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[Février I+3] Retour au pays
Lauren Black
Leader du club d'arts martiaux
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Lauren Black
Sam 13 Avr - 23:30



La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown

Lunettes de soleil sur le nez, sac de voyage sur une épaule, on aurait presque pu croire que Lauren était une simple touriste comme les autres. Mais non, pas du tout et c’était bien le contraire. La jeune femme, sa sœur, sa mère et sa gouvernante étaient toutes à l’aéroport, attendant l’embarquement. L’état de stress de Lauren était tel qu’elle n’arrivait pas à rester calme, ni même véritablement stable sur ses pieds. Elle se balançait en effet d’un pied à l’autre, incapable de rester totalement calme. La jeune femme se demandait pour combien de temps le voyage durerait. Prendre l’avion lui posait un problème. Pas qu’elle n’aime pas la hauteur, mais l’avion… C’est une toute autre histoire, pouvant être assignée à un véritable problème par la même occasion. Il fallu environ une heure trente de plus pour que tout ce petit monde soit enfin dans l’avion. Toujours aussi stressée, les mains de l’anormale jouaient nerveusement avec sa chaîne, la faisant glisser entre ses doigts. Même si une de ses mains a été plutôt amochée, brisée, cela ne la dérangeait pas pour faire ce simple petit jeu.

Dès que l’avion décolla, la main de sa petite sœur se posa sur les siennes, lui adressant un petit sourire qui se voulait rassurant. Lauren saisit sa main et la serre doucement, ne la lâchant qu’une fois l’appareil stabilisé en l’air. Peu de choses arrivent à faire peur à la jeune américaine, mais l’avion était très certainement en haut du podium, à égalité avec son père. C’était à la fois quelque chose qui lui faisait peur et la mettait en colère. Pour des raisons totalement différentes, certes, mais les faites étaient présents. Le stress en avion l’énervait, voir ou entendre parler de cet homme aussi.

Pendant une bonne partie de la journée et de la nuit, Lauren avait gardé le visage tourné vers le hublot et l’extérieur. Ce ne fut qu’en entendant le repas arriver qu’elle se décida enfin à bouger un peu, un tout petit peu. Même si elle n’avait pas spécialement faim ses derniers temps, elle prit tout de même un simple sandwich et une boisson chaude. Le mélange salé-sucré n’était pas ce qu’elle préférait mais la boisson serait pour un peu plus tard. Une heure après seulement, il n’y avait plus un seul bruit dans l’appareil, tous avaient donc fini par tomber dans les bras du Morphée… Ou sur l’épaule de Lauren pour le cas bien particulier de Lexie. Sa sœur était extrêmement fatiguée ses derniers temps et dormir un peu plus ne lui ferait sans doute pas le moindre mal.

Avec un léger air tendre, la jeune femme veilla sur sa sœur, s’assurant  que cette dernière dorme bien.

Un peu avant d’atterrie, vers deux heures du matin, l’américaine commença à piquer du nez, manquant de s’endormir contre sa sœur. Heureusement, ou malheureusement en fonction du point de vue de chacun, l’engin volant commença à descendre avant de se poser sur la piste. Tout le monde avait commencé à se réveiller, gémissant avec le bruit de l’avion. Et c’était reparti pour une période, certes courte, de stress. Une fois de plus, l’américaine joua avec sa chaîne, attendant complètement crispée sur l’accoudoir. Son regard cherchait la piste et il lui fallu quelques minutes pour enfin la trouver. Il n’y avait plus beaucoup de temps avant de pouvoir descendre de cet appareil de l’enfer.

Dès que les portes furent ouvertes, que la permission de sortir fut donnée, Lauren fut une des premières à rejoindre le sol américain. Le temps de passer à la douane et de récupérer les bagages, il était déjà trois heures et la fatigue reprenait le dessus sur l’étrange organisme de la jeune femme.

Faith avait appelé un taxi et, dès qu’il fut présent, le groupe de femmes balança leurs bagages dans le coffre. Une fois de plus, Lexie s’endormit sur son épaules mais ces dix minutes ne seraient pas suffisantes à la petite. Dès l’arrêt du véhicule, les deux adultes prirent les sacs et valises tandis que l’aînée portait sa sœur. La petite se tenait doucement, le nez et le visage enfouit dans le cou de sa sœur. Lauren faisait tout pour ne pas la réveiller, même en la posant sur le lit. Une douche rapide plus tard, elle s’effondra sur le lit avant de sombrer dans un léger sommeil. Il fallait croire qu’elle avait besoin d’un peu de repos, elle aussi. Elle n’était pas moins humaine que n’importe qui d’autre.

Ce n’est qu’aux alentours de quatorze heures que la pseudo albinos se réveilla, la couverture posée sur ses épaules. C’est donc pour ça qu’elle n’avait pas attrapé froid ? Il faudrait qu’elle remercie la personne responsable dès qu’elle saurait de qui il s’agit.

Les cheveux en bataille, les yeux légèrement cernés, Lauren se rendit doucement dans le salon de la suite, ou alors, dans la pièce principale. C’était plutôt pas mal d’être dans une famille relativement aisée, on a des putains de suite d’hôtel ! Lauren ne se plaignait pas de cet avantage dont elle profitait de temps à autres. Ce n’est pas une chance donnée à tout le monde et elle en avait parfaitement conscience. En pénétrant dans la pièce, la jeune fut accueillie par une forte odeur de café, une touche de chocolat et de thé. Après avoir salué tout le beau petit monde présent, la guitariste attrapa la première tasse vide qui lui passa sous la main et y versa du café au grand étonnement de sa mère.

- Tu bois du café, toi, maintenant ?
- Non… J’ai juste besoin de me réveiller…


Une gorgée de café fut prise et manqua d’être recrachée. Faith éclata de rire en voyant l’expression de sa première fille lorsqu’elle fit face à l’amertume d’un café sans sucre.

- Tiens, met du sucre ma fille, ça va être un peu plus doux.
- Merci… Je pensais qu’il serait moins… Fort ?


Sa mère secoua faiblement la tête, amusée de la réaction de sa fille. IL fallu une bonne heure de plus pour que tout le monde soit prêt pour aller à l’hôpital.

