Sayako  ne se trouve pas belle. Sayako ne voit pas ses longs cheveux noirs et fins doux comme la soie. Sayako trouve ses jambes fines petites et c'est vrai que Sayako n'est pas très grande sans être vraiment petite, elle est dans la moyenne en taille. Sayako aimerait avoir la peau moins de porcelaine, les joues moins rosée, Sayako voudrait paraître forte et grande pour réconforter mais Sayako n'a pas besoin de cela pour réconforter, Sayako a son sourire.

Les fines lèvres de Sayako se dessinent en un sourire heureux, chaleureux, un sourire qui donne de la lumière, de la chaleur au plus sombre endroit.

Sayako se trouve gourde et c'est vrai qu'elle est bien maladroite. Sayako ne trouve pas qu'elle ressemble à ces belles femmes de magazines sûres d'elles et de leur beauté elle les envie un peu sans penser à mal. Sayako est pourtant formée sans excès agréablement, malgré sa maladresse elle a des traits gracieux et une beauté non négligeable. Elle porte bien robe comme survêtement, elle porterait un sac à patates et elle serait belle quand même c'est un peu exagéré mais c'est vrai que n'importe quel vêtement ne cache pas sa beauté.

Les mains de Sayako sont élégantes et douce sa peau est douce comme la peau d'une pêche, Sayako ne le sait pas. Sayako n'en veut pas, elle voudrait être solide comme un roc et non ressembler à une petite princesse, elle n'a ni l'orgueil ni l'assurance d'une princesse mais pour l'apparence c'est une vraie poupée en porcelaine. Fragile aussi bien de l’extérieure que de l'intérieure, elle pourrait donner peur de se briser, d'être cassée.

Mais Sayako est plus solide qu'on pourrait le croire, la preuve elle résiste à tous les virus, elle n'a même pas attrapé la varicelle à trois ans au lieu que Pin et Pan un an et Shoja cinq ans et demi l'avaient en même temps et que leur mère les avait baignés ensemble pour que ce soit bon pour les trois mais non elle a résisté. Pareil pour les rhumes et les grippes et autres joyeusetés de l'hiver, notre demoiselle peut se balader en tee-shirt en hiver et n'attraper froid qu'au bout d'un long moment, il lui arrive de tomber malade bien entendu mais elle a plutôt une bonne résistance.

Elle n'a pas de frange et lisse derrière ses oreilles ses longs cheveux laissés libres. Elle les agrémente parfois d'un ruban ou de barrettes, elle en prend soin plus par habitude depuis l'enfance que par réelle coquetterie. Elle ne court pas vite et est peu endurante, elle est mince mais peu musclée, elle s’essouffle très vite autant dire qu'en sport c'est un canard sur une piste de danse. C'est la seule matière où elle est réellement mauvaise.

Elle a de la chance de n'avoir pas (encore) d’acné, peut-être que ça viendra peut-être que non, elle n'y réfléchit pas. Elle est réglée depuis ses douze ans, cela est arrivée en plein cours de mathématiques, elle a paniqué croyant perdre la vie mais c'était juste les règles l'infirmière a pris les choses en main et lui a expliqué elle n'a pas tout retenu mais en connaît l'essentielle depuis.

Elle rougit assez facilement et il lui arrive d'avoir le béguin pour quelqu'un mais elle ne le dira pas facilement.
En effet, elle est trop timide. Elle a besoin de tisser des liens avec la personne autrement également.

Elle a déjà embrassé un garçon et en rougit en y repensant.

Réservée, Sayako aura du mal à faire confiance, autant elle ne se méfie pas des autres autant son corps garde une distance avec les gens aussi bien psychiquement que moralement. Un peu comme son sourire est un masque elle a besoin d'une « barrière » pour se sentir en sécurité entre elle et les autres.

