C’était l’heure, Lauren était en retard, ou du moins, le serait si elle ne se dépêchait pas. Pourquoi devrait-elle se dépêcher demanderez-vous, tout simplement car elle avait reçu une lettre, un petit mot, glissé là, dans son sac. Une petite note signée d’un B. L’américaine n’avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour savoir qui était l’auteure de cette fameuse note, et c’est justement ce qui avait stressé Lauren. Après tout, Béryl était resté silencieuse pendant un petit moment, comme si elle avait disparue de la surface de la terre. Comme si elle n’était tout simplement plus là. Pour le coup, Lauren n’avait clairement pas comprit. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Avait-elle dit ou fait allusion à quelque chose qu’il valait mieux éviter ? L’américaine avait longuement cogité à ce sujet, elle était même totalement perdue, totalement larguée, bien qu’elle n’en avait rien laissé paraître. Un sourire par-ci, un éclat de rire par là et le tour était joué. Elle estimait que les autres n’avaient pas besoin de savoir qu’elle réfléchissait à quelque chose, que son esprit était partout sauf avec son interlocuteur. Elle est celle qui aide, pas celle qu’on aide, c’était inconcevable pour l’américaine. Elle avait longtemps été dans la position de la personne à aider, durant une bonne partie de son enfance diront nous, mais plus maintenant, les choses ont changées !
 
Enfin ! Il fallait vraiment qu’elle se bouge un peu car elle n’était pas changé ni même coiffée. Et vu la longueur de ses cheveux, elle risquerait de manquer de temps si elle ne s’y mettait pas maintenant. Pourquoi ne s’était-elle pas préparée plus tôt ? C’est simple, tout simplement parce qu’elle était incapable de faire autre chose que réfléchir. Au pourquoi du comment de cette soudaine invitation, au pourquoi du comment de cette disparition… Son esprit était tellement tourné vers ce genre de question qu’elle ne voyait pas les vêtements de son armoire. C’est sûr que pour choisir une tenue, ne pas voir ses vêtements n’aide pas vraiment. Mais là ! Elle arrivait à faire plus attention à ces vêtements, c’est d’ailleurs le moment qu’elle choisit pour s’habiller, prenant un débardeur blanc, un jean slim noir et des converses. Dès qu’elle fut prête, cheveux démêlés comprit, l’enfant de la Lune attrapa son manteau, allant vers la gare au plus vite.
 
Ouff, elle avait réussi à l’avoir ce fichu train ! Si elle l’avait manqué, elle aurait été dans l’incapacité d’attendre le prochain et se serait sans doute mise à courir vers la ville. Ouais, elle préférait courir plutôt que perdre son temps à attendre bien que le trajet serait plus rapide en attendant. Une fois dans le train, le cœur de la jeune femme commençait déjà à s’emballer. Un soupire échappa à Lauren qui porta la main à son cœur, comme si cela pourrait la calmer. S’il battait comme ça avant qu’elle ne la revoie, qu’est ce que ça sera lorsqu’elles seront face à face ? Pour se détendre, elle visa ses écouteurs aux oreilles et se laissa porter par la musique, essayant de ne plus penser à quoique ce soit, plongeant ses mains dans les poches de son long manteau. C’est décembre ! Ne l’oublions pas ! Il ne fait pas super chaud ! Le train s’immobilisa, les portes s’ouvrirent et la jeune en sortit tout en retirant ses écouteurs.
 
Bien, maintenant il ne restait plus qu’à se rendre à l’adresse donnée. Plus que quelques minutes et elle serait en retard, manquerait plus que ça ! L’enfant de la Lune accéléra donc le pas.
 
L’adresse était une maison. Donc, Béryl lui avait donné rendez-vous dans une maison ? Lauren ne comprenait pas pour le coup. C’est la maison de qui ? Si elle se souvient bien, l’elfe vit à l’internat… Tant pis, elle verrait bien sur le moment, en plus, elle se retrouvait devant la porte.
 
Après plusieurs secondes d’hésitation, elle prit une profonde inspiration et frappa trois coups distincts sur la porte. Lauren essayait de ne pas laisser son appréhension apparaître, la cachant derrière un sourire, un petit sourire qui s’élargit et devint plus lumineux en voyant sa belle Béryl.

La porte s’ouvrit très rapidement sur une Béryl, toujours plus magnifique. Lauren se perdit quelques secondes sur la contemplation de l’adulte avant que cette dernière ne l’invite à entrer. L’américaine ne se fit pas prier, grelotant maintenant qu’elle ne bougeait plus. Elle entran dans la maison, se laissant immédiatement envelopper par une douce chaleur une fois la porte passée.

-          Coucou Béryl ! Tu vas bien ?

Lauren se retient de sauter au cou de Béryl, essayant de rester le plus calme et posée possible… C’était plus compliqué que ce qu’elle avait imaginé, son envie de la serrer dans ses bras était bien plus puissante que prévu. Néanmoins, elle la saluant chaudement tout en gardant un minimum de tenue.

-          Merci beaucoup !

Lauren échangea son manteau pour les chaussons que lui tendait Béryl, la suivant dans le salon. Le regard de la fille se baladait dans la maison, découvrant les lieux en faisant quelque pas, tournant la tête. Bizarrement, Lauren était bien plus détendue que ce qu’elle aurait imaginé, plus que ce qu’elle pensait dans le train et même un peu avant. Béryl prit la parole, tirant Lauren de sa contemplation.

-          Bienvenue… Chez toi ?