La chaleur était plutôt agréable, pas besoin de veste ni même de gros pantalon. En fait, Lauren comme Ash préférèrent porter un short, accompagnant ce dernier d’une simple paire de lunette de soleil. Une paire aux verres bien plus épais pour les yeux de la petite blonde aux yeux abîmés.

Au lieu de prendre un taxi, Lexie et sa sœur se rendirent à pieds à l’hôpital, profitant de leur retour à la maison temporaire. IL n’y avait pas à dire, là, les deux sœurs se trouvaient dans leur élément, dans une ville qui les avait vu grandir, vivre de nombreuses choses. C’était chez elles, San Diego. C’était là où se trouvaient leurs racines. Les deux américaines marchèrent tranquillement, le cœur devenant de plus en plus lourd à mesure qu’elles approchaient de cette immense bâtisse médicale et blanche. Pour une fois, l’anormal souhait que se singularité l’aide à voir ce qu’elle voulait. Elle ne savait pas si cela fonctionnait pour quelqu’un dans le coma. Ses doigts se croisèrent dans sa tête. Si cela pouvait aider à soulager tout le monde et sa propre conscience… Même après sa discussion avec Akita sur le toit, à l’académie, ou au pensionnat, sa mémoire semblait lui jouer des tours, sa culpabilité était toujours aussi forte et puissante.

- Lauren… Ne te sens pas aussi responsable, tu n’y es pour rien.
- Mais tu sais que je l’ai senti, tu sais que je me sens coupable, j’aurais dû prévenir Aaron pour qu’il soit prudent…
- Lolo… On ne pouvait pas savoir… Cesse de penser le contraire…

L’aînée ne répondit rien, se contentant de passer la première porte de l’hôpital. A l’accueil, elle demanda le numéro de chambre de son frère. Quatrième étage, aile ouest, porte 421. Bon, ce n’était pas bien complique de se souvenir de ça. Un numéro de chambre, d’étage et une aile. Cet établissement était le plus grand de la ville et trouver quelqu’un sans demander d’information à l’accueil prendrait facilement une demi-journée.

Dès qu’elles arrivèrent devant la porte, Lauren s’arrêta, ne sachant pas comment réagir en voyant son frère. Elle avait peur de ce qu’elle pourrait voir et découvrir émanant de son frère. Cela serait identique ? Cela ressemblerait à l’aura d’une personne bien vivante ? Ou alors, n’y aurait-il absolument rien ?

Avant qu’elle ne puisse réellement s’arrêter de réfléchir, de penser à ce qui pourrait se passer, la tignasse blanche de Lexie passa devant elle, ouvrant la porte avant de l’attirer dans la pièce blanche. En plus des trois présences… Normales dirons-nous, une silhouette de plus se tenait dans la salle.

Le poing valide de Lauren se sera fortement lorsqu’elle le reconnu. Cette chevelure blanche distinctive de la famille Black.

- Bonjour mes filles préférées…

Lauren essaya d’ignorer les dires de cet homme en s’approchant de son frère. L’aura qu’il dégageait était certes très faible mais tout de même présente. Ne sachant pas comment l’interpréter, elle chercha du soutient vers sa sœur. Ce qu’elle vit la mit encore plus en colère. Sa sœur, dans les bras de son père. Il est vrai que Lexie avait toujours été beaucoup plus proche de cet homme que les autres. Enfin, tout était relatif, bien entendu. Elle le prit comme la pire des trahisons et explosa.

- Tes filles préférées, arrête de te foutre de notre gueule ! Tu n’en a jamais rien eu à foutre de nous ! Tout ce qui t’intéresses, c’est ta putain d’entreprise et le cul de tes secrétaires ! Nous ne sommes pas cons ! Tu délaisses tout le monde pour to petit plaisir personnel ! Tu te fous de ce qui ne t’apporte rien ! Alors non, « t’es filles préférées » tu peux te les carrer au cul !
- Lauren… Calme-toi…
- J’ai pas fini ! Mike, t’es qu’un connard égocentrique qui se fout de blesser sa propre famille ! D’ailleurs, tu sais ce qu’est une famille ?! Je ne parle pas de tes multiples plans cul, qu’o soit d’accord !

La colère qu’elle avait gardée pour elle, en grande partie du moins, ressortait d’un seul coup. Elle lui disait absolument tout ce qui enserrait sa poitrine depuis quelques années. L’homme s’approcha cependant rapidement de sa fille qui ne broncha pas le moins du monde, le regardant avec une colère grandissante. C’était son père dans le sang, mais pas dans le cœur. C’était même très lion d’être le cas ! Jamais elle ne serait capable de le reconnaitre comme tel ! Malgré le fait qu’il s’était énormément approché, pénétrant son espace personnel de façon bien plus menaçante que Katherine lorsqu’elle avait attrapé une de ses mèches blanches.

- Écoute-moi bien, gamine, je suis toujours ton père, que tu le veilles ou non. Tu me dois le respect.

L’homme n’avait pas haussé le ton, ce qui pouvait faire plutôt peur en soit, mais Lauren voyait très facilement toute la colère qu’il refoulait.

- Je ne te dois rien de plus. Tu ne nous as jamais respectés ! Tu ne respectes absolument rien ni personne !

Sans qu’elle ne la prévoie, la main de son père s’abattit sur sa joue.

- Lauren ! Tu vas bien ?!

Cette dernière rougissait à vue d’œil et picotait un peu mais Lauren n’y prêta pas plus attention que ça, ne prenant pas la peine de répondre à la question de sa petite sœur. Quittant la pièce sans un mot, son père lui ordonna de rester car ils n’avaient pas fini de parler. Elle l’ignora.

Lauren avait été touchée dans son égo mais elle ne l’avait clairement pas volé. Pas celle-ci du moins. Elle soupira doucement, enfouissant les mains dans les poches de son short, marchant sans réel but dans sa ville natale.

A l’hôpital, Lexie avait essayé de rejoindre sa grande sœur mais Ash l’avait attrape par la main, secouant doucement la tête pour lui intimer de ne pas la suivre. Lauren avait toujours eu besoin d’être seule avec sa colère l’espace de quelques heures pour pouvoir se calmer un peu. Même si elle avait grandit, la petite fille colérique et impulsive était toujours présente et ne pouvait plus être cachée aux yeux des autres plus longtemps. La petite Lexie fini par hocher la tête, abandonnant l’idée de rejoindre sa grande sœur. Elle avait toujours été trop petite pour comprendre les changements de comportement de la grande. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’elle ne fasse rien de stupide.

