mes sentiments les plus profonds dans une situation pareille. Il fallait que je divertisse mon esprit dans l'immédiat pour échapper à ce sentiment informe qui commençait à faire irruption en moi. 

- Enfin, tu peux toujours regarder la télé tous les jours dans la salle commune, tu trouveras peut être un canon à ton goût parmi les étudiantes.

Un sourire se forma lentement sur mes lettres. Lauren avait-elle conscience de la perche monumentale qu'elle venait de m'offrir à l'instant? Avait-elle su lire dans mon cœur? J'en doutais même si je la savais pleinement capable de pareil exploit. Quoi qu'il en soit, je n'allais pas faire faux bond à cette occasion en or.

-"Oh tu sais..." fis-je sur un ton mielleux "Pourquoi irais-je donc chercher un canon ailleurs alors que j'en ai un sous les yeux, et un qui me convient sous tout les angles..."

Je ne lui laissais pas vraiment l'occasion de creuser le sujet et je reportais mon attention sur ma boisson que je saisis à la volée pour la siroter nonchalamment. Etais-je bien sérieuse? C'est la question qui devait se bousculer dans sa tête de la charmante Lauren en cet instant. L'étais-je véritablement? Le savais-je moi-même? Oui et non. Une chose était certaine, c'est que je n'avais pas changé d'avis quand au fait qu'elle avait tout pour plaire. Tiens d'ailleurs en disant qu'elle me convenait sous tout les angles, elle devait s'imaginer que je m'étais rincée l'œil... Cette perspective m'amusait et je me promettais de faire honneur à cette déclaration tandis que je reposais mon breuvage comme si de rien était.

- Juste une chose, évite de ramener des filles dans la chambre tous les soirs, ou alors envoie moi un message que je ne vienne pas et que je dorme ailleurs.

Je ne pus m'empêcher de sourire intérieurement. Elle n'avait aucune crainte à nourrir à ce sujet. Si j'aimais jouer à flirter, je n'allais jamais jusqu'à là, je ne m'en estimais ni capable ni intéressée mais c'était à nouveau un moyen de continuer ce petit jeu du chat et de la souris avec ma colocataire. Et j'entendais bien rester le chat...

-"Ne t'en fais donc pas pour ça... J'ai cependant une question... Et si je te ramène toi dans ma chambre tout les soirs?" 

Wow. J'avais fais un peu fort. Je ne me démontais cependant pas et je plongeais mon regard dans le sien sans sourciller. Je maintenais même ce regard, toujours tout sourire, jouant négligemment avec l'une de mes mèches de cheveux comme ces clichés de films américains. Était-ce suffisamment pour percer sa carapace? Je ne comptais pas en rester là pour le savoir. Je ne décrochais pas mon regard du sien tout en prenant mon milkshake et je lui tendais légèrement.

-"C'est vrai que je t'avais dis que je t'en donnerais un peu... Tu veux goûter?" fis-je comme si je comptais lui laisser une porte de sortie avant de reprendre la charge d'un ton ingénu. "Ou bien tu préfères la proposition de tout à l'heure... ce que je trouverais extrêmement flatteur..."

Touché. Coulé. Je parlais, bien évidemment, de ma proposition de venir y goûter directement. Je ne doutais pas qu'elle ferait aussitôt le lien. Pauvre Lauren. Je la plaindrais presque si je n'étais pas sincère dans l'intention. Certes, je jouais un peu avec les limites de la séduction mais je ne pouvais nier que je ne cracherais clairement pas sur l'attention d'une aussi charmante jeune femme. Je ne me fis donc pas prier pour appuyer un peu plus ma provocation.

-" Après tu sais dans un sens... je crois qu'au Japon, vous parlez de baiser indirect si je ne me trompe pas? Tu as donc le choix entre les deux... mais je peux comprendre que ce soit une situation compliquée... après tout... dans tout les cas, là, isolée dans notre coin, ça ressemble déjà à un rendez-vous galant... alors... non non je me doute que tu n'oserais pas m'embrasser même si tu en mourais d'envie..." fis-je en lui adressant un petit sourire malicieux.

Oui bon c'était pas sympa. Ou bien était-ce simplement une façon de ma part d'assumer que j'étais tout de même plutôt sérieuse quand au fait qu'elle me plaisait? Quoi qu'il en soit, il faudra que je m'excuse d'avoir été aussi cavalière et sournoise avec elle lorsque l'occasion se présentera et que nous serons plus proche... Mais ce n'est pour autant que je fis quoi que ce soit pour lui abréger ce dilemme... après tout, elle pouvait toujours se dégonfler pour fuir cette situation.
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Mar 15 Aoû - 23:27



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren remarqua le léger changement dans l’aura de la jeune femme mais préféra ne rien relever. Après tout, c’était intrusif et elle se souvenait encore de la manière dont la professeure Brown lui avait fait comprendre la chose. Et, même sans ça, elle n’avait pas l’envie ni même le courage de demander ce qu’il n’allait pas. Après tout, Texas esquissait désormais un sourire qui ne rassurait pas du tout l’américaine.

Elle aurait dû s’y attendre ! Mais elle ne voyait vraiment pas pourquoi elle sortait ça de cette manière ! Et puis, Texas n’avait vu personne ! Lauren n’avait aucun doute qu’il y avait d’autres canons à l’académie ! Elle en voyait souvent et ne se considérait pas des leurs. Elle balbutia la stricte vérité, ou le murmura, pas certaine que Texas l’entende avec le bruit qui commençait à y avoir dans la grande salle.

- …Parce que j’aime déjà quelqu’un…

Et cette personne n’était plus là.

Lauren commençait cependant à être mal à l’aise, et son inconfort n’allait pas tarder à se manifester, elle se connaissait assez bien désormais pour sentir ce genre de chose monter. La seule chose qu’elle pu faire fut de porter son regard vers le milkshake que lui tendait Texas avant de revenir soutenir ses yeux. Elle finit cependant, et assez vite, détourner clairement le retard, semblant chercher une échappatoire quelque part. Ça commençait à faire beaucoup d’un seul coup et la dernière réplique de la demoiselle fut sans doute la goutte de trop.

Texas venait très clairement de dépasser les limites de ce que Lauren pouvait accepter pour le coup. Se relevant assez brusquement en manquant de se faire mal en plaquant ses mains à plats sur la table. Elle enchaina rapidement bien que le rouge sur ses joues était difficilement manquable.

- Ecoute, je commence à saturer. Ton petit jeu commence à me faire chier et à me mettre mal à l’aise ! C’est peut être ton délire d’embrasser les gens comme ça, ou de faire ce genre d’avance que ça soit sincère ou non, mais c’est loin d’être le mien. La seule chose que je te demanderais de faire à partir de maintenant, c’est de me foutre la paix avec ton petit flirt. Il y a plein de gens, sans doute bien plus réceptifs, alors, s’il te plait, fous-moi la paix.

