Les cours de sport... s'il y avait bien une chose que Walter redoutait dans le milieu scolaire, c'était cela. Quelle expérience pouvait être plus douloureuse et mère de tourments pour un garçon qui aimait les garçons que de se retrouver dans une petite pièce surchauffée et bondée de jeunes hommes en train de se dévêtir? Ne cherchez pas plus loin, il n'y en a pas. Et malheureusement pour le jeune virtuose, c'était exactement ce qu'il était en train de vivre. Ou plutôt devrais-je dire "subir". D'un naturel plutôt pudique et désirant préserver son secret à tous prix, il ne se sentait jamais aussi mal à l'aise que dans un vestiaire avant et après un cours de sport, et s'il avait été meilleur comédien il aurait certainement tenté de plaider la maladie ou la blessure pour échapper à cette torture. Mais voilà, Walter était musicien et pas acteur, et il était condamné à devoir serrer les dents pour éviter de regarder ou d'être regardé.
Néanmoins, mettez un os sous les yeux d'un chien et demandez-lui de ne pas baver... Walter étant ce qu'il était, à savoir un jeune homme normalement constitué, il ne put s'empêcher de jeter quelques coups d’œils discrets en direction de certains de ses camarades tout en priant pour que personne ne remarque qu'il était écarlate, et surtout qu'il fixait certains garçons avec une insistance suspecte. S'il avait été ne serait-ce qu'un poil plus rouge, le jeune homme aurait tout à fait pu être confondu avec un gyrophare en état d'alerte et croyez-moi : en cet instant ce n'était ni une symphonie ni une sonate qui résonnait dans la tête du virtuose, mais plutôt une stridente sonnerie d'alarme...
Quoi qu'il en soit, c'est alors qu'il était au bord de la syncope que son regard tomba sur la silhouette de celui qui avait été attribué à la même chambre que lui : un Héros dénommé Léo. Le concertiste n'avait pas encore eu l'occasion de croiser son camarade depuis leur emménagement le week-end dernier, et même à ce moment-là ils n'avaient pas eu le temps de discuter et de faire connaissance. Peut-être que cette séance de matag-... de sport pourrait leur permettre d'échanger quelques mots?
En tous cas, ce ne serait sûrement pas à moitié nus et avec la gêne incommensurable que ressentait Walter qu'ils seraient assez à l'aise pour cela. C'est pourquoi le jeune homme se contenta de reluquer discrètement le voyageur temporel tout en enfilant en quatrième vitesse sa tenue de sport, maudissant la nature et le ciel qui lui avaient collé cette maudite orientation sexuelle dans les pattes.
Malgré toute la précipitation du monde, ou à cause d'elle car elle lui fit faire quelques maladresses, il quitta les vestiaires parmi les derniers et engloutit le tiers de sa bouteille d'eau d'un seul coup afin d'essayer d'atténuer le feu qu'il avait aux joues et les battements beaucoup trop rapides de son cœur. Et c'est avec le célèbre "Vol du bourdon" en tête qu'il rejoignit les élèves de sa classe dans le gymnase, évitant de regarder dans la direction de Léo pour ne pas repartir dans un tel état de fébrilité.
Qu'avait prévu la professeur pour aujourd'hui? Pitié, pas d'exercices à deux, pitié pas d'exercices à deux...

L'annonce s'abattit comme un couperet sur la tête du pauvre virtuose. C'était pas possible d'être aussi malchanceux! Bon, du calme, il suffisait de se comporter comme d'habitude, après tout ça n'était pas là une situation si dramatique que ça... Enfin, peut-être.
Walter tourna la tête dans toutes les directions, cherchant qui pourrait bien vouloir de lui, quand la présence soudaine de Léo, qu'il n'avait pas remarqué, devant lui le fit sursauter.

- Pardon? fut la seule chose qui parvint à dépasser les lèvres du jeune homme sur le coup de la surprise, mais il s'empressa de se rattraper. Ah! Euh, oui, oui, en effet! Mais, tu es sûr de vouloir de moi pour le binôme? Le sport est loin d'être ma spécialité, je ne voudrais pas être un boulet pour toi...