On pourrait croire par ses sourires et ses réactions chaleureuses qu'elle est très proche des gens mais pas vraiment, elle aime bien les autres bien qu'ayant des personnes plus cher à son cœur que d'autres, mais elle n'est pas si tactile que ça, elle ne refuse pas un câlin d'amitié ou un bisous sur la joue ou autres en une autre situation bien qu'elle n'est jamais allée plus loin qu'un bisou sur la bouche mais elle a besoin de se sentir en confiance pour cela ou tout du moins en sécurité, elle prend en revanche facilement la main c'est dans sa zone de confort encore.

Sayako a un petit nez tout mignon qui se fronce quand elle est contrariée, elle a du mal a exprimer ce qu'elle ressent mais elle ne le cache pas pour autant par exemple il lui arrive souvent sans méchanceté avec une certaine candeur de bailler quand elle s'ennuie, son ventre à tendance a gargouiller quand elle a faim.

Elle a de jolis et lisses sans être trop longs ni trop courts cils noirs et des sourcils fins mais prononcés sans que cela fasse trop. Parfois elle se fait maquiller mais elle ne se maquille qu'un petit peu là encore plus par habitude que pour se faire belle. De toute façon Sayako est belle maquillée ou non. Mais cela il est de nouveau évident qu'elle l'ignore complètement et si on lui dit elle ne le croit pas.

Les bras de Sayako sont chaleureux et quand elle a confiance en vous et qu'elle vous prend dans ses bras c'est comme une bulle douce et tiède. Sayako voudrait pouvoir protéger le monde entier aussi bien en attitude qu'en geste cela peut agacer voire être jugé trop intrusif. Sayako ferait mieux de commencer par être douce avec son corps et son moral. Sayako voit et sait ses limites physiques et mentales et cela la frustre énormément, elle se donne de trop gros objectifs pour les deux mais au final en fait trop et le sait mais que voulez vous.

Ses yeux sont d'un rouge/rosé troublant, profond qui semble vous sonder innocemment mais avec une curiosité marquante. Avant la malédiction de ses douze ans ses yeux étaient bleus.

Elle ne pèse pas beaucoup c'est un vrai poids plume, son frère riait et disait qu'elle pourrait s'envoler, ce qui n'est pas tout à fait faux vu son nouveau pouvoir.

Elle a les oreilles percés depuis toute petite, bébé elle ne s'en rappelle pas. Il lui arrive de porter des boucles d'oreille.

Elle adore les vêtements colorés mais ne répugne pas l'uniforme blazer brun et jupe mauve, cravate mauve et chemise blanche. Elle coud maladroitement mais à force de persévérance a réussi à rallonger sa jupe jusqu'aux genoux par pudeur elle la trouvait trop courte. Elle a des chaussettes arc-en-ciel et les porte, les professeurs lui font des remarques mais elle ne voit pas où est le problème. Pour les chaussures ce n'est pas elle qui choisit elle prend celles de l'uniforme en général ou des baskets toujours arc-en-ciel pour le sport. Cependant elle ne fera pas de vague si on lui dit de changer de chaussettes ou de basket elle le fera directement.

Sayako c'est avant tout un sourire. Elle veut sourire, c'est son arme contre la tristesse et l'adversité même si c'est parfois mal vu.

Sayako aime la campagne, les oiseaux, les animaux c'est une grande rêveuse.

Du haut de ses quinze ans c'est une jeune fille encore un peu enfant  qui a encore beaucoup besoin d'être rassurée et encouragée.

Elle a des rêves plein la tête Sayako. Elle imagine des dizaines d'histoires, des centaines, depuis petite petite, pour cela il lui suffit de laisser son esprit vagabonder. Elle imagine des guerres de clans épiques entre des dragons et des papillons de quinze mètres, des enfants qui tirent un cerf-volant de toutes les couleurs dans le vent et cela donne un arc-en-ciel sur leur passage, des souris qui donnent une fanfare, la plus petite soufflerait dans un gros trombone et tant d'autres histoires. Elle aime regarder le pas des passants elle trouve que c'est dansant. Sur ce point là Sayako ressemble à sa mère. Elle adore créer, rêver, imaginer. Elle aime écrire aussi , elle aime les mots qui ont chacun leur goût à eux, un goût doux, un goût plus rude pour d'autres.