Le souffle court, Lauren laissa Texas en plan, se dirigeant vers la sortie de la cafétéria d’un pas rapide. Il fallait qu’elle prenne l’air, même quelques minutes. La fatigue jouait sur ses nerfs, c’était un fait, mais ça ne lui ressemblait pas. Elle n’aurait jamais envoyé baladé quelqu’un pour si peu. Même si les limites avaient été franchies plusieurs fois, Lauren laissait généralement couler, ou alors il fallait que ça soit vraiment insistant. Elle se rassura juste en se disant qu’elle était restée polie… Ouais, une bien maigre consolation, surtout que Texas n’avait pas à subir ses changements d’humeurs.

Tout se mélangeait dans sa tête. Pourquoi réagissait-elle de la sorte alors qu’elle aurait juste pu plaisanter, ou essayer de renchérir ? De toute manière, un baiser indirect ne l’aurait pas touchée plus que ça, n’ayant pas grandi au Japon, n’ayant pas prit toutes leurs traditions et habitudes ! Il était même assez courant qu’elle partage une bouteille d’eau avec quelqu’un lors de sortie ou autre ! Elle soupira en s’adossant au mur, s’assurant de rester cachée. Il était peut être encore tôt, mais il commençait à y avoir du passage tout de même. Petit à petit, son souffle reprit un rythme plus normal et agréable, lui permettant de faire redescendre la pression. Elle s’excuserait sans doute dans la nuit, ou dans la semaine mais là, elle ne pouvait rien faire.

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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Sam 19 Aoû - 12:50
Il y'a des moments comme ça où vous ne savez pas vraiment comment réagir malgré toute la répartie que vous pouvez mettre au monde à chaque instant. Ce moment en fut pour moi. En effet, à peine, avais-je fini de prononcer cette petite provocation malicieuse, que Lauren se mit en colère. Et quel colère. La jeune femme ne fit pas dans la demi-mesure. Elle se leva sans attendre et ses paroles ne laissaient aucune place au doute quand au fait que j'avais dépassé les bornes.

- Ecoute, je commence à saturer. Ton petit jeu commence à me faire chier et à me mettre mal à l’aise ! C’est peut être ton délire d’embrasser les gens comme ça, ou de faire ce genre d’avance que ça soit sincère ou non, mais c’est loin d’être le mien. La seule chose que je te demanderais de faire à partir de maintenant, c’est de me foutre la paix avec ton petit flirt. Il y a plein de gens, sans doute bien plus réceptifs, alors, s’il te plait, fous-moi la paix.

Je restais là un peu incapable de réagir, ne sachant vraiment quelle parole prononcée. Il était certain que les quelques personnes environnantes devaient n'avoir rien loupé du spectacle mais... Je m'en fichais. Je ne pouvais que la regarder quitter la cafétéria sans vraiment savoir quoi dire ou même si je me devais d'essayer de la retenir. Avais-je le droit de la suivre? Je n'en étais pas certaine. Avais-je ne serait-ce qu'une seule raison valable d'avoir joué avec le feu? Je n'étais même pas certaine de pouvoir me convaincre moi-même de cet état de fait. Devais-je me lever et tenter de la rattraper? Rien n'était moins certain. Je doutais qu'elle accepte mes excuses simplement pour mes beaux yeux. Surtout après avoir déjà assez abusé de ces derniers. Il valait sûrement mieux que je lui laisse du temps pour elle. Que je la laisse seule un petit moment. Devoir me supporter ne devait être que la goutte d'eau qui faisait déborder le vase... Je ne comptais cependant pas en rester là. Décidée (ou presque), je finis par lâcher un soupir après quelques longues minutes à fixer bêtement la porte, toujours incertaine sur la marche à suivre pour me faire pardonner mes excès. Il était trop tard de toute façon. Elle pouvait être n'importe où et je ne me sentais pas le cœur à explorer l'entièreté du bahut à sa recherche. Je ressemblerais plus à une stalkeuse qu'autre chose. Il valait mieux que je rentre dans notre chambre: un peu de sommeil ne serait pas une mauvaise chose.

C'est ainsi, résolue et sous les regards peu discrets de certains élèves, que je quittais notre table après avoir fini de siroter mon milkshake. Je faisais un léger détour par le stand de la cafétéria pour y acheter une petite sucrerie qui ,je l'espère, allait faciliter ma conciliation avec Lauren avant de regagner ma chambre, morose. Je n'eus d'ailleurs presque aucune peine à rejoindre les lieux. Il semblerait que ma petite visite guidée avec ma colocataire avait porté ses fruits. Il me faudrait la remercier pour ça aussi... lorsque le climat serait moins orageux.

J'entrais donc dans la pièce, un peu timidement il est vrai, scrutant la pièce pour voir si d'aventure la jolie jeune femme avait trouvé refuge ici mais il n'en était rien. Aucune trace de ses beaux yeux de glace ou de sa chevelure presque argentée. La pièce était telle que je l'avais laissé lors de mon dernier passage. Je ne pus m'empêcher d'être un peu soulagée en notifiant son absence. Je ne me voyais pas vraiment négocier ce virage de manière aussi précipitée. Je profitais donc de l'occasion pour mettre en place mes excuses. Je me saisissais donc d'un papier et d'un stylo avant de m'assoir sur le bord de son lit et de me mettre à la rédaction d'un petit mot à son intention, une tentative de réconciliation plus douce, de ma plus belle écriture.

"Coucou toi,


Ne jette pas ce mot tout de suite s'il te plaît. Je suis vraiment désolée de mon comportement. Ce n'est pas une excuse mais je suppose que d'être un peu seule dans ce nouvel endroit m'a un peu fait vriller. Je veux juste qu'on s'entende bien. Je ferais de mon mieux pour ne vraiment plus t'embêter si tu acceptes de me reparler. Sinon, je respecterais ta décision de mon mieux. Je me ferais toute petite au besoin mais j'aimerais vraiment que tu fasses comme si rien ne s'était passé d'accord? Oh et je t'ai laissé un petit présent pour enterrer la hache de guerre. J'ai cru comprendre que tu aimais bien. Promis, je ne cherche pas à t'acheter. Juste montrer que je suis sincère dans mon envie de t'être plus proche."

