Juliette était très concentrée. Elle avait un plan à mettre en oeuvre, et le plus vite possible! Plus tôt, elle avait trouvé deux coeurs compatibles, chez deux jeunes personnes non unies par un fil rouge. Il fallait qu’elle confirme si elle devait intervenir, ou si elle ne pouvait juste plus voir ces fils. Après tout, le sentiment amoureux en lui même ne semblait pas voir disparu à la vue du comportement des gens passant sous sa fenêtre, qu’elle étudiait très sérieusement, mais elle devait en être sure. Après avoir abordé les deux jeunes gens pour connaitre leurs sentiments mutuels, l’un à l’égard de l’autre, leurs réactions n’avaient laisser aucun doute. C’était un peu étrange car ils avaient pourtant dit l’inverse à l’oral. Pourtant, c’était l’occasion rêvée pour s’avouer leurs sentiments réciproques, non? Peut-être que les jeunes avaient été trop timides… Elle espérait en tout cas qu’ils pourraient bientôt surmonter cet obstacle de la timidité pour enfin connaitre le bonheur de l’amour. Il fallait qu’elle y travaille.

Depuis qu’elle était de retour dans son bureau, elle avait sortit les dossiers des deux étudiants, et travaillait à trouver un moyen de les rapprocher encore un peu plus. Alors qu’elle levait le nez de son dossier, il lui sembla entendre du bruit dehors. Quelqu’un qui aurait besoin d’elle? Elle ne pouvait pas le laisser attendre plus longtemps! On attendait son aide! Elle rangea ses dossiers, remit ses couettes en places, lissa sa jupe, et se précipita vers la porte. Elle l’ouvrit et tomba sur.. personne. Il n’y avait personne dans AH! Il y avait quelqu’un par terre! Un professeur probablement vu sa taille, et ses vêtements. Elle se précipita à ses cotés, et se jeta à genoux, pour vérifier que l’homme allait bien. Il avait deux doigts dans les oreilles, elle en tira donc un, afin de pouvoir se faire entendre.

« Monsieur, vous allez bien?! Je vais chercher l’infirmière! »

Elle se releva brusquement pour pouvoir courir jusqu’à l’infirmerie afin d’avoir de l’aide face à cette personne au sol. Mais que pouvait-il bien lui être arrivé?!

Juliette fut retenue par l’homme allongé par terre, qui lui dit alors de ne pas s’inquiéter. Il était à terre pour ses cartes. Cet homme avait des préoccupations bien étranges… Il venait de se relevé d’un bond couple, sous le regard étonné et enthousiaste de la jeune femme. Il prit ensuite ses cartes, retourna la première et les autres se révélèrent, rangées par ordre décroissant, avec les couleurs alternées. Que c’était joli! Il y en avait même avec de petits coeurs dessus! Elle connaissait le concept des cartes à jouer, mais c'était beaucoup plus sympathique à voir. En fait cet homme semblait très doué! Il y avait surement quelqu’un qui cherchait un homme aussi talentueux que lui pour partager son coeur. Il lui apprit qu’il avait besoin de concertation. Oui, pour faire quelque chose comme ça, ça semblait évident… La psychologue? Tiens donc, on la cherchait!

« Et bien, je suis la nouvelle psychologue scolaire, Juliette Amore, enchantée!»

Cette personne faisait donc bien partie du corps enseignant! Qu’il était gentil de venir la voir aussi vite après son installation pour lui souhaiter la bienvenu… Il semblait en tout cas quelqu’un de très charmant! Elle lui tendit la main droite, afin de lui serrer la main, alors qu’un large sourire illuminait son visage. Elle en profita pour détailler son interlocuteur. Elle ne l’avait jamais vu, mais elle fut frappé par sa chevelure particulière. Ce n’était pas moche, c’était spéciale! Ajouté à un teint qui lui semblait bien trop pâle pour elle. Il faudrait remettre un peu de couleur sur ses joues bien pâles! heureusement qu’il y avait de petits tatouages dessus pour rendre ce visage plus vivant. Elle se demandait bien de quoi pouvait-il être professeur ici…

C'était la première fois qu'elle parlait à un enseignant, et elle trouvait ça bien sympathique. Transmettre ses connaissances pour permettre aux jeunes gens de partir dans le vaste monde... Au final, ce n'était pas si éloigné de son travail, sauf qu'elle ne leur permettrait pas de trouver un travail, mais l'amour. Mais c'était bien plus important après tout! Il n'y a rien de plus important que l'amour de toute façon, ce qui faisait de sa mission un enjeu majeur pour l'avenir de ces enfants. Mais en attendant, elle avait beaucoup de respect pour ceux qui se dévouait aux autres, et donc pour les professeurs en règle générale. On ne peut pas être mauvais quand on se destine à un métier aussi altruiste.

