Histoire

Préambule

Chaque famille est différente. Certaines sont soudées, d’autres désunies. Elles peuvent connaitre le drame ou le bonheur. Certaines semblent bénies, d’autres maudites. Maudit, malédiction… Oui, c’est peut-être ainsi que certains définiraient la famille Adahy. Pour comprendre l’origine de cette lignée au sang maudit, il faut revenir plusieurs centaines d’années en arrière, à une époque où le nouveau continent était encore inconnu de l’ancien.

En cette époque, un homme, un amérindien, se retrouva perdu dans la forêt au milieu d’une tempête. Pourquoi était-t-il là ? Personne ne le savait réellement. Certains diront qu’il était parti chercher du gibier ou son chien. Mais d’autres, plus cruels, affirmaient qu’il voulait obtenir ce qu’il allait souiller son sang. Quoiqu’il en soit, l’homme était seul et affamé. La mort le suivait. Mais finalement, c’est lui qui tomba sur la mort ou, plutôt, un mort. Un cadavre humain, encore chaud. De la viande… Si proche, si accessible… Le seul moyen de survivre. Mais pourtant, il connaissait la sanction de cet acte, surtout en ces terres. Mais avec le désespoir, le froid, la faim, la fatigue, il succomba et dévora le corps. Cet acte abominable lui fit disparaitre sa sensation de froid et de fatigue, mais étrangement, plus il mangeait, plus sa faim s’agrandissait. La faim viendrait-elle en mangeant ? Pour cet homme, ce fut le cas. La malédiction de la forêt, du Wendigo, s’abattit sur lui. L’homme regretta, mais ce fut trop tard. L’esprit de la faim et de l’hivers rentrèrent dans son corps et son âme.

Cependant, malgré les légendes, il n’était pas devenu une bête vile. Certes, il était constamment affamé, mais il ne voulait pas spécialement manger de cadavres. Mais il connaissait la sentence réservée à un wendigo dans son village : l’immolation. L’homme fuit alors et cet homme, contre toute attente, se créa une famille et une descendance. Mais sa descendance était souillée du sang impur du wendigo. Ce fut ainsi que, toutes les 7 génération, ce n’était pas un humain qui naissait, mais un wendigo.

La naissance

21 décembre. La nuit la plus longue. Un blizzard anormal empêchait tout déplacement. C’était ainsi qu’une femme enceinte resta bloquer au milieu du blizzard, dans un vieux chalet. Celle-ci allait accoucher. Mais dans cette épreuve, elle n’était pas seule. Son arrière-grand-mère et sa mère étaient là. La famille, source de soutien, était ici plus qu’une plaie. Déjà, il faut savoir que si elle se retrouve au milieu de nulle part en plein milieu de la nuit, c’était pour sa mamy. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle souhaitait qu’ils se réunissent absolument à cette date, mais la jeune femme accepta sa demande.

Aussi, sa mère n’était pas spécialement un plus grand réconfort. On va dire que cet enfant n’est pas réellement le fruit d’un grand amour, mais plutôt un accident à l’arrière d’une boutique. Le père qui avait évidemment refusé de prendre une quelconque responsabilité. Et cela, sa mère le lui rappelait bien.

En cet instant, elle se maudissait d’avoir accepté toutes ses contraintes. Accouchées au milieu de nulle part, en plein blizzard, avec une mère qui vous fait la morale. Il y avait de quoi devenir fou. Mais ça, c’était la partie simple car elle ignorait encore à quoi elle allait devoir donner naissance. L’accouchement se déroula assez normalement à un menu détail. Le bébé était resté entièrement dans le placenta. La mère, qui avait pris le rôle de sage-femme, était perplexe et choquée. Certes, elle n’était pas infirmière, mais elle avait déjà accouché et sa fille n’était pas enveloppé dans ça… Ce fut l’aieul qui dut ouvrir la poche pour y faire apparaitre le bébé. Un cri envahit la pièce. Pas celui de la mère qui hurlait d’effroi. La jeune femme devenue mère ne comprit pas les dires de sa génitrice. Une horreur, un monstre ? D’un coup, un autre cri retentit bien plus sinistre. Un cri a en faire redresser les cheveux. Mais le pire, c’était que le cri venait de son bébé.

Elevant la voix, la plus jeune voulut voir son enfant. Elle craignait le pire, mais c’était son enfant et elle avait le droit de savoir ce qu’il était, mais rien n’aurait pu la préparer à cette vision. Un enfant avec que la peau sur les os, un crâne animal et des yeux rouges la scrutant. Le choc fut trop grand et les ténèbres de l’inconscience l’envahir.

