Créez un perso déjanté, zombie, super-pouvoirs, voyageur temporel, riche hériter... A l'Académie Natsuyasumi vous pouvez être ce que vous voulez! Tentez l'aventure! | | |
| | Dim 17 Sep - 21:10
| Archange de la Guerre, au service de Dieu, pour la protection de ses Enfants |
| Le Personnage
Les secrets de son passé, les mystères de son futur, enfin révélés. Rozaliel est en réalité la face d’une pièce à deux visages ; elle est le coté pur et rigide, l’ange sauvé des ténèbres par Dieu. Evy est l’autre coté de cette pièce, celle qui n’a pas été sauvée. Elle réside en Enfer et parvient parfois à s’en sauver, prenant alors possession de Rozaliel. Rozaliel et Evy viennent d’une seule et même personne. Eve-Marie Rosalinda of Leicester, fille aînée et faisant partie des premiers colons, avec ses parents, à aller en Amérique, à Jamestown en 1607. Née en 1606, morte en 1622 à l’âge de 16ans. Atteinte de folie, elle s’est enfuie de la colonie. Son corps n’a jamais été retrouvé. Elle était psychopathique, paranoïaque et pensait voyager tantôt en Enfer, tantôt au Paradis. La réalité, c’est qu’Eve-Marie était atteinte d’un Don, et que son esprit était appelé autant par l’Enfer que par le Paradis. Son corps restait cependant sur Terre. Finalement son âme s’est déchirée en deux, et chaque moitié est allée dans l’un des deux camps. Son corps est mort, enveloppe charnelle dénuée d’âme. Rozaliel a conscience d’être morte mais n’a aucun souvenir de sa vie d’humaine. Elle est un archange très détachée des humains et leur apporte peu de considération. Evy a des souvenirs de sa vie d’humaine et peut, parfois, avoir des brides de ce qu’il se passe dans la vie de Rozaliel. Elle est cependant un peu folle, car être torturé pendant des centaines d’années par des démons, pourchassée et abattue à chaque fois, ça laisse des marques. Rozaliel ne peut pas mourir de la main d’un démon et sera renvoyée au Paradis. De même pour Evy, celle-ci sera renvoyée en Enfer et retournera à son point de départ. Roza ne peut pas attaquer ni se défendre d’êtres humains et est donc vulnérable ; si tuée elle retourne au paradis et ne peut plus revenir. Evy peut largement attaquer et se défendre face aux humains puisqu’elle n’est pas ange. Les ailes de Roza sont blanches, les ailes d’Evy sont noires. Physique utilisé : Roza = Kanade Tachibana, Angel BeatsEvy = Suigintou, Rozen Maiden Lorsque la réunion des deux âmes se fera, Roza perdra son identité d’ange et Evy ne sera plus folle. Eve-Marie « renaîtra » en tant qu’humaine et son vieillissement sera relancé. Le physique gardé sera celui de Violette, de la Princesse des Fleurs. Perte de tous les attributs célestes. Gain de la possibilité de voyager physiquement en Enfer et d’en revenir et d’amener quelqu’un avec elle. |
| • RP en Cours
• [url=ADRESSE URL DU RP]www[/url]. TITRE, avec NOM DU PARTENAIRE • [url=ADRESSE URL DU RP]www[/url]. TITRE, avec NOM DU PARTENAIRE • [url=ADRESSE URL DU RP]www[/url]. TITRE, avec NOM DU PARTENAIRE
|
| • RP Terminés
• [url=ADRESSE URL DU RP]www[/url]. TITRE, avec NOM DU PARTENAIRE • [url=ADRESSE URL DU RP]www[/url]. TITRE, avec NOM DU PARTENAIRE • [url=ADRESSE URL DU RP]www[/url]. TITRE, avec NOM DU PARTENAIRE
|
| • Brook Marshall
La coloc'
Coups fourrés, amour vache... On va dire qu'on s'est bien trouvées ! Même si son cabot radioactif est quand même vachement pénible. Comment ça, je n'aime pas les chiens ?
|
• Akil Lloyd
Bonne entente, on peut dire "Amis" ?