L’anormale continuait de marcher, retournant à l’hôtel où un lit bien confortable l’attendait. Tout ce qu’elle voulait, c’était un chocolat chaud, des nounours en guimauve et d’un plaid pour se protéger. Le dernier chocolat chaud qu’elle avait partagé était avec Béryl. De retour à l’hôtel, après avoir dépensé facilement vingt dollars en confiseries, gâteaux et une petite peluche qui lui avait tapé dans l’œil, Lauren commença à faire son chocolat. Le lait chauffait dans une grande tasse, une légère musique s’élevait dans la suite tandis que ses nerfs craquèrent tous. Toute la colère, la déception et ses sentiments accumulés sur les deux derniers mois ressortirent d’un seul coup. Ses muscles se contractèrent tous, sa mâchoire aussi d’ailleurs. A cet instant précis, elle en voulait au monde entier. Tout le monde y passait sans exception dans son esprit. L’esprit de la jeune femme occultait de son propre chef tous les bons moments qu’elle avait pu passer à l’académie. Ses retrouvailles avec Brook à l’académie qui avaient été plutôt… Etranges bien qu’un peu amusantes. Elle avait aussi passé de très bon moment avec Akemi qui lui ressemblait énormément tout de même… Si elles omettaient la face cachée de Lauren. Toutes ses rencontres, ses moments partagés avec un bon nombre d’étudiants… Elle pourrait se souvenir d’un soir où elle avait rencontré Alice sur le toit, puis Léo où une bataille sur des bornes d’arcades avait fait rage pendant un moment plutôt important.

Durant un long moment, elle ressassa sa propre colère, la décuplant de façon plus ou moins involontaire, avant de tout retourner sur Béryl et seulement elle. Ces faux espoirs, tout ce qu’elle avait imaginé, tout ce qui s’était doucement installé entre elles deux. Au plus profond de son cœur, au plus profond de son être, Lauren se sentait terriblement stupide…. Non, conne. Conne d’avoir cru à cette potentielle histoire de cœur. Qu’avait-elle récolté au final ? Un départ sans raison, sans un mot, sans un regard. C’était très certainement ça, le pire. Partir sans prévenir. Lauren avait toujours eu l’impression de compter un minimum aux yeux de l’elfe mais, visiblement, elle s’était très lourdement trompée. Trop lourdement trompée et cela faisait clairement mal au cœur. Lorsqu’elle avait apprit le départ de l’elfe, son cœur s’était déchiré une première fois, mais il continuait encore de le faire lorsqu’elle y repensait. Peut être que si elle ne l’avait pas apprit d’elle-même en se rendant en salle des profs avant ses cours comme elle avait prit l’habitude de faire, la chose aurait été acceptée plus facilement. Encore, si Béryl avait eut la présence d’esprit de la prévenir, la pilule serait très certainement mieux passée. Enfin, c’était quelque chose de totalement relatif et purement théorique mais… Même si elle l’aurait mal vécu, peut être qu’elle ne lui en aurait pas voulu autant que c’était le cas présentement. Surtout que c’était inutile.

S’enroulant dans le plaid avant de rejoindre sa partie de la suite, la tasse en main, la jeune femme s’isola devant une série à la con. Ce n’était pas tant une série à la con que ça, mais il n’y avait pas besoin de se prendre la tête. F.R.I.E.N.D.S. C’est parfois drôle, que ça soit avec les canards ou le petit singe. Cette fois, Lauren n’arrivait pas à rire, sa déprime et sa colère prenaient toujours trop de place dans son esprit. Non vraiment, il lui fallait quelque chose de violent pour évacuer et ne pas pleure. Lauren ne le voulait plus ! Pas sur ce sujet ! Changer de série pourrait l’aider à évacuer.

- Bon… Van Helsing, ça peut être drôle et efficace…

Franchement, sa main blessée qui lui empêchait de se défouler d’un point de vue physique lui causait quelques problèmes : pas de bagarre, pas de guitare… Ce n’était pas ce qu’elle aimait.

Les épisodes s’enchaînaient, les tasses de chocolat chauds, les bonbons aussi et le regard de l’anormale ne quittait presque pas la télévision. A vrai dire, elle profitait d’un changement d’épisode pour se refaire un truc à boire. L’heure tournait et personne n’était revenu à l’hôtel. Si au début Lauren ne s’inquiétait pas plus que ça, vers 22 heures cependant, elle commençait un peu à se demander si c’était normal qu’elle soit encore la seule mais… Non, elle préféra ne pas s’en occuper. Les autres étaient trois et ne risquaient strictement rien. Tandis qu’elle passait sur le septième épisode, la porte d’entrée se fit entendre, tout comme des voix. Bon, elle n’était plus seule et cela lui retirait un léger poids des épaules. Ce n’est cependant pas pour ça qu’elle sortit de son petit cocon de chaleur, regardant la suite de son épisode. Il ne restait pas plus que cinq minutes. Néanmoins, quelqu’un toqua à la porte.

- Hmm ?
- Viens, on mange…

C’était la voix de Lexie et Lauren pouvait entendre sans trop de mal que quelque chose était brisé dans sa voix. Boff, une partie d’elle lui en voulait mais c’était tout de même sa petite sœur. Elle s’en occuperait toujours, même malgré al trahison qu’elle avait ressentie à son égard en voyant le rapprochement entre son père et sa sœur. Se relevant, elle ouvrit la porte avant de rejoindre les trois autres entités féminines qui avaient trois sacs affublés d’un « M » jaune significatif et bien connu dans le monde. Ouais, McDo, vous avez bien deviné. En même temps, qui ne l’avait pas deviné ? C’est tellement connu que ne pas connaitre est totalement et statistiquement impossible ! En s’installant à table, Lauren regarda les deux adultes qui avaient un petit sourire avant de lentement se tourner vers sa sœur qui évita son regard, une once de remord agitant son aura. Elle décida de remercier les adules.