Argh, décidément, non seulement il tombait sur le type d'activité qu'il redoutait le plus, mais par-dessus le marché celui qui était venu l'aborder était celui qu'il voulait éviter!
Cela étant, le Héros et lui étaient dans la même chambre, ils seraient amenés à se voir non seulement tous les jours en classe, mais aussi tous les soirs au pensionnat. Et ils devraient en plus dormir dans la même pièce! Alors il ferait mieux de s'y faire le plus vite possible et d'éviter de considérer son camarade comme autre chose qu'un... et bien, qu'un camarade. Enfin, ça n'était pas forcément pertinent. Après tout, ils pouvaient très bien devenir bons amis, mais cela, il ne le saurait pas avant quelques temps...
Quoi qu'il en soit, pour bien débuter une relation, rien ne valait les fameuses présentations. En réalité, l'on pouvait s'en passer à leur âge, mais Walter tenait à faire les choses bien afin de ne pas faire de boulette comme celle qu'il avait manqué de faire aux vestiaires.

- Au fait, je ne suis pas sûr qu'on se soit présentés quand on a emménagé au pensionnat... Je suis Walter Wolfstein, enchanté, fit le concertiste avec un sourire mal assuré en tendant la main... avant de se rappeler qu'ils s'étaient déjà présentés lors de la rentrée des classes.

Et voilà qu'il se ridiculisait encore...! Et dire que jouer devant plus de cinq cents personnes était pour lui beaucoup moins angoissant que de simples formules de politesses échangées avec un camarade de classe... C'était tout aussi embarrassant qu'absurde, et il se surprit à rougir de nouveau.

- Enfin, euh, tu dois déjà le savoir en fait, euh... hrm... on devrait peut-être attaquer le morceau? Euh, l'exercice, pardon! Déformation professio- enfin, ce n'est pas grave, oublie ce que j'ai dit, héhé... hé...

Si un humain pouvait exploser spontanément à cause de la honte, il ne resterait à l'heure actuelle que des petits bouts du jeune virtuose, dispersés un peu partout dans le gymnase. Et à vrai dire, Walter aurait nettement préféré exploser plutôt que de s'enfoncer ne serait-ce qu'une seule seconde de plus dans le ridicule. Haa, s'il pouvait remonter le temps et effacer ces quelques atroces minutes de son existence, il le ferait sans hésiter même s'il devait pour cela vendre son âme au diable!

Walter fut un peu plus gêné par la remarque, si c'était possible, mais quelque part elle la rassura un peu. Un petit peu. Un tout petit peu.

- J-j'imagine, en effet... Et bien, j'accepte ta proposition avec plaisir, alors, Léo, répondit-il avec un sourire qu'il voulut avenant en lui serrant la main.

Mon dieu, il devait avoir les moins tellement moites...! Comme la première fois qu'il avait joué un concerto à l'opéra... Et puis Léo devait le trouver tellement ridicule! Est-ce qu'il souriait parce qu'il se moquait de lui? Tant de questions tourmentées qui défilaient à toute allure dans l'esprit du jeune virtuose qui sentait poindre l'évanouissement. C'est pourquoi il ne sut vraiment que faire ou que dire lorsque son camarade de chambre lui tendit une bouteille d'eau.

- Oh, euh, m-merci... bafouilla-t-il en prenant l'objet et en le vidant à moitié de son contenu.

Mais bien sûr, avec le stress, il s'étrangla et toussota pendant une bonne quinzaine de secondes, peinant à retrouver son souffle.
Pitoyable spectacle que celui-là... Il se maudit même de n'avoir pas tout bu cul sec, avec un peu de chance il se serait noyé et il n'aurait pas eu à endurer toute cette honte.