Franchement, si on l'écoutait, la ville serait à sang et à feu. Faut que quelqu'un calme ses ardeurs diaboliques ! Mais sinon, je l'aime bien, on rigole bien avec lui.
| |
| • Damien Riverra
Prédateur/Proie
Don Juan version hybride ange, charmeur et franchement mignon... M'enfin, je préfèrerai m'étrangler avec un cookie plutôt que de tomber dans ses filets ! Il tombera dans les miens avant ! Espèce de petit jeunot sans expérience, va.
|
• Milonia Yukomichy
Déjà croisée, pas réellement rencontrée
Une jeune femme dont je ne connais même pas le nom, qui semble être très attirée par la musique. Il parait que je lui fais penser à quelqu'un qu'elle connaissait..
| |
| | | | |
| | Dim 17 Sep - 21:56 RozalielArchange de la Guerre Archange de la Guerre, au service de Dieu, pour la protection de ses Enfants I knowyou want me Qualités, défauts, goûts Défauts ; Antipathique, peu encline à la rencontre, assez introvertie, provocatrice, n'aime pas avoir tort ou paraître faible
Qualités ; Loyale, respectueuse, protectrice, entêtée.
Gouts ; Adore les glaces à la stracciatella, les cookies, la vanille, la glace Vercors. Adore aller voler, se reposer tranquillement
N'aime pas la menthe, les épinards et la ratatouille N'aime pas faire du sport
| | en détails Âgée de quelques centaines d'années (sans savoir exactement combien), semble avoir 16ans. Type caucasienne. Fait parti du club d'occultisme, pour veiller sur tous ces emmerdeu élèves inconscients du danger. Possède une maison à Jamestown où elle ne réside pas Envoyée sur Terre pour réapprendre à aimer les humains, être plus empathique envers eux | All I need is...maybe you ? • Professeur : Roza est vieille et connait beaucoup de choses.. Mais est une véritable catastrophe à l'école ! Elle a besoin d'aide pour rattraper son retard. • Hérétique : Quelqu'un qui préfère faire le mal au bien, et qui ne s'entend pas du tout avec Roza qui tente de le réfréner. • Proie/prédateur : Allez savoir qui s'amuse avec l'autre.. En tout cas, aucun des deux ne semble vouloir lâcher le morceau ! • Compagnon : Amour vous avez dit ? Pardon ? Je suis modèle de pureté ! • Emmerdeur Pro : Quelqu'un qui attire des ennuis à Roza, mais qu'elle aime bien quand même | | • Type de lien : description du lien... • Protecteur/protectrice : Roza n'en veut pas et fait tout pour s'en détacher mais impossible. Elle est la petite protégée indignée. • Type de lien : description du lien... • Type de lien : description du lien... | | | | | |
| | Mar 19 Sep - 23:36 RP en lien avec Roza, son passé, ses mésaventures solo, tout ça tout ça. - Spoiler:
Ce n’est pas la première fois que je le rencontre. Je le vois souvent, à chacune de mes missions. Il est là, toujours perché quelque part, inatteignable. Il sourit, me regardant faire, lâchant parfois quelques commentaires sur ma procédure. Jamais, oh jamais, il n’intervient. Je lui ai déjà parlé. Maintes fois, d’ailleurs. Et à chaque fois, mon cœur battait fort, oh, si fort ! Il était prêt à quitter ma poitrine, s’arracher à ma cage thoracique. Et cette fois ci ne fait pas exception à la règle. Je viens à bout de la dernière ombre. Une fois encore, je me tourne vers lui. Il a son sourire ancré sur les lèvres, un sourire qui me hante. Mes lames se dissipent, et je m’avance vers lui. Il descend de l’arbre, et vient vers moi également. Je me force à contrôler mon souffle, mes pas. Rester imperturbable, alors même que l’homme devant moi me rend dingue. On s’arrête à quelques pas l’un de l’autre. Je me noie un instant dans ses yeux noirs d’encre, qui ne reflètent rien sinon un brin de malice. De la provocation, aussi, beaucoup de provocation. Comme un gamin qui a manqué quelques baffes pour le remettre sur le droit chemin. Il fait nuit, comme toujours, et pourtant je le vois distinctement. Je m’arrête, il continue à avancer. Lorsqu’il fait de même, il est proche de moi, suffisamment pour que je sente son souffle sur mon visage. Il penche la tête, pour me regarder droit dans les yeux, de son regard si déconcertant. Ses yeux sont entièrement noirs. Il n’y a ni iris, ni pupille, ni blanc d’œil. C’est simplement noir, un parfait gouffre insondable. Il est plus grand, a un physique assez frêle. Il n’est pas vraiment impressionnant. Et ça me tue de le voir chaque fois. Ca me tue de ne jamais arriver jusqu’à la fin de ma mission, et surtout de devoir réprimer ce que mon cœur ressent. Un sentiment répréhensible, surtout à cause de celui qui le provoque. Sa voix s’élève, grave et chaude, une voix qui me fait frémir à l’intérieur ;