Je relisais une dernière fois ma petite bouteille à la mer métaphorique avant de déposer ma missive sur son oreiller avec le Kinder Bueno que je venais d'acheter. J'espérais sincèrement que ça suffirait même si une partie de moi craignait qu'il faille faire bien plus pour excuser une telle dispute. Je fis cependant le choix de ne pas me torturer de la sorte plus longuement et je quittais le bord de son lit pour gagner ma propre couchette. Je me couchais donc sans prendre même la peine de me changer pour rejoindre Morphée. Le plus vite serait le mieux.. Le sommeil me permettrait de passer à une autre journée et de faire passer cette attente insoutenable... Enfin si il n'était pas trop agité chez les autres élèves ... Et si je parvenais à m'endormir... Ce que je doutais de pouvoir faire quoi qu'il en soit...
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Sam 19 Aoû - 19:38



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren était restée là pendant quelques longues minutes ici, à faire redescendre la pression et son énervement comme possible. Attendant quelques instants de plus, elle finit par retourner vers la faire, quittant l’académie pour aujourd’hui. Après tout, elle aurait tout le temps qu’il faudrait demain, et elle avait juste envie de souffler un coup.

Allant donc en ville, elle remit bien ses lunettes de soleil et se dirigea vers le Tokimeki center. La salle d’arcane serait sans doute le meilleur passe temps qu’elle trouverait sans trop se fatiguer. Après tout, parcourir toute la ville à la recherche d’un lieu tranquille et sans soleil n’était pas gagné… Sauf si… Sauf si elle y allait, là bas. Non, elle n’avait pas l’envie de faire autant de route pour si peu de temps. Autant rester dans les environs de l’académie et du pensionnat pour se laver avant d’aller en cours.

Non, tant pis, autant rester ici, et aller à la plage en week end.

Elle fit plusieurs parties, toujours de machines différentes, sans vraiment faire attention à ce qui l’entourait ou à ce qu’elle pouvait dépenser. Après tout, c’était l’argent que son père lui avait envoyé. Comme si cela pouvait suffire. Comme si cela pouvait effacé ce qu’il avait fait, la manière dont il les avait toujours traités jusqu’au coma d’Aaron !

Elle ne retourna à l’académie que sur le coup de 15 heures, profitant du calme des onsens pour se laver et profiter de la tranquillité du lieu à cette heure-ci. Les gens étaient encore en cours, ou au lit pour une grande majorité des nocturnes. Prenant un peu de temps pour se détendre, Lauren mit sa tête en arrière, ferma les yeux et se laissa quelques minutes de repos. Si c’était tout ce qu’elle pourrait avoir, autant en profiter le plus possible ! 15h30 et elle sortait déjà, se mettant dans un coin un peu à l’abris des regards, au cas où, elle entreprit de refaire son bandage tant bien que mal, au moins pour cacher les magnifiques marques rouges encore bien douloureuses. Elle aurait pu le faire dans la chambre mais elle n’était pas toute seule, et rien que d’imaginer montrer à Texas ses marques, même par accident, ne l’enchantait pas trop.

L’américaine s’habilla rapidement avant de retourner à leur chambre. Sa main s’arrêta cependant sur la poignée, comme si elle hésitait à rentrer dans la pièce. C’était le cas hein, à n’en point douter ! Mais il allait bien falloir qu’elle y aille tout de même. Il restait encore deux heures avant qu’elle n’aille en cours, peut être assez pour piquer un somme pour tenir la journée qui allait venir. Cette dernière serait sans doute bien plus mouvementée que celle d’aujourd’hui niveau cours parce qu’en récapitulant les événements de la journée… Lauren avait prit tarif. Autant oublier ! Elle se mit tout de même un réveil pour ne pas quitter la chambre trop tard.

Ouvrant doucement la porte, Lauren fit le moindre de bruit possible avant de simplement se laisser tomber sur son lit en esquivant miraculeusement la note et le kinder. Elle s’endormit bien plus rapidement que les fois d’avant, mais ça ne dura malheureusement pas.

Vers 18h, elle émergea et se leva sans rechigner. Jetant un coup d’œil vers Texas, elle s’assura qu’elle pouvait se changer en vitesse. Chose qu’elle fit, une fois de plus très vite. Jupe, chemise, cravate, elle fut prête en un temps presque record ! C’est à ce moment là qu’elle remarqua le mot.

- Merde…

Elle l’attrapa avec la sucrerie en regardant Texas. Pas besoin de lire pour savoir que c’était l’autrice. Ses yeux parcoururent assez rapidement les mots. Bordel, si certaines personnes auraient pu se satisfaire d’un « désolée », Texas y mettait les formes. On ne pouvait pas le lui retirer.

- C’est normal de se sentir un peu paumée, mais ça n’excuse pas tout… Mais merci. Je ne sais pas si tu es endormie et je m’en fous un peu mais les cours commencent dans deux heures. Ne soit pas en retard…

Totalement prête, elle alla dans la salle commune en ouvrant le kinder. Ok, elle pourrait presque la pardonner mais comme dit, ce n’était pas aussi simple, et Lauren avait cette tendance à être rancunière. Soupirant doucement, la jeune femme ouvrit le frigo et en tira deux canettes de boissons énergisantes, préalablement laissées ici. Ça devrait suffire pour la journée. Le prochain train n’était que dans un quart d’heure. Quart d’heure qu’elle préféra passer à l’intérieur en saluant quelques « lèves-tôt » avec un sourire et air bien plus joyeux qu’avec Texas.

Il fallait bien maintenir les apparences après tout.



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Texas Miller
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Dim 26 Nov - 13:31
Le sommeil. La seule solution pour tourner la page sur cette première journée mouvementée. Un havre de paix pour éviter à l'angoisse et les ondes négatives de trop s'entortiller autour de ma tête cependant... Je savais très bien que je n'avais pas droit à ce refuge. Il me fallut un long moment pour trouver véritablement le sommeil. En effet, mon cerveau s'acharnait à se refaire le fil de la journée comme si cette analyse tardive pouvait avoir la moindre incidence sur ma future relation avec ma colocataire et lorsque Morphée m'offrait enfin ses bras sans concession, j'eus tôt fait de me sentir happée dans le sommeil de quelqu'un d'autre.

Je maudissais vraiment ce genre de moment. Autant que faire se peut. J'eus cependant une bonne surprise pour une fois : je parvins à m'extraire de moi-même à cette spirale en m'éveillant aussitôt. Je me relevais à demi, haletante un moment comme lorsque l'on sort du terreur nocturne. D'ailleurs n'était-ce pas exactement la même chose pour moi? J'observais autour de moi pour me rassurer. Rien n'avait bougé. J'étais dans cette nouvelle chambre. Dans ce nouvel environnement. Rien d'anormal donc. Je ne rêvais sûrement plus. Je reprenais mon calme pour ménager mon cœur meurtri quand je remarquais la présence de Lauren dans son lit. Elle semblait dormir paisiblement. Du moins plus paisiblement que moi. Peut-être était-ce même ses pensées qui m'avait happée quelques minutes plus tôt ? C'était sûrement le cas mais je bénissais cette chance car je ne voulais pas empirer les choses en jouant la voyeuse dans ses songes. Même si je n'y serais pour rien. 