Alors que l'air retrouvait enfin le chemin jusqu'à ses poumons, le professeur donna les instructions. Ils devraient commencer par des exercices de passe de ballon puis, toujours à deux, ils auraient divers exercices assez variés pour évaluer leur niveau.
Tant que ce n'était pas de la lutte ou de l'acrogym, Walter devrait survivre. Il alla donc chercher un ballon et se posta face à Léo, ne sachant trop que faire de l'objet qu'il avait entre les mains.

- Euh, je suppose que je dois te le lancer? demanda-t-il avec hésitation à son partenaire de sport.

Beaucoup de gens auraient pensé qu'étant un virtuose reconnu, le jeune homme possédait un doigté hors du commun et une dextérité à toute épreuve. En théorie, oui, c'était des qualités qu'il possédait. Sauf que, contrairement à ce que beaucoup de monde croyait, le doigté et la dextérité utilisées en musique étaient totalement différents de ceux utilisés dans d'autres domaines... tels que le sport. Les talents exceptionnels de Walter en musique étaient donc totalement inutiles lorsqu'il s'agissait d'effectuer un simple exercice de passe de ballon en binôme.

- Je suis désolé d'avance si je suis très mauvais... Je vais faire de mon mieux, dit-il avant de lancer le ballon un peu mollement dans une direction presque correcte.

C'était mal parti... Mais avec un peu de chance, il s'améliorerait au cours de la séance et Léo ne lui en voudrait pas. Et puis si contre toute attente la séance se passait bien, peut-être pourraient-ils entretenir de bons rapports par la suite? Cela valait le coup d'avoir de l'espoir!

Walter regarda le ballon s'élever dans les airs comme une fusée partant pour la lune, puis il le regarda amorcer sa descente et foncer vers lui comme la météorite à l'origine de la disparition des dinosaures. Et là tout de suite il se sentait un peu comme un dinosaure sur le point de s'éteindre. Ne sachant trop que faire, les yeux rivés sur l'arme de destruction massive en caoutchouc, il leva les bras, recula lentement, et attendit que l'objet arrive à portée de main... pour le réceptionner en pleine face avec un "poc!" retentissant.
Le ballon roula au sol pendant que le pauvre virtuose se frottait le nez, les larmes lui montant aux yeux à cause du choc.
Ci-gît la réputation de Walter Ludwig Wolfstein, Espoir de la musique, Désespoir du sport..., s'accabla-t-il intérieurement en se redressant, le nez tout rouge.
Pour le coup, il aurait préféré que ce choc l'envoie à l'infirmerie pour qu'il y décède en paix, plutôt que de devoir rester là à s'enfoncer toujours plus dans la honte.
Essayant de penser à des choses plus joyeuses, comme des morceaux du ballet de Casse-noisette ou la valse de la Belle aux bois dormants, il se donna des petites tapes sur les joues pour se remettre d'aplomb.

- Allez mon grand, ça va aller... se répéta-t-il à voix basse.

Plus il faisait de faux-pas et plus il se mettait la pression, et plus il se mettait la pression plus il faisait de faux-pas, comme les musiciens débutants lors de leurs premières représentations. Il n'était pourtant pas tellement sujet au trac, alors pourquoi un simple cours de sport le mettait dans cet état-là? Il se faisait sans doute trop de souci pour quelque chose qui n'en valait pas la peine, et à force de s'angoisser tout seul il s'enfonçait dans ce cercle vicieux d'erreurs et de honte.
Il suffisait qu'il se détende et qu'il arrête de se stresser pour rien!
... Mouais, plus facile à dire qu'à faire...

- J-je vais réessayer...! lança-t-il à son partenaire de sport avec une pointe de détermination.

De nouveau, il envoya le ballon à Léo, cette fois en visant à peu près juste et avec presque assez de force. Ce n'était toujours pas brillant, mais c'était mieux que la première fois. Pourquoi ses lancers étaient-ils si mous, d'ailleurs? En tant que musicien, il savait faire preuve de beaucoup de tonicité au niveau de ses bras et de ses mains! Peut-être que ce n'était tout simplement pas comparable...?