« Tu n’y parviendra pas, une fois encore. »
Il se moque ouvertement de moi, de mon incapacité à le tuer. Je lâche un petit « tseuh » dédaigneux. Le démon devant moi est un incube. Tout dans en lui est fait pour me séduire. Sa voix, son visage, son odeur.. Tout. Au début, il avait un physique tout autre. Un physique fait sur mesure pour ne pas me rendre insensible. Un incube peut s’adapter à tout être pour le charmer. Mais, à force de se côtoyer, celui là a reprit peu à peu sa forme véritable, une forme séductrice, certes, mais beaucoup plus naturelle. Je réponds finalement ; « Tu me fais trop de peine, démon. C’est pour ça. »
Il rit. Un petit rire qui me fait fondre un peu plus. Pourtant, je réarme mon esprit pour ne pas succomber. Parce qu’il est démon. Parce que je suis amoureuse de lui. Je ne tomberai pas. Je suis fidèle à mon Père. Fidèle à Dieu.
« Toutes tes tentatives échouent, pourquoi t’acharnes-tu à revenir, et toujours au même endroit ? »
A chaque fois, il revient avec des ombres. Et je les détruis. Il n’y en a pas assez pour me tuer, juste assez pour me fatiguer. Pourtant, le nombre reste toujours identique, comme s’il désirait ne pas me surmener. Sa réponse ne se fait pas attendre ;
« Mais voyons, c’est parce que j’ai envie de te voir. »
C’est à mon tour de laisser échapper un petit rire, un petit rire moqueur. Pourtant, à l’intérieur, ça me fait plaisir. Je me réfugie derrière un masque agressif pour ne pas me dévoiler.
« Tu es maso. » « Je serais tout ce que tu veux pour te faire plaisir. »
Et le pire dans tout ça, c’est qu’il à l’air sérieux. Je hausse les épaules, me recule, me détourne de lui. Je ne sais pas si ses paroles sont sincères, ou s’il ne fait que jouer. N’est-ce pas amusant pour un démon de tenter de flirter avec un ange ? Après tout, ils sont créatures de péchés, et la luxure en fait partie. Je suis créature de pureté, un challenge de taille dans un monde où les humains tombent trop facilement dans leurs filets. La voix du démon se fait soudain moins provocante, tandis qu’il m’appelle ;
« Rozaliel ! »
Mon nom dans sa bouche est un délice. Je me retourne à nouveau, éloignée de quelques pas. J’ai eu le temps d’apercevoir une expression rare sur son visage, mais elle ne reste pas. Son masque revient immédiatement, celui là qu’il ne quitte jamais. Celui là d’un séducteur hors pair. Quel âge peut-il avoir, ce démon métamorphe ?
« Que veux-tu, à la fin ? »
Ma voix se fait froide, glaciale même. Je suis agressive pour mieux me défendre. Si je parviens à l’éloigner, j’épargnerai ma pureté, ma lumière. Chaque seconde auprès de lui est une tentation trop grande. Mon cœur saignera, le jour où je ne le verrais plus. Mais je suis prête à l’endurer. Je suis un archange, je suis l’un des lieutenant de Dieu. L’amour ne viendra pas à bout de mes promesses.
« Tu sais bien ce que je veux.. »
Son sourire se fait charmeur, le temps d’un instant. Puis provocateur à nouveau ;
« Je veux que tu me tues. »
Il a vraiment une tête à claque. Il est insupportable. Je jette un regard noir. Quand bien même je le tuerai, il se réincarnera en Enfer et reviendra. De même s’il me tue, je reviendrai du Paradis. En le supprimant, je ne le ralentirais qu’un jour ou deux, et il ressortira de l’Enfer comme neuf. C’est un cercle vicieux, un combat éternel. Notre seul moyen pour nous supprimer définitivement est d’appeler des humains à la rescousse. Eux seuls peuvent nous tuer sans possibilité de réincarnation. Je réponds, cinglante ;
« Puisque cela te fais tant plaisir, je ne te tuerais pas. » « Je reviendrais demain, dans ce cas. »
Je hausse les épaules d’un geste désinvolte. Je commence à avoir l’habitude. Tous les soirs, à 23h, dans ce parc qui ferme à 20h.