Un bref regard vers l'horloge me suffit à appréhender la situation. 16 heures 10. Il était encore un peu tôt pour me lever et je doutais de pouvoir me rendormir. Il faut dire que je redoutais déjà l'idée de m'infiltrer à nouveau dans sa tête ou celle de quiconque... Je fis donc le choix de simplement me tourner et feindre le sommeil. Avec un peu de chance je finirais par le trouver. Il n'en fut cependant rien. Mon esprit préféra en effet se focaliser sur les derniers événements au dépend de mon capital sommeil. 

Comment avais-je pu me réveiller ? C'est la pensée qui commença par tourner en boucle dans ma tête. Entendons-nous : ce n'était pas un événement isolée mais c'était assez rare pour souligner le fait. Est-ce que je pouvais maîtriser ce "don"? L'espoir fait vivre mais j'en étais dépourvue sur ce coup. Était-ce une réaction volontaire de ma part de préserver l'intimité de son jardin secret nocturne ? Tiens d'ailleurs... Si elle dort, elle doit avoir vu mon message... Je fouillais discrètement mes draps à la recherche d'une réponse mais rien. Soit elle n'avait rien vu, soit elle comptait me répondre de vive voix soit... elle me détestait. Génial. Je taisais un soupir lorsqu'un froissement de drap se fit entendre.

- Merde

 Aucun doute désormais. Devais-je me signaler à elle? J'hésitais un instant, continuant à entretenir mon faux sommeil. Et cet instant lui suffit pour s'adresser à moi.

- C’est normal de se sentir un peu paumée, mais ça n’excuse pas tout… Mais merci. Je ne sais pas si tu es endormie et je m’en fous un peu mais les cours commencent dans deux heures. Ne soit pas en retard…

Je ne sus pas trouver le courage pour lui répondre. Au moins, elle me parlait encore...
J'attendis donc d'entendre la porte se refermer pour lâcher dans un soupir.

-"Je sais bien mais... surjouer c'est dans ma nature... reste que tu as raison.."

Je savais parfaitement cela. Je restais un instant immobile, un peu abattue par ce non-échange avant de finalement me mettre à me préparer. Après tout, être en retard ne me garantirait que des rapports plus tendus encore avec la jolie demoiselle. Du moins c'est ce que son ton semblait laisser transparaître. Je m'exécutais donc afin de sembler un tant soit peu présentable pour la soirée à venir même si il s'agissait d'une tâche presque impossible : dormir avec son uniforme et si peu laisse surtout place à des vêtements froissés et des poches sous les yeux. J'espérais donc que ça ne me vaudrait pas une remarque quelconque et je pris donc le chemin de la salle commune après avoir fini de me faire "belle".

Il ne me fallut que quelques minutes pour rejoindre la salle commune où je retrouvais sans vraie surprise Lauren. J'entrepris de jauger la situation d'un simple regard mais cette analyse ne fit que me rendre plus nerveuse à l'idée de tenter une approche. En effet, Lauren semblait bien plus joviale que le jour précédent mais je ne pus m'empêcher de corréler ce fait avec mon absence. Est-ce que je prenais le risque de ruiner une journée de plus ou est-ce que je la laissais tranquille? Les deux options comportaient des risques. Si je décidais de me faire toute petite, Lauren pourrait estimer que je n'assumais pas vraiment mes bêtises et cela pourrait creuser encore un peu plus le fossé que j'avais contribué à ériger hier mais si je me présentais devant elle, je prenais le risque de faire une gaffe de plus... Je pris quelques secondes de réflexion avant de faire mon choix et je m'avançais donc jusqu'à la demoiselle, un peu nerveuse - ce qu'elle ne manquerait sûrement pas de remarquer. Il me fallait cependant assumer et surtout faire attention à renouer un quelconque lien. Après tout, lorsqu'on coupe un pont, il faut apprendre à nager ou à voler comme dirait l'autre... 

-" Bonjour... Je..." commençais-je. 

Je prévoyais de lui sortir une banalité comme quoi je ne l'avais pas entendu se lever ni rentrer mais je risquais simplement d'affoler son radar à mensonges et empirer les choses. Je me repris donc de la sorte.

-" Je me suis inquiétée.. Pas que tu es des comptes à me rendre enfin... J'espère que tu as pu te reposer un peu... Tu veux qu'on fasse la route ensemble ou tu préfères que je te laisse tranquille avec tes amis? "

Lui laisser le choix de la suite des choses me semblait le plus simple et le plus pertinent. Je comptais cependant bien lui donner une tout autre image de moi et ça avant que les cours ne commencent si elle me laissait cette chance. Je ne savais pas encore comment mais je savais que c'était important.
Texas Miller
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Mar 28 Nov - 21:03



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Adossée contre le meuble, Lauren restait simplement là, toujours à brièvement saluer les gens qui passaient, à un peu leur parler également mais sans jamais aller beaucoup plus loin non plus. Elle s’en tenait au minimum syndical. Tandis qu’elle aurait pu aller vers l’entrée du bâtiment, elle perçu du coin de l’œil une Texas visiblement mal à l’aise. Ou du moins préoccupée. Peut être qu’elle ne savait pas comment réagir, après tout. Lauren pouvait le comprendre, mais elle non plus ne savait pas. Devait-elle faire comme hier et continuer sur sa lancée ? Ou, au contraire, se comporter avec Texas comme elle se comportait avec toutes les autres personnes ? La décision à prendre n’était pas la plus simple mais autant continuer sur sa lancée… Elle pourrait espérer faire croire à Texas qu’elle était tombée sur « un mauvais jour ». C’est plutôt moyen mais bon… Lauren tenait à se protéger un minimum.

Laissant la jeune femme approcher sans spécialement broncher, lui offrant simplement un petit sourire. Inutile de la foutre plus mal à l’aise qu’elle ne semblait déjà l’être. En tout cas, en la parcourant brièvement du regard Lauren n’eut aucun mal à voir qu’elle avait dormi en uniforme si elle en jugeait par l’état de ce dernier. Bon… Au moins elle était prête, autant voir le bon côté des choses.

- C’est ton inquiétude qui t’as fait passer une mauvaise nuit ?

Elle n’avait pas dit ça sur le ton froid auquel Texas aurait pu s’attendre. Puis bon, ses amis… A part les personnes du club, et encore, Lauren ne parlait quasiment plus. Du moins autre que les banalités elle ne parlait pas beaucoup.

