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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Sam 3 Déc - 0:27



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Début avril I+4, 4h50

Quelle journée. Non vraiment, elle avait été assez fatigante mais la jeune femme n’avait aucune envie de dormir. Comme c’était étrange me direz-vous. Même après trois ans passés ici, son corps refusait encore de lui accorder le rythme nécessaire. Non pas qu’elle s’endormait en cours, au contraire même ! Mais une fois de retour à la chambre, que tout est fait et le repas avalé bah… Elle se retrouve un peu comme une cruche a attendre le sommeil ou a aller faire des activités pour tenter de fermer les yeux quelques heures avant de reprendre les cours.

Si à son arrivée ça lui posait quelques problèmes, ce n’était plus véritablement le cas. Elle avait l’habitude, tout simplement.

En soit, la journée s’était bien passée et elle avait même pu prendre ses fonctions ! Il n’y avait pas grand-chose à faire aujourd’hui, voir même rien du tout à part le discours de bienvenue et l’accueil des nouveaux. Elle n’était pas spécialement douée pour tout ceci, et la douleur qui traversait toujours son bras n’avait pas aidé la jeune femme à bosser sur ce dernier. Bon, au moins, ça avait passé plutôt inaperçu à ses yeux, elle avait l’air d’avoir réussi à tromper les autres bien qu’elle cherchait désespérément un regard bien familier. Non, c’était vraiment peine perdue en fait. Elle devrait se faire une raison sur ce point. De toute manière, les professeurs diurnes ne devaient pas se prendre la tête, à venir écouter le même discours qu’en journée. Enfin, qu’en début de matinée. Il y avait d’ailleurs pas mal de nouveaux et c’était vraiment agréable à voir, si l’on retirait toutes les auras qui décidaient de s’entremêler à n’en plus finir. A la fin de son diplôme Lauren avait dû se poser quelques minutes pour faire disparaître les vertiges et nausées qui avaient pointées le bout de leurs nez.

Bordel, c’était de pire en pire.

Enfin, qu’importait, elle avait toujours fait avec et aujourd’hui n’allait pas échapper à la règle ! D’ailleurs, elle préférait s’occuper d’autre chose, c'est-à-dire ses cours et ses notes. En restant concentrée là-dessus, elle ignorait la douleur qui recommençait à lui parcourir le bras. Faudrait juste attendre la pause. Juste ça et elle ne sentirait plus rien. Les médicaments de ce médecins faisaient tellement plus effet que ces pauvres dolipranes mais… Lauren avait du mal à s’en passer. Ou du moins, elle commençait à en prendre plus que nécessaire. Dès que la douleur recommençait à venir, elle en avalait un sans se poser plus de question que ça. Heureusement que sa boîte était quasi terminée, se connaissant, elle n’allait pas le dire tout de suite à la professeure Brown qui lui remonterait les bretelles à savoir qu’elle en prenait bien trop.

La dernière sonnerie retentit, il était enfin l’heure de rentrer. Si elle se dépêchait à sortir de là, Lauren pourrait sans doute chopper le premier train et rentrer plus vite ! Il faisait certes, assez doux, mais elle avait besoin de calme et de tranquillité pour récupérer au plus vite ! Ou ne serait-ce qu’un minimum ! Connaissant parfaitement les couloirs de l’académie, elle les parcourait sans la moindre gêne, esquivant les autres élèves qui sortaient en discutant, plaisantant ou tout simplement, restaient en groupe en plein milieu ! Même après tout ce qui se passait, tout ce qui lui était tombé sur le coin de la gueule, elle avait un peu reprit du poil de la bête, esquissant quelques petits sourire à droite et à gauche bien que l’américaine n’allait pas chercher à perdre son temps avec qui que ce soit. Elle avait son petit cercle de proches et ça lui allait totalement ! Enfin… Pour ceux qui n’avait pas été porté disparu ou qui n’avaient simplement pas quitté l’académie.

Sans dire un mot.

Non, Lauren secoua la tête comme pour chasser ces sombres pensées. Elle s’était résignée à tout accepter. Du moins à accepter ce coup en traitre et à ne plus y penser. C’était plus simple à dire qu’à faire cependant, vous vous en doutez bien, mais il fallait aller de l’avant ! Elle esquiva d’ailleurs de justesse un de ses types à plumes qui trouvait ça drôle d’ouvrir ses ailes en plein milieu d’un couloir bondé. Bordel, il ne pouvait pas bouger de là ? Certaines personnes avaient un train à prendre quoi ! Lui pouvait peut être voler, mais tout le monde n’en était, heureusement, pas capable ! D’ailleurs, ce dernier s’excusa brièvement en voyant le petit brassard que l’Anormal portait sans même y faire attention. Elle s’en moquait un peu à vrai dire, sachant que ce n’était qu’un simple accessoire. Les gens respectent qui ils veulent après tout, et ce n’était pas ça qui allait faire une grande différence. Du moins, Lauren imaginait les choses comme ça !

Après avoir quasiment couru jusqu’à la gare, elle pu sauter, presque littéralement, dans le premier train. Au moins elle était tranquille pendant les prochaines longues minutes.

Son portable fut sorti de sa poche tandis que ses écouteurs venaient trouver places à ses oreilles, l’emportant dans un monde bien à elle. Dans un monde où plus rien ni personne n’existait. C’était juste elle, et ses chansons. Un peu machinalement, elle passa la main sur son épaule bien abîmée, grattant la cicatrice toujours bien rouge par-dessus son uniforme. Ça piquait, ça faisait même un peu mal mais ça lui rappelait qu’elle était en vie. C’était… Etrange d’avoir à se rassurer d’être en vie… Totalement perdue dans ses pensées, c’est comme ça qu’elle arriva au pensionnat, ne sortant de son univers qu’en percevant plus de mouvements qu’en temps normal.

Plus tranquillement, plus lentement, la jeune femme alla vers le bâtiment, saluant les rares diurnes toujours debout… Ou peut être déjà, tout dépendait des gens. Il faut dire que la rentrée est toujours un grand moment, et qu’on ne souhaite pas forcément se coucher tout de suite une fois cette journée terminée, mais de là à faire une nuit blanche… Elle savait parfaitement que certains d’entre eux n’allaient que très peu assumer le lendemain. Un petit sourire lui échappa tandis qu’elle pensait aux deux professeurs absolument tortionnaires que ces élèves pouvaient avoir. A côté de ça, le professeur Decimus paraissait un peu moins effrayant ! Non, pas qu’il était effrayant en sois… Peut être vraiment atypique et unique. Mais ses cours n’en étaient pas moins passionnants !

Mais maintenant qu’elle était au pensionnat, qu’allait-elle pouvoir faire ? Elle ne savait pas vraiment, et ses quelques cours ne lui demanderaient pas beaucoup de travail donc elle avait largement le temps. Tant pis ! Elle n’aimait pas trop y aller, du moins plus depuis quelques temps mais il fallait que Lauren prenne un peu l’air. Qu’importait si ça faisait remonter des souvenirs ! Il fallait qu’elle en profite tant que le temps était clément. Tant que les gens ne décidaient pas d’y monter. La jeune femme fit un rapide crochet par la chambre qu’elle allait partager avec une parfaite inconnue avant de monter.

Oui, le programme serait totalement faisable comme ça.

Elle poussa la porte de sa chambre, ayant tout de même prit soin de frapper au cas où mais il n’y avait personne. Il n’y avait d’ailleurs pas d’autres affaires que les siennes. Des affaires qui restaient depuis quelques années, des souvenirs mais également un carnet où toutes les auras étaient consignées. Comme ce qu’elle remarquait sur les gens et leurs singularités. Depuis combien de temps n’y avait-elle pas jeté un coup d’œil ? Ou même, depuis combien de temps n’y avait-elle rien consigné ? Sans doute beaucoup trop longtemps pour que les trois quarts des informations soient obsolètes. Peut être que faire une mise à jour serait bien et utile ? Pas tant que ça en fait, elle n’avait plus envie de se casser le cul à analyser les gens et ce qu’ils pensaient. Tout ceci était trop pour elle pour l’instant… Mais comment passer outre ces auras et toutes les émotions qui lui arrivaient dessus sans qu’elle ne puisse vraiment les ignorer ? Quelle connerie c’était.

En quelques gestes, elle lança son blazer sur le dossier de sa chaise de bureau et enfila simplement une veste plus confortable. Elle pouvait garder le reste de son uniforme pour l’instant, ça ne serait pas bien important. De toute manière elle ne comptait pas passer des heures dehors non plus.

Un petit soupire lui échappa alors qu’elle fermait la porte, laissant la pièce vide. Peut être que sa colocataire était une diurne ? Ou même qu’elle n’avait pas encore pu s’installer ? Les deux cas étaient plausibles mais l’américaine n’avait pas la patience de réfléchir à ça.

Une fois sur le toit, et après s’être assuré qu’il n’y avait personne, son sourire disparu, laissant place à un visage un peu plus triste. Ses yeux n’avaient plus leur couleur originale, ni même l’éclat d’amusement qu’il pouvait y avoir encore quelques mois plus tôt. C’était terne et l’image qu’elle avait d’elle à ce moment là n’était pas la plus glorieuse. Accoudée à la rambarde, elle laissait ses yeux parcourir l’horizon, détachant ses longs cheveux par la même occasion. Ils avaient bien le droit d’être libres, après tout.

L’air était doux, le ciel encore clair et parsemé de quelques étoiles. C’était un beau décor, quelque chose qui l’apaisait un peu bien qu’ignorer ses souvenirs était un peu compliqué. Il ne s’était pourtant pas passé grand-chose ici, mais… C’était important et ça comptait beaucoup à ses yeux. Encore trop meurtrie par cette première trahison, un soupire un peu plus puissant lui échappa. Son front vint doucement rencontrer ses mains fermement agrippées à la rambarde.

Elle avait mal, tout simplement.

Les yeux clos, la jeune femme resta quelques instants dans sa position, calmant sa respiration qui semblait vouloir s’accélérer sous le poids des souvenirs et des émotions. Trop prise par ce petit exercice, elle n’entendit pas la porte du toit s’ouvrir, laissant passer une des nouvelles arrivantes avant de se refermer dans son dos. Lauren se redressa un peu, s’appuyant plus sur la rambarde pour regarder les gens arriver plus tranquillement. Les choses pouvaient être tellement simples en fait.

Il suffisait juste de tout ignorer le plus longtemps possible et de ne rien laisser paraître de nouveau.
© By Halloween

Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Sam 3 Déc - 3:10
3 heures 52. Je consultais ma montre une fois encore, légèrement excédée, avant de lâcher un soupir qui en disait long. J'étais décidément bien en retard. Suffisamment en retard pour avoir raté la première journée de cours. Du moins, si l'on peut parler ici d'une journée puisqu'il s'agissait là d'une nuitée. En effet, si je devais à l'origine arrivée en fin d'après-midi, mon avion avait malheureusement collectionné les retards. Des heures de retard à proprement parler. Suffisamment pour que je me retrouve dans mon taxi à presque quatre heures du matin. Décidément… Je tapotais nerveusement sur le siège, jetant un coup d'œil devant la voiture comme pour essayer de voir si nous n'étions pas encore arrivés. Pas d'école ou d'académie à l'horizon. Niveau bonne impression, on peut faire mieux… Je détestais être en retard. Peut-être la conséquence de l'éducation tournée sur la notion de respect d'une Japonaise et l'enseignement allemand tout aussi rigoureux sur ce point.. Qu'est-ce que c'est lent… Je m'apprêtais à interpeller le conducteur du véhicule et déverser un peu de ma frustration et de mon agacement mais je n'en fis finalement rien. En effet, je me ressaisis juste avant de pester. Il n'y pouvait rien après tout. Ce n'était pas vraiment juste… Et puis ce n'était pas bon pour ce que j'ai comme dirait mes parents. 

Je préférais alors m'enfoncer dans la banquette du taxi et je me résolvais donc à simplement poser ma tête contre la vitre glacée et observer le paysage alentour qui défilait plus lentement que je l'aurais souhaité. Aurais-je pensé me retrouver ici ce matin? C'était techniquement vrai. J'avais été informé depuis déjà quelques semaines de mon changement d'établissement. Je n'avais pas vraiment eu mon mot à dire même si je n'avais aucunement tenté de me soustraire à cette décision. A quoi bon? J'étais tout à fait d'accord avec cette décision. C'était pour mon bien. Pour celui de tout le monde. Rien n'était plus pareil et je n'étais plus pareille. Je ne le serais plus. Une douleur fulgurante me traversa la poitrine comme pour me rappeler à la triste réalité. Une réalité que je connaissais déjà et que je ne tentais pas de fuir. Je grimaçais faiblement, laissant la douleur s'estomper lentement, puis je repris mes rêveries en attendant de rejoindre ma destination. Je n'avais aucune raison de rester dans cette maison. Ma situation ne s'améliorait pas. Ça aussi j'en avais été informé des semaines durant même si mes crises me tenaient suffisamment au courant pour que je n'ai pas à compter sur des diagnostics médicaux. J'avais mal. Même maintenant. Ça aussi, je le savais depuis un bon moment. Ça et de tas d'autres choses qui ne cessaient de tourner dans ma tête. Je me fendis une nouvelle fois d'un soupir. Tout ça aurait pu être évité en venant avec quelques jours d'avance mais mes parents s'y refusaient. Je n'avais donc gagné le pays qu'aujourd'hui. 

Je laissais échapper un léger bâillement. Le décalage horaire avait été plutôt violent avec moi et je ressentais désormais l'effet de la fatigue plus que je ne le souhaitais. Ne pas dormir… Ne pas dormir… Je me répétais ce mantra comme si il s'agissait d'un bouclier que je pouvais brandir pour lutter face à la Nature elle-même mais il se révéla plutôt inefficace. Je sentais effectivement mes paupières se fermaient malgré mes tentatives de garder les yeux ouverts. Depuis combien d'heure n'avais-je pas dormi? Était-ce même encore des heures et non des jours? Je ne saurais plus le dire. J'avais bien pensé dormir un peu en voyant l'avion prendre du retard mais la simple pensée de partager les rêves d'un autre voyageur, d'un inconnu m'avait persuadé de renoncer à un petit moment de répit. Cette simple pensée entraîna une idée qui me traversa aussitôt. Je relevais doucement le regard pour observer les alentours. N'était-ce pas le bon moment pour un peu de repos? Après tout, il s'agissait d'un endroit parfait pour laisser un peu de côté mes craintes et ma fatigue. J'avais peu de chance de croiser le sommeil de quiconque dans cette voiture, sauf bien sûr si le chauffeur décidait de se faire une petite sieste improvisée. Cas échéant, j'aurais d'autre souci à me faire que celui de me retrouver à explorer la psyché d'un inconnu et d'y observer ses souvenirs ou ses ressentis. Aussi bizarre que ça puisse paraître, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un léger rire à cette idée. Quelle ironie. Imaginez survivre à un incident mortel et mourir dans un bête accident de la route. On dirait l'un de ses scénarios de films des années 2000 sur la mort qui vient rechercher ceux qu'elle a raté. Ridicule en somme. Je secouais légèrement la tête comme pour me moquer de cette idée saugrenue alors que mes paupières revenaient de nouveau m'obscurcir la vue. J'avais vraiment besoin de sommeil...Ma conscience s'évanouit presque instantanément.

Je fus réveillée une petite heure plus tard par une légère bosse sur la route. J'ouvrais lentement les yeux et réalisais aussitôt que je venais de passer la dernière heure dans les bras de Morphée. Je me redressais doucement en essayant de réunir mes souvenirs mais un bref examen de ce dernier vint me confirmer que je n'avais pas expérimenté l'une de mes crises. Preuve supplémentaire, nous n'étions pas encastré dans un platane. Une bonne chose en somme. Je jetais un coup d'œil à l'extérieur pour constater que les paysages avaient changés. Et pour cause, nous n'étions plus très loin de l'académie. Du moins, c'est ce que me dit aussitôt le chauffeur en constatant que je m'étais réveillée. Je me tournais vers ce dernier, toujours un peu somnolente, avant de tâcher machinalement de mettre de l'ordre dans mes longs cheveux après cette pause inopinée.  Il s'avéra que l'homme ne se trompait cependant pas du tout car nous arrivâmes avant même que je ne puisse commencer à douter de son affirmation. Je descendais donc du véhicule, prenant soin de récupérer aussitôt mes affaires dans le coffre, avant de venir régler le trajet - exorbitant par ailleurs - avec l'argent que m'avait laissé mes parents avant mon départ.

Je me dirigeais donc ensuite à l'intérieur du bâtiment, un peu perdue. Je savais qu'au vu de l'heure avancée il me serait impossible de suivre les cours de la journée et qu'il me fallait aller rejoindre ma chambre du pensionnat pour y déposer mes affaires mais je ne savais pas trop comment procéder. J'avais, bien entendu, pris le soin de lire la brochure de l'établissement et il me fallait apparemment gagner un train qui m'emmènerait là-bas mais ça ne me disait pas vraiment où celui-ci se trouvait. Je parcourais donc les couloirs un moment, observant avec un peu d'étonnement les différents élèves qui parcouraient les couloirs en direction de la sortie. Je dois admettre que je ne m'attendais pas à ça mais… Pouvais-je vraiment m'étonner quand j'avais moi-même des crises si étranges? Je ne pus cependant m'empêcher de fixer certains élèves plus intensément que prévu pour des raisons plutôt simple. Heureusement, aucun d'entre eux ne sembla prêter plus attention à mes regards insistants. Au gré de mes pérégrinations, je finis par croiser un adulte. Il s'agissait d'un homme entre deux âges mais je ne dis pas plus attention que ça à son apparence. Je lui expliquais brièvement ma situation, m'excusant aussi pour le retard même si il était plutôt certain qu'il ne devait même pas savoir qui j'étais ou pouvoir excuser cet aléa de la vie, avant de lui demander mon chemin. Je le remerciais de sa gentillesse avant de suivre ses indications. Je gagnais alors la gare sans détour avant de prendre le premier train qui daigna se présenter. 