« Et les jours qui suivent également. » « Si cela te chante. »
Il n’y a aucun risque pour les humains. Comme dit précédemment, le parc est vide à l’heure à laquelle le démon arrive. Démon dont je ne connais même pas le prénom, mais qui me connait. Je ne sais pas d’où il tient mon nom. Cela m’échappe. Qui a bien pu lui communiquer ? Je continue à m’éloigner. Le démon me suit. Je ne dis rien, l’ignore. Jusqu’à ce qu’il me tape réellement sur le système.
« Lâche moi. » « Tu ne m’a jamais demandé mon nom. »
Ma gorge se tort. Je me tourne vers lui. Je mens ouvertement ;
« Comme si cela m’intéressait. »
Il rit. Il continue de s’approcher de moi. Avec un autre démon, j’aurais peut être eu peur. Mais celui là n’a jamais tenté de me tuer. Celui là discute avec moi, tout simplement. Un sourire hante son visage, un sourire qui me fait du mal tout en me faisant du bien. La voix du démon se fait dans un souffle ;
« Tu sais, je suis un incube. Je sens quand tu mens. Je sens quand je fais de l’effet à quelqu’un. Je suis luxure. Je sais ce qu’il y a là. »
Il me touche au niveau du cœur. Un cœur qui bat à tout rompre, sans pour autant que celui soit du à mon effort précédent, lors de ma bataille contre les ombres. Je me force à rire, et à paraître détachée.
« Tu es bien bavard ce soir, comment ça se fait ? »
Je détourne le sujet qui devient trop sensible à mon goût. Je pourrais perdre cette bataille là. J’ai été humaine, cette face là de moi me perdra. Mais pas maintenant, pas ce soir. Ce soir je tiendrai, un jour de plus, contre ce démon.
« Tu fuis. Tu fuis tout le temps. »
Je sens de la déception dans sa voix. Et c’est pire qu’un coup de poignard. Une boule se forme dans ma gorge. Je me détourne pour reprendre mon chemin. J’ai envie de prendre mes ailes à mon cou, mais je ne suis même plus sûre de savoir m’en servir. Je tente d’être le plus naturelle possible dans ma démarche. Respire Roza, respire. Tout ira bien.
« Tu recommences ! »
Ces mots, jetés dans le vent, me frappent comme une pluie de flèche. Je me tiens droite, noble, tête haute. Je me retourne, noyant ma peine dans un masque de fureur et je lui lance à la figure, criant à moitié ;
« Tout ce qui me concerne ne te regarde pas, démon ! Retourne dans ton trou puant et laisse moi tranquille. »
Je continue à m’éloigner d’un pas bien décidé. J'ai retenu un "mais va te faire voir !" bien senti. C’était sans compter sa téléportation. Il apparait devant moi. Son visage est soudain dur. Il n’a plus rien de l’enfant capricieux, provocant et trop gâté de d’habitude. Il a un air sérieux, cruel. Mais je ne me laisse pas abattre. Je préfère qu’il soit ainsi, ça me permet de le détester. C’est plus simple de détester que d’aimer.
« Tout me regarde, Rozaliel. Je suis là depuis le début. J’ai toujours été là. » « Stalkeur. »
Je ne peux m’empêcher de lâcher ce mot, d’une voix emplie de dégoût. Comment suis-je censée prendre cette révélation, après tout ? C’est du harcèlement. Mais, venant de lui, c’est moins grave j’ai l’impression. Je ne perds rien de mon agressivité, et je continue ;
« T’es un foutu psychopathe. Lâche-moi, sinon je vais vraiment finir par te buter et par y prendre du plaisir. »
Il secoue la tête, visiblement touché. Bingo. Haïs moi, chéri. Déteste-moi autant que je voudrais te détester. Ca me facilitera les choses.