- Mais non, j’ai passé quoi, deux heures à dormir dans la chambre cette nuit ? Je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Elle lui tendit une de ses canettes. C’est pas forcément bon dès le matin mais ça peut aider à tenir éveillée.  

Lauren ne savait pas si Texas accepterait, ni même si elle comptait prendre un truc à manger ici mais autant lui laisser un petit quelque chose. Les premiers jours sont généralement compliqués, elle le savait pertinemment.

- On peut y aller ensemble si tu veux. A moins que tu ne prennes quelque chose à manger ici ? Après… Tu avais encore largement le temps, c’était surtout pour te prévenir.

A vrai dire, Lauren n’imaginait pas que Texas serait venu directement. Après tout, une heure de sommeil de plus n’aurait peut être pas été de trop. Mais si jamais la demoiselle ne parvenait pas à trouver le repos… C’est vrai que rester dans le lit à se tourner n’aurait pas été la chose la plus productive à faire au monde ! Enfin, passons.

Attendant la réponse de Texas, Lauren fini par simplement la guider vers l’extérieur. Il faisait encore assez doux, assez pour laisser sa veste dans la chambre. Après tout, elle avait l’habitude. C’est cependant en attendant le train que la guitariste mit enfin son petit brassard, reprenant ses questions.

- Alors cette première nuit ? Tu as quand même pu te reposer un peu ? Au moins un minimum ? Ou alors tu étais trop stressée pour ta première véritable journée ?

C’était une question sincère, il était quand même de son devoir de s’assurer que sa colocataire parvenait à se reposer avant d’entamer une nouvelle journée, une nouvelle semaine ou même une nouvelle vie. C’était d’ailleurs souvent vu de cette manière, l’arrivée à Natsuyasumi. Un nouveau départ pour tout le monde. Un endroit où chacun peut être qui il est sans se soucier de ce qui l’entoure. Le train était d’ailleurs plutôt vide. De quoi laisser les deux jeunes femmes parler tranquillement pendant le trajet.



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Lauren Black
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Texas Miller
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Mer 29 Nov - 1:40
Décidément... Le moins que je puisse dire c'est que cette première journée était à l'image de ma relation avec ma colocataire : elle n'avait pas forcément commencé sur des bonnes bases. En effet, non contente d'avoir réussi l'exploit de rater ma première nuitée de cours, j'avais réussi à enfermer la dénommée Lauren sur le toit et si nous avions eu la chance de nous voir délivrée sans trop de difficulté, j'avais été assez subtile - non, pas du tout - pour réussir à me mettre à dos ma guide et camarade de chambrée avec une remarque déplacée ou deux - ou douze. Je n'eus cependant pas vraiment la possibilité ou le temps d'approfondir ce triste constat car ma colocataire ne tarda pas à me tirer de ma torpeur en répondant à ma question.

- On peut y aller ensemble si tu veux. A moins que tu ne prennes quelque chose à manger ici ? Après… Tu avais encore largement le temps, c’était surtout pour te prévenir.

Je prenais un peu plus mon courage à deux mains pour me confronter à son regard mais je ne perçus pas plus d'agressivité que dans sa voix. Je dois avouer que j'étais un peu étonnée... Il faut dire que notre dernier échange me laissait entendre qu'il serait ardu de renouer la communication ou ce lien à peine tissé mais peut-être m'étais-je trompé? Peut-être l'avais-je même rêvé? Je délaissais cependant de suite cette hypothèse farfelu. Le ton de sa voix ce matin venait infirmer toute chance qu'il s'agisse d'une erreur... Et pourtant... Et bien... Je suppose que c'était pour le mieux? Je me contentais donc de ce dénouement satisfaisant. Après tout à quoi bon se triturer l'esprit avec quelque chose qui n'arborait pas de sens ? Je me saisis de la canette gentiment proposée, canette que j'avais délaissé par inattention depuis déjà trop de seconde, avant de lui répondre à demi mot.

-"Non non... ça ira.. Je ne mange pas vraiment tant que ça d'habitude..."

Je ne comptais pas vraiment lui en dire plus mais il était vrai que si d'habitude je ne me refusais que rarement à quelques délices sucrés, j'étais plus regardante quand au fait de manger au réveil. Bien sûr, il ne s'agissait pas là d'un énième caprice ou d'une méthode minceur mais je préférais qu'elle l'analyse sous ce prisme que de lui révéler la piteuse vérité : mon organisme ne le tolérait pas vraiment bien et je craignais que mon cœur ou mon estomac ne me le fasse payer. Tiens d'ailleurs... Mon regard se porta vers la boisson dont venait de me faire offrande ma comparse. N'avait-elle pas dis que c'était mauvais d'en boire dès le matin? J'inspectais avec plus d'attention la canette comme si le fait de la fixer allait enfin me renseigner à son sujet. Qu'est-ce que c'était au juste? Du café? Une boisson énergisante? Je dois avouer que je ne parvenais pas vraiment à le deviner avec mon faible nombre d'heures au compteur ainsi que le fait que je n'étais pas encore des plus familières avec les marques japonaises. Je décidais cependant de passer outre, bien que consciente que certaines boissons m'étaient prescrites pour éviter de subir l'une de ses crises déplaisantes. Après tout, si elle "m'empoisonnait", je ne la dérangerais plus autant. C'est donc avec cette pensée amusée que je ne me fis pas prier pour décapsuler la canette et la porter à mes lèvres. Pwaaaaa ! Je ne savais pas du tout ce que c'était même maintenant mais je ne doutais pas que je peinerais à retomber endormie dans les heures à venir.

Je ne pris cependant pas le temps de la questionner plus longuement puisque Lauren prit la décision de se mettre en route, moi sur ses talons bien sûr, jusqu'à ce que le quai du train ne vienne s'offrir à nos regards. Le silence était en train de s'installer et je commençais à craindre que la situation s'enlise de nouveau mais Lauren vint à nouveau rompre ce moment de gêne.

- Alors cette première nuit ? Tu as quand même pu te reposer un peu ? Au moins un minimum ? Ou alors tu étais trop stressée pour ta première véritable journée ?

Je me doutais bien que je ne pouvais pas vraiment ignorer la question indéfiniment et que celle-ci viendrait à un moment ou à un autre sur la table aussi je me plongeais dans mes pensées comme pour mieux les formuler avant qu'elles ne passent les frontières de mes lèvres.

"Mmmmh... Difficile de parler d'une vraie nuit et encore moins d'un vrai stress concernant la journée..." entamais-je tout en laissant miroiter la suite de ma réflexion.