Le trajet fut infiniment plus court que le précédent - et moins onéreux - et j'arrivais après quelques minutes de marche devant un imposant bâtiment. Le passage et le flot continu d'élèves me confirma qu'il s'agissait là du pensionnat. Je suivais donc le mouvement et je rentrais à l'intérieur de l'édifice. Il était désormais temps de trouver ma chambre. Je parcourais les étages, croisant ça et là quelques personnes, d'autres élèves, à qui je lançais un simple sourire de politesse, en quête de la précieuse porte qui abritait ma nouvelle chambre pendant de longues minutes avant de la trouver. Je vérifiais un instant que je ne me trompais pas avant de la pousser sans prendre le temps de m'annoncer. Personne. Mon regard eut beau s'attarder un peu partout, je ne trouvais pas ma fameuse colocataire. Seulement ses affaires posées dans un coin. Je dois avouer que je fus quelque peu déçue. Peut-être n'était-elle pas encore arrivée? Non sinon ses affaires ne seraient pas là voyons… Peut-être étudiait-elle en diurne? C'était déjà plus probable. Ou bien était-ce une des filles que j'avais croisée en cherchant la chambre? Je poussais un soupir semblable à celui que j'avais émis une bonne heure auparavant dans la voiture. Décidément ce n'était pas une journée géniale… Je n'aurais pas dit non au fait de venir taquiner et faire connaissance la personne qui allait devoir me supporter l'année entière. Voire dragouiller cette jeune femme chanceuse de m'avoir auprès d'elle ! Bien évidemment si elle me plaisait bien. Autant rendre la journée attrayante non? Il me fallait cependant renoncer à cette idée, aussi, je rangeais simplement mes affaires à la va-vite avant de m'allonger dans le lit qui semblait libre. Le silence se fit dans la pièce. Le vide aussi. Je me tournais une fois puis deux puis encore une troisième fois avant de soupirer. Une angoisse sourde monta lentement au sein de mon cœur. Si je n'avais pas dormi tout à l'heure, je crois que je serais déjà en train de dormir. L'épuisement a du bon. Quoi que… Bien sûr que non. C'était plus complexe que ça. Tout était nouveau ici. Je ne me voyais simplement pas dormir avec la menace constante de mes crises ainsi que ce sentiment d'inconfort… Je ne me fis donc pas prier et je sortis aussitôt de mon lit. Que pouvais-je bien faire? Je regrettais plus encore que ma colocataire ne soit pas là. Nous aurions pu échangées un minimum. Je soupirais une nouvelle fois. A quoi bon rester ici? J'avais peu de chance de rencontrer ma colocataire en l'attendant bêtement toute la journée d'autant que rien ne me garantissait qu'elle reviendrait avant que mes propres cours ne commencent. J'examinais un instant les options qui s'offraient à moi avec attention. Après un court examen, une seule me sembla appréciable. Explorer les lieux et plus particulièrement un endroit.

Je passais une lourde porte en fer avant de prendre une pleine bouffée d'air frais. J'avais toujours aimé observer les étoiles et l'aube qui leur succédait ensuite, c'est donc sans vraiment d'hésitation que j'avais gravi les marches qui me séparait du toit. Je fermais les yeux un instant pour profiter de la sensation du vent sur mon visage et dans mes cheveux. Je ne pus alors m'empêcher d'esquisser un mince sourire que je surpris aussitôt. Finalement, un petit plaisir suffisait à effacer une mauvaise journée. La porte claqua derrière moi et je me retournais, surprise, m'attendant presque à ce que quelqu'un vienne me réprimander d'être venue là haut mais personne d'autre n'était là. Enfin personne d'autre. Je ne pus m'empêcher de distinguer une silhouette dans mon champ périphérique. Je portais donc mon attention sur la jeune femme - car il s'agissait d'une jeune femme, accoudée là. Plutôt grande quoi que plus petite que moi. Des yeux clairs à première vue. Des longs cheveux blancs. Tout d'un physique avantageux. Peut-être bien que j'aurais un autre petit plaisir ce matin comme m'entretenir avec cette jolie fille. Ma décision était prise. Je m'approchais alors lentement de la rambarde, m'accoudant à la rambarde, scrutant au loin avant de m'adresser ouvertement à la belle inconnue.

-"Belle matinée n'est-ce pas? Je t'avoue que je ne m'attendais pas à voir quelqu'un éclipser ce paysage là-haut…"


Ce n'était peut-être pas ma meilleure amorce et peut-être me trouverait-elle lourde mais je dois admettre que je n'avais fais qu'exprimer le fond de ma pensée. Je me tournais donc vers elle pour lui offrir un petit sourire. 
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Lun 5 Déc - 3:54



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

A cette hauteur, les auras se mélangeaient, continuaient de danser tranquillement sans que tout ne soit véritablement visible pour l’adolescente qui vivait assez bien la chose. Ce n’était pas l’espèce de bouillie de couleur qui ne ressemblait à rien et la mettait mal du début de la nuit. C’était plus doux, plus agréable. Les gens revenaient doucement, en groupe également et beaucoup semblaient vraiment content de cette rentrée. C’était le plus important. Ses mains restaient fermement accrochées, ne bougeant pas d’un pouce tandis qu’elle relevait un peu le visage, dirigeant les yeux vers l’horizon. L’accrochant à un point invisible tandis qu’elle se faisait emporter par le flot de ses souvenirs et de ses pensées.

Etant bien trop perdue dans tout son bordel, ni le bruit de la porte qui claqua, ni le bruit de pas qui s’approchait ne la firent bouger. On aurait presque pu la comparer à une statue mais, fort heureusement, ce n’était pas le cas ! Le Directeur avait beau être un homme particulier, en plus de ne pouvoir être vu que de dos, il n’irait pas foutre une statue sur un toit pour effrayer les plus impressionnables.

Quoique… Il y avait sans doute un prof assez fou ou sadique pour le faire mais en mettant cette statue à une fenêtre pour faire plus d’effet. Ouais, ça s’était déjà bien plus probable.

Ce fut la voix à ses côtés qui la tira de ses pensées. Elle ne sursauta pas, jetant un coup d’œil en biais vers cette nouvelle venue. Bon ok, elle dû un peu lever les yeux pour capter ceux de cette dernière. Qui venait de lui balancer une phrase au combien… au combien ringarde. Ouais, Lauren était ce genre de personne à trouver ce genre de disquette totalement débile. Mais elle préféra ne pas répondre et se mettre sur la défensive. Autant garder des rapports cordiaux avec les gens. Elle ne pu cependant pas garder ses yeux dans les siens plus longtemps, reportant son attention vers le lointain avant de prendre la parole doucement, un peu pensive tout de même.

- Tu n’auras pas de meilleure vue qu’ici…

Non, non, elle avait bien ignoré la seconde phrase de la demoiselle. Il valait même mieux, elle ne voulait rien voir, elle ne souhaitait rien savoir non plus. C’était peut être pour ça que Lauren avait assez vite détourné le regard.

Pour mieux ignorer.

Pour moins voir les choses.

Mais elle avait menti, elle gardait la meilleure vue pour elle, préférant garder égoïstement son petit havre de paix pour les jours où elle n’avait envie de voir personne et de profiter un peu, quitte à encore plus s’abimer les yeux. Un mince sourire lui échappa à cette simple pensée. Un petit sourire difficile à déchiffrer. De la tristesse ? De la nostalgie ? Impossible à dire, elle-même ne savait pas ce qu’elle ressentait actuellement… D’ailleurs, peut être qu’elle aurait dû y aller, aujourd’hui ? Au lieu de directement rentrer au pensionna et tourner en rond comme elle avait finalement tendance à faire ses derniers temps. Peut être, peut être pas, elle n’était heureusement pas devin.

Après avoir laissé un petit silence s’installer, assez inconfortable d’ailleurs, elle préféra reprendre, tentant de sauver les meubles pour ne pas paraître totalement impolie non plus. Ou trop dans ses pensées d’ailleurs. Elle la regardait du coin de l’œil, ignorant comme possible la couleur qui dansait tranquillement, entourant le corps de la nouvelle venue. Y’avait rien à faire, c’était vraiment un exercice trop compliqué pour l’instant.

- Tu as déjà eut le temps de te changer ou t’es juste une diurne qui s’est perdue en cours de route ? Quoiqu’il doit être assez tôt pour vous si c’est le cas…

Pas de lune sur les vêtements, ni même de quoi estimer sa classe. Se focaliser sur sa taille ne ferait que l’induire en erreur en plus. Elle l’avait brièvement regardé, cherchant un petit indice mais rien de bien indicateur. Tant pis, la demoiselle aurait tout le loisir de lui répondre si elle le souhaitait. Et quand elle le souhaiterait d’ailleurs. Lauren espérait juste qu’elle n’allait pas lui répondre avec une disquette, sans quoi elle lui ferait très certainement bouffer sa veste. Presque littéralement. Doucement, Lauren changea de position, venant s’adosser à la rambarde. Au moins elle ne se laisserait pas distraire par les gens qui passaient en contrebas, serait peut être un peu moins dans ses pensées même si ça voulait faire face à des choses qu’elle préférait ne pas trop voir. Des choses qu’elle préférait oublier si c’était possible… Peut être en verrouillant ses souvenirs ? Il faudrait faire appel à la professeure Murasaki mais… Ça voulait également dire laisser libre accès à ses souvenirs à une personne totalement extérieur, totalement inconnue de l’adolescente qui ne pouvait simplement pas s’y résoudre. Peut être qu’elle était trop attachée à tout ceci ?

Non, c’était bel et bien le cas et tourner la page était compliqué. Pas impossible mais compliqué. Autant Béryl elle arrivait à faire son deuil, si l’on pouvait dire ça comme ça, autant le coup de son frère… C’était une autre histoire, elle n’arrivait pas à en faire abstraction. Il était même possible que des gouttes de sang soit toujours au sol. L’ayant tout bonnement marqué.

A cette simple pensée, le poing gauche de Lauren se ferma, lui rappelant une légère douleur. Ne rien laisser paraître, elle se l’était promis. Ses yeux couleur glace se portèrent plus directement sur la miss, la regardant un peu plus en détail sans pour autant se faire insistante. Ouais, il était tout de même important de ne pas donner une mauvaise impression à une fille. Elle savait à quel point un regard pouvait mettre mal à l’aise ou déranger et… C’était pas son but.
© By Halloween

Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Lun 5 Déc - 15:29
Une nouvelle vie commençait ici. Et le moindre des choses était de reconnaître que l'arrivée à l'académie avait été plus tumultueuse que je ne l'aurais souhaité. Entre les différents aléas de transport, je m'étais ainsi retrouvée à rater le premier jour et la possibilité de croiser ma nouvelle colocataire par la même occasion. Je ne m'étais pas pour autant laisser aller à la morosité. J'ai pour mantra que chaque mauvaise passe en amène une meilleure. J'avais donc pris sur moi de visiter un peu plus en profondeur les lieux. C'est donc en explorant le pensionnat à la recherche d'un remède à l'ennui que mes pas m'avaient guidés jusqu'au toit du pensionnat. Avais-je seulement le droit d'y être? Je ne savais pas. Je crois bien que je m'en fichais au fond. Je n'aurais qu'à feindre l'ignorance - ce qui techniquement n'était pas un mensonge - ou encore à dire que je m'étais perdue - ce qui encore une fois n'est pas forcément faux - pour m'en tirer à bon compte. Un petit battement de cil suffirait pour faire valeur de preuve. De plus, je ne comptais pas partir de suite, surtout en présence d'une aussi jolie jeune femme que celle-ci.  En effet, je n'étais pas seule. Une autre jeune femme était accoudée là et je n'avais su résisté à l'envie de m'adresser à elle. A cause de son charme? De son magnétisme naturel? Par simple ennui? Ou simplement parce qu'elle dégageait quelque chose qui me donnait envie d'égayer nos deux journées? Un peu de tout ça je présume. J'avais donc entamé la conversation avec l'une de mes habituelles réparties. L'une de mes pires. Il semblerait que le manque de sommeil avait altéré ma capacité à me montrer charmante. La jeune femme ne me fuit cependant pas - et ne me projeta pas par dessus la rambarde alors que vu la nullité de ma dernière phrase je l'aurais peut-être mérité - mais se contenta de me regarder une seconde. Nos regards se croisèrent et je scrutais un instant les deux opales de ses yeux. Wow. Je ne pus m'empêcher d'espérer que les filles de cette établissement soient toutes munis d'aussi beaux regards. Mes rencontres précédentes dans les couloirs vinrent cependant dissiper cet espoir d'autant que… C'était plutôt ce que renvoyait ce regard qui était déstabilisant et touchant à la fois… Je n'eus cependant pas le temps de mettre le doigt sur ce dont il s'agissait que la jeune femme me répondit dans un même soupir.

-"Tu n'auras pas de meilleure vue qu'ici…"


Sa voix me renvoya à peu près la même chose que ses yeux. Encore une fois, je ne sus vraiment dire de quoi il s'agissait. J'écoutais donc le conseil voilé de la jeune femme et je me détournais d'elle pour observer les alentours. Cette fille ne mentait pas. De notre perchoir, nous pouvions observer l'intégralité des alentours, les élèves qui regagnaient paisiblement leur dortoir et ceux qui se dirigeaient vers leur premier cours de la journée. Au loin, on pouvait même apercevoir ce que je prenais comme l'académie. Le futur lieu où j'allais passé l'année voire les années à venir. Ce panorama était d'autant plus éclatant que les couleurs orangées de l'aube commençaient à déteindre sur les bâtiments. Un vrai tableau de maître. Il n'y avait pas à dire, je comprenais aisément la jeune femme. Il y avait là quelque chose d'apaisant. Je ne changeais cependant pas pour autant d'avis. Mon regard oscilla doucement vers elle. Je préférais bien plus me perdre à l'observer. Elle était jolie. Une vraie beauté froide. C'était indéniable. J'esquissais donc un petit sourire alors qu'elle reprenait la parole pour briser le silence qui s'était installée.

-"Tu as déjà eut le temps de te changer ou t'es juste une diurne qui s'est perdue en cours de route? Quoiqu'il doit être assez tôt pour vous si c'est le cas..."

Je me feignais d'un petit sourire interrogateur avant de comprendre. Il est vrai que je n'avais pas reçu mon uniforme ou du moins que je ne m'en étais toujours pas munie. J'arborais donc toujours les mêmes vêtements qu'à mon départ de l'aéroport, c'est-à-dire une jupe courte de couleur chocolat, un haut blanc semblable à un crop-top, un petit crop-top noir en dessous pour couvrir totalement ce que je ne souhaitais pas révéler , une petite veste couleur chocolat et un chapeau dans le style purement américain. Un style aussi original en Allemagne qu'ici. Je me hâtais donc de répondre pour expliciter mon accoutrement.

-"Pour tout te dire, je n'ai pas vraiment eu le temps… Tu vas rire si je te dis que j'étais en retard pour ma première journée de cours… et pas qu'un peu…" fis-je avant de rire légèrement. "Tu l'auras deviné mais je suis toute nouvelle d'ailleurs ici… Je n'ai pas trouvé ma colocataire donc j'ai préféré explorer le coin et me voilà. Mais je ne vais pas me plaindre, je tombe sur une fille magnifique comme première rencontre ici donc j'aurais pu plus mal tombé non?"

Bon techniquement j'avais croisé un adulte un peu plus tôt mais je ne considérais pas ça comme une vraie rencontre. Je pouvais donc véritablement la complimenter à ce sujet sans même m'en sentir coupable. J'esquissais un sourire avant de réaliser que je manquais à tout mes devoirs. Décidément mes parents m'auraient passé un savon si il m'avait surprise à manquer ainsi de manière. 

-"Oh excuse moi je suis impolie, je m'appelle Texas, Texas Miller. Et toi?" 

Je lui offrais alors un petit sourire charmeur tout en plongeant mon regard dans le sien. Je pouvais bien flirter mais ça ne me dispensait pas vraiment de la plus simple des politesses. Même si ses beaux yeux avaient de quoi me la faire oublier.
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Lun 5 Déc - 23:43



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Le regard de l’inconnue s’était porté sur l’horizon, peut être profitait-elle de la vue, elle aussi ? Lauren ne pourrait répondre avec certitude à cette question, préférant même la laisser un peu en suspens, ses yeux retournant se balader tranquillement. A vu de nez, elle avait une petite heure, toute petite, avant que la lumière ne vienne l’emmerder très sérieusement. Bon, elle serait rentrée avant dans la théorie. De toute manière elle avait encore quelques trucs à faire en redescendant donc bon, elle ne s’en faisait pas trop. Au pire, la jeune femme avait l’habitude.

Sans même y faire plus attention que ça, les yeux de Lauren avait brièvement parcouru la tenue de la miss, Dame Nature avait sans doute fait un bon boulot. Regardez-la et osez dire qu’elle n’avait pas été gâtée. En se rendant compte de ce qu’il se passait, l’américaine détourna le regard, le dirigeant vers le sol.

Ce fut sa voix, et son petit rire, qui la firent relever la tête. Ouais, ça, maintenant qu’elle le disait ça semblait plus évident. Une petite nouvelle, totalement paumée à l’académie, combien y en avait-il eut au fil des années ? Beaucoup. Et Lauren avait également été de ces dernières bien qu’elle n’avait pas raté le premier jour. D’ailleurs, comme diable avait-elle pu rater une journée, ou nuit dans le cas présent, complète ? Fallait vraiment ne pas avoir de chance !

Elle avait vraiment de l’espoir pour tomber sur sa colocataire aussi facilement. Il y avait des chances pour qu’elles se croisent dans la chambre à un moment donné mais ce soir c’était encore assez particulier. Et contrairement à ce que pouvait laisser penser le flot d’élèves en bas et qui avait très certainement prit possession de la salle commune, une bonne partie de ses camarades n’avait pas encore prit le train, profitant de retrouver ce cadre protecteur… Surtout vu la nouvelle qui était tombée l’année dernière. Doucement, et en regardant plus directement la miss Lauren reprit.

- Ça, je t’avoue que c’est un peu con, tu as raté pas mal de trucs assez importants en plus. Mais va falloir que t’ailles vite chercher des uniformes avant de ne plus pouvoir entrer dans l’académie.

Ce n’était pas pour lui faire peur, mais de mesures allaient très certaines être prises prochainement pour garantir la sécurité de tout le monde. Elèves comme professeurs et membre du personnel de l’académie. La menace qui planait au dessus de leurs têtes était bien trop importante pour être prise à la légère.

- Mais tu sais, y’a des chances que tu ne croise pas ta coloc’ avant un petit moment. Certaines personnes sont allées dans les salles de clubs pour reprendre leurs marques, d’autres ne rentreront que très tard demain matin. Ou, dans le pire des cas, tu seras avec une élève diurne. Donc bonne chance pour la croiser.

Un petit soupire d’exaspération lui échappa, sans qu’elle ne l’ai senti venir. Elle continuait avec ce genre de phrase toutes faites ? En soit, Lauren aurait pu être touchée, peut être même qu’elle le fut un minimum mais préféra ne pas se l’avouer ? De toute manière elle n’avait vraiment pas la tête, ou le bon état d’esprit, pour s’arrêter à ce genre de répliques. Mais les ignorer serait une chose compliquée à faire si la demoiselle continuait sur sa lancée. Elle avait émit la menace, intérieurement, de lui faire bouffer sa veste si elle ressortait ce genre de connerie mais elle n’en avait finalement pas la foi. Peut être à cause de ce qu’il y avait en dessous ? Peut être parce qu’un geste trop brusque la foutrait au sol en se tenant le bras ? Non, pas à ce point mais elle manquait cruellement de force ces dernier temps. Après tout, elle ne mangeait toujours pas convenablement et ses quelques forces s’évanouissaient bien trop vite.

- S’il te plait, il est préférable que tu gardes ce genre de phrase pour d’autres personnes.

Les choses étaient dites avec politesse au moins, elle ne voulait pas entendre ce genre de bêtise, ou voir qu’il ne s’agissait pas d’un mensonge. C’était bien au dessus de ses forces restantes.

Lauren secoua doucement la tête par la suite, intimant que ce n’était pas un gros souci pour elle, ni même grave de ne pas se présenter. Après elle comprenait sans mal qu’une certaine éducation la poussait à s’excuser tout de même. Bon, après tout, pourquoi pas.