La personne lui serra la main, et lui sourit. Il lui parla d’un pot de bienvenu, idée qui enchanta la jeune femme. Elle pourrait rencontrer tous les professeurs, et ainsi, pouvoir se rapprocher d’eux si ses chers étudiants en avaient besoin. Ou même aider certains de ces adultes, qui pourrait aussi avoir des problèmes dans leur vie courante! Ou amoureuse! Bon, elle serait surement plus compétente sur la vie amoureuse pour l’instant, vu qu’elle découvrait encore comment fonctionnait cet endroit.

« Mais bien sur! Quelle excellente idée! Je serais très heureuse de pouvoir participer à son organisation! Nous pourrons proposer à tout le monde de venir, comme ça nous aurons l’occasion de connaitre tous nos collègues!»

Elle ne voyait pas pourquoi les autres personnes ne viendraient pas,… Qui pourrait ne pas vouloir prendre un peu de bon temps, en compagnie de tout ceux qui travaillaient au même endroit, et rencontrer la nouvelle? Tous les nouveaux cupides étaient toujours introduits par leurs ainés dans le groupe, et ils aidaient toujours les nouveaux dans leur début, la jeune femme pensa donc que c’était naturel ici aussi. De plus, une bonne cohésion des personnes encadrant les étudiants lui semblait nécessaire pour leur permettre un développement adapté, et pour leur apporter le confort dont ils avaient sûrement besoin. Il y eut un petit silence et elle s demanda si il n’était venu que pour ça. Il était tellement gentil de lui proposer quelque chose comme ça, elle sentait qu’elle allait vraiment aimer cet endroit, au final. Soudain, son interlocuteur parla d’un suivi psychologique. Il avait besoin de son aide. Il n’en fallait pas plus à Juliette. Elle se redressa, la flamme de la determination dans son regard ne laissait aucun doute quand à sa réponse. Il finit par se présenter, mais elle était déjà partie un peu loin, motivée par l’idée d’aider quelqu’un qui avait été si gentil avec elle.

« Mais bien sur! Entrez donc dans mon bureau, je suis là pour vous aider! »

Alors qu’elle disait ces mots, elle poussa la porte, toujours ouverte, pour lui faire signe de passer avant elle. Elle aurait été bien impolie sinon!

Son patient la remercia de sa proposition, et le coeur de Juliette fit un petit bon dans sa poitrine. Elle adorait faire plaisir aux gens, et si en plus, elle pouvait lui permettre de connaitre encore plus de personne, c’était parfait! Oh oui, ce pot de bienvenu s’annonçait très bien, quelle merveilleuse idée! Bon, il fallait maintenant qu’elle se reprenne. Il comptait sur elle pour un suivi psychologique. Il allait falloir qu’elle se concentre, et fasse de son mieux pour aider cette âme égarée, et la soulager. Une fois l’homme entré dans la pièce qui lui servait de bureau, elle marcha aussi vite que possible jusqu’à son bureau, pour pouvoir commencer la consultation, mais en s’asseyant, elle croisa le regard de l’enseignant… en tailleur par terre. Il devait être très proche de la nature pour faire ce genre de chose aussi souvent. Cela avait peut être à voir avec sa singularité... Elle nota cette information dans un coin de sa tête, afin de l’inscrire un peu plus tard dans son carnet. Elle devait tout savoir des gens autour d’elle si elle voulait faire son travail de psychologue, mais aussi de cupide correctement! Elle ne laisserait pas un coeur solitaire dans cet établissement.

Il commença par présenter la raison de sa venue. La folie. Oh pauvre petit! Il fallait qu’elle se renseigne plus sur ce cas, et sur les traitements… Elle débutait après tout! Bon, ok ce n’était pas très sérieux, mais elle allait faire de son mieux pour compenser ça! Elle était pleine de motivation! Il lui fallait une ancre, quelqu’un pour l’accrocher à la réalité, peut-être trouverait-elle ça pendant le pot d’arrivée, une femme ou un homme qui pourrait contenir l’enseignant dans le monde réel. Il commença par évoquer ce qui ne marchait pas. Ah… Euh… Bon… Elle allait faire ce qu’elle savait faire de mieux.


« Et bien… Pourquoi ne pas prendre un repaire dans la réalité? Quelqu’un qui vous tiendrait à coeur, que vous aimeriez par exemple? Une telle personne pourrait vous empêcher de quitter le présent! Pour, euh… pour les médicaments, si vous en avez besoin, je… je vais voir ce que je peux faire! »

Le rouge lui montait aux joues alors qu'elle sentait que son manque de confiance grandir un peu. Mais soudain, elle le repoussa d'un mouvement de tête, et fixa fermement son patient, en attendant sa réponse. Elle était le pilier de ce pauvre petit être dans sa folie, elle ne pouvait pas faire preuve de faiblesse. Elle serait à la hauteur.