Il est vrai que je n'avais presque pas pensé à la journée à venir, trop prise par notre dispute et ma peur panique de me retrouver à nouveau dans les songes d'un ou d'une parfaite inconnue. Peur qui avait fini par manquer de peu de se réaliser. Comme quoi...

-" Je devrais tenir la journée... Enfin je crois... Je ne compte pas refaire de vagues..." repris-je.

Autant une façon de dire que je n'avais pas oublié ma promesse écrite qu'une façon de lui faire savoir qu'elle n'entendrait pas parler de moi dans les couloirs comme de la fille qui ronfle sur sa table de classe. Je fis cependant le choix de couper court pour éviter de réaborder le sujet de la nuit, notamment pour éviter de devoir lui dire que j'avais failli me la jouer Cat's Eyes dans ses rêves par accident, ou de la dispute et je l'interrogeais plutôt sur le brassard qu'elle venait de se passer au bras.

-"C'est quoi au juste ça?" fis-je en le montrant du doigt.

Je craignais un peu qu'elle m'est déjà expliquée ou d'avoir oublié un accessoire de la tenue réglementaire mais que voulez-vous : seuls les imbéciles ne posent pas de questions? Et pourtant je peux être une sacrée imbécile comme la journée précédente l'avait démontré.
Texas Miller
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Lauren Black
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Jeu 30 Nov - 21:05



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Hochant simplement la tête, Lauren évita de regarder plus longtemps Texas. Juste pour ne pas avoir si elle mentait ou non, hier lui avait amplement suffit à vrai dire. Elle avait prit la canette et c’était tout ce qui lui importait. La seule chose qu’elle remarqua fut le regard de la demoiselle sur la canette. Ah- elle n’avait peut être pas encore la capacité de lire le japonais, si ? Normalement ça devrait fonctionner jusqu’au pensionnat, non ? Lauren devrait se renseigner, ou au moins voir s’il n’y avait pas de disfonctionnement du sort de traduction.

La canette en main, Texas ne tarda cependant pas beaucoup avant de la porter à ses lèvres. Au moins elle ne risquait pas de s’endormir en plein cours… Mais peut être que Lauren aurait dû lui proposer quelque chose de plus conventionnel en fait… Tout le monde n’était pas fan de boissons énergisantes comme elle pouvait l’être.

- Si jamais tu ne te sens pas bien en cours de journée, n’hésite pas à passer à l’infirmerie. C’est assez fréquent pour les nouveaux arrivants qui n’ont pas encore le rythme. Tu pourras en profiter pour te reposer et récupérer.

C’était le passage que beaucoup empruntaient pour se requinquer un minimum avant de retourner à l’attaque. Et, en général, lors de la première semaine les professeurs étaient plutôt compréhensifs avec les petits nouveaux. N’espérez pas qu’une personne présente depuis un an ou deux aura le même traitement. Au contraire même.

Lauren hocha doucement la tête.

- Merci.

Elle n’avait bien entendu rien oublié de la veille, ni même spécialement pardonné mais Texas méritait d’être traitée comme tout le monde. Il faudrait juste voir comment les choses évolueraient pour que Lauren s’ouvre un peu plus sincèrement. La sensation d’être une hypocrite ne la lâchait plus depuis un moment déjà mais il fallait qu’elle tienne encore un peu. Hors de question d’attirer la pitié ou tout autre sentiment du genre, estimant qu’elle avait déjà assez de choses à gérer pour le moment. Malheureusement, un certain silence menaçait de tomber à tout moment, Lauren ne sachant pas vraiment comment agir ou de quoi parler. Elle ne voulait pas que l’ambiance soit lourde mais, inconsciemment elle faisait des réponses fermées.

De ? Ah, le brassard ? Il lui fallut quelques instants pour complètement percuter. Elle avait volontairement omis ce détail lors de leurs présentations. Après tout, elle ne voulait pas « se la péter » avec ses multiples casquettes… Bon, elle avait tout de même travaillé pour arriver au BDE contrairement au club et n’en était pas peu fière mais il n’était pas dans son tempérament de le crier sur tous les toits.

- C’est pour montrer que je fais parti du BDE aux autres élèves.

Lauren ne savait pas si Texas connaissait ce principe, préférant prendre les devant juste au cas où.

- On est là pour gérer les budgets, les problèmes, les clubs dans leur ensembles et les diverses demandes. En soit… on fait un peu ce que les adultes ne font pas. Et accessoirement on peut taper sur les doigts des délinquants.

Enfin, c’était ce qu’on lui avait raconté. Elle n’avait, heureusement, pas encore eut l’occasion de gérer un souci avec ces derniers, mais quelque chose lui disait que l’année n’allait pas être de tout repos à ce sujet. Un truc en plus à gérer mais ça serait sans doute le moins contraignant.

- On est également là pour aider les étudiants qui ont un peu de mal à vivre avec leur singularité, on les aide à trouver des solutions ou à en mettre en place quand c’est possible. Sinon on tente de mettre en place des dispositifs pour les aider à s’accoutumer le plus possible lorsque le reste n’est pas possible.

Voilà, normalement Lauren avait réussi à expliquer le principe du BDE… Sinon elle aurait l’air fine tient. Craquant la canette, elle en but une bonne moitié d’une traite, comme si ce n’était que de l’eau. Mais ouais, ce n’était pas top dès le levé, sans avoir bu quelque chose avant. Genre de l’eau ou autre boisson soft qui n’attaquait pas. Bof, au fond, ce n’était pas ça qui allait la tuer.

- Ça va aller pour t’y retrouver aujourd’hui ? Comme tu n’as pas pu voir ta classe…

Bon, à vrai dire Lauren pourrait l’aiguiller un peu, il n’y avait pas tant de classes que ça…  Mais elle ne doutait pas de la débrouillardise de sa nouvelle colocataire. A la comparer, bien que ça ne soit pas très polie, elle n’avait rien à voir avec le calme d’Akemi. C’était même son exact opposé d’après ce qu’elle avait pu apercevoir la veille. Enfin, la chambre ne serait peut être pas silencieuse H24, ça serait sans doute du bien aux deux jeunes femmes.
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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Ven 1 Déc - 0:20
Les premiers zéphyrs de la matinée rendaient celle-ci bien fraîche mais je dois admettre que la chose la plus froide sur ce quai n'était autre que le silence qui ne cessait de menacer de poindre entre Lauren et moi. Si je croyais pouvoir échapper aux conséquences de mon attitude de la veille, je me mettais le doigt dans l'œil. Je n'étais cependant pas assez dupe pour espérer ou pour me fourvoyer sur cette conversation. En effet, même si Lauren donnait le change, comme moi d'ailleurs, je comprenais bien qu'elle ne comptait pas forcément passer l'éponge aussi facilement. C'est ainsi que je tentais, sûrement en vain, d'inverser le processus et je n'eus pas à attendre bien longtemps pour qu'elle me réponde. 