Elle décida d’enfin soutenir son regard, se présentant sans laisser plus de suspense quant à son identité.

- Tu peux m’appeler Lauren, si tu le souhaites.

Même si la nouvelle élève avait donné son nom de famille, Lauren préférait éviter de se retrouver liée de près ou de loin à cette famille complètement brisée. A un père qui ne pensait qu’avec sa queue et tentait de se donner bonne conscience après des années de mensonges, de cachoteries et de tromperies. A une mère qui avait perdu tout amour propre lorsqu’elle l’avait revu. Putain ! Quasi inconsciemment, sa main s’était portée au pendentif de son frère, lui permettant de reporter son attention sur la jeune femme.

Elle n’avait même pas fait attention qu’elle ne soutenait plus ce regard. Ces deux iris carmin, des iris l’extrême opposé des siens. Ils étaient assez joli en réalité.

Cependant, cette nouvelle rencontre était à des années lumières de ce dont elle avait l’habitude. La pauvre Texas n’était vraisemblablement pas arrivée sur un bon jour, ou peut être était-ce le fait d’avoir vu sa tranquillité voler en éclat sans qu’elle n’ai le temps d’enfiler son masque et son sourire ? Possible. Il fallait tenter de remédier à ça mais… Elle ne savait, pour la première fois, pas comment faire.

- J’imagine que tu ne viens pas du Japon pour avoir autant de retard ? Tu nous arrives d’où ?

Sa tenue donnait un endroit, mais l’accent qu’elle semblait avoir donnait une toute autre indication. Autant demander à la principale intéressée, ça serait bien plus simple que de jouer aux devinettes.
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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Mar 6 Déc - 23:14
L'aube pointait son nez à l'horizon et venait submerger les alentours de ses couleurs chaudes et orangées. Je dois cependant admettre que mon regard ne se concentrait pas uniquement sur la vue sublime que pouvait procurer l'endroit. En effet, j'échangeais depuis quelques minutes avec la jeune inconnue, accoudées à cette rambarde. La conversation ne prenait cependant pas les atours habituels de mes conversations avec la gente féminine. Si d'accoutumée, j'arrivais à tirer un sourire à la plupart des filles que je croisais avec une répartie bien sentie - même si il me faut admettre que, durant cette échange, l'absence de sommeil semblait avoir amoindrie mes capacités en la matière - et un petit regard charmeur, il n'en était rien cette fois. Pas de sourire sur ce petit minois adorable et pourtant si froid. Pas même un regard qui en dit long. Juste une forme de mépris. Enfin mépris n'est pas vraiment le terme à vrai dire. Je pouvais clairement voir ou sentir qu'elle n'éprouvait rien de désagréable à mon encontre. Je dirais simplement qu'elle restait de glace devant ma sincérité. Un peu comme ses beaux yeux que mes yeux carmins ne cessaient de croiser bien malgré moi. Je n'eus cependant pas le loisir de m'y perdre une nouvelle fois car la jeune femme aux longs cheveux blancs car je devais digérer les diverses informations qu'elles venaient de me révéler. Ne plus pouvoir entrer dans l'académie? La question m'avait brûlé aussitôt les lèvres mais mon instinct me souffla de ne pas me pencher sur ce sujet pour l'instant. Il y'avait plus urgent. Si je comprenais bien, je n'avais pas beaucoup de temps pour m'occuper de cette problématique. Il subsistait cependant un détail d'une certaine importance qui ne jouait pas en ma faveur: je n'avais malheureusement aucune idée de l'endroit où je devais m'adresser pour récupérer mon dû. Devais-je lui demander? Quelque chose me disait qu'il valait mieux m'abstenir de lui demander un tel service. Je pourrais bien demander au BDE ou à ma colocataire de me servir de guide dans cette tâche. C'est d'ailleurs de ce sujet que l'inconnue aux yeux revolvers avait alors entrepris de me parler. La tuile… La jeune femme devait avoir raison. Si je ne l'avais pas croisé pour l'instant, il était probable que je ne puisse voir son doux visage avant que je ne me retrouve pieds et poings liés. Il ne me restait plus qu'à opter pour le BDE. J'avais alors noté l'information dans un coin de ma tête sans rajouter un mot. Je la regardais donc, évitant son regard de mon mieux, depuis de longs instants quand elle décida enfin de répondre à mon compliment.

- S’il te plait, il est préférable que tu gardes ce genre de phrase pour d’autres personnes.

Ouf… Les mots sont durs. Encore un cuisant échec. Je n'avais pourtant aucune autre intention que de lui signifier qu'elle était jolie. Qui aurait pu dire le contraire? Je ne pus m'empêcher de la détailler de haut en bas du coin de l'œil. Le spectacle était plus que plaisant à vrai dire. Si j'avais dû avoir un genre je crois que ça serait celui-là même. Une fille naturelle et qui dégage ce petit quelque chose qui m'échappe encore. Je ne m'appesantis cependant pas sur le sujet après sa dernière remarque. J'allais surveiller un peu plus mes paroles. Du moins autant qu'il m'était possible de brider mon honnêteté légendaire en espérant que cela suffisse à mettre à l'aise mon interlocutrice. Cette dernière fut d'ailleurs la première à reprendre la parole. En effet, elle choisit ce moment pour se présenter sans fioriture. Lauren. J'enregistrais l'information en le répétant à voix basse, du moins suffisamment pour que le bruit du léger courant d'air qui faisait voleter nos cheveux puisse le couvrir. Il s'agissait d'un joli nom. Presque aussi joli que sa propriétaire. Je me gardais cependant de le dire pour ne pas vexer la dite-propriétaire et je me feignais d'un petit sourire.

-"Je suis enchantée Lauren"

La jeune femme sembla ailleurs tandis que je lui adressais cette simple politesse. Je portais mon attention sur son regard mais elle semblait ailleurs. Quelque part où je ne pouvais visiblement pas l'atteindre. Je respectais donc sa rêverie en regardant à l'horizon pendant quelques secondes de silence total mais je fus surprise d'entendre à nouveau sa voix si caractéristique et mélodieuse à mes oreilles aussi rapidement.

- J’imagine que tu ne viens pas du Japon pour avoir autant de retard ? Tu nous arrives d’où ?

Je lui répondais dans un premier temps par un sourire, laissant planer le doute sur mes origines. Je crois que ça m'amusait au fond. Quoi qu'il en soit Lauren ne s'était pas trompée sur ses prédictions. Était-ce vraiment mon retard qui lui avait donné cette impression? Après tout, je pourrais tout à faire venir de très loin comme Hokkaido. S'agissait-il de ma tenue? Si c'était là son indice, elle allait être étonnée car je ne portais pas vraiment des vêtements traditionnels. Ou bien mon accent? C'était le plus probable. Je finis par abréger le suspens en lui répondant toujours sur le même ton enthousiasme.

-"Bingo ! Tu as vu juste ! C'est à cause de mon avion si j'ai raté toute la journée d'intégration… Je t'avoue que je déteste ça mais je ne peux rien y faire de plus maintenant…" fis-je en digressant un instant avant de finalement me ressaisir "Sinon oui je suis Allemande… enfin c'est compliqué…"

Le mot compliqué était un euphémisme lorsqu'il était utilisé pour décrire mes origines. Un bouillon interculturel? Dis comme ça j'ai l'impression de servir d'ingrédients pour le curry mais c'était peut-être le meilleur qualificatif. Née sur le territoire germanique d'une mère japonaise, d'un père américain, élevé dans un cocon avec une gouvernante allemande. Il était difficile d'en croiser deux comme moi. Sur ce point mais aussi physiquement ainsi qu'au niveau de la personnalité. Je décidais d'occulter cette dernière pensée de mon explication et je me contentais donc de lui simplifier les choses.

-"Disons que, pour faire au plus simple, j'ai des parents de différentes origines et que je suis née en Allemagne. Et toi?"


Ma question était peut-être indiscrète mais après tout, elle n'avait pas non plus l'air classique d'une japonaise avouons-le. Des yeux clairs comme les siens. Des cheveux blancs comme la neige. Je crois que, même moi, je collais plus au stéréotype de la petite nippone. Je me tournais légèrement pour m'appuyer totalement sur la barrière, posant ma tête sur mes bras, non sans veiller à ce que mon chapeau ne fasse pas une chute malencontreuse. J'y tenais trop pour le laisser disparaître ainsi. Un cadeau d'une cousine américaine qui m'avait rendue visite lorsque j'avais encore 13 ans. Je digresse cependant ! Je la contemplais donc un instant avant de lui demander autre chose, non sans rester attentive à sa potentielle réponse.

-"J'aurais d'ailleurs deux autres questions si ça ne te dérange pas? Tu n'es pas obligée de répondre ceci dit. Ça ne me regarde pas. Et promis ce n'est pas une stratégie pour t'embêter encore avec mes compliments… La première est assez simple. Tu saurais où je peux trouver celui ou celle qui gère le club d'arts martiaux? J'ai fais des pieds et des mains pour l'intégrer et je voudrais m'excuser de ne pas m'être présentée auparavant… Pour ce qui s'agit de la seconde, je me demandais si tu venais souvent ici?"

En effet, la magnifique jeune femme se trouvait là toute seule. Ce simple fait impliquait que peu d'élèves venaient se perdre ici aussi jolie soit la vue et je ne pouvais m'empêcher de m'interroger sur les raisons de cet isolement. Cette fille n'avait pas le profil de la "rejetée du lycée". Son physique la plaçait plutôt chez les filles populaires si les choses se déroulaient comme chez moi. A moins que les étrangers soient ceux qui soient rejetés? Dans ce cas, devais-je craindre le même sort? Des tas de questions que cette jolie Lauren pourraient dissipées.
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Jeu 8 Déc - 2:11



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren avait détourné le regard en entendant sa propre remarque. Bordel… Ça n’avait pas du tout sonné comme elle le pensait... Ça semblait bien plus froid… Mettait une certaine distance entre elles deux. Putain… Sa main passa brièvement sur sa nuque, la grattant très légèrement. Elle n’avait pas envie de renvoyer cette image de la fille froide et inaccessible, mais ça semblait être le cas. Putain, c’est tellement aux antipodes de ce qu’elle est en temps normal, de ce qu’elle laisse paraître d’habitude. C’est tellement… Loin de qui elle est, ou de qui elle veut être. Elle se mit même a éprouver un peu de culpabilité de lui avoir dit ça comme ça alors que… ça l’avait plus touché que ce qu’elle voulait bien avouer. Mais Lauren n’avait même pas été capable de sourire. Même pas le genre de petit sourire discret, presque timide qu’elle savait pourtant si bien faire.

Il était cependant inutile de trop se focaliser sur ce sujet, préférant, et de loin, essayer de passer à autre chose. Elle avait doucement hoché la tête quand elle lui avait dit qu’elle était enchantée, mais elle ne put pas vraiment articuler que c’était réciproque, se faisant assez vite happer par ses quelques pensées parasites. Ces dernières ne semblaient pas vouloir la laisser en paix. Elle entendit à peine le « enchantée », ne revenant à elle qu’après lui avoir adressé la parole de nouveau.

Un sourire passa en un éclair sur son visage, disparaissant avant même qu’il ne puisse s’installer convenablement. Elle avait donc vu juste ! Un peu satisfaite tout de même, elle écouta sa petite histoire bien sagement, enfin… « Ses péripéties » seraient sans doute bien plus adaptées comme mots. Bordel… Elle avait fait une sacrée route avant de débarquer ici ! Et en partant la veille ou deux jours avant, c’était sans doute un peu court. Sans compter qu’il y avait tout le décalage horaire auquel son corps ne s’était sans doute pas encore habitué.

- En effet… Mais tu peux toujours chopper ton uniforme en allant à l’académie avec les diurnes, si jamais ça t’intéresse.

Elle revenait tout de même à cette histoire d’uniforme parce que bon, c’était important de l’avoir, mais autre chose la chiffonnait un peu : elle ne devait pas savoir ce qu’il se passait, que ça soit dans l’académie ou même à Shisaido.

Ça, c’était nettement plus problématique qu’un simple uniforme.

Ce fut avec un rictus indescriptible que Lauren lança, comme détachée de ses propres dires :

- C’est toujours compliqué les familles de toute manière. Mais je ne te poserais pas plus de questions dessus, tu dois quand même être assez fatiguée de ton trajet, non ?

Peut être que si sa famille n’était pas aussi éclatée, son rictus aurait été plus amusé, mais là… Elle ne pouvait pas le décrire non plus, ayant sortie ça avec une sincérité criante.

Ce fut dans un geste assez lent qu’elle pointa le chapeau de la demoiselle, non sans répondre à sa question. Après tout, pourquoi pas ? C’était assez vaste, et même la ville l’était.

- Sans venir du même endroit que ton chapeau, ça reste sur le même continent. Je viens de la Californie.

Dire qu’elle venait des Etats Unis semblait vraiment vague, et c’était une des rares fois qu’elle donnait le nom de « Californie » depuis qu’elle était arrivée à Natsuyasumi… Si ce n’était la première fois.

Le calme et le silence retomba assez vite, les laissant toutes deux à leurs observations. Ce fut Texas qui le brisa cette fois. Des questions ? Lauren serait sans doute capable de lui répondre donc autant qu’elle en profite ! D’ailleurs, elle la remercia silencieusement. Cette sincérité… Il n’y avait que ça qui émanait de la jeune femme… C’était presque aveuglant mais restait réconfortant, loin d’être désagréable même. Si les auras dégageait de la chaleur, il n’y avait aucun doute à se faire, celle de Texas serait sans doute parmi les plus chaudes, les plus douces.

Toute son attention pu se porter sur la jeune femme, écoutant ses questions sans l’interrompre. Elle lui signifiait qu’elle était toute ouïe et que ça ne la dérangeait pas de répondre. Il n’y avait rien de personnel et lui répondre serait quand même la moindre des choses après avoir été si… Malpolie ! Surtout que ça semblait assez important à ses yeux, ou du moins, que ça lui tenait à cœur. Au lieu de lui répondre directement, elle préféra à la rassurer un peu. Ou du moins, tenter de la rassurer ? C’était plus ou moins conscient, Lauren n’y avait même pas fait attention à vrai dire. Dégageant la mèche qui lui tombait devant l’œil à cause du petit air, elle prit la parole, ne la quittant pas du regard une seule seconde.

- Soit rassurée, les activités n’ont pas encore commencées donc personne ne te tiendra rigueur de ça aujourd’hui. La preuve, je n’y suis pas non plus.

Ce fut la première fois que Lauren laissa un petit sourire lui échapper depuis le début de leur conversation. Enfin, un vrai sourire, pas le genre qui disparaît aussi vite qui n’est apparu comme les deux précédents. Que les activités de clubs soient lancées ou non, personne ne se prenait vraiment la tête sur une absence le premier jour, et encore moins avec les nouveaux. De toute manière ils seraient accueillit comme il se devait lorsque ça commencerait véritablement ! Lauren comptait bien y veiller d’ailleurs ! Même si ça voulait dire faire des papiers en plus… papiers qu’elle avait cependant l’habitude de faire.

- Après, tout dépend de si tu souhaites croiser un garçon, une fille ou un adulte ?

Elle avait toujours ce petit sourire, très discret et qui s’était véritablement fait attendre. Allait-elle lui dire que l’une des responsables était justement en face d’elle ? Ou du moins à ses côtés ? Non, ça serait assez drôle si elle s’en rendait compte au club le lendemain ou lors des intégrations ! C’est pour ça qu’elle lui avait répondu par une question.

Changeant de nouveau de position, Lauren s’était de nouveau appuyée sur la rambarde, non elle n’arrivait pas à être confortable pour le coup. Elle hocha doucement la tête. On pouvait dire ça comme ça, elle venait pas mal l’année dernière, beaucoup moins depuis que certaines nouvelles étaient tombées. Ça dépendrait aussi vraiment de la période, du temps qu’il faisait… Tout un tas de facteurs à prendre en compte. Tout un tas de facteurs bien ennuyeux à expliquer à une nouvelle venue qui s’en moquait sans doute. La jeune femme ne laissa cependant pas un gros silence, peut être quelques secondes le temps de formuler sa réponse qui fut des plus basiques, laissant cependant échapper un petit quelque chose de plus personnel sans même le remarquer.

- Je venais assez souvent, aujourd’hui je profite du fait qu’il n’y ai pas grand monde pour prendre l’air avant de rentrer.

Lauren était restée accoudée à la rambarde, regardant de temps en temps son interlocutrice, que ça soit du coin de l’œil ou en se tournant un peu plus vers elle.

- Si tu comptes venir ici plus souvent, faudra faire attention en fermant la porte, que tu ne te retrouves pas coincée sur le toit à devoir attendre que quelqu’un ai la gentillesse de t’aider.

Non, ça ne lui était pas arrivé ! Mais elle savait que c’était le cas d’un ou deux de ses camarades donc autant prévenir la petite nouvelle qui était à ses côtés. Et pas si petite que ça non plus tient, elle avait même une petite tête de plus qu’elle, et Lauren ne faisait pas vraiment partie des plus petites de l’académie.
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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Ven 9 Déc - 2:43
Sous le soleil levant, les débuts avaient été plutôt difficile avec la dénommée Lauren. Si elle ne s'était pas montrée hostile à mon égard, j'étais convaincue que je ne m'étais pas vraiment attiré ses faveurs. Il faut dire que je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir pour le coup… En effet, je n'avais eu cesse de l'importuner avec mes traits d'esprits. Du moins c'est ce que je comprenais avec sa remarque. Bien sûr, je ne dirais pas qu'elle avait répondu avec froideur ou énervement. Était-ce de la tristesse? Était-ce de l'agacement? Était-ce une certaine nostalgie? Non c'était autre chose. Autre chose de bien plus subtil sur laquelle je n'arrivais pas à mettre de mots. Encore une fois. Je n'allais de toute façon pas lui demander. Il aurait été impolie de manquer ainsi de finesse et il semblerait que j'avais déjà épuisé sa patience et ce quota de manque de délicatesse pour lui imposer une fois de plus mon honnêteté légendaire. De plus, je commençais à croire que j'avais interrompu plus qu'elle ne voulait me le laisser penser. C'est dans ces conditions que je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde aussi ouvertement sur ces origines. Mon chapeau ? Elle voulait dire qu'elle était américaine? La belle reine des glaces n'avait pas tardé à me confirmer ce que je venais de deviner quelques secondes auparavant. C'est à ce moment qu'advint un événement que je n'aurais plus cru possible. En effet, alors que je l'interrogeais sur des éléments d'ordre purement scolaire et sur mes inquiétudes, la jeune femme dégagea une mèche de cheveux de son magnifique regard avant de me répondre.

- Soit rassurée, les activités n’ont pas encore commencées donc personne ne te tiendra rigueur de ça aujourd’hui. La preuve, je n’y suis pas non plus.