Elle est émotive la Sayako comme une enfant elle passe facilement d'une émotion à l'autre. Mais elle n'en est pas pour autant extravertie. Elle garde beaucoup en elle ses émotions, ses sentiments, ses pensées aussi. Si elle a mal Sayako sourira car c'est sa défense et tout ce qu'elle pense pouvoir offrir au monde. Sayako a peu d'estime d'elle même. Elle se remet souvent en question même trop. Elle est peu sûre d'elle. Elle doute du bien fondé de ses actions.

Elle est profondément gentille mais ne le sait pas. Elle se pense différente et en culpabilise face à sa famille et son parrain même si elle ne saisit pas vraiment le pourquoi de leur animosité en quoi c'est mal de sourire face au malheur ? En quoi c'est mal d'avoir les yeux roses/rouges ? Est ce que cela la rend mauvaise ?

Peut-être se dit elle suis je mauvaise mais cela ne vient pas de ma différence. Il y a plein de gens différents à l'académie Natsuyasumi et ils ne sont pas mauvais pour autant. Du coup se dit elle cela doit être moi qui ai quelque chose de mauvais profondément en moi au delà de ma différence. Pourtant Sayako n'est pas mauvaise mais elle ne le voit pas, autant elle ne détecte pas la méchanceté autour d'elle autant elle la voit en elle où elle n'est pas.

Sayako est étourdie, elle serait capable d'oublier sa tête bon quand même pas mais elle oublie sans arrêt ses affaires. Elle est peu ponctuelle  toujours à se presser à la dernière minute ce n'est pas de la paresse mais un manque cruel d'organisation. Elle a un sens de l’orientation affreusement mauvais elle se perd régulièrement mais curieuse de tout, aventureuse cela ne la gêne pas plus que ça. C'est plus pour les gens qui l'accompagnent le problème car ils la cherchent au lieu qu'elle est à papillonner un peu partout.

Elle adore le théâtre, y est depuis sa première année, elle trouve que cela rend les mots vivants elle est dans l'équipe du staff du club de théâtre et aide à l'écriture des pièces, elle adore ce travail mais elle a tendance à y baisser la tête et est triste de devoir changer un passage qu'elle aime bien car un acteur ne l'aime pas, elle aurait voulu expliquer en quoi ce passage est important mais elle ne trouve pas les mots, elle ne fait que balbutier des excuses et sourire en disant d'accord au lieu qu'elle voudrait expliquer, argumenter, Sayako ne sait pas s'affirmer.

Sayako aime donner du pain aux oiseaux, elle adore les écouter chanter, les regarder se baigner dans les flaques d'eau, surtout les moineaux Sayako adore les petits moineaux, elle aime bien les pigeons aussi, petite elle connaissait une vieille dame qui nourrissait les pigeons et leur parlait depuis et encore aujourd'hui elle est persuadée que les pigeons ont un langage secret que seul les anciens connaissent. A l'académie on n'a pas d’animaux domestique mais elle n'en a pas besoin nourrir discrètement, car cela peut être mal vu, les moineaux et les pigeons sauvages lui suffit.

 Sayako aime la vie sauvage, la faune et la flore la fascine, elle a voulu s'inscrire au Club de loisirs en plein air cette année mais y a renoncé en effet elle a à présent un don qu'elle ne contrôle pas alors elle ne peut plus sortir dans la ville, de toute façon depuis l'agression par son parrain elle a peur de la ville hors académie et hors pensionnat.

Sayako ne sait pas se défendre, elle se laisse piétiner sans riposter, Sayako n'aime pas les conflits, elle est naïve et ne se rend pas bien compte que le monde ne tourne pas si rond. Sayako est un nigaude sur sa vision du monde. C'est une gourde elle est maladroite, elle ne peut pas tenir une assiette sans que celle ci soit en danger ( mais le danger escompté n'arrive pas toujours fort heureusement) cela se voit jusqu'à son comportement maladroite face aux autres, face à un monde qu'elle a du mal à comprendre. Elle a une vision idéalisée des autres qui lui valent bien des déboires.