- C’est pour montrer que je fais parti du BDE aux autres élèves.

Le BDE? Je pris quelques secondes pour m'interroger sur la signification de cet acronyme sans trouver une réponse convenable. Certes il convient déjà de préciser que j'avais principalement bénéficié d'une éducation à la maison mais il est vrai que je ne pense pas que l'Allemagne eusse un quelconque organisme du type à l'école ou au collège... Du moins aussi loin que je m'en souvienne. Une valeur incertaine vu les traumatismes que j'avais enduré lors de "l'incident". Je n'eus cependant pas bien longtemps à me triturer les ménages à ce sujet car Lauren vint éclairer ma lanterne sans attendre.

- On est là pour gérer les budgets, les problèmes, les clubs dans leur ensembles et les diverses demandes. En soit… on fait un peu ce que les adultes ne font pas. Et accessoirement on peut taper sur les doigts des délinquants. On est également là pour aider les étudiants qui ont un peu de mal à vivre avec leur singularité, on les aide à trouver des solutions ou à en mettre en place quand c’est possible. Sinon on tente de mettre en place des dispositifs pour les aider à s’accoutumer le plus possible lorsque le reste n’est pas possible.

Je hochais simplement de la tête dans un premier temps, assimilant de mon mieux les missions auxquelles elle m'expliquait participer Lorsque mon esprit bloqua sur un partie de son discours. En effet, je venais de notifier un détail qui me fit rater un battement de cœur. Le BDE gère les problèmes mais il doit aussi trouver des dispositifs et des solutions pour l'acclimatation des élèves... Je ne pus m'empêcher de faire le lien avec mon "souci". Je rapprochais doucement ma main de mon sternum inconsciemment, comme pour le dissimuler du regard de ma partenaire de chambrée, tandis que je sentais la nervosité m'envahir petit à petit. Si elle est au BDE, a-t-elle accès à mon dossier? Est-ce qu'on risque de lui parler de... ça? Et si mon comportement de la veille l'encourageait à se pencher sur celui-ci pour mieux cerner avec qui elle allait partager sa chambre? Je refusais qu'elle soit mise au courant. Je ne voulais plus être traité différemment. Mes songes "partagés" étaient déjà un poids bien assez lourd à porter. Par chance, je n'eus pas le temps de me monter la tête bien longuement puisque la membre du BDE ne tarda pas à changer de sujet.

- Ça va aller pour t’y retrouver aujourd’hui ? Comme tu n’as pas pu voir ta classe…

Je secouais légèrement la tête pour tenter d'éloigner mes pensées et je me contentais d'abord de sourire avant de répondre en essayant de contenir ma fébrilité.

-"Euh... Je ne sais pas trop mais... Je ne vais pas abuser de ta gentillesse... Je devrais me débrouiller... "

Rien n'était moins sûr.  Je me félicitais cependant de ma prestation, espérant qu'avec un peu de chance mon attitude un peu étrange puisse paraître n'être que de la gêne. Et puis.. Je ne mentais pas. Je crois qu'après les événements malencontreux de la veille, il valait mieux que je me fasse tout petite et que j'évite de lui imposer ma présence plus que de raison. C'était à mes yeux la meilleure façon de renouer et de fumer le calumet de la paix à terme. Je n'eus cependant pas l'occasion d'hypothétiser bien longtemps sur le sujet puisque le train fit son apparition à l'horizon perturbant mes pensées. Je profitais de l'occasion pour tendre une nouvelle perche à ma colocataire.

-"Dis... on s'assoit ensemble?" fis-je d'un ton innocent comme si nous n'étions pas du tout en froid. "Si tu veux, on peut même écouter de la musique ensemble... quoi que je ne sais pas ce que tu écoutes..." 

Je n'attendais pas vraiment sa réponse. En effet, j'associais la proposition aux actes puisque je m'engouffrais dans la rame dès que les portes s'ouvrirent et je tâchais de saisir une place assise avant que quiconque ne puisse me la subtiliser avant de garder une place libre à côté de moi au cas où. Si elle ne voulait pas me rejoindre, mon sac en profiterait.
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Jeu 7 Déc - 2:56



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Finalement, vu l’air de Texas Lauren avait bien fait de lui expliquer, bien que brièvement, le rôle du BDE. C’était peut être, clairement même, tout nouveau pour cette dernière. Bien qu’elle ignorait comment cela se passait en Allemagne, l’américaine était quasi certaine que ce côté administratif revenait quasi systématiquement aux professeurs ou autres membres du personnel. Enfin, gagner en responsabilité ne lui déplaisait pas, cela lui permettait également de « prendre la température » et voir si cela lui plaisait.

Elle n’oubliait pas.

Elle savait ce qu’elle voulait, même si cela la forçait à faire une croix sur ce qu’elle souhaitait à la toute base.

C’est une fois de plus Texas qui la sorti de sa torpeur. Abuser de sa gentillesse ? N’était-ce pas déjà trop tard ? Quoique non, Lauren était mauvaise langue : Texas était sincère et s’était excusée pour son comportement de la veille. Elle ne devait pas l’oublier ou l’omettre.

- Pas de soucis, après on a encore un peu de temps donc ça devrait te suffire ? Puis avec la visite d’hier tu ne devrais pas avoir trop de mal à te repérer et te retrouver à l’académie.

Bien que l’académie soit grande, Lauren ne doutait pas des capacités d’orientation de la demoiselle. Après tout, chaque étage était sensiblement le même que celui d’en dessous. Il ne fallait que trouver un de ses camarades mais, sur ce point, Lauren ne pourrait pas vraiment l’aider. Certes, elle connaissait pas mal d’élèves, mais ne pouvait dire qui était dans quelle classe, et encore moins avec qui.

Lauren laissa la surprise s’afficher sur son visage l’espaces de quelques micro secondes avant d e secouer la tête. Avait-elle entendu ce qu’elle avait entendu ? C’était une proposition pour le moins… Etonnante dirons-nous. Elle ne s’y était clairement pas attendu, étant même prise au dépourvu. A vrai dire, l’américaine ne savait pas quoi répondre, suivant simplement Texas dans le train relativement vide.

- Je veux bien m’asseoir, merci.

Chose qu’elle fit sans se faire prier mais préféra tout de même refuser de partager des écouteurs. Après tout, ce genre de proximité pourrait la mettre mal à l’aise et… ça pourrait être assez mal vu. Elle préférait largement assurer ses arrières. Juste au cas où.