Si sa réponse parvint à dissiper mes doutes, ce ne fut pas l'élément le plus significatif. En effet, Lauren souriait. Un véritable sourire franc. Je restais ébahie un instant toujours aussi surprise d'avoir reçu une telle bénédiction après un début aussi catastrophique mais surtout devant la beauté de la scène. Ou était-ce seulement la beauté de la jeune femme? Je ne saurais le dire. En effet, je ne m'attendais pas à la trouver plus belle encore mais c'était une évidence. Elle avait un sourire ravissant. Je pus, par chance, cacher les rougeurs qui s'affichèrent subrepticement sur mes joues grâce à mes bras et la barrière et je restais là à la contempler sans répondre. Cette fille spéciale qui se détachait du ciel lavande et orangée de l'aube. Qu'aurais-je du faire si j'avais dû relancer la conversation à cet instant? En aurais-je été capable? Je ne pense pas. Le temps sembla se dilater et ralentir tandis que je craignais de briser ce spectacle - un spectacle dont j'étais la seule à profiter-  en ouvrant la bouche. Je n'eus cependant pas à le faire car elle s'en chargea aussitôt pour éclairer un peu plus ma lanterne.

- Après, tout dépend de si tu souhaites croiser un garçon, une fille ou un adulte ?

Sa remarque me prit un peu au dépourvu. Que voulait-dire par là? Avais-je le choix? Je restais pensive une seconde pour éclaircir le vrai du faux. Impliquait-elle qu'il existait plusieurs gérants? Je n'avais même pas imaginé cette possibilité. Je tentais de me remémorer la personne avec qui j'avais parlé. Je me souvenais surtout d'avoir peiné des semaines durant à avoir les autorisations médicales nécessaires. Pour préserver mon cœur parait-il. La belle affaire. Devais-je vivre dans une bulle pour les soixante-dix prochaines années? Cette simple pensée m'énerva et je détournais un instant le regard de la jolie jeune femme. De toute façon ce n'était pas comme si ça allait changer grand-chose. Comme le fait d'y penser. De plus, je ne souhaitais pas que la belle demoiselle remarque ce changement d'humeur aussi fis-je le choix de rejeter cette pensée pour me concentrer à nouveau sur la conversation. En espérant que je l'oublierais vite.

- Je venais assez souvent, aujourd’hui je profite du fait qu’il n’y ai pas grand monde pour prendre l’air avant de rentrer.

Quelque chose dans son discours me fit comprendre que j'avais donc vu juste. Je redressais doucement la tête pour la sortir de l'écrin de mes bras, lui offrant enfin plus à regarder que mes deux yeux carmins. J'avais bien interrompu quelques chose en venant ici. La jeune femme devait vouloir s'isoler et j'avais fait irruption dans son espace personnel. Je ne pus m'empêcher me sentir coupable de m'être imposée à elle avec si peu de grâce. Je pris donc le parti de confirmer ma déduction mais pas tout de suite. En effet, la jeune femme enchaîna aussitôt sur autre chose, ne me laissant pas le loisir de la questionner. 

- Si tu comptes venir ici plus souvent, faudra faire attention en fermant la porte, que tu ne te retrouves pas coincée sur le toit à devoir attendre que quelqu’un ai la gentillesse de t’aider.

Une bouffée d'effroi et d'angoisse me saisit aussitôt à ses dires. Je sentis aussitôt mon cœur se mettre à battre plus fort mais pour cette fois sans douleur pire que la mort. N'avais-je pas entendu la porte claquer derrière moi lorsque j'avais rejoins l'endroit? Je tentais de réunir mes souvenirs pour me convaincre du contraire mais rien n'y faisait. J'avais bien entendu cette porte claquer derrière moi. Je jetais un regard furtif vers la jeune femme sans trop savoir comment présenter les choses. Allait-elle m'incendier pour ce contretemps? C'était probable que oui et je regrettais déjà cet instant de "complicité" qui allait voler en éclats dans quelques secondes lorsqu'elle souhaiterait sûrement me projeter par dessus cette même rambarde. Je pris mon courage à deux mains avant d'aborder le sujet qui fâche.

-"Euh... Lauren… Et si je te dis que j'ai entendu la porte claquer à cause du vent?..." fis-je visiblement mal à l'aise quand à la situation.

Je tentais alors de lui adresser un petit sourire réconfortant comme pour m'excuser et dédramatiser la situation mais le stress fit clairement échouer ma tentative. Si elle ne m'aimait vraiment pas tout à l'heure, elle n'allait pas m'apprécier davantage mais désormais elle allait devoir me supporter un moment. Du moins jusqu'à ce qu'une main secourable ne nous tire de là.
Texas Miller
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Lauren Black
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Lauren Black
Dim 11 Déc - 2:46



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren n’était pas aveugle, elle avait bien vu que quelque chose avait perturbé la jeune fille. Elle ne savait pas vraiment ce qui avait pu causer un tel changement… Cependant, l’image qu’elle renvoyait était beaucoup plus mignonne que précédemment. Elle semblait moins confiante vu sa position. Elle préféra ne rien dire, la laissant tranquille au moins quelques instants. L’américaine reconnaissait cependant ne pas lui laisser le temps de répondre, enchainant assez rapidement avec ses autres phrases, ses autres informations. Tant pis, elle s’excuserait plus tard et pourrait lui laisser le temps nécessaires de lui répondre… Si elle le souhaitait toujours du moins.

Il fallu cependant quelques instants à Texas pour relever le regard vers Lauren. Mais ce fut autre chose qui attira le regard de cette dernière.

Son aura. Il y avait ce quelque chose de plus actif que précédemment. La façon dont sa couleur dansait, dont tout bougeait autour d’elle… Merde, elle se sentait mal ? La jeune femme détourna légèrement les yeux. Un peu comme si elle cherchait à fuir ce qu’elle voyait. Comme pour éviter d’avoir à subir les changements d’humeur dont elle était visiblement la source. Elle ne pu néanmoins pas rester focaliser sur autre chose bien longtemps, relevant assez brusquement les yeux vers l’allemande à l’entente de ses dires.

La porte avait claquée ? Bordel non ! Non, non, non ! Ça ne pouvait pas être vrai ! Son regard glacé alla de la porte, à Texas, au Soleil. Putain, il fallait vraiment que ça arrive aujourd’hui… ? Non, en vrai y’avait une chance pour que la porte ne soit pas coincée, hein ? Elle jeta un regard à Texas, espérant y voir un mensonge, mais une fois de plus, il n’y avait rien ! Juste de la sincérité. Il n’y avait vraiment que ça ! Rapidement, elle quitta la rambarde et se dirigea vers la porte du toit. Sa main droite se porta à la poignée, tentant de l’ouvrir mais ce fut sans succès. Non… C’était juste qu’elle n’y avait pas mit assez de force, non ? Son bras gauche prit appuie sur le mur et tenta de l’ouvrir mais… La douleur de son bras l’arrêta. Merde… Elle pesta en silence, lâchant l’affaire assez vite.

Lauren resta ici pendant quelques secondes, la tête contre la porte.

Putain, cette nana venait juste d’arriver, elle n’était sans doute là que depuis quoi, deux heures peut être ? Et elle avait réussi l’exploit de les enfermer, toutes les deux ici ! Elle prit une profonde inspiration, lâchant un soupir. Après quelques secondes passées dans cette position, la jeune femme fit volte face, s’approchant rapidement de Texas. On aurait pu croire qu’il y aurait de la colère dans ses yeux ou dans sa voix mais ce n’était pas le cas. C’était peut être plus de la peur, non ? Cette peur d’encore souffrir, cette peur de montrer une facette qu’elle préférait ignorer à une personne totalement inconnue. Qui accepte de montrer les revers de sa Singularité aussi ouvertement, et sans la moindre gêne ? Puis bon, on peut être d’accord sur le fait que voir quelqu’un avec le visage couvert de sang, y’a mieux pour une première rencontre. D’autant plus que Lauren n’avait rien pour essuyer ses yeux si ça partait en couilles. Un peu stressée et angoissée mine de rien, elle lança à la jeune femme, désormais juste face à elle.

- On est… Ouais. On est coincées ici jusqu’à ce que quelqu’un ne décide de monter…

Vous savez, le blazer qu’elle a retiré avant de monter ici, bah il y avait son téléphone dedans. Non, ce n’était pas drôle sinon ! Et pareil pour les lunettes de soleil tient. Elle pesta un peu, sans doute assez fort pour que Texas l’entende.

Son regard se porta sur l’horizon. Non, il y aurait sans doute quelqu’un qui viendrait ici avant que le Soleil ne se lève trop, non ? Accoudée de nouveau à la rambarde, son pied commença à claquer sur le sol, sa jambe accompagnant le mouvement. Elle avait beau réfléchir à une solution, elle manquait de force pour tirer cette lourde porte, et quand bien même, Lauren se ferait sans doute plus mal qu’autre chose. Sans même s’en rendre compte, elle s’était mise à gratter sa nuque. Elle n’aimait vraiment pas ça. Pas être avec quelqu’un hein, mais savoir qu’elle ne pouvait pas redescendre comme, et quand, elle le souhaitait. Le toit était grand pourtant, et l’envie de descendre tout de suite n’était même pas présente mais ça jouait sans doute un peu. C’était de sa faute, elle aurait peut être dû lui dire tout de suite ? Non, Lauren ne l’avait même pas entendue arriver. Puis la demoiselle ne pouvait pas non plus savoir que cette porte commençait à être capricieuse. Même si ses yeux ne laissaient plus rien transparaître, son corps entier parlait pour elle.

Lauren avait déjà bien perdu son calme, en témoignaient ses mouvements de jambes et sa nuque sans doute rouge.

Respire… Doucement…

Elle prit quelques profondes inspirations, chassant comme possible cette impression de se retrouver coincée… Ah non, ce n’était pas qu’une impression. C’était un peu plus dur à dire qu’à faire, même si elle ne voulait pas le laisser paraître.
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Lauren Black
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Texas Miller
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Dim 11 Déc - 19:24
La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre lorsque je lui fis part de mes inquiétudes. En effet, la belle reine des glaces sembla aussitôt dans tout ses états. Son regard qui s'était pourtant considérablement adoucie n'était désormais plus qu'inquiétude. Je tentais de la rassurer avec une remarque mais elle ne lui parvint pas. Cette dernière resta simplement coincée dans ma gorge. Je n'eus même pas le temps de dire ou de faire quoi que ce soit en définitive pour palier à ce sentiment car Lauren quitta aussitôt sa place pour se diriger vers la porte d'entrée. Je la suivais du regard en espérant que je faisais fausse route mais quelque chose au fond de moi me disait que j'étais dans le vrai. Je regardais donc, sans réagir, la jeune femme aux longs cheveux blancs essayer d'ouvrir la porte tant bien que mal. En vain. Elle finit par renoncer et poser sa tête contre celle-ci. Sa détresse me fit l'effet d'une bombe. Je ne pus m'empêcher de me sentir coupable en sentant l'anxiété palpable de la demoiselle. Ne pouvais-je pas faire attention? Ne pouvais-je me douter que si cette porte était ouverte c'était pour une bonne raison? Et si je n'étais pas venue vagabonder… Ces pensées se bousculèrent dans ma tête, rajoutant à ma culpabilité, pourtant… Je savais pertinemment  que je n'étais pas vraiment responsable de cet incident. Je n'étais pas celle qui avait fermé cette porte au final. Alors pourquoi je me sentais si mal? Pourquoi mon cœur accélérait-il au point de me faire souffrir à nouveau? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus en profondeur car la jeune femme s'approcha de moi à grands pas. Je l'observais avec une peu d'appréhension, prête à recevoir une gifle ou à me faire foudroyer du regard, mais rien n'advint. Elle se contenta de confirmer ce que nous savions déjà toutes les deux et laisser le silence s'installer entre elle et moi. Un silence uniquement interrompue par les protestations de la jeune femme. Elle s'était à nouveau drapée de ce petit truc inexplicable.

-"Tout va bien se passer…" fis-je timidement plus pour elle que pour moi.

Après tout ce n'était qu'une question de temps pour qu'on nous libère et nous n'étions pas vraiment en danger là-haut cependant Lauren ne semblait pas considérée la chose de cette façon. En effet, je ne suis même pas sûre qu'elle m'avait écouté ou même qu'elle m'entendait. La jolie demoiselle semblait perdue dans ses pensées, le regard vissé à l'horizon. Une scène des plus belles et paisibles si je ne la surprenais pas à taper du pied ou se gratter la nuque. Les marqueurs bien visibles de son stress et de son agacement. Elle n'avait ainsi pas à parler pour que je puisse identifier cette peur palpable. J'esquissais un geste vers elle avant de me raviser, hésitante. Etais-je la bonne personne pour la tirer de cette transe? Je ne pouvais m'empêcher de me dire que quelque part au plus profond de son cœur, elle devait m'en vouloir. De plus, même en admettant qu'elle ne nourrissait pas ce genre de sentiments à mon égard, je ne restais qu'une étrangère, rencontrée quelques secondes auparavant et bien incapable de comprendre ce qu'elle pouvait se dire. Bien incapable de comprendre… Oui c'est vrai… Je restais pensive à la regarder, elle qui semblait d'un coup hors du temps. Il est vrai que je ne comprenais pas vraiment la situation. Je pouvais concevoir qu'il était déplaisant de se trouver ainsi piégée mais les proportions de sa réaction me laissait entendre qu'il s'agissait de plus qu'une simple contrariété. Quelque chose de plus grave se jouait sous mes yeux mais je ne parvenais pas, encore une fois, à mettre le doigt dessus. Après tout, cette fille ne semblait pas du genre à paniquer pour si peu. Cette peur viscérale et panique me rappelait celle que je pouvais ressentir à chaque endormissement. Une véritable phobie. Une lumière s'alluma métaphoriquement dans ma tête. Était-elle claustrophobe? C'était l'hypothèse la plus probable. Après tout, ce n'était qu'une question de temps avant qu'on nous délivre… Je ne trouverais pas de réponse concrète en m'interrogeant ainsi de toute façon. Mes yeux se redressèrent vers la jeune femme afin de voir si elle s'était calmée. Ce n'était visiblement pas le cas. Lauren continuait de se gratter la nuque compulsivement, nuque visiblement irritée par ce geste d'humeur. Elle allait vraiment se faire mal… Il suffirait de peu pour qu'elle saigne… Je décidais donc d'écouter mon cœur plutôt que d'écouter ma tête. Je m'avançais jusqu'à elle et je fis la première chose qui me vint à l'idée. Je saisis doucement son poignet puis sa main dans le même geste avant de poser une main sur sa joue pour la sortir de son état et l'empêcher de continuer à abîmer sa nuque. Je me trouvais désormais face à elle, mon regard dans le sien. Elle semblait très étonnée de ma réaction mais je ne me fis pas prier pour briser cet instant d'incompréhension.

-"Tu n'es pas toute seule, je suis là…" 

Des mots bien banals mais que j'espérais voir apaiser un peu la demoiselle. Aussi creux puissent-ils paraître en provenance d'une simple rencontre comme moi. Je ne me laissais cependant pas interrompre par cette pensée dans mon élan de sincérité et de compassion.

-"Je vois bien que tu paniques Lauren… Je suis vraiment désolée c'est ma faute… Je vois bien que ça t'affecte plus que tu ne veux le dire… Dis moi juste ce que je peux faire pour t'aider… Tu n'es même pas obligée de me dire pourquoi… ça ne me regarde pas mais laisse moi t'aider… d'accord?"

Je restais quelques secondes ainsi pour m'assurer qu'elle avait compris avant de lâcher très lentement sa main et de décoller ma main de sa joue. Une joue plus froide que je ne l'aurais pensé. Avait-elle froid? Je doutais qu'il s'agisse du meilleur moment pour lui demander. Je repris donc la parole mais non pour lui exposer ma question mais mes excuses.

- "Désolée pour ça…" dis-je mollement en espérant qu'elle comprenne que je parlais de cette intrusion dans son espace personnel. "Je m'inquiétais juste…"

Je fis quelques pas de recul pour accompagner mes excuses avant de laisser le silence reprendre le pas, uniquement brisée par le bruit du vent. Je lui laissais ainsi le temps de reprendre ses esprits et de réunir ses pensées jusqu'à qu'elle puisse me réprimander pour cette attitude cavalière si elle le souhaitait ou simplement me dire comment lui venir en aide.
Texas Miller
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Lauren Black
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Lauren Black
Mar 13 Déc - 22:34



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren n’était déjà plus présente, sans doute bien trop loin, emportée par ses quelques pensées parasites, ce qui menaçait d’arriver si elle restait trop dehors. C’était une des première fois que son angoisse la saisissait autant, surtout pour quelque chose d’aussi… débile. Bon ok, saigner n’est jamais cool, sa vision a tendance à devenir rouge et ses yeux la brûlaient pas mal, mais ce n’était pas une raison de s’inquiéter pour autant !

Elle tentait de calmer son esprit et sa respiration mais c’était vraiment peine perdue. Ses membres agissaient sans qu’elle n’y porte plus attention que ça, sans qu’elle ne le remarque en fait. La seule chose qu’elle sentait, c’était une vive douleur. Pas sur la nuque, mais dans le bras. Sa mâchoire se crispa un peu mais quelqu’un vint la tirer de sa torpeur, la ramenant sur terre. C’était un geste qu’elle n’aurait sans doute jamais soupçonné, qu’elle n’aurait pas imaginé arriver lors d’une première rencontre.

Texas lui tenait le bras, ayant également apposé la main sur sa joue.

Tout de suite, des images lui revinrent en tête, la laissant comme paralysée. C’était comme si elle s’y retrouvait, comme si elle se retrouvait enfermée dans un de ses cauchemars.

Elle ne quittait plus Texas du regard, ses yeux laissant très clairement transparaître de la peur. C’était la première personne qui osait la toucher depuis sa petite… Rencontre. Et depuis que la professeure Brown avait vu pour ses blessures. Si elle avait eut du mal à laisser approcher un adulte en qui elle avait toute confiance, ce n’était pas pour laisser une inconnue au bataillon le faire. Malheureusement, ou heureusement dépendant de ce que vous voulez, Lauren ne pouvait pas bouger.

« Allez… Bouge, recule, mais fais quelque chose par pitié… »

Elle tenta de bouger mais son corps refusa de bouger. Comme ce soir là mais le contexte était drastiquement différent. Ici, il ne pouvait rien lui arriver, sauf se prendre un ou deux coup au club et encore ! Ce n’était pas vraiment dramatique.

Ne pouvant donc pas bouger, elle préféra se focaliser sur la voix de la jeune femme, hochant la tête sans véritablement faire attention au reste. Elles étaient deux dans ce merdier… Mais ça aurait pu arriver à n’importe qui d’autre, Lauren préféra d’ailleurs ne pas remettre ça sur le dos de Texas. Elle ne pouvait simplement pas savoir.

Doucement, sa respiration reprit un rythme normal, plus lent, plus agréable pour elle-même, ses yeux se fermèrent comme pour profiter de ce contact. C’était étonnamment chaud, ou peut être était-elle froide ? Allez savoir, elle préféra se concentrer sur les dires de la petite nouvelle qui se confondait en excuses. Pourquoi le faisait-elle… ? Il lui fallut quelques instants de plus pour remettre ses idées en place. Le toit… la porte qui avait claquée et le soleil… Ok, donc le vrai problème restait tout de même ce dernier point. Pas de lunette de soleil, ni de vrai coin d’ombre pour se mettre à l’abri.

