Un gosse ? Mes traits trahissent bien vite ma surprise des plus totales. Comment une personne aussi peu maternelle avait bien pu élever un enfant jusqu’à l’âge adulte ? Loin de moi l’envie de lui enlever quoique ce soit mais je ne la voyais tout simplement pas comme une génitrice, encore moins une mère. Tant de questions me tiraillaient maintenant. Qui déjà ? Sur qui avait-elle jeté ses crocs, sans mauvais jeux de mots. Qu'était advenu de cet enfant dont je n’avais jamais entendu parler et dont le nom n’avait été point mentionné jusqu’à maintenant. Pas que nous soyons si proche mais je me considérait quand même relativement proche d’elle. Je dis relativement puisque Katelyn n’avait pas exactement les mêmes standards en matière de relation humaine que le commun des mortels.

- “Les apparences sont trompeuses apparemment. Tu ne m’as jamais paru extrêmement maternelle aussi douée soit-tu comme enseignante."

Voilà un sujet épineux duquel je nous avais tiré

J’insiste mentalement pour le tenter. Nous savons toutes deux qu’il ne m’aurait fallu que quelques secondes pour la maîtriser. Il était illusoire pour elle de s’imaginer que j’aurais fini en en-cas sans vendre chèrement ma peau. J’aurais tout du moins réussi à planter un pieu dans son coeur de chamallow et alors que sa peau s'enflamme tel un phoenix, j’aurais rendu mon dernier souffle. Une grande romancière à en devenir, voilà ce que j’étais.

- “Sauf que ce n’est pas arrivé, tu sais très bien que je ne me serais pas laissé faire pour autant. Je me serais battu jusqu’à m’en casser un ongle.” La taquinais-je

Je prends conscience de la situation lorsqu’elle me parle de rentrer seule. Il n’était pas impensable que je m’en sorte seule mais comment allait-elle rentrer chez elle ? Aux dernières nouvelles, c’était ma voiture qu’elle conduisait et non la sienne ? Habitait-elle loin ? Avec toutes ses folles aventures, je n’étais même plus sure de savoir où elle logeait ? Certainement pas dans une cave sombre la tête à l’envers comme le voulait les légendes.

- “ Je m’en sors toujours. Toi, comment vas-tu pour te débrouiller pour rentrer chez toi ? Il est déjà tard et il commence à faire sombre. Mon canapé est libre, j’insiste pour que tu le prennes. J’irai te reconduire demain après une bonne nuit de sommeil.”

Elle était en quelque sorte mon invitée ce soir ou alors était-je son fardeau ? Bonne question, dans tous les cas, il était impensable qu’elle se risque sur la route à une telle heure avec de l’alcool dans le sa…Trop tard. Il n’était par contre pas trop tard pour sauver le restant de sagesse qu’il nous restait.


- “J’insiste.” Renchéris-je aussitôt sans lui laisser le temps d’y réfléchir plus que nécessaire.