Elle ne comprend pas pourquoi on peut vouloir du mal à quelqu'un quand le groupe des héros s'en est pris au groupe des monstres elle n'a pas compris, à l'académie Natsuyasumi les héros sont doués avec leur don, les améliorés avec ce qui les a changé, les monstres dans leur particularité et les espoirs dans leur domaine, réservés, extravertis, plein d'orgueil, souhaitant une vie tranquille, isolés ou intégrés elle considère avec bienveillance chacun quel que soit son groupe et son caractère.

Elle ressent de la tristesse mais la cache toujours derrière un grand sourire parfois du coup ruisselant de larmes, elle sourit quand même c'est son masque qui la protège.

Car au fond Sayako est profondément fragile. Elle a beau avoir une vision du monde un peu niaiseuse elle n'est pas tout à fait bête elle sait réfléchir à sa façon et est dans la moyenne en classe mais très douée avec l'écrit ce qui est un comble car à l'oral c'est une vraie cruche ainsi qu'en relation sociale, elle est si maladroite qu'elle pourra vous sourire pour vous consoler à votre enterrement.

Mais quand on parle d'écrire, de rédiger, d'inventer là elle a de l'idée et pas des mauvaises au contraire. Elle exprime ce qu'elle ressent, ce qu'elle pense plus facilement de manière moins masquée de sourire quand elle est à l'écrit.

Elle a beau être pas affirmée pour un sou elle n'en ait pas moins courageuse et persévérante elle n'abandonne jamais et c'est un peu ce qui fait son charme. Elle est généreuse et altruiste, elle n'hésite pas à aider même un peu trop, aider même parfois contre la volonté de l'autre ce qui peut être envahissant. De temps en temps ce serait bien qu'elle pense à elle !

Son livre préféré est Alice au pays des merveilles de Lewis Carrol que son frère aîné lui lisait en anglais. Elle a un père qui a longtemps vécu en Angleterre, elle n'est pas tout à fait bilingue mais s'en sort surtout en ce qui concerne les livres.

Sayako est née un trois mars un jour de pluie. Sa maman lui chantait la chanson de la pluie pour faire revenir le soleil pour son bébé :Teru-teru-bōzu, teru bōzu Ashita tenki ni shite o-kure Itsuka no yume no sora no yō ni Haretara kin no suzu ageyo Son frère Shoja de deux ans et demi répétait de sa voix malhabile la berceuse face à sa petite sœur. Il était heureux, il était un grand frère.






« quand tout à coup un lapin blanc aux yeux roses passa près d’elle. Il n’y avait rien là de bien étonnant, et Alice ne trouva même pas très-extraordinaire d’entendre parler le Lapin » contait Shoja en tournant les pages, il avait à présent six ans et demi et sa sœur quatre ans. « Encore, encore ! » disait la petite fille en tapant des mains. Elle adorait cette histoire que son frère lui avait déjà lu une centaine de fois, c'était « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carrol en anglais s'il vous plaît. La Maman de Sayako est japonaise mais son père Monsieur Hin lui aussi japonais a passé toute son enfance et adolescence en Angleterre avant que la famille ne déménage, le grand-père, patron d'une très grande entreprise d'imprimerie, délocalisant celle ci au japon. Sayako a toujours vécu au milieu des livres. Aux deux ans de Sayako (et aux quatre ans et demi de son grand frère) des jumeaux naquirent, Sayako était grande-sœur à présent. Pin et Pan étaient nés.