Même si Texas avait reculé, la miss fit de même, esquissant enfin un mouvement de recul en évitant au mieux son regard. Elle était juste tiraillée entre deux envies, la première étant de la remercier, la seconde de simplement l’ignorer suite à ce geste. Qui attrape la main de quelqu’un comme ça, et vient glisser la main sur sa joue par la même occasion ? Mais… Pour le coup, Lauren savait que ça ne partait pas d’une mauvaise intention, que c’était même l’exact opposé vu l’inquiétude qui se lisait sur son visage, dans son aura mais également dans ses mots.

La lèvre un peu tremblante, elle parvint, assez difficilement, a articler.

- Merci…
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Non, ça n’allait pas la tuer de dire merci, c’était même la moindre des choses ! Certes, il n’avait été prononcé que dans un souffle, mais elle était certaine que Texas l’entendrait. Il n’y avait pas de doute possible ! Ou peut être qu’elle voulait s’en convaincre, allez savoir…

Le sol semblait d’ailleurs assez intéressant pendant les instants qui suivirent, Lauren pesant le pour et le contre. Lui disait-elle ? Après tout, ce n’était pas un secret, c’était même la raison qui l’avait poussée à suivre les cours en nocturne, pour se protéger le plus possible. Un petit soupir fini par lui échapper. Elle pouvait bien lui donner une demi-vérité, non ? Ça ne changerait probablement pas grand-chose à leur situation actuelle mais… Qu’importait. Et si jamais, Texas aurait une idée ?

- La lumière du Soleil m’est assez… Insupportable. J’espérais rentrer avant qu’il ne soit trop haut ou visible comme j’ai rien pour me protéger. C’est un peu con de venir jusqu’ici pour regarder le ciel mais ça fait… ça fait du bien.

Non, vous ne rêvez pas, elle avait enchainé plusieurs phrases, exposant par la même occasion sa plus grosse faiblesse connue. Elle ne décida cependant pas de s’arrêter là, secouant doucement en saisissant son bras gauche, plutôt machinalement.

- Par contre… Tu peux juste… Eviter de me toucher, s’il te plait ?

C’était beaucoup moins assuré, ressemblant plus à une supplication qu’à une véritable demande. Pas qu’elle n’avait pas apprécié ce contact, ni même qu’il ne l’avait pas aidé hein, au contraire même mais… Sa peur revenait, ne cessait de revenir l’emmerder plus qu’autre chose et avec la fatigue qui ne cessait de s’accumuler, lutter était bien plus compliqué qu’en temps normal. Elle jeta néanmoins un regard en bas, les étudiants ayant arrêté de rentrer dans la grande bâtisse. Même en interpeler un serait compliqué, et il fallait crier assez fort pour se faire entendre. Tant pis pour les diurnes, et au pire, l’un d’eux aurait sans doute la merveilleuse idée de venir fumer une cigarette avant de partir en cours.

Il fallait juste prendre son mal en patience bien que ne pas se retrouver ici seule la… Rassurait un peu. Elle s’éloigna du bord du toit, allant simplement s’asseoir sur la rambarde à l’opposé, juste devant les tuiles. Au moins, elle ne tomberait pas de bien haut si le vent se mettait à souffler.

- Je présume qu’on va devoir attendre un peu… ? N’hésite pas à t’asseoir, de toute manière y’a pas grand-chose à faire.

Ses yeux se portèrent sur la demoiselle, la regardant assez brièvement avant de lui poser une nouvelle question.

- Tu n’as pas froid, ça va ?

Même si le temps était clément, et que la chaleur se ferait bientôt ressentir, on n’était pas à l’abri d’un rhume et autre joyeuseté. Et ça, c’est vraiment la pire des choses à chopper juste avant la rentrée.
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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Mer 14 Déc - 2:03
La situation avait clairement échappée à mon contrôle et celui de la jolie jeune femme aux yeux bleutés. En effet, notre première rencontre sur le toit qui semblait prendre les attraits d'un petit moment en tête-à-tête ,malgré quelques couacs, se transformer en un véritable enfer. La porte était désormais bien coincée et nos espoirs de sortir disparaissaient aussitôt avec cet état de fait. De plus, si l'urgence était moindre, ma camarade d'infortune semblait ne pas prendre la nouvelle avec le même recul que moi. Pire, je la sentais se perdre dans l'angoisse et la crainte au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. J'avais donc laissé parler mon cœur. Avais-je eu raison ou tort ? La peur dans son regard était-elle de mon fait ou étais-je celle qui l'avait chassé? C'est les questions qui vinrent se poser à mon esprit tandis que je reculais pour laisser un peu d'espace. Je dois avouer que je m'attendais à ce qu'elle finisse par se décider à me balancer par dessus la balustrade après un tel geste ou qu'elle me gifle violemment.

J'attendais donc sa réaction avec une pointe d'appréhension tout en observant avec minutie ses traits pour y lire un indice sur son degré d'agacement. Après tout, n'étais-je pas la responsable de tout cela? Et puis si ça pouvait la soulager, j'acceptais mon sort. Je fus donc étonnée de l'entendre finalement me remercier. Avait-elle vraiment dis Merci? Je n'en étais même pas certaine... Mon regard chercha le sien afin de confirmer cette impression mais la jeune femme fixait désormais le sol avec insistance. À défaut de lire la réponse dans le regard de Lauren, son attitude fut sans équivoque. Je ne pus alors que me sentir satisfaite de lui être venue en aide en écoutant mon cœur. Je n'eus cependant pas le loisir de lui signifier de ne pas me remercier pour si peu que Lauren reprit la conversation pour me révéler la cause de son inquiétude.

-"La lumière du Soleil m’est assez… Insupportable. J’espérais rentrer avant qu’il ne soit trop haut ou visible comme j’ai rien pour me protéger. C’est un peu con de venir jusqu’ici pour regarder le ciel mais ça fait… ça fait du bien."

Je comprenais mieux désormais l'angoisse viscérale de la jeune femme. Je hochais simplement de la tête, gardant mes questions pour moi dans un premier temps pour ne pas abuser de la confiance qu'elle m'offrait en me parlant de ça. Je préférais m'interroger moi-même. Avait-elle une quelconque allergie au soleil? J'avais déjà entendu parler de quelque chose dans le genre même si je n'en savais pas plus à vrai dire. La jeune femme reprit la parole avant que je ne puisse lui demander les effets que produisaient le soleil sur elle.

- "Par contre… Tu peux juste… Eviter de me toucher, s’il te plait"

Ses paroles me firent mal au cœur. Pas littéralement mais plutôt métaphoriquement. Ce n'était pas tant le contenu de sa phrase - j'étais bien consciente d'avoir outrepassé l'attitude  normale d'une rencontre - mais le ton qu'elle employa qui vint me remplir de chagrin. Elle semblait soudainement fragile. Plus encore que lors de sa crise. Même si j'avais de bonnes intentions, j'avais réveillé quelque chose en elle. Quelque chose de déplaisant. Je cachais cependant ma culpabilité dans mon cœur en espérant ne pas éveiller ses soupçons. 

-"Bien sûr, je ne recommencerais plus désolée.." fis-je en lui offrant un petit sourire rassurant.

Une vérité même si je mourrais d'envie de la prendre dans mes bras pour la rassurer mais ça ne serait que pire que mieux. Je l'observais donc en silence tandis qu'elle scrutait les environs pendant un moment avant qu'elle ne se lasse et change d'emplacement.

- Je présume qu’on va devoir attendre un peu… ? N’hésite pas à t’asseoir, de toute manière y’a pas grand-chose à faire.

Je suivis donc sa recommandation en allant m'assoir dans un coin, contre le mur, les bras autour de mes jambes, sans la quitter des yeux. Je m'attendais alors à ce que le silence s'installe entre elle et moi mais il n'en fut rien car elle ne tarda pas à reprendre notre conversation. Est-ce que j'avais froid? Je me trouvais un peu troublée par sa question. En effet, l'attention était adorable surtout que je commençais effectivement à sentir le froid s'attaquait à mes bras et mes jambes nues. Il faut dire que je n'avais prévu cette escapade en extérieur à la merci du vent. Je répondis donc par la positive en hochant doucement de la tête avant de compléter.

-"Un peu mais c'est rien... ton souci est plus important..." fis-je avant de lui demander "Dis, ce sont tes yeux qui supporte mal le soleil n'est-ce pas ou ?"

C'était une conclusion assez simpliste mais qui se tenait. Si elle n'était pas allergique au soleil comme je le présumais au début, peut-être s'agissait-il de ça ? Après tout, il était de notoriété publique que le soleil avait tendance à abîmer les yeux clairs... et avec des yeux comme les siens - saisissant comme du cristal - j'imaginais sans mal les dégâts... J'attendais sagement sa réponse, une idée derrière la tête. En effet, une idée avait germé dans mon esprit et j'attendais de pouvoir la mettre à exécution. Lauren finit par me donner sa réponse et un grand sourire vint s'afficher sur mon visage. Bingo !

-" Pour ça j'ai la solution idéale..." fis-je en tâchant de me relever d'un geste.

Une douleur dans la poitrine m'arrêta aussitôt. Mauvaise idée. Je savais pertinemment que je devais éviter de forcer avec ce genre de mouvement trop brusque sans préparation. Dieu que ça fait un mal de chien... J'avais porté sans même réalisé ma main sur ma cicatrice et je réprimais difficilement la douleur comme la nausée qu'elle venait de provoquer. Quelques secondes suffirent à faire passer ma douleur et je me levais doucement sans rien montrer de mon trouble à la beauté des glaces qui me faisait face. Elle était bien trop stressée par sa propre situation - dont j'étais clairement la cause - pour venir lui rajouter un malaise sur les bras ou des craintes sur l'état de santé d'une inconnue; Je m'approchais alors doucement et je lui adressais un petit sourire rassurant avant de lui faire signe que je ne comptais pas la toucher. J'ôtais alors mon chapeau et je le vissais sur sa tête sans me départir de cette expression rassurante.

-"Voilà, il te va comme un gant !" fis-je en admirant le résultat avec fierté. "Fais-y attention, j'y tiens !"

Je n'attendais pas pour quitter à nouveau son espace vital et me rassoir à ma place. Si je ne pouvais pas ouvrir cette maudite porte, j'étais au moins contente de lui faciliter l'attente et lui éviter d'en souffrir. Et puis il faudra bien qu'elle me le rende plus tard, c'était presque aussi efficace que de récupérer un numéro de téléphone !
Texas Miller
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Lauren Black
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Mer 14 Déc - 3:44



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Texas semblait passer par toutes sortes d'émotions en très peu de temps, rendant l'exercice de les ignorer bien plus complexe. Ça l'était d'autant plus vu que sa curiosité de les décrypter totalement venait titiller la jeune femme. Bordel... non ! Elle s'interdisait de le refaire, au moins aujourd'hui pour avoir une journée tranquille !

Elle parvint, tant bien que mal, à supprimer cette envie, à la jeter loin de son esprit pour doucement hocher la tête, osant relever le regard vers Texas. Ce genre de petit sourire... elle le connaissait bien. C'était juste un peu étonnant de ne pas être celle à l'afficher.

- C'est gentil, merci.

Son bras fut enfin lâché, sa panique avait fini par disparaître et son cœuf battait mlus normalement. A vrai dire, on n'aurait même pas pu deviner que quelque chose s'était produit. D'ailleurs, ça n'aurait jamais dû être le cas. La fatigue et le stress avaient sans doute beaucoup joué dans tout ça, peut être même que les médicaments aussi ? Non, elle ne connaissait pas les effets secondaires mais c'était une option tout à fait plausible.

Au moins, il fallait également reconnaitre qu'il était agréable que Texas ne pose pas plus de question sur ce point, ou ne cherche pas non plus à forcer pour obtenir un contact quelconque.

D'ailleurs, le temps de penser tout ça et les voilà installées ailleurs. Sur le sol et la rambarde. C'était mieux que d'attendre comme des cruches que quelqu'un ne vienne les délivrer de cette cage géante. La réponse de la jeune femme ne l'étonna pas tant que ça en fait, mais elle secoua doucement la tête. C'était pas plus important, après tout, ça ne serait pas la première fois que ça lui arriverait ! La chose qui l'étonna un peu plus par contre, ce fut sa question.

Cette surprise pu d'ailleurs se lire assez facilement sur son visage.

- Heu... Oui. 'Fin oui on peut dire ça. Ils l'ont toujours un peu été mais depuis l'Incident c'est de pire en pire.

Ok, elle en avait peut être trop dit mais parler un peu lui faisait le plus grand bien ! Elle n'avait d'ailleurs pas prévu ce geste, ni cette immense perturbation dans l'aura de la miss mais... Un peu égoïstement elle préféra ne rien dire. Ne rien demander. Ou peut être était-ce à cause de l'aura en elle-même ? Allez savoir ! C'est ainsi qu'elle regarda Texas faire, s'approchant tout en la rassurant.

Son chapeau ? Elle... ne lui prêtait ? À vrai dire il avait l'air assez précieux à son cœur pour la voir s'en séparer ainsi ! Elle avait bien vu la manière dont son aura avait changée (quand je disais que c'était compliqué de les ignorer) lorsqu'elle avait porté la main dessus, un peu plus tôt.

Toujours bien en équilibre sur la rambarde  Lauren porta doucement la main droite sur le chapeau. C'était...  une délicate attention, il fallait bien l'admettre. Elle esquissa un petit sourire, la remerciant d'un hochement de tête.

D'ailleurs... était-ce une petite rougeur sur les joues de Lauren ? Rougeur qu'elle prit soin de camoufler en baissant le chapeau vers ses yeux dès que Texas eut reculé. Il n'y avait pas à dire, la mauvaise impression qu'elle avait eut de la miss s'envolait petit à petit. Ne jamais rester sur sa première impression. Jamais. Et puis, elle reconnaissait volontiers le respect dont la demoiselle faisait preuve. Elle avait arrêté avec les disquettes, s'était excusée et, par dessus tout, l'avait rassurée quant au fait qu'elle ne la toucherait pas. D'ailleurs, elle s'était réinstallée au sol, et Lauren ne comptait pas rester à profiter de la protection offerte par ne chapeau sans lui rendre un petit service !

Doucement, et forçant un peu sur ses jambes pour ne pas perdre l'équilibre, la jeune femme retira la veste. Pas sûre que Texas pourrait l'enfiler mais elle pourrait toujours s'en servir de couverture de fortune... Elle aurait dû mettre la veste de son frère, elle aurait pu lui aller... Tant pis, de toute manière c'était mieux que rien ! Et si ça pouvait l'aider à mieux supporter la fraicheur, c'était tout benef ! Après avoir prit son temps pour la retirer, pas que c'était son intention de base, ses pieds rejoignirent le sol. Ça serait aussi bien plus polie que de simplement lui balancer la veste à la figure !

- Tiens... J'ai pas envie que tu choppes froid avant ta première journée de cours... elle est sans doute trop petite mais je pense que ça peut te servir quand même.

Doucement, Lauren lui posa la veste ouverte sur les épaules, lui laissant tout le loisir de la repositionner comme elle le souhaitait. C'était sans doute la seule chose raisonnable à faire. Du moins, allumer un feu sur le toit n'était pas la meilleure des idées à avoir. Ça passerait d'ailleurs assez mal, imaginez le gros titre du journal : "La présidente du BDE est en fait une dangereuse pyromane". Ça la foutrait mal ça tient. Et il n'est aucunement nécessaire de préciser qu'elle se passerait bien de faire la une actuellement.

- Je compte sur toi pour prendre soin de ma veste comme si c'était ton chapeau.

D'ailleurs, Lauren ne comptait pas garder le chapeau bien longtemps, elle le lui rendrait sans doute dès que la porte du toit serait ouverte et qu'elles pourraient regagner leurs chambres respectives. Comme ça, il n'y aura pas de galère à chercher quelqu'un dans tout le pensionnat pour lui rendre ses affaires... quoique... la miss faisait partie du club d'arts martiaux donc, au cas où elle pourrait toujours le lui rendre sur place !

Doucement, elle revint se hisser sur la rambarde, prenant soin de ne pas trop forcer sur son bras tout de même.
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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Mer 14 Déc - 14:58
Les minutes continuaient de s'égrener sur le toit mais toujours aucune trace d'un éventuel sauvetage. Cette incarcération forcée n'avait cependant que du mauvais. En effet, si Lauren et moi nous retrouvions enfermées sur ce toit alors que nous nous ne connaissions pas, c'était aussi une opportunité de nous rapprocher. C'était d'ailleurs ce qui s'était passé. Bien sûr, j'avais commis plusieurs impairs mais j'en avais appris un peu sur la demoiselle. C'est dans cette optique que je venais de lui confier l'un de mes biens les plus précieux pour alléger son fardeau. Mon chapeau. La jeune femme aux longs cheveux blancs sembla un peu décontenancée par mon attitude. Avait-elle craint à nouveau que je ne la touche ? Non ce n'était pas ça du tout. Elle semblait touchée. La reine des glaces n'en était plus une et se fendit même d'un magnifique sourire pour me remercier. Je ne sus m'empêcher de lui répondre par un même sourire tant le sien était merveilleux. Vraiment cette fille gagnerait à sourire plus souvent... Je n'eus cependant pas le loisir de m'épandre plus longuement sur ce geste à tomber puisque la jeune femme se laissa doucement tomber de sa rambarde en me regardant. Je levais les yeux vers elle, observant ce petit manège sans un mot. Voulait-elle déjà me le rendre? Si tel était le cas, je ne comptais pas accepter et elle ne parviendrait pas à me convaincre. Est-ce que...? Je remarquais finalement qu'elle venait de retirer sa veste. Je compris aussitôt son intention et le rouge gagna mes joues un court instant à cette simple idée. Un instant assez long pour qu'elle vienne se planter face à moi. Je plongeais le regard dans le sien un instant tout en profitant de l'occasion pour la contempler dans toute sa splendeur. Décidément canon cette Lauren... Je n'aurais pu choisir meilleure femme avec qui rester enfermée sur un toit un doux matin.

- Tiens... J'ai pas envie que tu choppes froid avant ta première journée de cours... elle est sans doute trop petite mais je pense que ça peut te servir quand même

Sa remarque me tira de mes pensées. Je secouais alors légèrement la tête pour chasser ses rougeurs de mes joues tandis que la belle demoiselle déposait sa veste sur mes épaules. 

-"Merci mais fallait pas..." fis-je un peu gênée.

Après tout, nous étions là par ma faute n'est-ce pas? Je ne me fis cependant pas prier pour ajuster doucement la veste sur mes épaules. C'était chaud et agréable. Était-ce la chaleur de la demoiselle que cette veste me transmettait ? Un peu comme si elle me serrait dans ses bras? Une pensée bien agréable que je me gardais d'énoncer à voix haute de peur de m'attirer les foudres de ma camarade d'infortune. Sa chaleur fit cependant presque aussitôt disparaître les frissons qui parcouraient mes épaules et mes bras. Certes ce n'était pas la panacée et je sentais tout de même la morsure du froid sur mes jambes mais c'était plus que je ne pensais avoir.