« Un jour, tu te souviendra. J’attendrais ce jour, Rosalinda. » « Ouais c’est ça. »
Je le repousse une dernière fois verbalement, avant de le contourner et d’échapper à son regard d’ébène. Ma souffrance est bouillante, à l’intérieur. Je ne veux pas partir. Je veux retirer ce que je lui ai dit. Je veux qu’il me regarde, je veux qu’il s’intéresse à moi. Je voudrais être humaine, je voudrais qu’il soit humain. J’aimerai que nous soyons simplement deux personnes normales. Que l’on se rencontre à l’école, ou au boulot après les cours. J’aimerai pouvoir lui dire ce que j’ai sur la conscience. Le ferais-je face à face ou écrirais-je une lettre d’amour, comme c’est la mode maintenant ? Je ne ferais rien de tout ça. Je suis un ange. Je suis au service de Dieu. Je suis censée tuer les démons. Et pourtant, je n’ai jamais réussi à le tuer, lui. Parce que je l’aime. Parce que je suis folle amoureuse. La tentation de céder est grande, plus encore quand je sens qu’il est sincère et qu’il s’ouvre à moi. Mais je ne dois pas, je ne tomberai pas dans les ténèbres. Je ne serai pas un ange déchue. Je resterai forte, contre vents et marées. Je le déteste. Je dois le détester. Tandis que je m’éloigne, la voix du démon reprend une dernière fois, provocatrice comme à son habitude ;
« A demain ! Même heure, même lieu ! »
Je grogne. Et puis je sens sa présence maléfique disparaître, tandis qu’il repart de là où il vient. Il se lassera de ce petit jeu. Après tout, cela ne fait qu’un mois qu’il fait ça. Au bout d’un moment, il arrêtera de lui-même. Ou peut être est ce que je parviendrai à me faire détester, et il disparaîtra à tout jamais de ma vie ? Il tente de me déstabiliser en disant qu’il est là depuis le tout début. Il ment comme il respire, c’est un démon. Tout est bon pour me faire tomber. Lorsque je sens que je suis enfin apte à décoller, à retourner au Parais, je m’exécute sans un mot. Je pourrais ne pas y aller demain. Mais ce serait avouer ma faiblesse, accepter qu’il ai raison. Et puis, chose que je refuse de m’avouer, je veux le revoir.
- Spoiler:
Je porte le verre de vin à mes lèvres, tout en observant en contrebas la foule qui se presse. Un si grand nombre d’humain dans un si petit espace.. Est-ce vraiment une bonne chose ? Je me retourne vers mon hôte, un homme d’un certain âge aux cheveux gris lissés en arrière. Il est derrière son bureau, dans un large fauteuil en cuir, image même d’un pouvoir politique éminent et d’un empire technologique sans pareil. Les massacres du monde ne semblent pas l’atteindre, il se nourrit du désespoir des pays. C’est un monstre patronal, un géant des affaires.
« Je suis vraiment impressionnée par ce que vous avez réussi à faire. » « Vous n’êtes pas la seule à me le dire, mais ça fait toujours plaisir. »
Je me rapproche de son bureau d’un pas serein, prisonnière dans une robe longue, serrée mais élégante. Mes cheveux sont relevés en un chignon simpliste mais tout aussi distingué que le reste de ma tenue. A travers les grandes vitres de la pièce, on peut voir les employés qui courent en tout sens, une véritable fourmilière hyperactive et productive à l’extrême. Un spectacle essoufflant, mais étonnant hypnotisant. J’ai rencontré Sir Edward quelques jours auparavant. Je pourrais passer pour sa petite fille, si seulement on ne pouvait voir mes ailes. Repliées dans mon dos, elles marquent mon statut angélique. Il les voit, il est un chrétien accompli. Ses employés ? Aucune idée. En tout cas, ils ne posent aucune question, leur rang social étant nettement inférieur. Je reprends une gorgée de vin, le savourant. Le parfum est très capiteux et reste longtemps en bouche, comme une caresse lascive d’un amant.
« Que comptez vous faire ensuite ? » « Continuer à agrandir le projet de ma vie, c’est ce qui me semble le plus logique. » « A qui laisserez vous les rênes de l’empire ? Votre fils ? » « C’est un bon à rien. Il a la tête dans les étoiles, et fera tout couler. Si vous étiez humaine, je vous les confierai très certainement. »
Je laisse échapper un rire. Moi, à la tête d’un empire de cette ampleur ? J’aspire à bien des choses, mais certainement pas cela. Et abandonner Père n’est certainement pas parmi mes désirs.