Mais revenons à la famille de Sayako. Il y avait d'abord le père qui dirigeait la grande entreprise d'impression, la mère qui écrivait des livres et les éditait sans que cela ait un grand succès pour le moment du moins, Ena la nourrice qui venait quand les parents ne pouvaient pas être là. Pin et Pan les deux plus petits d'à présent trois ans, Sayako cinq ans et Shoja sept ans et demi. Pin et Pan riaient sans arrêt même quand il fallait pleurer, c'était des casses-cou très extravertis, Sayako était bien plus réservée voire timide et se laissait facilement marcher sur les pieds et impressionner quant à Shoja il avait tout du grand-frère responsable. Le papa aimait sa famille et le peu qu'il rentrait il lisait des livres à ses enfants, le plus souvent ceux de la mère. La mère écrivait lunatique elle en oubliait même de manger, heureusement qu'Ena la douce et organisée nourrice était là pour lui amener à manger. La Maman de Sayako a toujours été un mystère pour elle, fantasque, un peu de folie fantaisie en elle, Sayako se disait parfois que sa maman était une fée du haut de ses cinq années.






Petit saut dans le temps pour raconter comment se sont rencontrés le père et la mère de Sayako. Jio Hin venait de finir l'université et après des études de Communication et industries graphiques option « étude et réalisation de produits imprimés » il allait reprendre l'entreprise familiale. Mais il l'a rencontrée, elle était étudiante aussi et venait de finir son Master 2 Métiers du Livre. Elle était allée à la remise des diplômes, Jio y était aussi pour son propre diplôme. Elle avait trébuché en descendant l'estrade, il l'avait rattrapée, elle avait rougi il avait rougi en retour, la cheville de la jeune femme était foulée.


Ils s'étaient échangés leur adresse mail pour se donner des nouvelles, Jio était inquiet. Ils s'étaient écrit puis appelés puis vu puis revu puis un soir arriva, un soir qui ne regarde que eux dans leur amour.




Autre tableau autre scène. Sayako a à présent six ans c'est sa rentrée scolaire en première année. Shoja son grand-frère l'accompagne du haut de ses huit ans et demi, dans le métro, il est courant au japon que les enfants se rendent seuls à l'école, Sayako a peur. Tout est si grand et surtout maman n'est pas là. De sa petite main elle serre la main de Shoja. Shoja lui dit des mots qui rassurent, remet bien les élastiques de ses couettes. Sayako se met à pleurer. Alors le grand-frère lui dit : «  Chut chut ma petite Sayako ou tu vas emplir le métro de tes larmes comme Alice dans le roman ! » Alors Sayako retient ses larmes car dans le roman Alice aurait pu se noyer.





Tournons encore une page de ce grand livre d'images qu'est la vie de Sayako. Elle a à présent sept ans, timide elle a peu d'amis et lit la plupart du temps dans un coin de la cour. C'est un mercredi que Kiji la rencontra. De son âge, il la vit dans la cour et décida que décidément cette fille devait se bouger, dans sa cour de récréation car Kiji était un petit caïd on ne restait pas seule à lire !

Il alla donc voir Sayako et lui arracha son livre, elle éclata en sanglots, Shoja neuf ans et demi poussa Kiji pour qu'il s'éloigne de sa sœur, Kiji en fut tout surpris et en voyant le frère réconforter la sœur sentit une pointe de jalousie. Il se promit lui aussi d'être proche de cette trouillarde, La trouillarde allait devenir le surnom affectueux de Sayako et pourtant il lui allait bien.

Kiji embêta Sayako tous les jours cela allait du chewing-gum sur la robe aux chaussures sur le panier de football. Il voulait attirer son attention faute de pouvoir lui exprimer son amitié, il ne savait pas la dire ou la montrer. Alors il continuait de chercher des poux à sa camarade faute de pouvoir être son ami et ce malgré les réprimandes du grand-frère.