- Je compte sur toi pour prendre soin de ma veste comme si c'était ton chapeau

Je redressais à nouveau le regard vers la demoiselle qui avait regagné sa place et mes pensées s'envolèrent alors. Cette fille était vraiment particulière. En effet, si Lauren m'avait paru aux premiers abords un peu froide et solitaire, je découvrais à chacun de ses sourires quelqu'un de plus doux sensible et attachant. Quelqu'un que je pouvais découvrir à loisir grâce à ce concours de circonstances incongru. M'intriguait-elle? Un peu. Comme chaque personne que je soumettais à mes charmes. Quoi que... Ce n'était pas exactement ça. Il y'avait ce quelque chose que je n'avais toujours pas saisi.. 

Je frottais doucement mes mains sur la veste pour me réchauffer un peu plus et me détourner de mes réflexions stériles. Le silence avait reprit ses droits un instant. Un silence qui me semblait lourd, froid. Je restais là à la regarder, adossée à ce mur, les jambes repliées entre mes bras. Devais-je briser cet instant? Après tout, nous n'allions pas rester là à attendre sans un mot... Je réunis mon courage pour entamer la conversation.

-"Dis... Tu es ici depuis longtemps ? Je veux dire à l'académie ?" entamai-je.

Il s'agissait là d'une question innocente, une parfaite façon même si très maladroite d'en découvrir un peu plus les lieux mais aussi sur la jeune femme. 

-"Je me demande juste ce qui peut amener une américaine comme toi dans un lycée un peu paumée comme celui-ci... Je t'avoue être curieuse..." 

Certes, Lauren pouvait refuser de me répondre. Après tout, je lui avais laissé tout loisir d'éviter la question mais quitte à attendre ici autant apprendre à se connaître. Sait-on jamais au cas où nous resterions enfermées ici à jamais et que nous soyons alors désormais obligées de nous supporter jusqu'à la fin de nos jours? Je doutais que nous en arrivions là mais la perspective de hanter les lieux en si charmante compagnie ne me déplaisait pas tant que cela à vrai dire.
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Jeu 15 Déc - 17:27



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren se foutait royalement de sa petite protestation, si l’on pouvait dire ça comme ça d’ailleurs, sachant parfaitement qu’elle finirait par plus ressentir le froid à rester ici. Elle avait eut le temps de s’y faire, et quant bien même, ce n’était pas sa propre santé qui l’inquiétait. Non pas qu’elle s’inquiétait tant que ça pour la jeune femme hein ! C’était vraiment le minimum, le strict minimum pour ne pas passer pour une nana sans cœur ou dénuée de sentiments. Comment ça « c’est une excuse » ? Oui, et alors ? Lauren regagnait son perchoir sans trop demander son reste, ignorant les légères rougeurs qui avaient rapidement prises place sur les joues de Texas. Elle ne les avait tout simplement pas vu, étant remontée assez vite.

Doucement, la terminale haussa les épaules en secouant la tête.

- Je te laisse pas le choix de toute manière. Puis tu me prêtes ton chapeau donc t’as juste intérêt à garder la veste le temps qu’on rentre.

Au moins, la chaleur de la veste semblait faire son petit effet. Comme elle s’en doutait, ce n’était pas suffisant pour protéger la totalité de son corps, mais ça réchauffait au moins la partie supérieure de ce dernier. Au moins, ça n’était pas totalement inutile. Elle la regardait discrètement frotter la veste, cherchant sans doute a avoir un peu plus de chaleur que ce qu’elle avait a offrir.

Le silence était assez vite tombé entre elles deux. Vous savez, ce genre de silence bien lourd, où il faut absolument trouver quelque chose à dire pour ne pas laisser une gêne plus importante se développer… Bah pour le coup, Lauren n’avait plus rien à dire, laissant ses pensées vagabonder, tentant de trouver une solution pour sortir de là. Mais comme vous vous en doutez, rien de concret ne lui traversait l’esprit. Essayer de forcer sur la porte ferait sans doute pire que mieux, de toute manière ses forces lui faisaient clairement défaut à ne pas manger et dormir suffisamment, sans compter sur l’utilité de son bras… Et Texas n’était sans doute pas le genre de fille avec une force démesurée à la Hulk. De toute manière, en défonçant la porte elles auraient plus de soucis qu’à attendre biens sagement ici.

Un soupir discret lui échappa tandis qu’elle appuya la tête sur son bras droit, désormais posé sur sa jambe, résolue à attendre sagement.

Ce fut cependant Texas qui brisa ce silence, posant une question qui l’étonna un peu. Techniquement, elle était arrivée pour sa seconde année, juste après que ses yeux aient décidés de lui en faire voir de toutes les couleurs… Littéralement… Même si elle avait dû voir tout un tas de médecins pour tenter d’expliquer sa soudaine cécité… La peur qu’elle avait ressenti en perdant la vue, et en la retrouvant du jour au lendemain… Sa journée à la salle d’arcade avait été... Inoubliable, on pouvait le dire oui. Doucement, et sans même le faire consciemment, ses doigts glissèrent sous l’un de ses yeux avant qu’elle ne daigne répondre.

- C’est ma troisième année ici, je suis arrivée en I+2 à l’académie, j’étais dans une académie à Tokyo l’année d’avant. Ma… mère a ressentit le besoin de changer d’air.

Lauren aurait presque pu cracher ses mots, mais elle avait réussit à ne laisser qu’une brève hésitation. Parler de sa famille la mettait un peu mal à l’aise, raison pour laquelle elle se satisfaisait d’une description aussi vague et brève. Peut être qu’elle cherchait à intimer à la miss qu’elle n’avait pas envie de s’arrêter sur ce sujet particulier ? C’était encore beaucoup trop douloureux pour elle, et le temps ferait son œuvre mais… Bien plus tard, certainement. Et ça n’était même pas un mensonge, juste une nouvelle demi-vérité.

- Puis bon, tu peux parler, qu’est-ce qu’une Allemande vient foutre ici aussi ?

C’était sans doute la première phrase foncièrement taquine qui lui échappait pour le coup, même si son petit sourire finit par rapidement s’évanouir, par disparaître sans crier gare. Un lycée paumé… C’est vrai que ça pouvait être le cas, mais c’était pas plus mal en fait… Mais Texas semblait encore ignorer beaucoup de choses sur cette académie, normal lorsqu’on rate la journée d’intégration dirons-nous. Jetant un bref coup d’œil vers cette dernière, elle reprit après avoir laissé la miss s’exprimer si elle en avait eut le besoin ou l’envie.

- Mais tu sais, c’est pas un mal que ça soit paumé, ça permet aux gens comme nous d’être en sécurité… Tu connais un peu l’histoire de l’académie ou pas du tout et tu as eut la surprise en arrivant ?

Peut être qu’une âme charitable lui avait expliqué deux ou trois trucs ? A moins qu’on ne l’ai balancée comme ça, sans la moindre explications ? Après tout, hormis les élèves et les professeurs, personne n’est censé savoir ce qu’il se passe ici… Sauf l’Organisation qui veillait de plus ou moins loin, allant même chercher certaines élèves si le besoin se faisait ressentir. Si personne n’avait prit ce loisir, peut être que Lauren en profiterait pour aborder certains points ?
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Lauren Black
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Texas Miller
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Ven 16 Déc - 7:20
Être enfermée sur un toit avec une aussi charmante jeune femme le premier jour de mon arrivée ici? Si on me l'avait soufflé avant de prendre mon avion à destination du Japon, je crois que je n'y aurais aucunement cru. Du moins dans ses conditions et non des conditions plus... romantiques. Je crois que j'aurais même ris au nez de l'impudent qui aurait essayé de m'en convaincre. Pourtant me voici. Je réprimais un petit rire vis-à-vis de l'ironie de cette situation avant de me mettre à contempler ma somptueuse camarade d'infortune. Quelques instants suffirent pour qu'une idée vienne se loger dans mon esprit. Je n'étais vraiment pas contre la perspective de hanter les lieux avec elle cependant j'espérais tout de même que nous n'en arriverions pas là. Je n'eus cependant pas plus de temps pour philosopher sur ce sujet puisque Lauren finit par répondre à ma question.
 
- C'est ma troisième année ici, je suis arrivée en I+2 à l’académie, j’étais dans une académie à Tokyo l’année d’avant. Ma… mère a ressentit le besoin de changer d'air
Tokyo? Une américaine à Tokyo? Il n'existait que peu d'explications pour ça. Soit elle faisait partie d'une famille à moitié japonaise comme moi - mais le fait qu'elle n'est pas réagi à mes origines excluait d'office cette possibilité selon moi - soit sa famille était plutôt fortuné et se basait à Tokyo. Je dois admettre avoir eu l'envie de l'interroger à ce sujet cependant un détail m'en dissuada. En effet, le ton de la jolie reine des glaces avait à nouveau changé durant son explication. Si Lauren s'était adoucie, je n'avais pu m'empêcher de percevoir la froideur brutale de ses derniers termes. Mon esprit tenta de décrypter la raison d'un tel changement mais je manquais clairement d'information. Je n'avais cependant pas le cœur d'approfondir la chose. C'était sûrement quelque chose qu'elle comptait garder pour elle et je le respectais complétement. Après tout, je savais très bien les raisons qui pouvaient amenées ici et elle avait déjà bien assez répondu à ma question avec ce bref synopsis non? Je me contentais donc de la remercier d'un sourire tendre et respectueux lorsqu'elle me relança à son tour. 
- Puis bon, tu peux parler, qu’est-ce qu’une Allemande vient foutre ici aussi ?
La question aurait dû me mettre mal à l'aise aussitôt de part le caractère délicat de la situation et ce que je souhaitais cacher mais la première chose qui m'atteint fut bien plus agréable. Son sourire. Wow... J'aimais à le contempler. Je ne pus m'empêcher à lui répondre par le mien et un petit rire amusé par la malice que j'entendais dans sa voix. Je me permettais de lui répondre par une nouvelle plaisanterie sans forcément - du moins à nouveau - contrôler mes habitudes de séductrice. 

-"Je le dirais bien pour d'aussi jolies yeux mais c'est compliqué..." fis-je non sans lui adresser un petit clin d'œil complice et charmeur.

Je baissais la tête et je passais une main dans mes cheveux, rejetant quelques mèches vers l'arrière entre mes doigts avant de profiter du couvert de ma main pour fixer le sol sans que Lauren ne puisse lire dans mon regard. Compliqué ça l'était. Sûrement autant que ce qui entravait la voix de cette fille aux longs cheveux blancs. "Bonjour je suis une nana allemande qui s'est pris plus ou moins un éclat d'obus en pleine poitrine ! Promis je suis pas une soldate de la Seconde Guerre ! Oh j'oubliais puis après je suis quasi morte ! mais maintenant ça va ! Et dernière surprise pour la route, je peux visiter tes rêves si ça te dit ! " Compliqué. Oui. Ridicule aussi. Lauren allait surtout me prendre pour une folle. Si je n'en étais pas une... Entre le sommeil et toutes ses histoires, je commençais sérieusement à m'interroger sur ma santé mentale. Je n'eus cependant pas le temps de m'épandre mentalement sur la psychanalyse potentielle qu'elle allait me conseiller puisque la jeune femme reprit la parole.
Mais tu sais, c'est pas un mal que ça soit paumé, ça permet aux gens comme nous d’être en sécurité… Tu connais un peu l’histoire de l’académie ou pas du tout et tu as eut la surprise en arrivant?

Les gens comme nous? Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait me dire. Est-ce qu'elle venait de lire dans mes pensées ou? Après tout, je n'en étais pas si loin donc rien ne m'aurait étonnée. J'avais bien vu des créatures humanoïdes variés dans l'académie lorsque je m'y étais baladée. Sûrement une hallucination à cause du manque de sommeil. Ou j'étais vraiment folle. Option 2 indéniablement. Attends... N'avait-elle pas parlé d'incident un peu plus tôt lorsqu'elle parlait de ses yeux? Est-ce que c'est ça qu'elle voulait dire par là? Est-ce que les gens ici étaient tous spéciaux? Les pièces du puzzle se mirent à s'assembler dans mon esprit petit à petit. Je tentais cependant de dissiper mes derniers doutes et de confirmer mes conclusions auprès de ma magnifique interlocutrice.

-"Je t'avoue que je suis un peu perdue... Tu veux dire quoi par comme nous? Tu veux dire que j'ai pas halluciné?" entamais-je avant de plonger le regard dans le sien, tant bien que mal avec mon couvre-chef vissé sur sa tête "Et donc dans ce cas, tu lisais dans mon esprit à l'instant?"

Transportée par les questions qui se bousculaient au portillon de mes pensées, je me levais doucement pour m'approcher d'elle afin d'en savoir un peu plus sur toute cette histoire et sur elle.
Texas Miller
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Lauren Black
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Lauren Black
Sam 17 Déc - 14:40



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Le retour de question aurait pu être mal prit ou interprété mais ce n’était visiblement pas le cas… Texas lui offrant un de ses petits sourires accompagné d’un clin d’œil. Au moins, Lauren n’avait pas fait de bourde ? Ou du moins, rien ne le laissait paraître. La famille et l’arrivée sur le campus étaient souvent des sujets assez sensibles. Entre ceux qui ont quitté leur monde pour arriver ici, d’autre dont la seule présence pouvait les mettre en dangers… L’américaine pouvait bien comprendre que c’était compliqué.

Elle secoua doucement la tête, la regardant simplement passer la main dans ses cheveux. Qu’elle soit rassurée, Lauren n’allait pas poser plus de question. Après tout, Texas avait respecté son envie de ne pas s’éterniser sur sa propre famille, donc ne pas la pousser à trop en révéler non plus était le moindre des respects à avoir. C’était même la moindre des choses à faire !

Lauren murmura doucement, regardant désormais ses mains.

- T’es pas obligée d’en parler va. Je peux comprendre que c’est pas forcément facile ou agréable.

Elle ne rajouta rien, laissant un peu de temps à Texas pour assimiler ce qu’elle avait pu dire précédemment. C’était donc une sorte de grosse surprise pour cette dernière ? La pauvre… ça pouvait faire un sacré choc mine de rien !

C’est en entendant ça que l’air de Lauren devint tout de suite beaucoup plus sérieux. Ok, il fallait que quelqu’un lui révèle les points importants de l’académie et… Bah elle avait du temps à tuer, vous savez. Elle serait donc celle à qui cette lourde tâche revenait ! En soit, ce n’était pas dérangeant mais elle avait juste extrêmement peur de l’embrouiller plus qu’autre chose avec ses mots et cette histoire abracadabrante ! Et puis… Il fallait également qu’elle la croit, c’était totalement autre chose. Comment faire si cette fille était totalement… Normale ? Enfin, ne possédait pas de pouvoir ou que celui-ci ne se réveillerait que d’ici quelques jours, semaines ou plus ? Ou pire encore ! Si cette nana était une Espoir… Comment gérer ces gens… ? Elle hésita quelques instants, laissant ses yeux dans ceux de Texas en pesant le pour et le contre. Bon, elle reconnaissait que ce n’était pas la chose la plus simple avec le chapeau, mais avec sa hauteur elle y parvenait !

Elle secoua doucement la tête face à sa question.

- Non, c’est bien pire que de simplement lire les pensées. C’est même plus… Chiant.

Elle descendit de son perchoir, cette fois définitivement. Doucement, elle s’était mise face à Texas, non sans laisser une petite distance de sécurité. Aussi bien pour respecter l’espace personnel de la demoiselle, mais également pour se maintenir en sécurité elle-même. A genoux devant elle, Lauren préféra expliciter son pouvoir avant de parler de l’académie.

- Je veux dire par là, que je vois ce que les gens ressentent, en permanence. Tout le monde possède une aura, une couleur bien particulière et qu’inconsciemment, je sais la lire.

Ce n’était pas de la divination comme les liseuses d’aura qu’on pouvait trouver dans les fêtes foraines, c’était bel et bien quelque chose de réel, mais dont seuls ses yeux pouvaient être témoins. Après, elle n’expliqua pas non plus le second petit avantage, si l’on pouvait appeler ça ainsi, qu’était le détecteur de mensonge. Avec Texas, elle était certaine de ne pas en avoir besoin. Pas vu la franchise dont elle faisait preuve depuis le début.

Laissant quelques instants de plus à Texas, si cette dernière voulait en savoir plus, Lauren fini par reprendre, commençant quelques explications en simplifiant au plus.

- Il y a quelques années, l’académie était menacée de fermeture, les clubs se sont réunit pour protester et, va savoir pourquoi, ces fous du club d’occultismes on fait un rituel qui a foutu le Bronx dans l’univers. On a appelé ça l’Incident. Cet événement à causé l’apparition de pouvoir chez certains élèves, faisant de l’académie une sorte de point de rendez-vous entre diverses réalités, galaxies ou autres. C’est pour ça, que beaucoup, pour ne pas dire tous, les élèves présents ici sont dotés de pouvoir, ou sont des créatures fantastiques. Si t’es nocturne, t’auras l’occasion de croiser une sorte de Dieu, c’est un prof vraiment… Unique dans son genre mais il rend toujours ses cours extrêmement passionnant ! Même si, entre nous, il est relativement intimidant.

Bon ça, ça lui avait un peu échappé. Elle n’aurait d’ailleurs jamais pensé le reconnaitre aussi facilement avec la première venue. Pourtant, ce n’était pas quelque chose de négatif, et il fallait même reconnaitre que ce professeur dégageait quelque chose de vraiment… Particulier.

- Sinon, il est possible que tu aies hallucinés deux ou trois trucs, certains élèves doivent être capables de créer des illusions.

Mais dans l’idée, si Texas avait croisés un serpent humanoïde se balader, des gens voler ou autre, ce n’étaient pas des hallucinations mais bien la réalité. Elle ponctua d’ailleurs sa brève explication en appuyant bien :

- Tout ce qui se passe à l’académie et entre ses murs, doit y rester. Que ça soit ta famille, tes amis ou autres, ils ne doivent pas l’apprendre de ta bouche. Il y aura sans doute une réunion parents-profs pour expliciter tout ça, si certains parents étaient absents aujourd’hui.

Sa famille n’avait jamais fait le déplacement, et qu’importait dans le fond. Les deux seules personnes que Lauren voulait mettre au courant, c’était son frère et Ash. Personne d’autre. Et encore moins son père qui trouverait un moyen d’en profiter.

Non, il fallait qu’elle se le sorte de la tête, préférant répondre aux diverses interrogations de la demoiselle, si cette dernière en avait.
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Lauren Black
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Texas Miller
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Dim 18 Déc - 20:00
Le doute s'empara de moi alors. M'étais-je montré trop curieuse? Certes, nous étions coincées là-haut l'une avec l'autre et il serait pénible de rester en silence à attendre que quelqu'un décide de venir nous secourir mais je ne pouvais m'empêcher de me rappeler son changement de ton précédent. Lauren semblait... troublée. Il était plutôt évident à ce moment que ma question avait touché une corde sensible. Et si je l'interrogeais à nouveau sans réfléchir? Je ne souhaitais pas réitérer l'expérience et j'en venais presque à regretter mon interrogation. Je n'eus cependant pas le temps de me raviser puisque la jeune femme aux cheveux argentés me répondit aussitôt.

- Non, c’est bien pire que de simplement lire les pensées. C’est même plus… Chiant.