« C’est très aimable de votre part, mais vous savez que mes obligations m’emmènent sur un autre chemin. »
Le vieil homme incline la tête, courtoisement.
« Je sais bien, hélas. Votre visite est déjà un grand honneur. »
Je m’assois sur un des fauteuils face à Sir Edward.
« Je brûlais de vous rencontrer. Vous avez su vous imposer en tant que leader, c’est extrêmement impressionnant à notre époque. » « Vous me flattez. » « Je ne dis que la simple vérité. »
Un court silence se fait, tandis que le patron m’observe avec douceur. Je suis un ange, je suis fille de Dieu, présence manifeste de la réalité du Seigneur. Il est chrétien, n’a jamais commis de péché, a voué un amour inconditionnel à notre Père, à défaut de vraiment considéré l’espèce humaine. Nous nous ressemblons étonnamment, en ce sens.
« Nous en avons déjà parlé, et j’espère sincèrement que vous reconsidèrerez ma proposition.. Avoir un ange dans ma famille serait le plus grand honneur que Seigneur Dieu puisse me faire. »
Je balaie sa proposition d’un geste de la main, ajoutant cependant par politesse ;
« Ce n’est pas Son dessein, je le regrette. Je ne suis pas venue en Son nom. »
Je retiens également que me marier avec un humain n’est absolument pas mon objectif. Les anges peuvent le faire, Père n’est pas un monstre. Mais nous devenons humains, loin de notre maison au paradis, loin de nos frères et sœurs. Lorsque nous nous marions, nous le faisons par amour véritable, pas sur un coup de tête ou pour un arrangement social. Certains anges ont ainsi quittés la maison de Dieu, mais bien peu. D’autres succombent au péché, et couchent avec des humains. D’autres encore glissent vers les ténèbres et deviennent des anges déchus. Je ne fais partie d’aucuns de ceux là. Je suis vouée à Père, et je ne me détournerai jamais de Sa Sainte Voie. Sir Edward prend mon refus sans s’en offusquer. Qui ne tente rien n’a rien, il savait déjà ma réponse aussi ça ne le froisse pas. Il devait simplement proposer à nouveau pour avoir des regrets, et non des remords. Je lui souris. J’ai vu son fils, à qui il souhaite me marier. Un garçon élégant, fort charmant et bien éduqué. Mais il a le goût de la richesse et du luxe, manque encore de maturité malgré ses 24ans et n’aime pas Dieu comme je l’aime. Il enchaîne péché sur péché, incroyant qu’il est, et son joli visage ne rattrape pas ses erreurs. Il fera la joie d’une humaine, mais la mienne. En plusieurs centaines d’années d’allers et retours à travers les époques, de rencontres et de surprises, je n’ai jamais trouvé qui que ce soit qui vaille la peine de rejeter au loin Père. Je ne comprendrais certainement jamais les anges qui l’ont ainsi délaissé pour un humain. Mon cœur rate un battement tandis que mon esprit m’impose un visage. Celui d’un démon incube, un démon que j’ai rencontré à travers les époques, un démon qui me fait chavirer. Un démon que je repousse, que je suis incapable de tuer, un démon que ne renie. Je ne ferais jamais partie de ceux qui sont déchus. Le démon ne m’aura pas. Le démon m’oubliera, me haïra, autant que je souhaiterai le faire pour lui. Je laisse mon verre sur le bureau, tout en me relevant, avec un sourire pour Sir Edward.
« J’ai encore à faire, Sir. Je m’excuse, nous nous recroiserons certainement. »
Il se lève, acquiesce, et poliment ;
« J’espère que nous nous reverrons, archange. Votre présence m’est très agréable. Prenez soin de vous. »
Je fais une rapide révérence et quitte le bureau sans me retourner, l’estomac encore noué, le visage me hantant. Il est temps de me changer les idées, et de fuir cet endroit. Comme si seulement je pouvais parvenir à fuir le démon…
- Avril I+2:
Je ne lève même pas les yeux vers la personne qui vient d’entrer. Je sais de qui il s’agit. Comment ne pas le savoir ? Je perçois sa présence dès lors qu’il vient à ma rencontre, dans un rayon de 1km. Je continue d’étudier, une main posé sur mon livre de cours, l’autre sur mon cahier, recopiant ce qui me semble intéressant de connaître pour compléter la leçon du professeur. Il tire une chaise, s’assoie à coté de moi tout en regardant ce que je fais et prend la parole ;
« Tu es bien studieuse aujourd’hui. »
Je ne réponds rien. Mon cœur bat plus fort, je l’ignore. A la périphérie de mon champ de vision, je peux voir ses mains noueuses, croisées sur le dossier de la chaise. Il s’est assit l’envers, son torse repose très certainement sur le dossier.
