Il était une fois, dans un pays d'orient, en Egypte, vivait une djinnya, née il y a trois cent ans d'une fumée sans feu, immatérielle, dotée du choix ou non de croire et de guider les Hommes dans leurs actes.

Inutile de vous dire que la jeune femme ne sait pas et ne veut pas spécialement savoir quand elle est née, que la notion de parents propre lui est inconnu mais qu'elle en a vu plein au cours de sa vie. Vie qui a été plutôt mouvementée. Une ère ou les gens se tournaient vers les djinn pour les écouter, savoir ce qu'ils devaient faire, ou juste simplement où ils croyaient en eux.
La demoiselle a répondu à pléthore de demandes durant son premier siècle d'existence, comme donner de la chaleur aux pauvres en hiver, ou encore guider plusieurs « miraculés » à sortir du Sahara ou elle appréciait loger. Contre toute attente cette dernière chose était vraiment plaisante. Le sable chaud était son milieu, son chez elle, et pourtant les humain ne pouvaient y vivre longtemps en forme. Parfois elle prenait la forme d'un simple mirage, mais quand des enfants étaient perdus, ou qu'une personne l'a touchait particulièrement alors elle prenait une apparence matérielle, habillée d'une tenue de danse, sans corne, et elle parlait, de la vie, de la mort, des décisions, hurlait quand c'était nécessaire. Parfois elle faisait juste peur à ces petits enfants, pour que jamais plus ils ne viennent intentionnellement se perdre dans cette étendue dont on ne revient que si l'on connaît le chemin. Plusieurs étaient revenus pour la retrouver, mais elle préférait ne pas leur répondre, sinon, quand elle avait le dos tourné, ils mourraient d'avoir été ainsi naïfs.

Un deuxième siècle passa. Celui-ci était plus violent que le précédent même si elle n'y participa pas. Elle vit beaucoup de guerre. Il lui arrivait de se détacher des Hommes. Pourtant elle avait bien envie d'être avec eux, parce qu'elle n'avait personne d'autre avec qui discuter. Elle se mêlait donc de temps en temps à eux, contrôlant son aspect et sa transformation. Rester ainsi matérielle demandait du temps, et redevenir immatérielle aussi. Pourtant elle appréciait les moments qu'elle passait avec eux.

Durant plusieurs décennies, au fur et à mesure des rencontres la jeune femme s'était inventée une vie. Maintenant, elle avait envie de la vivre. De découvrir. Elle changeait même de pays, après tout les personnes qui croyaient aux djinn pouvaient être n'importe où mêmes si elles se faisaient bien rares.  De plus en plus, elle ressentait un vide. Dans son instinct elle savait qu'elle pouvait permettre à un humain de se lier à elle, de faire un pacte. Elle savait aussi que cela ne serait pas bon pour lui, parce que lui aussi, il avait une vie. Une vie de famille, et sa présence dans la sienne n'était pas toujours bonne à prendre.
Alors elle voyagea, et un temps, tentait de vivre comme une humaine. Mis à part son apparence qu'elle avait déjà appris à contrôler, sans être lié à quelqu'un, elle n'avait que peu de pouvoir. Ses quelques flammèches ne pourraient pas faire grand-chose et elle n'en avait pas besoin.
Son premier choix fut ce grand pays, les Etat-Unis. Libre, elle pouvait se permettre de s'inscrire à l'université une fois qu'elle maîtrisait suffisamment leur langue, de se forger une vie. Elle se réfugiait dans la pratique de sport de façon intensif, cela lui plaisait autant que ça l'aidait à oublier. Sa proximité avec d'autres étudiants l'aidait même à se forger un caractère plus affirmé, à savoir qui elle était, à comprendre les humains et à les aimer encore plus. Après plusieurs années elle obtint même le concours et le diplôme. Elle avait souvent guidé, alors elle pouvait enseigner. Pourtant elle n'osa postuler dans aucune école. Elle voulait découvrir les autres pays. Les autres lieux, ceux où les djinn avaient si peu d'importance et de croyants.

Le Japon était l'un d'entre eux. Elle fut un peu démoralisée. N'était-ce qu'une façon de s'auto flageller ? Ou juste réellement l'envie de la découverte ?
Un jour, alors qu'elle y retournait pour une énième fois en 10 ans, juste pour se faire du mal, dans une période ou elle était en colère contre elle-même, elle ressenti un grand bouleversement. De la magie plus qu'il n'en avait dans ce monde. N'était-ce pas formidable ? Et pourtant elle pris son temps pour découvrir. La sensation ne dura pas longtemps, mais elle en était sûre, c'était de cette école dont il s'agissait. Elle l'avait trouvé, son lieux d'enseignement.

Prête, elle candidata en cette deuxième année pour le poste de professeure d'éducation physique et sportive. Elle n'était pas bien rouillée après tout. Elle fut acceptée et commença donc à enseigner, devenant en même temps la professeure référente dans le club d'arts martiaux.
Alors qu'elle avait abandonné et qu'elle se contentait du vide dans son coeur elle avait enfin trouvé quelqu'un, mais cette aventure là ne fait que commencer et n'a pas encore à être contée.