Et c’est de cette manière que le silence tomba sur elles.

D’ordinaire parler à quelqu’un ne lui demandait pas trop d’effort, même quelqu’un qu’elle ne connaissait pas mais là, rien ne lui venait. Absolument rien. Après, bien qu’elles aient eut un léger différent la veille, Lauren pouvait faire un effort ! Et croyez-moi, elle tentait mais c’était le vide. Son esprit refusait de trouver un sujet de conversation. Le silence du train n’aidait pas non plus, ne laissant place qu’à un profond inconfort… Peut être aurait-elle dû accepter de partager les écouteurs et de la musique ?  Maintenant c’était un peu trop tard, elle ne se voyait clairement pas revenir vers Texas en mode « ah bah attends, j’ai finalement changé d’avis, tu veux toujours qu’on partage de la musique jusqu’à l’académie ? » ça ne lui ressemblait clairement pas !

Jouant doucement avec son pendentif, enfin celui de son frère, Lauren regarda ses pieds, comme si ces derniers pouvaient lui donner un sujet de discussion. Ce trajet promettait d’être le plus long de leur vie… Entre le silence et la gène, il n’y avait que le son du train pour ajouter un peu d’ambiance.

Cependant, et bien qu’elle n’était pas certaine de si elle avait bien entendu, les yeux de Lauren se tournèrent vers Texas quelques secondes, semblant hésiter.

- Tu écoutes quoi ?

Après tout, Texas était rentrée bien vite dans le wagon. Mais peut être que parler de musique leur permettrait de faire passer le trajet bien plus rapidement ? Puis c’était également l’occasion d’en découvrir un peu sur cette charmeuse. Que pouvait-elle écouter ? Etait-elle du genre gros classiques, pop, vieilles chansons ou autres ? Peut être qu’elles pourraient se faire découvrir des choses l’une l’autre ? Mais qu’on ne se leurre pas, c’était juste pour que le silence ne soit pas trop gênant hein. Puis elle ne comptait pas partager d’écouteur non plus !





Normalement.

© By Halloween

Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Jeu 7 Déc - 13:48
Et nous voilà désormais dans ce train vide ou presque... Ma demande pouvait-elle être décrite autrement que comme une tentative désespérée et maladroite de renouer un dialogue serein? Bien sûr que non. Je me disais que discuter musique permettrait peut-être de diluer les sentiments amers de la veille mais les choses ne se passèrent pas ainsi. En effet, si Lauren accepta volontiers de s'assoir avec moi, peut-être bon gré mal gré après tout, elle refusa ma proposition. Je dois avouer que ce refus m'attrista légèrement mais je n'en fis rien savoir. Insister n'était pas une bonne idée.  Une chose que j'avais découvert à mes dépens la veille et dont je continuais de payer le tribut. Après tout peut-être n'aimait-elle pas écouter de la musique? Peut-être que ça la rendait malade dans les transports comme ces personnes incapable de lire en voiture à cause du mal des transports? Ou bien était-ce simplement sa façon de préserver son image, remettre l'église a milieu du village pour me rappeler que nous étions en froid? Je préférerais laisser ma curiosité sur sa faim pour cette fois. Je rengainais donc, sans mot dire, mon second écouteur tandis que je m'équipais du premier. Il ne me fallut que quelques secondes pour paramétrer ma playlist. Et... Le silence. Long. Glacial. Infini. Quelle plaie. Best trajet ever. Je ne me voyais cependant pas vraiment m'en plaindre car non seulement j'en étais en partie responsable mais ma musique me permettait un peu de combler ce néant angoissant. Devrais-je? Je dois avouer que j'aurais pu m'évertuer à le briser mais un simple regard vers ma colocataire suffit à me convaincre qu'elle était absorbée par ses pensées. Était-elle en train de se repasser le fil de la journée d'hier ? Pensait-elle à ses obligations de la journée ? Je ne crois pas. Non. Elle semblait fascinée par ses pieds. Nouveau vernis? Nouvelles chaussures? Je n'eus, une nouvelle fois, pas le courage de lui demander. À dire vrai, ses pieds et leurs atours ne m'intéressaient pas outre mesure. C'est à ce moment que mon regard croisa le sien. Wow. Encore une fois quels yeux... Je taisais cependant mon compliment, de peur de raviver les souvenirs de la veille, bien aidée par sa question.

- Tu écoutes quoi ?

Je fus surprise de plusieurs façons par sa curiosité. En effet, je dois admettre que je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'elle s'intéresse à ce que je faisais d'autant qu'elle avait refusée précédemment d'écouter ma musique. Avait-elle changé d'avis? Est-ce que le silence se faisait trop pesant à son goût?  Quoi qu'il en soit, je ne fis que peu de cas de mes interrogations et je m'empressais de lui répondre.

-"Euuuh... tu veux dire en ce moment ou de manière générale?" fis-je un peu confuse quand à la portée de sa question.

J'alliais la parole au geste en lui tendant à nouveau un écouteur, un peu nerveuse. Elle était tout à fait à même de refuser à nouveau. C'était une simple porte d'entrée dans mon univers même si je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si elle n'allait pas juger mes goûts musicaux au passage. Pour être parfaitement franche, je redoutais qu'elle ne se fasse une idée encore plus négative de moi si ce que j'écoutais lui semblait désuet ou particulièrement nul. Je fis cependant fi de ses appréhensions pour répondre plus ouvertement.

-"Disons que pour répondre à ta question, je suis plutôt rock... Genre The Hedgehogs, Blue Wells, The Rabbids un peu aussi..." fis-je tandis que je la regardais finalement se saisir de l'écouteur offert depuis déjà quelques secondes. "Tu connais?"

Je ne précisais cependant pas la chanson en cours. Une occasion pour elle de deviner si elle connaissait... Je doutais intérieurement qu'elle puisse connaître l'un de ses groupes pour être honnête. Non seulement, certains d'entre eux étaient dissous depuis quelques temps déjà mais surtout je ne voyais pas particulièrement Lauren comme une grande fan de musique rock. Quoi que... Elle avait un petit air de chanteuse de rock mais son attitude dénotée avec l'attitude classique qu'on attribuait à ce genre de musicien. Peut-être serais-je surprise?

Je profitais de l'instant pour fermer les yeux et laisser la musique faire son œuvre. Et pas uniquement... C'était aussi l'occasion rêvée d'essayer de faire oublier à mon cerveau que je me retrouvais épaule contre épaule, la tête à quelques centimètres de la sienne... Je suis une dragueuse mais je ne suis pas insensible à ce type de situation imprévue non mais... Surtout quand la fille en question est loin d'être désagréable à regarder !
Texas Miller
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