Je me dois de l'admettre: je suis une fille plutôt jolie. Je suis plutôt satisfaite de ce que je vois dans le miroir et c'est quelque chose dont je n'ai pas honte. Autant ne pas tourner autour du pot alors que ça se voit au premier regard. D'ailleurs parlons de mon regard. J'ai de grands yeux carmins qui font fondre quiconque s'y perd ! C'est peut-être l'un de mes meilleures atouts. Ces deux beaux petits joyaux surmontent un petit nez discret sur un minois délicat ! Tout ce petit visage est encadré par de longs cheveux bruns cendrés qui m'arrivent environ jusqu'aux fesses ! Pour ce qui est du reste, je dois dire que je suis plutôt grande et athlétique ! Je fais tout de même un mètre soixante-dix sept pour un petit cinquante trois kilos ! Que dire de plus ? J'oubliais ! Ma musculature se dessine sans excès et je suis plutôt satisfaite de mes formes à vrai dire ! J'ai tout ce dont j'ai besoin où j'en ai besoin ! 

Comment me décrire en quelques phrases? Je dirais que je suis trop complexe pour être résumer à juste quelques mots mais je vais essayer! Pour être honnête, je suis une fille plutôt simple. Une fille sensible, bien éduquée et cultivée. Une fille simple en somme. J'aime les choses simples. J'aime aussi rendre les choses simples. Pour cette raison, j'ai tendance à être plutôt franche sur ce que je peux penser et ce que je veux. Je sais que ça fait fille de riche - ce que je suis -  mais je sais ce que je veux et ne veux pas. Est-ce que pour autant ça veut dire que je ne sais pas faire montre d'empathie et de diplomatie?

Loin de là. C'est se tromper sur toute la ligne me concernant. Sans aucune modestie, je peux être aussi douce que possible et attentionnée. Comme je le disais précédemment, j'aime rendre les choses simples et donc j'aime aussi les rendre pour ceux qui en ont besoin. Je suis la première à proposer mon aide si je le peux ! J'aime à aider mon prochain et c'est dans des moments comme ceux là que je montre le plus mon côté sensible. 

J'ai bien sûr mes propres petites failles à vrai dire mais… Ai-je vraiment de les évoquer devant de simples inconnus? Je ne crois pas ! Si vous souhaitez en savoir un peu plus, vous n'aurez qu'à apprendre à me connaître !

Mon histoire est plutôt banale. Du moins mon enfance est plutôt banale. Je suis née d'une mère japonaise et d'un père américain mais je suis allemande. En effet, ma mère et mon père travaillent pour le génie militaire allemand et je suis donc née en Allemagne et à l'Ouest de l'Allemagne exactement dans la ville de Düsseldorf.

J'ai donc passé une majorité de mon enfance dans une grande maison familiale des environs de la ville de Düsseldorf. J'ai ainsi vu les années se suivre pendant ma tendre enfance à passer du temps avec ma gouvernante et mon précepteur. Une enfance calme et sage comme des milliers d'enfants. La seule différence fut peut-être que je n'eus pas vraiment l'occasion de me sociabiliser avec des jeunes enfants de mon âge. Je n'en souffrais cependant nullement. Je dois dire même que je n'ai jamais manqué de rien. Même d'amour! Il serait facile de penser que l'absence de mes parents puisse m'avoir rendu malheureuse mais il n'en fut rien à vrai dire. Si mes deux parents étaient peu présents, ils ne manquaient jamais de me récompenser à chacune de leur visite et le personnel ne manqua jamais de m'accorder attention et tendresse lorsque j'en eus besoin. Ce n'est pas pour autant que je fus gâtée au point de mépriser les moins aisées ou autre. Non j'ai eu une éducation équilibrée comme la plupart des jeunes filles. Bien évidemment, une fois le collège arrivé, je dus bien me résoudre à quitter le cocon familial pour un collège bien réputé dans la ville voisine mais rien ne vint marquer une fracture avec mon enfance en dehors de ça.