« C’est étrange de te voir dans cette école. Tu semble t’être radoucie. »
Il met le doigt sur un point qui me fait mal. Je réponds froidement ;
« J’ai été punie car j’étais trop antipathique envers les humains. Si je veux retourner chez moi, je dois changer. » « Toujours fidèle au vieux grincheux là haut ? Et bien, tu dois être l’un de ses plus fidèles anges.. » « Je suis archange. » « De plus en plus des tiens font des écarts. La preuve avec cet hybride que tu as croisé la dernière fois.. »
Je pose brutalement le stylo à bille que je tenais sur mon cahier. Mon estomac se serre, je suis contrariée. Je fusille du regard le démon incube.
« Je suis fidèle en ce que je crois. »
Le démon lâche un petit rire. Il semble amusé par la situation. Il continue ;
« Ah bon ? Pour ce petit jeu.. J’adorerai que tu le fasse avec moi.. » « Ce que je fais ne te regarde en rien, va au diable ! »
Il a tout vu. Et ca ne le fais pas réagir plus que ça. Qu’est ce que j’espérai, aussi ? Qu’il montre un signe de jalousie ? C’est un incube, comment pourrait-il être jaloux ? Et puis, il ne se préoccupe pas de moi, je ne suis qu’un jouet. Et moi, moi je l’aime. Terriblement, viscéralement. Et je tente de le haïr depuis si longtemps.. Je n’y parviens pas. Il revient toujours. Ses grands yeux d’obscurité sont posés sur moi. Il a forme humaine, mais ses traits de visage sont bien trop peu humanoïdes pour le rattacher aux Enfants de Dieu. Il se relâche petit à petit avec moi. D’ailleurs.. Son visage se transforme lentement. Ses cheveux blondissent, son regard devient vert orangé.. Damien. Il vient de prendre le visage de l’hybride. Ca me fait un choc.
« Ce visage est plus plaisant à regarder ? » « Non ! »
Je me précipite dans ma réponse, de façon trop précipitée pour que ce soit naturel. Son sourire provocateur s’élargit. J’ai la copie conforme de l’hybride à coté de moi. Je détourne le regard, me concentre sur mon cahier. Je tente de reprendre là où j’en étais, mais ma main tremble.
« Je te rappelle que je vois tout ce qu’il y a dans ton cœur, tu ne peux pas me mentir.. »
Je prends un masque d’agressivité pour ne pas être troublée par ses propos :
« Qu’est ce que tu me veux à la fin ? » « Tu ne m’as jamais demandé mon prénom. » « Je n’en ai que faire. » « On se connait depuis quoi.. 600ans ? 800ans ? Avec tous tes allers retours, je m’y perds un peu. En tout cas, pour moi ça fait environ ça. Et tu ne t’es jamais soucié de qui je suis. » « Parce que je m’en fiche. »
Quel échange de politesse. Je souhaite qu’il s’en aille. Mais le démon semble bien décidé à alimenter la conversation.
« Evy est bien plus sympa. »
Ce nom me frappe. Je m’immobilise. Evy. La créature, celle qui me hante. Celle qui prend possession de mon corps, qui usurpe mon identité. Je range mon stylo, referme cahier et livre et me lève. Je remballe prestement toutes mes affaires.
« Je me fiche de cette Evy. Tu es vraiment lourd comme démon. »
Sur ces mots, je fuis la salle. Un véritable coup de vent. Il me semble percevoir un sourire de victoire sur les lèvres du démon. Et moi, mon estomac est toujours serré. Je sens un gouffre en moi, un gouffre qui menace de m’aspirer. La jalousie, c’est ça hein ? Terrible sentiment. Je hais ça.
| | | | |
| | | | |
| |
|