- Dis... reprit-il à l'attention de son camarade. Tu te débrouilles plutôt bien, toi... comment fais-tu?

Peut-être pourrait-il recevoir quelques conseils et prouver que l'expression "la troisième c'est la bonne" n'était pas que du pipeau...

Walter parvint cette fois à réceptionner la balle tant bien que mal et esquissa un sourire embarrassé. Il était vrai qu'en cet instant il préférerait nettement mieux être assis derrière son piano plutôt qu'ici à suer toute l'eau de son corps en essayant maladroitement de lancer et rattraper un ballon.

- Je ne sais pas si je compense en musique, mais... disons que c'est une activité que je préfère largement à celle-ci, répondit-il en toute modestie. Mais en tant qu'Espoir... j'imagine qu'effectivement, lorsque je me trouve en-dehors de mon domaine favori je suis perdu et peu capable...

Le virtuose n'était pas à l'Académie depuis longtemps, et même s'il n'était pas encore parvenu à se sociabiliser il avait eu cette impression. Les Espoirs semblaient extrêmement talentueux dans un domaine, artistique, sportif, ou tout autre, mais ils étaient tout à fait normaux en termes de capacité, voire même plutôt mauvais, dans la plupart des autres milieux. Peut-être Léo avait-il raison de parler de compensation, finalement?
Cette réflexion l'amena à s'interroger sur la particularité de son camarade de chambre.

- Et toi, tu es un Héros n'est-ce pas? Est-ce que c'est indiscret, si... je te demande ce qu'est ta Singularité? Ah m-mais, si tu ne veux pas le dire ne te sens surtout pas obligé, bien sûr! se rattrapa le jeune homme au cas où il aurait parlé trop vite et vexé son partenaire.

Honnêtement, Walter était très curieux à ce sujet. Dire qu'il y a deux semaines il n'aurait jamais cru aux créatures magiques et aux pouvoir surnaturels... et maintenant il y en avait tout un tas assis juste à côté de lui en classe! Ce bouleversement incroyable dans sa vie avait été assez difficile à gérer les premiers jours, mais il avait l'impression d'assez vite s'y faire en fin de compte. Après tout, même s'il ne leur adressait quasiment jamais la parole, Walter voyait bien que ses camarades et professeurs étaient, au-delà de leur apparence, quasiment toujours des gens normaux. Ils pleuraient quand ils étaient tristes, ils riaient quand ils s'amusaient, ils criaient quand ils étaient en colère... tant d'émotions qui s'avéraient finalement universelles, et donc tant de nouveaux sujets d'inspiration pour la composition musicale!

Le musicien envoya de nouveau la balle à Léo, et le professeur annonça d'une voix forte qu'ils allaient passer à l'exercice suivant : du volley en deux contre deux. Deux duos allaient s'affronter, avec un ballon, de parts et d'autres du filet.
Walter déglutit bruyamment. Comment allait-il réussir cet exercice avec ses catastrophiques performances sportives et ces garçons en sueur contractant leurs muscles tout autour de lui?! Surtout que dans la classe il y en avait des pas mal du tout, comme Verceus qui avait tout du dieu Apollon ou Kentarô qui était sacrément musclé...
S'il s'évanouissait sur le terrain, ce ne serait sans doute pas à cause de la fatigue.

- Bon, et bien... faisons de notre mieux! lança-t-il à Léo sur un ton mal assuré.

Walter laissa échapper un rire timide discret.

- Haha, euh, oui, j'imagine que oui... admit-il en rougissant.

Il n'avait pas pour habitude de se considérer comme quelqu'un d'extraordinaire, en fait, c'était même totalement opposé à sa nature. Dans la mesure où pour Walter, ses compétences incroyables ne lui venaient que du fruit de son travail et de ses efforts, il estimait que tout le monde pouvait atteindre un tel niveau et que cela ne faisait donc pas de lui quelqu'un de spécial. Quand bien même, il ne se dévalorisait pas forcément pour autant et ne manquait pas réellement de confiance en lui en matière de musique. Le seul moment où il sentait qu'il accomplissait vraiment quelque chose, c'était quand il voyait les gens sourire et s'émouvoir en entendant sa musique.