La mort

Ezhno, en boule, au milieu de carcasses de meubles à moitié dévorées, tremblotait. Il avait fait une bêtise, une grosse bêtise. C’était grande mamy. Grande mamy, parce que la vraie mamy ne pouvait pas venir le voir. Elle était très occupée, lui avait-on dit. Malgré ses 6 ans, Ezhno se demandait si ce n’était parce qu’elle ne voulait pas le voir. On lui avait bien dit que non, mais le doute persistait en lui. Quoiqu’il en soit, grande mamy était gentille avec lui. Elle lui avait enseigné à lire et à écrire.

Sa mère, elle, était beaucoup moins présente. Elle travaillait comme serveuse dans un restaurant un peu plus loin du chalet, car à présent, elle vivait là. Malgré l’horreur de sa progéniture, elle n’avait pu se résoudre à l’abandonner ou pire, l’exécuter. Elle vivait donc avec son fils et son arrière-grand-mère (qui lui avait d’ailleurs expliquer l’origine de leur lignée et que son propre arrière-grand-père était lui aussi un Wendigo). Malheureusement, elle devait ramener l’argent par elle-même tout en restant prêt de son fils qui devait rester dans leur maison.

Ainsi, Ezhno apprenait auprès de sa grand-mère, ne voyant sa mère que le soir. Avec l’innocence de ses 6 ans, Ezhno ne comprenait pas pourquoi il devait rester avec sa grande mamy et pourquoi il ne pouvait aller avec elle dans la ville avec sa mère. Sa mère qui, elle aussi, ne comprenait pas pourquoi son fils ne pouvait aller dans une garderie. Certes, il avait toujours faim, mais tant qu’il faisait jour, il n’était pas fort différent d’un autre enfant. Mais ce soir-là, leurs interrogations allaient rapidement trouver réponse.
La première chose que remarqua sa mère fut les sanglots de son fils. Enfin, elle comprit que les soufflements rauques qui envahissaient le chalet étaient les sanglots de son fils. Premier réflexe, elle alla voir son fils et qu’elle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle le découvrit au milieu des décombres. Au début, une colère montait en elle. Il avait réellement mangé les meubles. Il fut un temps où il lui arrivé de grignoter les portes ou les coins de chaise, mais il avait appris à se contrôler. Ensuite, vint le questionnement. Même bébé, il n’avait jamais mangé un meuble. Peut-être parce qu’il avait faim. Bien vite arriva l’inquiétude : pourquoi grand-mère ne l’avait pas empêché ? et où était-elle ? Ensuite, elle attendit une phrase de son fils : « Je voulais pas lui faire ça. » Et l’angoisse apparut. Abandonnant son fils, elle courut dans la maison et elle chercha son ancêtre jusqu’à la trouver. Enfin, trouver son cadavre à moitié dévorer… Son visage pâlit, vomit ensuite et comprit enfin pourquoi il ne devait pas être en contact avec les humains. Ce qui pouvait se passer s’il succombait à sa faim.

Cependant, la vérité sur ses évènements était moins tragique que ce qu’elle voulait bien montrer. Après examen du corps, il fut révélé qu’elle avait été consommée après sa mort. Officiellement, on conclut qu’un loup ou un ours était rentré et avait trouvé le cadavre et l’avait mangé. En vérité, les morsures n’appartenaient manifestement à aucune de ses deux espèces, mais faute de mieux, ils se contentèrent de cela.

En réalité, elle avait eu une attaque et Ezhno crut qu’elle s’était seulement endormie dans le fauteuil. Cependant, elle lui donnait régulièrement de la nourriture et, sans cet apport, il se tourna vers les seules autres choses comestibles : les meubles. Mais l’odeur du corps de la grand-mère commençait à profondément exciter l’esprit de prédateur d’Ezhno qui ne put s’empêcher de la consommer. Cet évènement allait marquer un tournant décisif dans leur vie. A partir de ce moment, Ezhno dut commencer à sortir de la maison pour chercher sa nourriture, sa mère devant continuer à travailler. Il commença aussi à apprendre à gérer sa faim. Sa mère, elle, comprit qu’il lui serait impossible de l’envoyer dans une quelconque école. De toute façon, il n’existait techniquement pas.

Le départ

Les années s’écoulèrent. Ezhno et sa mère, bien que dans une situation compliquée, finirent par devenir réellement proches. Pour faire plaisir à sa mère, le fils accepta d’étudier les livres qu’elles lui apportaient. Mais, sachant leurs difficultés financières, il lui demande de cesser de lui apporter de la nourriture. Il en trouvait facilement dans la forêt. Cette idée que son fils mangeait dans la forêt tel un animal la dérangeait. Mais elle le savait. Il avait une part animale en lui. Elle ne voulut guère savoir quel genre de repas il ingérait.