Elle cligna des yeux, ne cachant pas sa surprise. C’était donc chez Béryl ? C’était chez elle ? Lauren prit quelques secondes pour assimiler cette nouvelle. Le regard plongé dans celui de l’elfe, ne faisant pas du tout attention à son aura, préférant se concentrer entièrement sur les yeux de sa bien aimée… Peut être qu’un jour, elle pourra lui dire ce qu’elle ressentait ? De toute façon, la jeune ne pourrait plus se retenir très longtemps, il y aura bien un moment où elle sera capable de prendre les choses en main. Elle déglutit difficilement avant de reprendre son habituel et large sourire.

-          Tu m’as manqué…

Ces mots lui avaient échappé mais elle les pensait tellement fort, elle détourna le regard vers la cheminé après ses mots, jouant avec une de ses mèches. Oui, elle était vraiment heureuse de la revoir. Vraiment très heureuse.

La jeune femme lui répondit qu’elle allait bien elle aussi avant de reprendre un sourire plus fin mais toujours bien présent. Pour être perdue, elle l’était, mais elle comprenait maintenant pourquoi l’elfe lui avait donné rendez-vous dans une maison. Dans SA maison. Et c’était donc lié à son absence ? Ce déménagement ?

-          C’est même une sacrée surprise ! Et… Ne t’en fait pas, tu avait tes raisons de le cacher.

La jeune lui adressa un clin d’œil suite à cette dernière réplique.

Ayant tourné rapidement la tête ; Lauren ne remarqua pas le changement teint de Béryl, espérant qu’elle ne l’ait pas entendu… Enfin si, elle voulait qu’elle l’ai entendu sans vraiment l’entendre. C’est paradoxal mais c’est comme ça dans sa tête. Lauren entortilla une mèche autour de son index, faisant ce que Béryl venait de lui demander, c'est-à-dire, s’asseoir. Dès qu’elle eut disparue dans la cuisine, qui contrastait avec le reste de la décoration mais ce n’était pas un problème. Béryl lui demanda si elle voulait boire, lui proposant plusieurs boissons.

How... Elle la prenait par les sentiments en lui proposant un chocolat chaud ! Ses yeux se mirent à pétiller mais… Pas autant que lorsqu’elle regardait Béryl, c’était encore loin de ce genre d’étoile ! Mais un chocolat chaud…Mon dieu, Lauren ne peut que dire oui ! Un grand oui ! Tandis que beaucoup de personnes de son âge passent au café, elle, elle préfère toujours cette boisson sucrée et chocolatée. A ses yeux, rien ne valait cette boisson ! C’est donc avec un certain entrain qu’elle lui répondit, chassant la gêne qui s’était emparée d’elle lorsqu’elle lui avait avoué qu’elle lui avait manqué. Mais c’était la vérité et taire une vérité comme ça… Très peu pour elle ! Il valait mieux le dire, quitte à ne pas être entendu plutôt que de ne rien dire du tout. Enfin, retour à la boisson chaude à laquelle pense Lauren.

-          Je veux bien un chocolat chaud s’il te plait ! Dis, tu as besoin d’un coup de main au fait ?

Aussitôt assise, aussitôt debout. Après tout, c’était normal pour Lauren de donner un coup de main ! La voilà maintenant présente face à Béryl, prête à lui donner un coup de main si elle le souhaitait.

 Béryl, légèrement étonnée de la voir aussi rapidement devant elle lui montre un plateau. Là, posé sur le plant de travail, contenant du sucre, les cuillères et de serviette. Chouette ! La jeune peut se rendre utile !
 
-          Avec plaisir !
 
Elle s’exécuta rapidement, venant chercher le dit plateau afin de l’amener sur la table basse, prenant soin de ne pas tomber. En ce moment, la jeune est super maladroite donc bon, autant éviter de faire une bêtise quelconque ! Le plateau posé sur la petite table, Lauren esquisse un petit sourire satisfait. Bien. Elle se tourna vers Béryl, réfléchissant à sa question. Quoi de beau depuis la dernière fois ? Juste qu’elle lui avait manqué… Mais ça, elle ne le redirait pas une nouvelle fois... Le gardant de nouveau… Mis à part ça, il ne s’était vraiment pas passé grand-chose pour ne pas dire rien du tout… Le seul truc à dire était que les cours commençaient à être compliqués à suivre. Enfin non… C’était plus le fait de se lever pour y aller, passer la journée, ou nuit dans son cas, était véritablement compliqué, le froid étant bien plus mordant qu’en journée. De plus, l’uniforme et sa jupe n’aidaient pas vraiment pour contrer cette entité glaciale.
 
-          Pour être totalement franche, il n’y a pas grand-chose de nouveau. Le seul truc c’est qu’aller en cours est compliqué, commence à faire vraiment froid la nuit, plus qu’en pleine journée.
 
Voyant que Béryl était toujours dans la cuisine, préparant le tout, Lauren lui demanda de nouveau si elle pouvait lui faire quelque chose. Après tout, on sait jamais, peut être que l’adulte avait besoin d’un coup de main ou autre ? Et non, ce n’était pas pour se rapprocher de Béryl… Pas que du moins… Bien qu’il y ai de ça tout de même, l’américaine n’aimait pas savoir Béryl dans une autre pièce, même si la fameuse pièce n’est pas très loin, elle a envie et besoin de la savoir proche d’elle mais chut, elle se tairait à ce sujet, préférant attendre le bon moment. Rien qu’en pensant à ça, le cœur de la jeune se mit à battre plus rapidement. Il fallait qu’elle le calme un peu avant qu’elle ne se fasse griller… Il battait tellement vite et fort qu’elle pensait que Béryl serait capable de l’entendre. Se changeant les idées, elle lui retourna la question.
 
-          Et toi ? Mis à part l’achat de cette maison, quoi de neuf ?