Ce passé monotone n'est pas ce qui me fit poser mes valises ici. Et ce n'est sûrement pas ce train-train quotidien qui nous intéresse ici. Vous voulez parler de l'incident. Ou plutôt l'accident. Je vais faire de mon mieux. je dois d'abord vous prévenir que j'ai subi des séquelles et que j'ai une légère amnésie sur le déroulé des faits. Très bien? Alors continuons ! Il est survenu il y'a à peine un an je dirais. J'avais quinze ans. Ce jour là, je fus autorisée à venir voir mes parents sur l'un de leur chantier. Enfin si on appelait ça ainsi. Pour quelle raison? Je ne sais plus et pour cause… Tout ce que je peux vous dire c'est qu'on m'avait octroyé les autorisations nécessaires pour assister avec mes parents à la présentation d'une genre d'armure de combat. C'était sensé être une journée comme les autres. Du moins pour mes parents ou les autres scientifiques rassemblaient ici. C'était la première fois pour moi cependant que je me trouvais dans un pareil endroit. Une sorte d'entrepôt ou quelque chose de la sorte. Je dois avouer avoir juste gardé un genre de sentiment de petitesse devant les installations. Bref. Les présentations commencèrent normalement et je me souviens vaguement d'être au premier plan entre ma mère et mon père et pouf… ensuite je n'ai aucun souvenir. On m'a expliqué que la démonstration ne s'est pas bien passé. Un dysfonctionnement de régulation de la chaleur si j'ai tout bien compris. C'est du charabia à vrai dire pour moi! Les faits sont les suivants : la chaleur a fait explosé une partie d'une des articulations et une pièce de métal tranchante a été éjecté vers moi. Je l'ai reçu en plein dans la poitrine. Entre les deux seins.

Je ne suis pas morte vous vous en doutez probablement en m'entendant m'adresser à vous mais… je fus emmenée en urgences dans un hôpital militaire afin de me faire bénéficier de la meilleure des chirurgies possibles et des techniques les plus avancées. Le résultat était sans appel : mon sternum avait encaissé le gros du choc mais c'était fendu en deux sous l'impact - un miracle - ; mon cœur, quand à lui, avait subi quelques lacérations mais restait fonctionnel bien qu'amoindri. Tout fut mis en œuvre pour me remettre sur pied. On fit le maximum pour atténuer les traumatismes de mon cœur et on remplaça mon sternum par une plaque d'un alliage particulier. Seul le temps pourrait définir ce que serait mon avenir.

La convalescence fut longue. Je ne me réveillais déjà de l'intervention qu'après des jours. Le tout sans un seul souvenir net de l'accident et avec une douleur horrible dans la poitrine - douleur qui perdura des semaines durant sans que je ne puisse me permettre de prendre de quoi soulager ma douleur plus que ça -. Durant mon repos, mes parents et d'autres militaires furent sanctionnés suite à la bévue de l'armure de combat d'autant qu'une simple civile était impliquée. Tout allait cependant revenir à la normale non? Je ne croyais pas me tromper plus que cela. En effet, c'est dès les premiers jours de ma convalescence que l'anomalie se manifesta. Je me surpris chaque nuit à me retrouver dans des rêves très réalistes. Enfin pas vraiment réaliste. Disons que malgré la fantaisie de certains, il me semblait réels. Je pouvais y agir librement et découvrir les détails les plus intimes des personnes fictives qui semblaient les générer. Qu'était-ce? J'avais le sentiment qu'il ne s'agissait pas que d'un rêve. Était-ce les miens? Je décidais donc d'en faire part à l'une des infirmières lors de ma toilette quotidienne afin de savoir quoi penser de cela. La pauvre jeune femme… Elle sembla troublée par mes explications. Elle m'expliqua alors que d'autres patients m'avaient décrite dans leurs songes alors que nous ne nous étions jamais vues. Mon anomalie était née.

La suite est simple. Après de longs mois d'hospitalisation, "mes rêves partagés" n'avaient pas cessés et si j'avais récupéré la majorité de mes moyens, il m'était toujours difficile de forcer sur mon cœur. J'étais aussi forcée de porter une sorte de corset au début pour éviter que le poids de ma poitrine ne force sur la cicatrice. Les semaines passèrent mais rien ne s'améliora pour mon "pouvoir". Il commençait même à jouer sur le moral de toute la famille car les rêves emplies de cris et de culpabilité de mes parents me revenaient irrémédiablement sans que je ne puisse vraiment rien y faire et ces derniers en étaient bien conscients. C'est dans ce contexte délétère qu'intervint l'académie. Ma mère y avait fait ses classes et elle semblait pensé que l'endroit pourrait me permettre de récupérer loin de leur sentiments négatifs… et voilà je suis ici maintenant. Je ne comprends toujours pas pourquoi je dois vous raconter tout ça mais soit.