Née un soir de décembre à Paris, Jessica a passé quelques années en France, dans une famille ni trop riche, ni trop pauvre, dans un foyer aimant et chaleureux. Durant ces quelques années, rien ne lui prédisait un avenir mouvementé, dans le domaine de la musique ou dans n’importe quoi d’autre du genre. Mais un jour, la petite fille toucha un piano et… La note qu’il avait fait lui avait tout de suite plu, raison pour laquelle elle se mit à essayer de jouer. Alors qu’elle avait trois ou quatre ans, elle eut une petite sœur, Morgane.

Le temps passait, et la jeune fille arrivait à jouer, apprenant en autodidacte rapidement et avec sa petite sœur à côté. Elles apprirent à jouer ensemble, sans prendre le moindre cours et les deux sœurs apprenaient presque plus vite que les jeunes de leur âge qui prenait des cours. Il lui fallu quelques temps avant d’entrer au conservatoire et ajouter au piano la basse et le violon. Jessica eut un réel coup de cœur pour ces trois instruments bien que son petit préféré restait le piano. Bien qu’elle jouait au piano avec sa petite sœur, elle lui laissa la guitare. En parallèle du conservatoire, la jeune femme faisait quelques paries, se fiant à son intuition et à la petite voix qui lui disait quoi faire dans ce genre de moment. Il lui arrivait parfois de perdre, comme tout le monde mais plus le temps passait et plus son intuition se développait et s’affinait.

Dès qu’elle eut l’âge, Jess passa des concours, obtint des diplômes et commença à enseigner la musique à des enfants et adolescents, donnant aussi des cours particuliers à ceux qui le désirait. La musique, une de ses deux passions lui permettait de vivre convenablement, et c’était tout simplement parfait à ses yeux. Cependant, Jess n’aime pas que la musique et les paris. Non, elle adore tout autant la vitesse et la liberté, les motos qui lui donnaient ces sensations si précieuses et chères à son cœur.

Un soir, après avoir donné un cours particulier à un de ses élèves, la jeune femme eut envie de vitesse. De beaucoup de vitesse. Sans attendre bien longtemps, elle rentra chez elle, se changea et sortit. Une route vide ou un circuit et le tour serait joué ! Jess opta plus pour la route déserte, quittant les routes de la capitale, passant par les petits chemins de campagnes après un bon moment de trajet. On ressent bien plus la liberté sur route que sur piste, elle l’avait remarqué avec le temps !


Elle roulait, accélérant et étant totalement inconsciente du danger qui planait sur elle. Jess se défoulait sur cette route, oubliant totalement ce qui l’entourait. Absolument tout. C’est sans doute à cause de ceci qu’elle ne remarqua l’animal débouler sur la route au dernier moment, mettant un brusque coup de guidon pour l’éviter. Ce coup fit chuter la femme, qui roula sur plusieurs mètres, de multiples douleurs lui traversant le corps, les jambes plus particulièrement. Elle ne vit pas la fin de sa chute, ses yeux se fermant avant.


Lorsque Jessica se réveilla, elle se trouvait dans une chambre blanche, avec des câbles et des tuyaux partout. Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait là, ne se souvenait pas du tout de ce qu’il s’était passé. Ses jambes, par contre, semblaient le savoir car elle ne les sentait plus du tout, refusaient de bouger ou même, de se faire ressentir. Un médecin entra tandis qu’elle était encore un peu dans les vapes.

Le médecin lui expliqua qu’elle avait eut un grave accident et qu’elle avait perdu l’usage de ses jambes. Ils ne pouvaient pas dire si elle retrouverait l’usage de ses jambes un jour ou l’autre. Le monde commença à s’effondrer. Se retrouver en fauteuil roulant, devant dépendre de quelqu’un pendant quelques mois la termina. Même sa petite sœur ne pu pas lui remonter le moral.

Lorsqu’elle sortie après quelques temps, dans un fauteuil roulant et qu’elle arriva chez elle, accompagnée d’une aide-soignante pour les premières semaines, sont premiers réflexes fut d’aller vers le piano, voulant se persuader que le médecin s’était trompé, qu’elle pouvait toujours jouer même si son bras n’était plus aussi fonctionnel. La petite française essaya de pianoter quelques fois mais le résultat était plus que médiocre. Elle passa plusieurs jours, plusieurs semaines à essayer malgré les mots de l’aide soignante qui savait que cela ne changerait rien. Jess voulait prouver qu’elle était encore capable à quelque chose ! Qu’elle en était totalement capable de se débrouiller seule comme elle l’avait fait depuis le départ de chez elle. Elle n’aimait pas être dépendante et cela la confortait encore plus dans cette idée. Et puis, rajouté à ça le déni total envers cette incapacité à être « comme avant » et vous avez une Jess déprimée. Qui sombrait petit à petit dans une profonde dépression. En parallèle et dans le plus grand des secrets, elle était aidée par son ami de toujours, la soutenant pour essayer de se remettre debout et marcher. Une année et demie lui fut nécessaire pour marcher et reprendre assez confiance.

Cet ami fini par devenir son petit ami. Ils étaient proches, très proches et tout le monde semblaient savoir qu’ils finiraient ensembles. Un mariage et un déménagement vers le Japon plus tard, il y eu la naissance de leur premier enfant, un petit garçon extrêmement turbulent mais adorable. Ne voulant pas rester chez elle à ne rien faire, elle se présenta au poste de professeure de musique dans une école de petite ville. La ville avait beaucoup plus à la famille Mevis, à leur premier enfant. On ne prit pas en compte l’avis des deux petits dernier, des jumeaux car ils étaient tout simplement trop jeunes pour tout ceci. Bien que les jumeaux soient en bas âges, elle savait que son mari s’en occuperait bien. Elle avait toujours ce besoin de travailler et d’être à l’extérieur pour bien se sentir. Elle prenait tout de même son rôle de mère très à cœur, ne pensez pas qu’elle ne s’occupe pas de ses gosses hein… C’est juste que le premier avait désormais 6 ans et que les petits jumeaux avaient 2 ans et que sortir s’aérer ne lui faisait pas de mal.

Un beau matin, quelque chose l’attira vers une autre académie, sans savoir exactement pourquoi mais son intuition ne la trompait que très peu et la suivre, l’écouter s’avéra être la meilleure des choses.