- Merci…

Bon, elle cachait le fait qu’elle n’avait pas le plus faim du monde vu  toutes les sucreries qu’elle s’était déjà enfilée durant quelques heures. La jeune femme esquissa un faible sourire avant de commencer à manger. Si tout se passait bien dans un premier temps, sa mère fini par revenir sur ce qu’il se passait à l’hôpital, sur ce qu’il s’était passé. C’était une des premières fois qu’un semblant de colère était visible chez l’adulte. Au moins, depuis qu’elles avaient toutes quitté cette ville. La jeune femme se doutait qu’elle allait se faire engueuler ou au moins taper sur les doigts mais elle assumait sans problème ceci. Bien qu’elle doive tout de même devoir se défendre, défendre son point de vue et la façon dont elle avait parlé. C’était la meilleure des choses à faire, lui semblait-il.

- Lauren, je peux comprendre que tu sois en colère contre ton père mais là, tu as été beaucoup trop loin. Ton père essaye de renouer le contact et tu as gâché une de tes chances.
- J’y crois pas, tu es de son côté en plus ?! Je suis la seule à me souvenir de ce qu’il s’est passé il y a presque quatre ans ?! Et désolée mais « ses filles préférées », faut qu’il arrête de se foutre de la gueule du monde ! Tu sais aussi bien que moi qu’il ne respecte absolument rien ni personne ! Tu as été la première à morfler de ça ! Ose me dire que tu n’en a rien à foutre qu’il saute tout ce qui lui passe sous le nez !
- Lauren !

La jeune femme s’était vivement relevée, appuyant les deux mains sur la table. Son regard glacé, emplie de toute la colère qu’elle avait réussi à chasser durant quelques heures venait de ressortir d’un seul coup et sentir la main de sa sœur se poser sur son bras pour lui intimer de se calmer créa l’effet inverse. Tout comme le fait qu’Ashley crie son prénom. Néanmoins, les mots de sa mère eurent tôt fait de briser la mince couche de tolérance qu’il lui restait, la faisant littéralement voler en éclat.

- C’est toujours mieux que d’avoir une fille lesbienne !
- Faith !
- Maman !

Les deux personnes extérieures au conflit décidèrent d’intervenir car les bornes avaient largement été dépassées. Par les deux protagonistes. La totalité du corps de l’adolescente trembla avant qu’elle ne sorte de l’immeuble malgré le fait que sa sœur essayait de la retenir une fois de plus. Tout ce que Lexie avait récupéré, c’était un regard débordant de rage. Elle renonça à suivre son aînée qui s’engouffrait dans la nuit.

Ce n’était pas la première fois que Lauren essuyait des remarques homophobes mais jamais de cette façon, jamais de façon aussi… Violente. Enfin, c’était très certainement le contexte peu favorable qui faisait ça… Enfin, toute la violence et la volonté de faire du mal avaient été crachées en même temps que ces mots. Bordel ! Elle n’y était pour rien sur ce point ! Sa mère avait très bien accepté ceci, alors pourquoi ?! Pourquoi tout balancer dans un moment où tout le monde se trouve dans un état de fatigue avancé où la moindre chose peut ébranler le moral et les esprits ?!

Pendant de très longues minutes, Lauren avait laissé ses pieds la guider, pendant un long moment, elle n’y avait accordé aucune foutu importance. Finalement, son regard vint rencontrer la Lune qui se reflétait sur un rétroviseur avant de voir le squat. Son squat. Son endroit. Son instinct avait fini par la ramener à cet endroit où sa colère résonnait encore très certaine certainement entre les murs de pierres. Combien de temps avait-elle passé dans ce lieu pour se calmer ? La jeune fille qu’elle était avait très souvent finit par s’endormir là avant d’être trouvée par son grand frère ? Il avait toujours su l’aider lorsque le besoin se faisait ressentir, il avait toujours pu trouver les mots pour calmer tout ce qui enserrait son cœur ! S’appuyant contre un des murs, elle se laissa glisser jusqu’au sol, ramenant ses jambes contre sa poitrine. Plus que jamais, Lauren avait besoin de parler et de se confier à quelqu’un. Plus que jamais, le manque de son frère se faisait ressentir. C’était son confident… Sa mâchoire se contracta violement, pouvant lui faire mal si son esprit n’était pas déjà grandement occupé à surchauffer. Elle lâcha dans un murmure.

- Qui va me protéger maintenant… Baka… Idiot, imbécile, sale gosse… Qui va m’écouter sans rien dire et sans faire le con pour me remonter le moral… ?

Pouvait-on dire que Lauren était au plus mal ? Oui, tout à fait… Même si elle avait de nombreuses connaissances et amis, Lauren ne savait pas qui pourrait l’écouter parler pendant des heures, évacuer toutes ces petites choses qui formaient un tout presque insupportable, qui pourrait l’aider à aller mieux ? Léo ? Brook ? Alice ? Akemi ? Non, elle n’allait pas les déranger pour ça. Le psy ? Non, surement pas. Elle n’en a pas besoin. Katherine ? Non plus…. L’adulte lui avait fait savoir qu’elle pourrait venir la trouver en cas de besoin mais…. Non, non et non ! La professeure avait bien assez de chose à faire plutôt qu’écouter les problèmes psychologiques, les peurs et les angoisses d’une élève qu’elle n’a même pas en cours. Les mots de l’adulte ainsi que ceux de Brook résonnèrent dans son esprit :

- J’ai remarqué votre tempérament. Je veux dire, votre colère. Vous avez apprit à la contrôler, mais même muselée, elle fait toujours autant de dégâts à l’intérieur.

Ces mots faisaient écho à ceux que lui avait dit Brook mais avec une violence bien plus marquée. Brook ne mâchait pas ses mots avec elle, et, bien qu’elle ne l’avait pas vraiment écouté, l’impact de ses mots de faisait bien ressentir à l’heure actuelle. Même en l’ayant écouté d’une oreille, elle pouvait dire ce que l’autre américaine avait révélé lors de leurs retrouvailles… Une simple discussion de plusieurs minutes lui avait permis de voir tout ceci alors que c’est elle qui peut voir les auras.