Cette réponse en demi-teinte ne fit qu'attiser ma curiosité. Qu'entendait-elle par là? Est-ce qu'elle lisait véritablement dans les pensées comme elle semblait le sous-entendre? Est-ce que je n'étais donc pas la seule à avoir quelques soucis avec la réalité dernièrement? Est-ce qu'elle me faisait simplement une blague? Cas échéant, pourquoi semblait-elle si sérieuse? Je ne décelais rien chez elle qui me laissait entendre qu'elle plaisantait et elle ne me semblait pas ce genre de filles. Décidément... Je ne comprenais vraiment pas grand-chose de ce qu'elle me disait depuis un moment.

- Je veux dire par là, que je vois ce que les gens ressentent, en permanence. Tout le monde possède une aura, une couleur bien particulière et qu’inconsciemment, je sais la lire.

Je dois admettre que je ne pus m'empêcher d'être étonnée cependant aussi étonnant que ça puisse paraître, je ne doutais pas de ses propos. Après tout, je visitais bien les rêves des autres. N'était-ce pas aussi insensé? Une question m'effleurait cependant l'esprit et je ne parvins pas à me réfréner d'étancher ma curiosité.

-"Une aura? Je me demande de quelle couleur est la mienne" fis-je pour moi-même, sans réprimer suffisamment ma voix pour que Lauren ne puisse l'entendre.

Je me surprenais à être curieuse sur ce mystérieux phénomène. Était-ce aussi la conséquence d'un incident comme le mien? Et mon aura... Était-ce une couleur chaude ou froide? Est-ce que cette couleur évoquait un peu la personnalité de son propriétaire? Et lorsqu'elle disait pouvoir percevoir les changements émotionnelles comment cela se manifestait-il? Cette première question ne faisait qu'en soulever d'autres mais je gardais celles-ci pour moi cette fois afin de ne pas me montrer plus intrusive que je ne pouvais déjà l'être. En lieu et place, je me contentais d'écouter sagement la splendide jeune femme qui me faisait face. 

La jeune femme commença alors à m'exposer les raisons de l'apparition de ces "pouvoirs". Je suivais attentivement son discours sans l'interrompre, profitant de l'occasion pour me perdre dans ses beaux yeux bleu glace. Une fois les premières brides passées, je restais un instant pensive. Si l'explication tenait la route - en omettant bien évidemment tout les détails fantasques et la possibilité de croiser en ses murs l'équivalent d'une déité - je devais donc considérer l'endroit comme un... comment l'avait-elle décrit? "Un point de rendez-vous entre plusieurs réalités, galaxies et autres". C'était une étrange description pour une école. Aussi étrange que de voir l'aura des gens, leurs rêves ou encore de se trouver enfermée en si charmante compagnie le premier jour de cours. Je laissais un petit rire passer la frontière de mes lèvres devant le comique de la situation avant de sourire à la jolie jeune femme. Cette dernière ne tarda d'ailleurs pas à reprendre la parole pour me spécifier certains détails.

"Tout ce qui se passe à l'académie et entre ses murs, doit y rester? Que ce soit ta famille, tes amis ou autres, ils ne doivent pas l'apprendre de ta bouche. Il y aura sans doute une réunion parents-profs pour expliciter tout ça, si certains parents étaient absents aujourd'hui"

Je hochais la tête en réponse à la demande de Lauren. Mes parents n'étaient pas venus ce matin et je doutais qu'ils prennent le temps de se déplacer pour une vulgaire réunion. Pas qu'ils se fichaient de moi mais ils devaient d'abord se reconstruire et prendre l'avion pour une pareille occasion me semblait un peu exagérée. De plus, Lauren n'avait pas besoin de se donner la peine de me demander de garder le secret. En effet, je n'étais pas vraiment du genre à envoyer des lettres à mes parents pour les informer de mon quotidien et aussi triste que cela puisse être, je n'avais pas non plus liée de véritables amitiés au cours de mes courtes années en dehors du cocon familial pour en parler à des amis. Je serais muette comme une tombe. Je ne laissais cependant pas ce même silence s'étendre plus longuement. La jeune femme s'était un peu ouverte à moi et il me paraissait assez évident d'en faire de même.

-"Tu n'as pas à t'en faire à ce sujet... Je ne pense pas trahir ce secret même si je le souhaitais..." entamai-je avant de me rendre compte de la tristesse de mes propos. "Par ailleurs, je me pensais vraiment fatiguée pour avoir crû voir certaines choses mais ça me rassure d'une certaine façon... Et puisque tu as été honnête avec moi, je crois que je peux en faire de même pour d'aussi beaux yeux..." 

J'accompagnais cette prise de parole par un petit sourire tendre et en me rapprochant légèrement d'elle doucement. Inconsciemment peut-être pour donner corps à l'intimité que suggérait cette échange de "secrets".

-"Je suis ici... pour ce genre de raisons... j'ai... enfin c'est compliqué comme je te disais mais... pour faire bref, je peux accéder aux rêves des autres... lorsqu'il dorme..."

La façon dont je présentais les choses n'étaient clairement pas la meilleure mais c'était la première fois que je m'épanchais sur ce sujet auprès d'une personne que je ne connaissais pas en dehors du corps soignant. La première en dehors de ma famille. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux en cherchant son joli minois et son regard si particulier en attendant d'observer sa réaction et ses questions pour lui en confier un peu plus peut-être.
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Mer 21 Déc - 20:09



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren secoua la tête. Elle ne parlait plus vraiment des auras à leur propriétaire, préférant garder cette information pour elle-même. Après tout, certaines auras changeaient parfois de couleur avec le temps. Devenant plus rayonnante ou plus terne aussi. Celle de Texas… Restait plutôt rayonnante dans son ensemble, donnant cette impression de protection et de chaleur… ça pouvait presque lui faire mal aux yeux. Ça lui aurait sans doute fait mal si elle n’en avait pas l’habitude.

Quittant l’examen de l’aura de la demoiselle, elle revint enfin à cette dernière, chassant ses pensées comme si elles n’avaient pas leur place ici.

- Je garde cette information pour moi, désolée.

Elle avait presque soufflé ces mots, ayant bien comprit que ça avait plus ou moins échappé à Texas. La seule chose qui faisait qu’elle lui avait répondu, était le fait de ne pas laisser une telle interrogation sans réponse ! Même si c’est un « désolée, je peux pas te répondre ».

D’ailleurs, Texas l’avait écouté tout du long, sans chercher à poser de question. Mince… Avait-elle réussi à être assez claire ? Ou alors, passait-elle pour une folle à lui dire tout ça, et comme ça ? C’est vrai que ça faisait beaucoup a avaler et qu’il fallait vraiment avoir prit un sacré coup à la tête pour tout gober sans avoir la moindre preuve. Par chance, la nouvelle arrivante sembla comprendre, ou du moins accepter cette réalité sans poser beaucoup plus de question. Sans chercher à la traiter de folle ou à demander des preuves. En soit, tant mieux, Lauren n’aurait vraiment pas eut la force de les lui fournir ! Dans le pire des cas, elle la pousserait du toit et un ange la sauverait sans doute.

Normalement.

Mais pas besoin d’en arriver jusque là en fait, et fort heureusement, car Texas prit la parole à son tour, promettant également que ça resterait entre elles et que ce secret ne serait pas trahit, même si elle le souhaitait. Dit de cette manière, c’était incroyablement triste…

Lauren préféra donc ne pas poser de questions supplémentaires, l’aura de la jeune femme parlant assez pour lui répondre d’une certaine manière. C’était un sujet sans doute un peu sensible, et l’envie de s’attarder sur ce point ne l’intéressait pas forcément. D’ailleurs, elle préféra ne pas s’arrêter sur le petit compliment non plus. Dire qu’elle lui avait demandé d’arrêter… Mais ça semblait lui avoir échappé, non ? Difficile à dire en fait. La laissant donc finir, elle enchaina quasi directement avec un sourire moqueur qui s’estompa assez vite.

- Qui sait ? Tu aurais très bien pu tomber sur la junkie de service qui avait besoin de se cramer un joins sur le toit et en paix ?

Bon ok, même si Lauren avait un paquet de cigarette dans sa table de nuit, elle ne fumait que ça, et assez rarement ! Il était d’ailleurs hors de question de fumer ce genre de substance… Elle tient à garder les pieds sur terre ! Au moins le plus possible. Parce que bon, garder les idées claires et l’esprit vif avec un état de fatigue comme celui dans lequel elle était n’était visiblement pas la chose la plus simple ou évidente. Elle reprit doucement, reprenant un peu de son sérieux, son visage tout de même plus expressif qu’au début de cette rencontre.

- Tu es sans doute fatiguée, c’est pas impossible mais tout ce que tu as vu est vrai. Et encore, t’as pas dû voir certains de nos profs.

How ça, elle n’avait encore rien vu ! Ils étaient tout aussi uniques que les centaines d’élèves qui foulaient l’académie !

Son corps s’était légèrement tendu lorsque Texas s’était approchée pour lui révéler son petit secret, sans même que Lauren ne s’en rende compte, mais elle ne recula pas pour autant, la laissant profiter de cette légère proximité. Elle l’écouta, réfléchissant à la sensation que ça pouvait procurer de se retrouvée dans les rêves d’autrui. Contrôlait-elle sa singularité ? Ou était-ce quelque chose qui se faisait quasi automatiquement ? Pouvait-elle d’ailleurs influencer ces derniers ? Ou ne serait-ce qu’agir et entrer en contact avec le rêveur ou la rêveuse ? Elle avait beaucoup de question mais préféra ne lui en poser qu’une seule pour ne pas abuser.

- Est-ce que… Est-ce que tu peux influer directement sur les rêves ? Du genre… On admet que tu passes une porte et que quelqu’un arrive derrière toi. Tu peux la lui tenir ou tu n’es qu’une spectatrice sans le moindre contrôle de ton corps ?

Ok, c’était peut être pas son explication la plus claire ou compréhensible mais qu’importait ! Du coup… Pouvait-elle encore rêver pour elle-même ? Sans prendre le risque de se retrouver ailleurs que dans les siens ? Bordel… En fait, ça devait être sacrément fatiguant ça aussi ! Enfin, sauf si elle bénéficiait du même repos que sans ce petit plus.

- Tu arrives à te reposer ou ça pompes plus ton énergie qu’autre chose ?

Bon, finalement, cette question lui avait un peu échappée mais elle ne regrettait rien. Au pire, l’allemande ne lui répondait pas. Ce n’était pas comme si ça allait la tuer ! Après, elle comprendrait hein, elle-même refusait de répondre à toutes les questions et garder certaines de ses informations ne pouvait pas faire de mal. Du coup, en sachant ça, il y avait des chances pour que cette fille soit chez les Améliorés ou chez les Anormaux…

- Hmm… Dis, tu sais au moins à quel groupe tu appartiens ?

Connaissait-elle au moins l’existence des différents groupes ? Peut être qu’il faudrait qu’elle lui explique, et, au pire des cas, qu’elle la mène jusqu’à l’académie pour récupérer tout le nécessaire quoi !
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Lauren Black
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Texas Miller
Texas Miller
Ven 17 Mar - 15:23
Mon regard se détourna du sien avant même qu'elle ne puisse vraiment le notifier avant de se perdre dans le panorama irréaliste qui se dressait devant moi. Le soleil semblait bien décidé à ne pas décliner; au contraire il était clair qu'il continuait son ascension irrémédiablement. Ce spectacle provoqua en moi une interrogation légitime. Depuis combien de temps étais-je coincée sur ce toit avec cette splendide jeune femme? Je ne saurais vraiment le dire. Une éternité peut-être? Je dirais avec un peu de malice que cette idée ne me dérangeait pas tant la vue était des plus agréable. Je parle bien sûr des environs voyons... Enfin je crois. Mes yeux ne purent cependant s'empêcher de se perdre un instant sur les détails du visage de ma partenaire d'infortune. Lorsque l'esprit fuit la vérité, l'inconscient se fait un plaisir de vous y rappeler il semblerait... Je n'eus cependant pas le loisir de m'interroger plus longuement sur cette remarque hautement philosophique car Lauren ne perdit pas de temps pour relancer notre échange avec un brin de curiosité.

- Est-ce que… Est-ce que tu peux influer directement sur les rêves ? Du genre… On admet que tu passes une porte et que quelqu’un arrive derrière toi. Tu peux la lui tenir ou tu n’es qu’une spectatrice sans le moindre contrôle de ton corps ?

Je ne pus réprimer un petit sourire de malaise à l'énoncé de cette question. Combien de fois avais-je dû m'expliquer à ce sujet auparavant sans qu'on me prenne véritablement au sérieux? Combien de fois avait-on traité mes propos avec condescendance? Combien de fois avais-je été regardé comme si je fabulais tout ça dans une sorte de caprice d'adolescente en manque d'attention? Pourtant... Pourtant je ne craignais pas vraiment de subir ce genre de traitement de la part de ma camarade de l'instant. Peut-être parce qu'elle m'avait raconté quelque chose d'aussi fou ? Peut-être parce que, derrière sa carapace, je doutais déjà qu'il s'agisse du genre de la maison? Je cachais donc mon inconfort derrière un sourire dont j'étais experte pour abreuver sa soif de savoir sans attendre d'autant que Lauren n'avait pas su contenir son impatience et venait déjà de me poser une seconde question.

-" Disons que je suis plutôt actrice des événements... Enfin... c'est un peu plus complexe que ça pour être honnête avec toi..." fis-je, dans un premier temps, pensive.

Je profitais de cette légère pause pour rassembler mes pensées tandis que je remettais l'une de mes mèches en place pour éclaircir mon champ de vision.

-"Pour faire simple, c'est comme si j'étais présente dans le rêve. Comme si j'étais pleinement éveillée. Comme si c'était un moment réel. Je vois tout ce que l'autre voit en somme. Même le pire..."

Je marquais une pause en repensant à certaines incursions dont je me serais clairement passé. Je n'avais sûrement pas besoin de lui faire de dessin pour qu'elle saisisse le sens de mes propos... L'horreur a deux faces et j'en avais connu un avant-goût de chaque depuis que j'avais obtenu cette mystérieuse habilité. Je pense même que je préférais encore les rêves de tueurs en série que l'autre facette à vrai dire.. Je me gardais cependant d'expliciter mon propos ou de développer mon argumentaire et je m'affairais plutôt à compléter ma réponse et les attentes de la jeune femme.

-" Par contre on me voit aussi. Je veux dire que la personne qui rêve se souviendra que je faisais partie de son rêve. C'est même plutôt compliquée car si on rêve de moi, je prends juste la place de mon moi rêvée... C'est parfois même difficile pour moi de discerner ce qui est vrai ou faux parce que vois-tu... si je te prenais la main maintenant je ressentirais sa chaleur dans le monde réel comme dans le rêve..." dis-je tandis que ma voix laissait deviner une certaine détresse à l'énoncé de ce détail.

Je ne pouvais m'empêcher de bouger mes mains dans tout les sens pour essayer d'exprimer les règles de ce jeu étrange et peu plaisant auquel je me trouvais forcée de jouer depuis déjà quelques temps mais je savais d'avance que c'était peine perdue. Moi-même je n'étais pas certaine de saisir toutes les subtilités de ma situation. Je préférais, pour être parfaitement honnête, retrouver ma tranquillité que de devenir une experte en la matière mais je n'avais visiblement pas le choix. Je m'interrompais donc avec un petit sourire que je voulais rassurant pour m'esquiver avec quelques mots.

-"Tu dois me trouver bizarre avec cette drôle d'explications..."

Je dois avouer que je m'attendais à ce que la jeune femme me regarde de haut en bas mais il n'en fut rien. Je me contentais donc de la regarder encore une fois un moment, me perdant irrémédiablement dans ses yeux avec un petit sourire absent. Je finis cependant par interrompre cette courte mais oh combien agréable contemplation afin de faire honneur à la dernière interrogation en date de Lauren.

-" Un groupe? Je dois t'avouer que je ne sais rien de bien précis sur cet endroit... Je suis une vraie touriste !" fis-je non sans laisser échapper un petit rire amusé comme pour diluer le stress inhérent à notre situation mais aussi le malaise que j'avais pu emmagasiné au cours de mes dernières explications. "Cette jolie demoiselle que voici me ferait-elle le plaisir de me faire une visite des lieux et m'expliquer plus en détails lorsque l'occasion se présentera?"

Je conclus ma demande en lui adressant un petit clin d'œil taquin et un petit sourire rayonnant.  Chassez le naturel... Il revient au galop. Aurais-je le droit de revoir son sourire? Penserait-elle, au contraire, qu'il s'agissait d'une pathétique méthode d'obtenir un tête à tête plein d'arrière-pensées avec elle? Je ne nierais pas que je n'étais pas contre l'idée mais il n'en était rien mais j'espérais secrètement et inconsciemment qu'elle ne serait pas dupe. Après tout, j'avais déjà un joli rendez-vous improvisé avec cette mésaventure. Quoi qu'il en soit... Une chose était certaine... Cette visite privée s'avérait compromise dans l'immédiat au vue de notre actuelle situation.
Texas Miller
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Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Sam 25 Mar - 16:43



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

La jeune femme se rendit assez vite compte que sa question n’avait provoqué qu’un certain malaise chez son interlocutrice. C’était sans doute un sujet trop sensible, ou peut être trop nouveau, pour être convenablement abordé ? Lauren se mordit doucement la lèvre, regrettant un peu d’avoir posé cette question. Cependant, Texas y répondit, satisfaisant sa curiosité mal placée. L’américaine écouta calmement la jeune femme, sentant, et voyant, son malaise. Ça devait vraiment être lourd à porter… Et à subir également. Si ça se trouvait, elle ne se reposait pas pendant ces phases de rêve lucides. Enfin, ces pseudos rêves lucides dirons-nous.

La jeune femme aurait pu poser une main sur l’épaule de la nouvelle arrivante mais préféra se raviser avant même de trop avancer sa main. Elle secoua doucement la tête avant de murmurer.

- Non… Ici personne ne trouvera ça bizarre, ça ne l’est pas. Puis ça a l’air encore assez nouveau pour toi. Personne ne te jugera.

Sauf certains cons, mais ça, c’est encore autre chose. Ici, Texas était en sécurité, mais il était normal qu’elle ai l’impression d’être bizarre aux yeux des autres. Il lui faudrait sans doute un petit temps d’adaptation pour tout bien emmagasiner. Il en fallait toujours mais ça viendrait bien.

- Une véritable touriste, je confirme. Je t’expliquerais t’inquiète pas.

Il n’y avait aucune animosité dans sa voix, pas même un brin de provocation. C’était juste… La vérité après tout, bien que Lauren eut un petit air moqueur tout de même, chose plutôt rare pour être notée. Enfin, là n’était pas la question.

Une fois de plus, elle secoua la tête de gauche à droite, esquissant un mince sourire qui s’estompa tout aussi rapidement. C’était trop demandé pour l’instant, il faudrait qu’elle fasse plus attention à l’image qu’elle finirait par renvoyer aux autres. Non, elle s’était « permise » cette petite digression, au moins avec Texas. De toute manière, il était trop tard pour les faux semblants actuellement.