Autre page, Sayako était discrète et timide, solitaire et rêveuse mais loin d'être une vilaine petite canard. Plus elle grandissait plus on aurait dit une petite Alice au pays des merveilles avec ses rubans et ses jolies robes brodées par la nourrice, maman était dans ses livres. Si bien qu'à huit ans elle avait déjà beaucoup de prétendants qui lui apportaient tout rouge des marguerites trouvées dans la cour de récréation. Sayako ne comprenait pas le pourquoi de ces cadeaux ce n'était pas son anniversaire, un peu naïve, un peu candide elle les acceptait cependant toujours avec un grand sourire heureux et un grand merci. Au grand Dam de Kiji qui lui comprenait et était amoureux de son bouc émissaire j'ai nommée Sayako.





Sayako grandit elle avait neuf ans et son frère de onze ans et demi était à présent collégien. Elle craignait de n'avoir plus personne pour la protéger. Mais Kiji ne l'embêtait pas ce jour là. Il était dans un coin de la cour et se massait le bras. Sayako en profita pour lire mais elle vit en relevant les yeux une grimace sur le visage de Kiji en larmes. Elle alla le voir inquiète et là elle vit un gros bleu sur son bras. « Tu as bobo ? » s'inquiéta t'elle. « N'importe quoi je suis juste un ninja et mon grand-frère m’entraîne à être plus fort ! » s’insurgea le petit garçon. « Oh moi aussi je veux être un ninja ! » dit Sayako les yeux brillant. « On a qu'à s’entraîner ensemble ! » retrouva le sourire Kiji. « Mais je vais avoir bobo ? » s'inquiéta Sayako. « Non je te ferai un entraînement gentil t'es une fille ! » rit Kiji. Sayako se referma et maugréa : « Non je veux être la plus forte ! En ce moment, maman est triste et la nourrice aussi, je veux être assez forte pour les faire sourire! » Le visage de Kiji se détendit il savait qu'elle était déjà un ninja dans le domaine pour apporter des sourires mais par pudeur il ne le dit pas et dit à la place : «  Avec moi on sera tous les deux les plus forts ! »




« « Je ne me tairai pas, » dit Alice.« Qu’on lui coupe la tête ! » hurla la Reine de toutes ses
forces. » récita Sayako dix ans. Puis elle se mit à pleurer. «  Sayako... » dit son grand-frère. « Papa est très malade. » «  Je sais ! » bredouilla Sayako d'une toute petite voix. « Je sais, je sais, je sais, c'est pour cela la tristesse dans la maison, mais moi je ne veux pas, je veux que tout le monde sourit ! » Shoja soupira : « Sayako tu vas inonder la chambre avec tes larmes comme Alice, et Pin et Pan ne savent pas bien nager encore. » Mais cette fois Sayako ne put pas s'arrêter de pleurer. « Sayako donne moi la main ! » dit le petit garçon en sortant la main de son futon, Sayako sortit la sienne aussi, Shoja douze ans et demi serra fort la main de sa petite sœur.




Mais il manque des pages dans le livre d'images, je ne vous ai pas parlé de Keto. Keto est le parrain de Sayako. Il est aussi un grand ami de son père un frère de cœur depuis la maternelle. Il a vu grandir Sayako et sa famille, il lui rendait visite tous les samedi et dimanche, c'est lui qui a aidé Sayako a apprendre à lire et ses frères de tous âges aussi, c'est lui qui a applaudi Sayako à sa première fête du sport, c'est lui qui a pris le costume du vieux barbue à Noël, c'est encore lui qui a fêté le jour des enfants avec Pin et Pan. C'est lui qui a aidé Sayako a exposer ses poupées chaque année à la fête des poupées, c'est encore lui qui a préparé les gâteaux d'anniversaires qu'est ce qu'il cuisine bien, son gâteau à la pêche est une tuerie ! Et c'est grâce à lui que c'est le fruit préféré de Sayako. C'est lui qui a accompagné Sayako dix ans et Kiji dix ans aussi et Shoja douze ans et demi au théâtre de marionnettes pour leur changer et se changer les idées. C'est à cette époque là que Sayako s'est passionnée de théâtre. Elle a tout lu et a commencé à écrire des pièces encore maladroites pour oublier que tout autour d'elle mourait son père surtout oui son père et le sourire de ses proches.