- Lauren, tu sais que je ne suis pas ce que je suis, mais je sais que tu n’es pas ce que tu sembles être. Tu es charismatique, tu veux plaire aux autres, tu ne veux pas qu’ils souffrent mais tout ça pour quoi ? Uniquement pour te protéger toi-même. Tu ne veux pas souffrir une nouvelle fois. Tu es fragile et faible. C’est ça la réalité. Une des réalités. Je peux t’en citer une autre. Tu es loin d’être la fille en apparence parfaite. Tu souffres, tu es détruite de l’intérieur, tu saignes et tu es violente. Pas pour les autres, pas envers les autres, mais envers toi-même. Tu es tellement aveuglée par l’image que tu veux renvoyer aux autres que tu ne sais plus qui tu dois être lorsque tu ne vas pas bien. Tu ne laisse même plus tes sentiments parler dans ce genre de moment. Tu deviens une coquille vide lorsque ça t’arrange, une coquille dénuée de tous sentiments bons avant de te laisser encerclée par le mal qui te ronge. C’est ça, qui ne va pas avec toi. Ton pouvoir est intéressant, mais n’est-ce pas une sorte de miroir pour te faire ouvrir les yeux sur toi-même ? Voir les émotions des autres sans voir les tiennes ?

Katherine avait fait parlé l’adolescente sur la sujet de la coquille vide, sur le fait que ce n’était pas un objectif de sain. Ce n’était pas faux, la jeune femme en avait parfaitement et pleinement consciences mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que ça ne lui ferait pas le moindre mal. Lauren voulait s’en convaincre mais une toute petite partie d’elle savait aussi qu’elle ne pouvait pas, qu’elle ne pourrait pas devenir cette fameuse coquille vide. Toutes ses émotions finiraient par la faire imploser… Elle le savait, d’une certaine manière, mais se faire une raison était tellement compliqué. C’était pourtant quelque chose de bien réel… Sa réalité.

Pendant des heures, Lauren resta dans la même position, ne bougeant pas, respirant de façon très lente. Peut être qu’elle se trouvait dans un état léthargique, peut être pas. Rien ne pouvait assurer ceci. L’adolescente ne savait pas combien de temps elle était restée là, figée, mais le fait qu’elle avait fini allongée au sol lui indiqua que Morphée avait fait un petit passage par ici. La totalité de son corps était douloureuse, la tiraillant entre le fait de se lever et d’avoir encore plus mal, ou le fait de rester ici sans bouger. La décision fut extrêmement rapide à prendre : rester ici un moment même s’il faisait légèrement frai et que son estomac criait famine. Manger des sucreries, un demi-hamburger et trois malheureuses frittes ne pouvait malheureusement pas la caler très longtemps. Sa main se porta à son portefeuille, espérant y trouver quelques dollars de plus. Coincés entre les yeux, il fallu à la jeune femme quelques minutes pour trouver son bonheur.

Bon, trouver le courage de se relever n’était pas quelque chose de particulièrement aisé mais il fallait bouger ses fesses, trouver un moyen de voir l’heure. Pas de téléphone, pas de montre ni rien qui puisse lui indiquer avec le plus d’exactitude possible depuis combien de temps elle était là. Enfin, ce n’était pas bien grave de ne pas savoir ça, mais il ne fallait pas trop faire s’inquiéter sa petite sœur et Ash. C’était tout. Sa mère ? Tout naturellement, elle lui en voulait ! Elle lui en voulait d’avoir balancé ça de cette manière… Lauren attendait donc des excuses. Un bref soupir lui échappa avant qu’elle ne franchisse la porte pour rentrer de façon rapide. Faire face au soleil avait été bien trop brutal ! La jeune femme cligna des yeux quelques secondes avant de réfléchir à une façon de se rendre à l’hôtel. Pour la seconde fois depuis son réveil, Lauren se trouvait face à une SCM, ou plus communément appelée : Situation à Choix Multiples. Oui, comme un QCM et cela ne demande aucun applaudissements de votre part, trouver ceci n’a pas été quelque chose de véritablement compliqué.

Quoiqu’il en soit, passer la journée ici ne l’enchantait pas trop, il n’y avait rien à faire et sa colère résonnait bel et bien dans ce lieu. Tout ce qu’elle avait évacué la nuit dernière l’entourait toujours et rester trop longtemps au même endroit n’était pas la meilleure des choses à faire au risque de rendre le tout totalement inutile. Bon, ce n’était pas comme si une des solutions était plus agréable que les autres, donc autant souffrir un bon coup et être tranquille par la suite !

A la une, à la deux, à la trois ! Une profonde inspiration fut prise par l’américaine avant qu’elle ne pénètre ce portail de lumière violente et douloureuse. Était-ce à cause de sa singularité ou de sa fatigue que ses yeux souffraient autant ? Peut être à cause d’un mélange des deux, qui sait ? Déjà que ses yeux sont fragiles mais là… C’est pire et en beaucoup, beaucoup moins supportable. Le seul moyen d’atténuer un peu, juste un peu la douleur, c’était de se déplacer en regardant le sol, et d’avoir les yeux mi-clos. Ce n’était pas super pratique mais ça limite les dégâts de façon modérée.

Les minutes qu’il lui fallut à l’aller furent toutes aussi longues pour le retour mais avec ce handicap en plus. Considérez ça comme un simple cadeau… Un cadeau empoisonné en quelque sorte, cela va de soit.

Aux portes de l’hôtel qu’elle venait de rejoindre, une tignasse blanche l’y attendait. Enfin, semblait l’attendre de loin… Parce que lorsqu’elle arriva, Lexie ne al remarqua pas. Même pas. C’était même le contraire, Lexie s’orienta vers… Son père. Bordel, mais c’est une blague ! Lauren entra dans l’hôtel, ignorant royalement son père qui l’appelait, la voix grave et l’air sévère. Franchement, l’envie de lui faire un doigt d’honneur était bien présente mais pas l’envie de se prendre une autre gifle ne se faisait pas ressentir. Elle pu arriver à la suie sans trop de soucis mais c’était sans compter sur Ashley qui lui attendait de pied ferme derrière la porte. C’était presque flippant.

- Lauren… Tu vas bien ?!