En tous cas, même s'il le voulait, jamais il ne pourrait être aussi exceptionnel que Léo. Remonter le temps ?! En voilà une chose extraordinaire ! Rien à voir avec le fait d'être un concertiste international, les Héros jouaient vraiment dans une toute autre ligue...

- Remonter le temps ?! s'exclama Walter, les yeux ronds comme des soucoupes. Waouh, c'est vraiment incroyable !! Je me demande ce que ça fait d'avoir à disposition un pouvoir comme celui-là... pensa-t-il ensuite à voix haute d'un air songeur.

Mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage car déjà ils devaient se mettre en position pour l'exercice de volley.
Déglutissant bruyamment, le jeune homme tâcha de se concentrer sur la position de Léo et sur celle du ballon, s'empêchant de toutes ses forces de laisser son regard dévier vers ses camarades masculins les plus charmants.
Fichue sport, et fichue orientation !

Le coup de sifflet retentit et le ballon fusa une première fois au-dessus du filet, se dirigeant à toute allure vers Léo. Walter tendit ses bras devant lui pour s'apprêter à faire une réception si Léo lui passait la balle ou si cette dernière arrivait comme par magie dans sa direction. Son coéquipier devait sûrement avoir plus de réflexes que lui, ou en tous cas assez pour réceptionner le projectile sans trop de mal. Le concertiste réfléchit quelques millisecondes et conclut qu'il ferait mieux de rester en soutien et de ne pas jouer les héros. De toute façon ça n'était ni dans son tempérament, ni dans ses capacités, il était beaucoup plus à l'aise à l'idée de ne gêner personne et de donner un coup de main du mieux qu'il pouvait si la situation l'exigeait.
Concentré sur le ballon qui fonçait vers Léo et sur son camarade voyageur temporel, Walter attendit de voir ce qui allait se passer avec un stress certain.

Walter resta interdit face à la réponse de son camarade, mais il sentit bien que c'était un sujet sensible qu'il valait mieux ne pas aborder. Du moins pas ici et pas maintenant.
Il garda donc cette information dans un coin de sa tête et tâcha de se concentrer sur le cours, ce qui n'était franchement pas une mince affaire...
Et d'ailleurs il eût tout juste le temps de rediriger son attention sur le ballon avant que Léo ne le lui passe, déclenchant une subite montée d'adrénaline assez malvenue. Le concertiste se précipita pour la réceptionner, bras en avant serrés les uns contre les autres comme leur professeur le leur avait appris, et parvint à réaliser une magnifique réception.
Avec son visage.
Le ballon s'écrasa en plein dans sa face avec un bruit sourd, avant de rebondir mollement vers un de ses camarades qui le rattrapa en catastrophe. Les larmes montèrent aux yeux du concertiste qui était resté paralysé sous la surprise, mais cette fois ce n'était pas des larmes d'émotion. Plutôt des larmes de "OUCH MON NEZ!!!".
La professeur se dirigea vers lui d'un pas rapide avec un air inquiet, mais il lui renvoya un sourire maladroit dessiné sur son expression honteuse pour la rassurer.

- T-tout va bien, pardon, je suis désolé ! s'excusa-t-il, au comble de l'embarras.

Puis, redirigeant un regard légèrement fuyant vers Léo, il bafouilla de nouvelles excuses.

- D-désolé, je suis vraiment un boulet... J-je vais essayer de faire mieux, promis !

Au moins, il était persévérant, on ne pouvait pas lui enlever ça... Mais au fond de lui il se demandait si un tel acharnement était vraiment pertinent. Il était convaincu qu'avec beaucoup de travail et d'efforts on pouvait atteindre l'excellence dans n'importe quel domaine, mais peut-être que le sport était l'exception qui qualifiait la règle, en fin de compte...