C'est pendant le festival d'été que son père mourut, Sayako était près de lui avec son frère quand il poussa son denier souffle. Sayako retenait ses larmes car tout le monde pleurait et la mère lui reprocha de ne pas pleurer. Sayako s'enfuit de la maison, dehors tout était joie tout était vie tout était fête. Mais en Sayako tout était douleur. C'est Kiji qui vint à son secours. «  Eh ! Les ninjas ne pleurent pas ! » lui sourit il doucement en la voyant mais il savait la situation et devinait ce qui s’était passé. Il lui tendit un masque de chat et dit : «  Pour une fois tu peux. » Et là Sayako éclata en sanglots : « Je voulais juste ne pas pleurer pour qu'ils sourient encore un peu ! » Kiji la prit dans ses bras, c'était l'été des dix ans de Sayako. « On va se faire une promesse quoi qu'il arrive tu souriras! » dit douloureusement Kiji. Sayako renifla : « Pourquoi tu dis ça Kiji ? »  « Promets moi ! » insista le petit garçon. « Promis ! » dit Sayako.


Et se diluent les couleurs du livre d'images, Sayako s'obstinait un sourire, un fossé se creusa avec sa famille, seul resta proche d'elle son parrain qui venait l'emmener au théâtre tous les samedis, une bulle d'air dans un monde devenu trop dur. Car si Sayako souriait elle n'en souffrait pas moins pour autant mais elle voulait sourire car depuis la mort de son père à la maison il n'y avait plus de sourire. Son frère s'éloigna d'elle, sa mère la disait folle, Pin et Pan étaient encore petits et suivaient les adultes. Sayako eut onze ans on l'envoya dans un pensionnat à la campagne pour se débarrasser d'elle. C'était une petite école en bordure d'une petite village nommé Shisaido perdu sur le bord de mer. C'était un village entouré de champs tout comme l'école, calme loin de tout traditionnelle dans ses bâtiments des années 1940. C'était une école de seconde zone connue par la parrain de Sayako qui y avait fait sa scolarité. Il adorait cette école et voulait sortir Sayako de ce milieu familial de plus en plus malsain. Sayako bien que timide s'y plut, elle écrivit même des pièces pour le club de théâtre. Elle aimait son école, l'air de la campagne, les champs à perte de vue, et le doux bruit du ressac de la mer. Mais de plus en plus de gens partaient en ville pour le travail et l'attrait des zones urbaines, Sayako avait peur de revenir chez elle, que l'académie de plus en plus vide ferme. L'annonce de la fermeture arriva.



Quand l'incident arriva Sayako avait douze ans et cela faisait presque un an qu'elle était à l'académie, si l'école ne fermait pas, ce qui était improbable, même les membres du club d'occultisme (dans le plus grand secret et sans que Sayako le sache) n’arrivaient à rien, elle passerait en cinquième et deuxième année de collège. Ses notes n'étaient pas des plus hautes ni des plus basses sauf en littérature où elle se démarquait nettement par ses talents. Un rituel un peu spécial marcha, Sayako n'en sut rien mais elle vite l'académie se remplir d'élèves peu communs voire extraordinaires, elle les accueillit bras ouvert heureuse qu'ils sauvent l'académie sa maison. Elle côtoya des élèves de tous les horizons cela l'enrichit. L'école participa avec se clubs à de grandes compétitions, mais aussi mis en place des d'événements culturels et sportifs, l'école prit peu à peu de la renommée, Sayako était fière de son école.