Si sa voix avait une légère teinte de tristesse au début, cette dernière se transforma bien rapidement en une inquiétude certaine. Ne comprenant pas spécialement le pourquoi du comment de ce dernier changement, Lauren s’apprêtât à poser une question à l’adulte. Enfin, Ashley la prit de vitesse, passant ses pouces sous ses yeux, les couvrant de son sang. C’est à ce moment là que la jeune américaine comprit la raison… Rapidement, les deux femmes se retrouvèrent dans la salle de bain, avec des compresses imbibées d’eau. La jeune Lauren n’avait même pas sentit le sang se déverser sur ses joues. Il y avait de fortes chances pour que la douleur lui ai, en quelques sortes, fait faire  abstraction de la sensation du sang qui coulait. Ashley fait s’asseoir Lauren sur le rebord de la baignoire avant qu’elle ne commence à correctement nettoyer les tâches rouges sur le visage pâle de la jeune femme qui ne bougeait pas, se laissant sagement faire sans dire le moindre mot.

- Qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu saignes depuis longtemps ?
- ‘cune idée…
- Tu nous as inquiété hier soir, tu étais où ?
- Dans mon refuge.
- Ton… Refuge… ? J’ose à peine espérer l’état dans lequel il est… Il n’y avait pas de junkies ?
- Je préfère tomber sur des junkies que sur un homophobe.

Ash baissa les yeux, se souvenant de la violence des dires de la mère du trio. Ces mots n’avaient  vocation qu’à blesser une Lauren en proie à une profonde colère, culpabilité et tout ce genre de joyeuses choses.

- Tu sais qu’elle ne le pense pas…
- Non, je ne le sais pas, je ne l’ai pas vu…
- Lauren…
- Ne dit rien… Pas sur ça, pas maintenant s’il te plait…

« Je tiens à garder le peu de fierté qu’il me reste… » Et puis, la jeune femme n’avait vu aucune trace de mensonge dans l’aura de sa mère. Un nouveau soupir lui échappa tandis qu’elle se relevait, profitant du fait qu’Ashley ne disait plus rien sur ce point.

- Merci… Vraiment Ash…

Lauren essaya de sourire mais le seul qi apparu était un sourire triste et blessé, peut être un peu fatigué aussi.

- Tu voudras aller faire un tour à l’hôpital ?
- Après avoir pris une douche et s’il n’y a pas Mike.
- Il n’y est pas, il renoue le contact avec ta sœur à défaut de le faire avec toi.
- Qu’il aille se faire foutre ! C’est trop tard pour vouloir jouer au père modèle !
- C’est vrai, mais ne le rejette pas trop…
- Si ! C’est trop tard et ça ne vaut rien !

Ashley posa une main sur l’épaule de l’américaine avant de lui embrasser le front.

- Alors garde cette pensée et ne regrette rien.

Et elle la laissa prendre sa douche tranquillement, dans un silence plus agréable que ce que Lauren aurait pu imaginer.

L’eau la détendait, la faisant doucement soupirer d’aise. Pendant ses vingt minutes, son regard s’était porté sur sa main, l’ouvrant et la fermant difficilement et non sans douleur. Il lui faudrait encore attendre un peu avant de pouvoir bien utiliser sa main et jouer un peu. De plus, les activités de club seraient sans doute compromises pour elle d’un point de vu pratique. Tout ce qu’elle allait pouvoir faire, c’était gérer la paperasse à la fois au club et à l’académie en même temps. Lauren n’était pas dupe, cela allait lui permettre de se changer les esprits tout en se rendant utile. Les responsabilités pourraient lui changer les esprits, lui faire oublier l’espace de quelques heures ce qui lui était tombé sur le coin du nez. En toute franchise, elle voulait être heureuse pour sa sœur, mais c’était… Juste impossible d’un point de vue psychologique pour elle. Lorsque l’américaine coupa l’eau de la douche, Lauren phasa une bonne minute devant le mur avant de se décider à sortir, essorant sa tignasse blanche.

Essuyée, séchée, habillée, la jeune américaine sortie, retrouvant sa gouvernante dans la pièce principale. C’était bon, les deux allaient pouvoir se rendre à l’hôpital et rendre visite à Aaron.

Le reste de la semaine se passa sans trop de soucis, Lauren passant beaucoup de temps dans son refuge pour éviter de trop parler avec sa mère dont la colère était encore beaucoup trop visible. Si sa fille avait accepté de venir, si elle avait voulu venir et l’avait fait, c’était uniquement pour voir son frère, pas pour « renouer les liens brisés avec son papounet ». Il n’y avait pas de liens, pas le moindre, il n’y en avait même jamais eut ! Tout ce qu’elle pensait n’était que colère et reproche… Enfin, le dernier jour arriva.

Ce soir là, Lauren voulait profiter d’un petit moment tranquille. Encore. Laure avion décollait le lendemain aux alentours de 17 heures donc elle avait un peu de temps et elle ne se faisait pas de soucis vis-à-vis de son heure de retour. En toute logique, rien ne devait se produire ce soir là. C’était purement théorique.

L’adolescente marchait tranquillement dans les rues désertes de sa ville natale, elle marchait dans San Diego à la manière d’une âme errante. C’était agréable, même le fait de vider son esprit. Une fois de plus, elle ne savait pas du tout où elle se rendait, laissant ses pieds la guider dans les rues qui l’avaient vu grandir. Dans des rues qui l’avaient vu grandir pendant plus de dix ans. C’était… agréable, rien n’occupait son esprit cette fois, juste… Le calme et la tranquillité. Un petit frisson parcouru son corps mais le fait qu’elle n’ai pas sa veste n’était pas un problème pour le moment. La température était encore agréable et elle devrait être de retour avant que le froid ne soit trop mordant.

Après avoir marché un bon moment, les yeux de Lauren se posèrent sur une bâtisse bien particulière, et, sans attendre, elle s’éloigna d’un pas rapide. Pourquoi était-elle partie trouver un pseudo réconfort ici ? Elle ne voulait plus y être liée ! De toute façon, il n’y avait certainement que quelque vêtement qui était désormais trop petits pour être portés par l’américaine. Non ! Elle ne voulait plus rien avoir à faire à ! Plus jamais !

Sa fuite était complètement futile mais au moins, elle restait seule et personne ne devait l’avoir vu devant la maison du coureur de jupons qui lui avait servit de père… Ce n’est qu’en sentant une certaine entrave à sa course que la jeune femme finit par grandement ralentir et regarder avec un peu d’intérêt l’endroit où elle venait d’arriver. La plage, un peu à l’écart du reste de la ville et de la route principale. C’était justement ce qu’il lui fallait pour profiter une dernière fois de cette ville avant de devoir la quitter de nouveau pour une durée indéterminée. Son regard s’était bien rapidement porté sur l’horizon, le regardant sans parler durant un long moment. Si bien qu’elle n’avait pas fait attention à la présence qui semblait épier le moindre de ses faits et gestes depuis qu’elle avait posé ses fesses sur le sable froid. Ce n’est qu’en sentant une légère chaleur envelopper ses épaules qu’elle sursauta légèrement, la faisant doucement se tourner.