- J’ai pas l’heure mais on devrait aller à l’académie maintenant… Enfin, quand quelqu’un aura décidé de nous libérer de là. Ça évitera que tu doives tout faire en speed demain, juste avant les cours. C’est pas le mieux.

Et il était de son devoir d’aider la nouvelle arrivante. Et si ça lui permettait de glaner quelques informations supplémentaires, elle ne disait clairement pas non ! Alors qu’elle allait ajouter quelque chose encore, les deux comparses purent entendre un « putain de porte » avant qu’elle ne s’ouvre à la volée. Bon… Visiblement leur captivité prenait fin ici… Ce n’était pas trop tôt ! Le soleil se faisait vraiment beaucoup trop menaçant, et qui sait combien de temps le chapeau de Texas pourrait encore la protéger ?

Leur heureuse bienfaitrice ne fut nulle autre personne que… Brook. Soit la personne que Lauren avait le moins envie de voir aujourd’hui, sa joue s’en souvenant bien.

- Moi qui pensait que personne ne serait assez stupide pour se re-coincer ici. Vous faites fort. Enfin, pas mon problème, pas la peine de me remercier.
- J’y comptais pas.

Brook leur passa devant sans rien ajouter de plus, laissant les deux jeunes femmes vaquer à leurs occupations. Lauren prenait sur elle pour ne pas répliquer, préférant aller vers le couloir, vers l’ombre pour s’y protéger de la lumière. Ça sera là bas qu’elle rendra le chapeau à Texas, évitant son regard soigneusement.

- Merci… Et si tu es partante, je passe chercher des lunettes de soleil et on va à l’académie ? Et si jamais tu as faim, on peut s’arrêter prendre un truc avant de revenir ?

En redescendant, Lauren préféra afficher son sourire habituel, plein de confiance et de vie. L’illusion ne serait pas parfaite, mais ça serait suffisant.

Connaissait-elle au moins l’existence des différents groupes ? Peut être qu’il faudrait qu’elle lui explique, et, au pire des cas, qu’elle la mène jusqu’à l’académie pour récupérer tout le nécessaire quoi !
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Texas Miller
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Sam 25 Mar - 19:42
Je prenais enfin conscience de mon nouvel excès. J'étais définitivement irrécupérable... Mon sourire ne manqua alors pas de se dissiper dans la seconde. En effet, ma première réaction, après cette explication chaotique et invraisemblable ainsi que ma petite remarque taquine, fut de fuir le regard bleu glace de la jeune femme en baissant légèrement le regard comme pour observer plus attentivement mes bottes. Qu'aurais-je pu faire d'autre après cette plongée désagréable dans ce fardeau qui est le mien? Je restais donc quelques instants dans cette posture, interdite, mais mon attente fut écourtée presque de suite.

- Non… Ici personne ne trouvera ça bizarre, ça ne l’est pas. Puis ça a l’air encore assez nouveau pour toi. Personne ne te jugera.

Ce n'était pas grand-chose mais c'était quelques mots qui parvinrent à faire renaître mon sourire. Non seulement, la jeune femme semblait me croire, elle compatissait mais elle avait aussi pris le parti de ne pas me tenir rigueur de cette remarque qui, quelques instants plus tôt, l'aurait sûrement agacée. Certes, je m'étais vu séquestrée accidentellement sur ce toit mais je m'estimais en veine : après tout, cette rencontre s'avérait de plus en plus plaisante - et non pas uniquement à cause du spectacle de la beauté simple et froide de ma camarade d'infortune même si je mentirais en disant que je ne laissais pas mon regard vaciller ça et là sur le panorama  que sa silhouette m'offrait. Quoi qu'il en soit, il faudrait bientôt se résoudre à ce que ce moment privilégié s'écourte. Je doutais qu'à terme mon chapeau constitue une égide suffisante contre les rayons du soleil. Je ne croyais pas si bien penser. En effet, à ce moment, un juron s'échappa de derrière la porte tandis que celle-ci s'ouvrait miraculeusement, laissant apparaître une autre fille dans son encablure. Nous étions sauvées. Un sourire vint immédiatement se loger sur mes lèvres et je me tournais aussitôt vers Lauren cependant sa réaction me laissa entendre qu'elle n'était pas aussi satisfaite qu'elle aurait dû l'être. C'est ce moment que notre sauveteuse choisit pour ouvrir la bouche.

- Moi qui pensait que personne ne serait assez stupide pour se re-coincer ici. Vous faites fort. Enfin, pas mon problème, pas la peine de me remercier.

Soit. J'ai connu plus agréable surtout venant d'un joli minois - même si je gardais une préférence pour ma camarade d'infortune. Je me fendis uniquement d'un sourire en guise de réponse. Certes, d'accoutumée, je n'aurais pas hésité à taquiner mon auditoire en improvisant une répartie comme un rendez-vous en tête à tête ou en accusant simplement cette fille d'être jalouse de ne pas avoir la chance de Lauren cependant... quelque chose dans l'air, un brin de tension, vint me convaincre de m'en tenir au silence le plus strict pour ne pas m'attirer les foudres des deux demoiselles. Un instinct et un fait qui se virent aussitôt confirmer par la réponse sèche de Lauren. Plus sèche encore que devant mes remarques séductrices. Un point pour toi Texas. C'est ce que je pensais alors que nous nous éloignons un peu de cette fille pour regagner le couloir. Je n'eus cependant pas le loisir de m'appesantir sur la chose puisque Lauren vint perturber le train de mes pensées en reposant mon chapeau sur ma tête. 

- Merci… Et si tu es partante, je passe chercher des lunettes de soleil et on va à l’académie ? Et si jamais tu as faim, on peut s’arrêter prendre un truc avant de revenir ?

J'écoutais sa proposition en souriant tout en hochant de la tête avant de renchérir en l'interrogeant sur la marche à suivre.

- "Est-ce que je t'attends là ou bien je peux me permettre de t'accompagner" fis-je avant de préciser ma pensée, non sans y rajouter une pointe de ce que je savais le mieux faire. "Je veux dire, peut-être que tu ne souhaites pas que je vois ta chambre ou que je sache où dort l'une des plus jolies ,voire la plus jolie des fille de cet endroit?" 

J'accompagnais cette plaisanterie d'un petit clin d'œil afin de dissiper tout potentiel voile sur mes intentions. J'étais simplement heureuse de pouvoir passer un peu plus de temps avec cette fille charmante, intrigante et bien plus adorable qu'elle ne l'avait laissé deviner lors de notre premier échange.
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Lauren Black
Dim 26 Mar - 13:15



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Brook. Leur sauveuse. À choisir, Lauren aurait préféré rester sur le toit a attendre, quitte a avoir mal aux yeux plutôt que la revoir aujourd'hui. Elle avait assez donné pour aujourd'hui ! C'était pour ça qu'elle avait fuit. Parce que bon, il fallait bien l'avouer, c'était une fuite mais personne n'avait cherché à riposter d'une manière ou d'une autre. Même Texas n'avait pas ajouté quoique ce soit. La terminale la remercia en silence, n'ayant pas envie de s'éterniser sur le sujet du nom de Brook. Le chapeau rendu, elle fit sa proposition et Texas sembla plutôt emballée. Au moins, ça, ça serait réglé !

Cependant, la réplique de la jeune femme ne fut pas attendu et la terminale peina à rester calme. C'est pas vrai... la voilà qui recommençait avec ses bêtises ! Mais, au lieu de râler, de soupire ou n'importe quoi d'autre, elle préféra faire quelque chose d'autre. Quelque chose qui n'était pas dans ses habitudes.

Lauren s'arrêta quelques secondes, regardant Texas de haut en bas avant de s'approcher de cette dernière, pénétrant sans scrupules dans son espace personnel. Elle affichait un de ses sourires indéchiffrables avant de simplement lui susurrer :

- Tu peux venir s'il n'y a pas ma colocataire...

Elle aurait pu accompagner sa réplique d'un petit clin d'œil mais ça aurait fait trop. N'y voyez pas là quelque chose de sérieux, ce n'était mêle pas du flirt. Tout ce qu'elle voulait, c'était s'assurer d'une petite chose. Vu le tempérament de son interlocutrice, soit elle serait gênée ou un peu perturbée par cette approche, soit elle lui renverrait l'appareil et... non, Lauren préféra ne pas y penser pour l'instant. Elle voulait voir si ce n'était pas qu'un genre que Texas voulait se donner. Le genre de tombeuse qui ne sait pas comment réagir quand on rentre dans son jeu.

Qu'importera la réaction de Texas, Lauren finira par reculer, un sourire satisfait ou gêné aux lèvres avant de continuer vers sa chambre, comme si de rien n’était. Tout sera bien entendu développé par la suite !

Une fois devant la porte, Lauren toqua trois petits coups bref, attendit quelques instants avant de rentrer dans la chambre. Il y avait enfin les valises et les affaires de sa colocataire dans la pièce, mais toujours pas de signe de cette dernière. Bon, peut être qu’elles se croiseraient un peu plus tard ? Après tout, l’inconnue devait être dans les parages, ou ne devrait plus trop tarder à arriver. Sauf si elle a décidé de faire un tour sur le campus et visiter. Ce qui, en soit, n’était pas quelque chose d’étonnant. Du moins, Lauren ne l’aurait pas été. Tout ce qu’elle demandait, c’était que sa colocataire ne soit pas trop du genre envahissante. Rapidement, elle laissa un peu Texas en plan avant d’aller chercher son blazer d’uniforme et sa paire de lunette de soleil. Elle évita soigneusement de jeter un coup d’œil dans le miroir en se rhabillant. Voir sa tête fatiguée… Merci mais non merci

- Au fait, tu peux garder ma veste jusqu’à ce qu’on revienne si tu le souhaite. Même si je doute qu’elle te serve véritablement pour le coup.

Autant, s’en servir comme couverture pouvait la maintenir un minimum au chaud, mais là, vu leur différence de taille la porter serait bien plus compliqué, voir même à la limite du ridicule.

- Au fait, tu sais où est ta chambre ? ‘fin ça peu paraître con de demander vu que t’as pas l’air d’avoir tes affaires avec toi mais c’est pour savoir et demander au besoin.

Son portable fut glissé dans la poche de sa jupe, et elle se tenait désormais prête à repartir.
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Lauren Black
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Texas Miller
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Dim 26 Mar - 15:09
Une petite remarque innocente. Enfin innocente. Sans arrière-pensées serait plus exacte. Quoi qu'il en soit c'est ce qu'il avait suffit pour que Lauren tente de me prendre à mon propre jeu. En effet, la jeune femme répondit à ma petite plaisanterie par une approche plutôt offensive. La jeune femme se rapprocha assez de moi pour que je sois capturée par son regard bleu glace et que je puisse presque sentir le souffle de la jeune femme sur mes lèvres avant de me murmurer quelques mots que son sourire indéchiffrable rendait d'autant plus troublant.

- Tu peux venir s'il n'y a pas ma colocataire...

Mon cœur rata un battement un instant. Attends c'est vraiment elle qui vient de dire ça? C'est elle qui saute à pied joints dans ce genre de jeu? Pas que ça me déplaise mais... Est-ce qu'elle était sérieuse? Est-ce que sous ses apparences de jeune femme froide et bien sous tout rapport, elle était bien plus réceptive à mes remarques qu'elle n'aimait l'avouer? Que nenni. Je n'étais pas assez dupe pour croire que ce sous-entendu était l'expression d'une véritable invitation à un "rapprochement" et encore moins avec ce qu'impliquait ses mots. Je mettais, dès lors, de côté le trouble qu'elle avait fait naître dans mon esprit - je me dois de l'avouer honnêtement - et je prenais le parti de répondre à cette attaque en bonne et due forme. C'est ainsi que je contentais de lui répondre par un sourire charmeur avant de venir effleurer sa joue du revers de la main de la façon la plus douce et agréable qu'il soit. J'accompagnais alors cette attitude cavalière d'un petit sourire satisfait et de quelques mots.

-"Si c'est ce que tu souhaites Princesse..." commençais-je avant de murmurer en appuyant bien sur chacun de mes mots pour provoquer la réaction souhaitée "... Ce n'est pas dans mes habitudes mais pour un aussi joli minois, je te suis sans hésiter... Je suis toute à toi..."

Je me dois de l'avouer. C'était du bluff. Ehonté d'autant plus. Un bluff dont j'étais cependant très satisfaite. C'était sûrement l'une de mes meilleures répliques à ce genre d'avances. Ceci dit, je ne comptais aucunement agir de la sorte mais je souhaitais simplement sortir vainqueur de cette échange. Chose que je considérais comme faite lorsqu'elle marqua un pas de recul. Je profitais donc de son léger retrait pour la suivre en imitant son attitude. Comme si de rien était. Je préférais la laisser gamberger sur le fait que je pouvais avoir pris tout cela au sérieux. 

Il ne nous fallut que quelques instants pour qu'elle rejoigne sa chambre. Tiens... Je ne pus m'empêcher de me dire que l'endroit m'était familier. Etais-je passé par là en cherchant ma chambre? Non c'était ma chambre non? Je regardais la demoiselle pénétrer dans la chambre et un bref entraperçu de l'intérieur suffit à me confirmer que je ne faisais pas fausse route. Lauren était donc ma colocataire? L'idée même suffit à faire s'étirer mon sourire. Aurais-je pu rêver mieux? Le hasard fait décidément bien les choses il semblerait. Je n'aurais pas à craindre de ne pas m'entendre avec ma colocataire et de devoir m'expliquer une nouvelle fois sur les inconvénients de mes "capacités". Et accessoirement j'aurais une très jolie vue chaque jour ce qui, je dois l'admettre, n'était pas pour me déplaire. Je laissais de côté ces considérations alors qu'elle fermait la porte tout en me questionnant sur la marche à suivre. Devais-je lui faire part de ce heureux hasard ? La réponse m'apparut presque aussitôt. Non, j'attendrais le moment opportun. Je n'eus cependant pas plus le temps de me pencher sur la question car la jeune femme s'adressa à moi au sujet de sa veste. Je descendais légèrement le regard sur mes épaules avant de comprendre ce qu'elle voulait dire. Je dois admettre que j'avais presque oublié sa présence sur mes épaules. Je me contentais donc de la remercier d'un léger sourire radieux.

- Au fait, tu sais où est ta chambre ? ‘fin ça peu paraître con de demander vu que t’as pas l’air d’avoir tes affaires avec toi mais c’est pour savoir et demander au besoin.

Cette question me fit sourire de plus belle. Lauren... Lauren... Pourquoi me tendre pareille perche? A croire que me voir te séduire te plaît... Et bien si c'est ainsi... Je prenais donc à nouveau l'initiative de l'embêter à ma façon en venant jouer avec une de ses mèches de cheveux innocemment, le regard rivé sur celle-ci, en lui répondant nonchalamment.

-"Je vois que tu étais vraiment sérieuse au sujet de tout à l'heure... Désolée je n'étais pas certaine... Et je comprends... tu veux éviter que ta colocataire puisse casser l'instant... C'est adorable... Ma chambre n'est pas loin si tu veux... Vraiment pas loin..."

Je continuais de jouer avec sa mèche de cheveux délicatement en appréciant leurs douceurs avant de lever le regard vers le sien pour observer sa réaction et aussi la gratifier d'un petit clin d'œil taquin.

-"Tu n'as qu'un mot à dire Lauren..." fis-je sans la lâcher du regard tout en appuyant sur son prénom d'une voix plus séductrice.

Tel est prise qui croyait prendre ma belle...
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Lauren Black
Dim 26 Mar - 23:08



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lauren savait que son geste était risqué. Elle savait qu’il y avait autant de risque pour que ça se retourne contre elle. Mais c’était un risque qu’elle souhaitait prendre, juste pour satisfaire sa curiosité. Après tout, elle se posait toujours sa question, à savoir, si Texas se donnait juste un genre ou pas. Elle fut un peu satisfaite de la perturbation dans l’aura de Texas, mais… Il y avait autre chose, et quelque chose qui ne la rassurait pas véritablement. Là, pour le coup, ça n’avait pas été très malin, et sa petite attaque se retournait bel et bien contre elle.

Elle resta cependant assez proche de Texas, au moins suffisamment longtemps pour sentir la main de cette dernière. Pour le coup, Lauren n’avait pas pu prévoir un tel geste. En guise de réponse, ses joues, et oreilles, se teintèrent d’une couleur cramoisie difficilement manquable et elle parvint à bouger de nouveau, reculant d’un pas en se raclant la gorge, clairement chamboulée. Eviter son regard, éviter de la regarder et refaire tomber toutes ces émotions. C’était ce qu’il lui fallait actuellement. Arrivée dans la chambre, c’est ici qu’elle pu véritablement souffler, faisant dos à une Texas qui, visiblement, s’amusait de la situation et comptait en profiter encore un peu.

Si Lauren avait été un tant soit peu plus attentive, elle aurait pu voir que c’était du bluff, elle ne serait pas en train de se poser la question. Encore et encore. Bordel, il fallait qu’elle se ressaisisse, ou au moins, parvienne à changer de sujet ! Ce qui aurait pu être le cas si sa dernière réplique n’avait pas été prise pour une perche ! La voilà qui rougissait de plus belle.

Proche, elle était de nouveau trop proche pour une Lauren qui avait peur d’être touchée de nouveau. Pourtant, la terminale la laissait faire. Le pire, c’était qu’elle en rajoutait une couche, cette pauvre Lauren ne savait plus où se placer. Il était hors de question qu’elle reste sur ce jeu, de toute manière elle n’en était actuellement pas capable, et il était hors de question de ne rien répondre ! Secouant doucement les mains devant elle, toujours comparable à une tomate, elle bafouilla quelque chose qui devait ressembler à :

- Qu-Quoi !? Non. Enfin, non pas- pas du tout !

Ouais, ça devait ressembler à ça, Lauren ne savait pas du tout ce qu’elle avait dit à vrai dire. La seule chose dont elle était sûre, c’était que ce petit… échange dirons-nous, l’avait touchée, lui avait fait quelque chose. Bien plus que ce qu’elle aurait aimé mais le dire clairement revenait à perdre.





Bon ok, je vous vois venir, elle a perdu en beauté.

Elle prit une inspiration et attrapa le poignet de Texas doucement, la regardant droit dans les yeux en cherchant à récupérer un peu de contenance. L’américaine ne cherchait pas à avoir un contact plus que ça avec Texas, mais ça lui permettait de se reprendre un peu. Au moins assez pour murmurer.

- J’étais pas sérieuse… je sais pas ce que tu as imaginé mais… Mais… C’était juste pour ne pas déranger ma colocataire si jamais elle était là… ?

Une excuse ? Clairement, et Lauren ne s’en cachait pas vraiment, de toute manière, elle ne le pouvait pas.

C’était aussi simple que ça.

Cependant, elle lâcha assez vite le poignet de Texas, comme si elle avait été électrisée par le contact de sa peau. Un sourire timide aux lèvres, elle secoua doucement la tête avant de répondre.

- Si tu veux… On peut… On peut y aller ? Elle la regarda de nouveau, les joues encore un peu rouges. Je plain ta pauvre partenaire de chambre si t’es comme ça avec la plupart des filles…

Tu sais.

Je sais.

Nous savons.
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Lauren Black
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