Puis les vacances d'été revinrent, Sayako revint chez elle avec son parrain, à la maison un froid l’accueillit mais elle était revenue car Kiji était à l'hôpital blessé gravement son frère aîné avait voulu trop faire de lui un ninja et les services sociaux n'avaient pas été assez réactifs. « Sayako souris tu vas inonder de larmes la chambre comme Alice ! » sourit très faiblement Kiji. « Pourquoi tout le monde me dit ça ! » pleura Sayako. Kiji rit : « Car je suis un ninja pas en état de nager. » « Idiot de Kiji ! » sanglota Sayako en levant les bras joignant les mains en un cœur et se forçant à sourire, sourire toujours et encore. Kiji répondit à ce sourire par un pâle et frêle sourire à son tour et murmura : « Tu vois, tout va bien. » doucement. Une dame cheveux blanc et longue robe blanche, yeux rouges approcha, c'était l'annonciatrice de la mort, une banshee, un esprit invisible aux mortels qui ne se montrait pas aux humains mais venait cueillir l'âme des futurs défunts, seulement, en voyant ce si beau sourire auréolée de larmes devant le jeune garçon mourant la banshee se vexa et maudit la fillette de douze ans qui se reçut un souffle de vent dans les yeux. «  Rouge comme le sang rouge seront tes yeux, rouge clownesque comme ton sourire insolent. » souffla La Banshee, Sayako entendit ces mots dans sa tête, la tête lui tourna et ses yeux si bleus devinrent d'un rouge rosé. On expliqua pas ce changement mais le parrain refusa de la revoir et elle fut renvoyée directement à l’académie sans même pouvoir assister aux obsèques de son ami.






Le temps passa la petite fille aux yeux rouges grandit et devint une jeune demoiselle. Elle avait quinze ans à présent, l'incident était passé depuis quatre ans, avec l’accroissent de l’école, Shisaido devint une ville de bord de mer vivante et agréable avec un tas de nouveaux habitants, Sayako avec des aînés pouvait s'y promener à condition de porter des lentilles bleues le surnaturel devant rester entre les murs de l'école.

Mais un jour ses lentilles lui faisait mal et elle les enleva, son parrain était en ville il avait intégré un groupe qui combattait ceux et tout ce qui sortait de l'ordinaire, du commun, du « normal »: La Société.

Quand il vit cette petite fille aux yeux rouges il la reconnut de suite et elle aussi, heureuse elle voulut aller le voir mais il la poussa violemment lui criant qu'elle n'était pas humaine, un monstre. Sayako ne voulait pas pleurer alors elle lui sourit à terre, il lui hurla dessus de plus belle avant de tenter de la frapper, de peur Sayako sursauta et...s'envola sous l'émotion forte dans les ais. Heureusement, son camarde plus âgé la vit et la rendit invisible aux yeux des autres , personne d 'autre que son camarade plus âgé ne la vit léviter.

Le parrain jura et promit de retrouver et de tuer cette aberration qui avait souri devant sa peine et celle des autres et était à présent tout sauf humaine avant de s'en aller.

Choquée Sayako se laissa ramener à l'académie par l'oreille. Le parrain n'avait jamais aimé l’extraordinaire et au théâtre il se plaisait à démonter les pièces et ses trucages mais Sayako avait quand même toujours apprécié ces sortis car jusque là il l'aimait au moins elle un peu comme un deuxième père.


Il y avait eu l'épisode des esclaves démoniaques de la succube à la saint valentin dont Sayako avait fait partie avant d'être sauvée par une poignée d'élèves, mais même ça ne fut rien face au choc de ce jour là avec son parrain qui était remonté et aux idées reforgées et durcies en vérité par La Société mais ça elle ne le savait pas.

Elle se fit gronder bien sûr pour les lentilles et cas de force majeure l'utilisation pourtant interdite du surnaturel hors de l'académie par son camarade plus âgé. Elle ne dit rien sur son parrain ne voulant pas se rendre à l'évidence.

On lui interdit la ville tant qu'elle ne contrôlera pas son don de lévitation qui se déclenche aléatoirement avec les émotions, il peut surgir n'importe quand et pas à chaque émotion, c'est très changeant et hasardeux, et selon l'intensité de l'émotion elle lévite plus ou moins haut avant de redescendre avec l'émotion.


Ce don dû à l'incident il y a quatre ans ajoutait une particularité à la demoiselle aux yeux rouges avec qui elle allait devoir vivre et tourner d'autres pages de vie de son livre d'images.