- Eh bien… Y’a vraiment que toi pour rester à l’extérieur par une telle température… Et dans cette tenue.
- Il ne fait pas si froid…
- Tu es glacée… Allez, ramène ton cul par là.

Avec l’aide du jeune homme, l’adolescente se releva bien, retirant le sable coincé dans les plis de son short. Même après presque quatre ans sans le voir ou l’entendre, sa voix était reconnaissable sans le moindre souci.

- D’ailleurs, qu’est ce que tu fais là, Steph’ ?
- Je pourrais te retourner la question, mais je vais tout de même te répondre. Je me baladais tranquillement avant de voir une petite fille aux cheveux blancs s’enfuir en courant de devant la baraque des Black. Tu es la seule à faire ça dans le coin. Enfin, dans le coin… Tu es la seule personne à le faire tout court je pense.
- Hmm… Sans doute… Mais je ne suis pas une petite fille !
- Tu le seras toujours, même si tu es plus grande qu’avant de partir au Japon. Par contre, viens boire un coup, il fait froid.

Le jeune homme laissa sa veste sur les épaules de la jeune, refusant de manière catégorique qu’elle attrape froid ! Lui ? Il était plutôt couvert et était plutôt loin d’être frileux.

Malgré la pénombre, l’étui à la ceinture de Stéphane avait attiré le regard de Lauren dont un frisson parcouru l’échine. Il n’était pas rare de voir des gens avec des armes mais l’once d’inquiétude qui maculait l’aura de son ami ne la rassura pas tellement. Enfin, elle préfère mettre ça sur le coup de l’heure tardive, du fait que n’importe qui d’éméché et armé pouvait être un danger potentiel. Finissant par passer la porte qu’avait ouvert le garçon précédemment, cinq visage se tournèrent vers eux, rendant Lauren plutôt mal à l’aise.

- Euh… Steph’… ? Tu m’as amenée où là… ?
- Relax miss, on est juste dans une de nos planques, on s’y retrouve pour parler. Café ?
- Si tu le dis… Chocolat chaud plutôt s’il te plait.

Le regard de l’adolescente parcouru toutes les personnes présentes dans la pièce. Il y avait une once d’inquiétude dans toutes leurs auras et ça ne fit que renforcer cette étrange sensation de malaise qui l’enveloppait de plus en plus.

- Je… Heum… Je vous dérange sans doute… Je devrais rentrer à l’hôtel maintenant.
- Prends d’abord un truc à boire, tu es frigorifiée et il est hors de question que tu rentres toute seule.
- Qu’est ce que je risque ? Et puis, je suis assez grande pour me débrouiller seule !
- Tu es blessée !

Lauren avait fini par élever la voix, cherchant à déceler une trace de plaisanterie quelconque, une blague mais ils étaient tous extrêmement sérieux. Ils l’étaient tellement que cela en devenait clairement effrayant. Beaucoup trop à vrai dire et l’adolescente ne se sentait pas réellement à sa place. Surtout pas avec tout ce qui se tramait dans son esprit.

Finalement, après que Steph’ l’ai raisonnée, l’adolescente se laissa tomber sur un des fauteuils de la pièce, le remerciant pour la tasse. Les premières gorgées la brûlèrent légèrement avant que celle-ci ne la réchauffe de plus en plus. C’était tellement agréable… Qu’elle pourrait presque oublier ce qu’il se tramait, ce qui semblait préoccupait toutes les personnes. Oui, presque. L’atmosphère qui se dégageait d’ici de cet endroit était oppressante.

Enfin, pendant presque deux heures, la jeune discuta avec un peu tout le monde, désormais assise sur les genoux de la seule autre présence féminine de la planque. Même si le tout avait été assez oppressant au début, les sept personnes avaient fini par se détendre, chassant l’oppression qui les enveloppait tous. La main de Claire lui caressait doucement les hanches, ne la lâchant pas. La chaleur de son corps était attirante et l’esprit fatigué de Lauren se mit très rapidement à divaguer d’une façon plutôt surprenante. D’une façon qui l’étonna vu ce qu’il lui montrait, Claire était une inconnue et Lauren essaya de brider son esprit au plus vite. Les yeux commençant à piquer, elle demanda s’il y avait un endroit où elle pourrait se passer de l’eau sur le visage avant de rentrer. Il était minuit et retourner à l’hôtel serait une bonne idée, ça serait sans doute la meilleure des choses à faire.

- Viens, je vais te montrer.
- Je te suis.

Les deux filles se rendirent dans la salle d’eau tandis que les garçons prenaient des paries sur ce qu’elles allaient faire ou non. Lauren roula des yeux alors que Claire s’en amusa grandement. Elle devait avoir l’habitude des railleries des garçons.

Lauren fini par faire face à Claire, la regardant droit dans les yeux avec une mince once de tristesse. La jeune femme glissa une main sur la joue de l’anormale, lui déposant un baiser sur le front.

- On ne se connait pas, je ne vais pas te faire quoique ce soit, excuse l’attitude des garçons mais ils ont tellement l’habitude que je m’amuse sans me prendre la tête, surtout avec une jolie fille dans les parages.
- C’est gentil mais franchement, je suis plus à ça prêt.
- J’ai cru comprendre… Ça se voit. Enfin, je ne vais pas te poser trop de questions, je t’ai dis, on ne se connait pas vraiment. Enfin, on pourrait s’entendre je pense.
- Autre que sur le plan sexuel, j’espère.
- Evidemment ! Je ne suis pas uniquement portée sur le sexe contrairement à ce que pensent les garçons !