Alors qu’il grandissait, sa mère chercha également des contacts avec les créatures du monde caché : les autres monstres. Au bout de nombreuses recherches, elle en put en découvrir quelques-uns. Elle voulait savoir si il existait un endroit où il pourrait se développer et s’épanouir en toute liberté, mais ses envies restèrent sans réponse. Jusqu’à ce qu’un jour, l’un de ces êtres la prévint qu’une école accueillait les étudiants monstres. Une chance inouïe. Mais pour cela, il fallait aller du Canada jusqu’au Japon, autrement dit, une fortune et ce, sans parler du risque que le voyage puisse se prolonger dans la soirée et donc relâcher un Wendigo en plein milieu d’un avion. Cependant, son contact lui signala qu’il existait des monstres qui voyaient jusqu’au Japon en toute discrétion, mais il fallait toujours de l’argent.

La mère arrêta donc de donner argent à son fils, lui expliquant qu’elle avait trouvé un endroit pour qu’ils puissent vivre avec d’autres êtres comme lui pour qu’enfin, il puisse être libre. Elle ne lui dit guère qu’elle ne serait pas de l’aventure et même s’il espérait le contraire, Ezhno avait la certitude qu’elle ne pourrait l’envoyer que lui.

Deux années plus tard, il eut enfin l’argent pour partir. Mais il dut partir seul, comme prévu, mais une chose inattendue se passa. Une chose qui créa un départ que plus douloureux. Sa mère lui demanda de la serrer une dernière fois dans ses bras. Certes, rien de bien étonnant, quelle mère ne demanderait pas ça à son fils, surtout quand elle ne le verra plus pendant de longues années. Elle aussi en faisait parfois à son fils. Mais elle le faisait quand il était humain. Mais là, pour la première fois de sa vie, elle attendit qu’il prenne sa véritable apparence. Peut-être le plus beau cadeau que pouvait lui faire sa mère en cet instant. Et c’était donc avec le cœur lourd, qu’Eznho partit pour sa nouvelle vie.

Singularité

Ezhno est un Wendigo, l’esprit de la famine et de l’hiver. Comme dit à de nombreuses reprises, Ezhno a constamment faim. Même en se nourrissant abondamment, il n’arrive pas à faire disparaitre cette sensation. Son poids ne change d’ailleurs pas et, bien qu’il ne mange que de l’organique, il pourrait également d’autres substances sans grands risques à l’exception de l’argent qui pourrait lui causer des empoisonnements. Notons, qu’il est immunisé aux maladies normales et qu’il ne peut en réalité pas mourir de manière conventionnelle.

Le jour, il prend une apparence humaine. Sous cette apparence, il n’a pas plus de force dans son corps. Seule sa mâchoire conserve une force assez spectaculaire, arrivant à mâcher et arracher du bois juste avec sa bouche. Ses yeux rouges sont également une particularité de sa singularité. Bien qu’il ne puisse pas directement le sentir, les odeurs de cadavres le poussent à vouloir les consommer. Actuellement, il est capable de freiner sa faim pendant une heure. Sinon, il commencera à se manger les doigts, les lèvres, sa langue, ou tout ce qui passe à porter de bouche. Autre caractéristique, c’est sa température corporelle anormalement basse. Son sang est particulièrement froid, autour des 0 degrès. Cela lui donne une capacité de ne pas ressentir les effets du froid, mais est plus sensible à la chaleur.  

La nuit, il se transforme automatiquement sous sa vraie forme : le Wendigo. Sous celle-ci, sa force, sa vitesse, sa résistance augmentent considérablement. Ses griffes sont faites pour déchirer et ses crocs pour briser sans effort les os. Il devient le symbole même du prédateur ultime. Sa vision, nocturne et thermique, ainsi que son odorat qui perçoit chaque différence d’odeur, lui permettraient de suivre facilement une personne. Ses capacités de régénération sont d’ailleurs bien développées, guérissant sans problème de blessures (bien qu’il soit incapable de régénérer des membres perdues). Notons que les blessures infligées à son corps humain sont automatiquement guéries une fois transformer en Wendigo.

Cependant, comme déjà dit, le Wendigo est sensible à l’argent. Bien qu’un coup de lame d’argent ne le tuera pas, il peut sévèrement l’affaiblir. Il craint également le feu qui serait capable de faire fondre son cœur de glace et donc le tuer. Bien sûr, si on le décapite ou qu’on lui arrache le cœur, il mourra.  

Il est d'ailleurs bon de noter qu'avec de l'entrainement, il lui serait possible de passer, totalement ou partiellement, d'une forme à l'autre.