La fille s’était faussement indignée mais finit par simplement rire, mettant une gentille tape sur l’épaule de l’albinos… Qui se laissa emporter à son tour par un rire, fatigué mais tout de même amusé. Cela faisait du bien… Très vite, les filles retrouvèrent les garçons. Bon, cette fois, il était grand temps de rentrer à l’hôtel, de se reposer une peu avant de prendre l’avion le lendemain pour s’éloigner d’ici, retourner dans un monde totalement différent. Commençant à saluer tout ce petit monde, Steph’ et un des garçons saisirent de quoi se couvrir, imposant leur présence à la jeune femme qui n’avait clairement plus la force de lutter et se battre contre eux. Qu’ils viennent si cela leur faisait plaisir.

De ce fait, elle alla les attendre dehors tandis qu’ils prenaient de quoi se défendre. Très vite, le trio se dirigea vers l’hôtel en discutant, mais la sensation de malaise reprit sa place par la même occasion. A mi chemin, en sortant d’une ruelle, el second garçon les fit s’arrêter, énervant un peu Lauren qui ne l’écouta pas et continua sa route. Elle en avait marre de leurs plaisanteries, rentrer et se mettre au chaud était tout ce qu’elle souhaitait à cette heure-ci. Un type passa un bras autour de ses épaules, la tirant tranquillement contre lui. Il ne lui laissa pas vraiment l’occasion de s’éloigner de lui.

- Alors ma jolie, on est perdue ?

C’est pas possible, les mecs lourds sont toujours de sortie à cette heure-ci ? Elle essaya de nouveau de quitter l’étreinte de l’inconnu mais il resserra son étreinte sur elle. Elle soupira avant que les garçons qui l’accompagnaient ne sortent de l’ombre.

- Dégage… On la raccompagne.
- Tient… Drake, tu ramènes une fille maintenant ? Si tu veux, je peux m’en occuper. Promis, je-
- Si c’est pour la mettre dans le même état que Tess, surement pas !
- D’ailleurs, elle va bien dans sa boîte ? Vous avez été à son enterrement ?

Profitant de la « discussion » entre Steph’ et le lourdaud, Mathys attira Lauren contre lui, la faisant passer des bras d’un mec à ceux d’un autre. Pour le coup, l’américaine avait l’impression d’être un jouet. Un vulgaire jouet et cela la fit exploser.

- Je ne suis pas un jouet bordel ! Je rentre toute seule !

Alors qu’elle allait reprendre la route, un bruit métallique retint son attention et son regard se porta sur l’arme à feu. C’était la première fois qu’elle avait l’occasion de l’entendre en vrai. C’est très souvent quelque chose qui signe l’arrêt de mord du personnage ou alors, qui créé de graves blessures, parfois mortelles.

- Alors là, tu vas rester ici ma jolie ou je tire.

La colonne vertébrale de Lauren se raidi, et tous ses muscles aussi. Eh merde, dans quoi elle se retrouvait encore ?! Très vite, les deux garçons qui l’accompagnaient se mirent devant elle, dégainant leurs armes. A ce stade, Lauren ne pouvait rien faire et sauter dans la bagarre serait du pur suicide ! Trois personnes armées plus une quatrième n’ayant que ses poings et pieds… Et encore, cette quatrième personne avait une main hors service et n’était clairement pas en état de frapper sans que la blessure ne s’aggrave.

L’inquiétude de Steph’ se transforma en colère très rapidement tandis qu’il armait son arme.

- Tu nous laisse la ramener et on règle ça après !
- Non, elle préviendrait les flics.

L’arme du garçon inconnu était directement pointé sur elle, juste entre les deux garçons qui la protégeaient. Lauren dégluti difficilement, totalement paralysée par la peur de se faire tirer dessus. Comme beaucoup de personne, la mort était une des choses les plus redoutée. Lauren n’échappait as à cette règle et rester pétrifiée de la sorte n’allait surement pas l’aider à rester en vie.

Trop occupée à regarder l’arme, elle ne fit pas attention au fait que tous s’étaient légèrement déplacés, se tenant en joue. Un deuxième inconnu apparu, deux pistolets en main. Bordel, ils n’allaient tout de même pas se tirer dessus en pleine rue… Si ? La panique continuait de s’emparer de l’esprit de l’adolescente qui tentait tant bien que mal de se sortir de sa paralysie. C’était tellement difficile qu’elle n’y parvenait pas, et aucun des quatre jeunes hommes ne semblaient plaisanter. La réalité. C’était tellement effrayant.

C’est sans doute sa peur qui l’empêcha d’entendre le premier coup de feu, mais les suivants ne lui échappèrent clairement pas ! Elle était totalement à découvert et, tandis que l’adrénaline augmentait, l’adolescente se senti tirée en arrière et collée contre le métal froid d’une voiture. Son corps tremblait alors qu’une sensation chaude glissait le long de son bras et sur son haut.

- Merde ! Steph’, elle est touchée ! Retraite, on ne peut pas agir et rester ici plus longtemps !

Toujours sous l’influence de l’adrénaline et de la peur, Lauren réussi à se lever et à suivre Mathys qui la ramenait à la planque, sous la couverture de Steph’. Après presque dix minutes, les trois jeunes gens rentrèrent dans la planque sous le regard effrayé et stupéfait des autres membres qui s’approchèrent très rapidement.

- Que s’est-il passé ?!
- Trousse de soin, faite là s’asseoir ici !

L’adrénaline retombait, de violentes bouffées de chaleurs, la douleur et des tremblements s’emparaient de la totalité de son corps. Elle avait froid, mais très chaud en même temps. Claire lui retira la veste et le tee shirt, tout deux tâchés et foutu à cause des pertes de sang. Lauren aurait pu crier de douleur tant cette dernière était lancinante mais la fatigue avait prit le dessus. Regardant la blessure avec plus d’attention, Claire pu voir qu’une des balles avait traversé le bras et tout ce qu’il y avait sur son chemin. Il faudrait sans doute plusieurs semaines pour que l’usage du bras de l’américaine ne revienne à cent pourcent. Très vite, Claire s’affaire à désinfecter le bras et à le bander avant de passer à la balle s’étant logée dans l’épaule. Elle y était toujours et les dégâts pourraient tout aggraver si elle ne faisait pas tout plus rapidement. Trifouillant la plaie, Claire cherchait la balle. Cette blessure allait aussi rendre la guérison plus lente. Son bras devrait être immobile un moment. Tandis qu’elle cherchait toujours la balle, la lèvre de Lauren fut violemment mordue, jusqu’au sang à vrai dire. Il fallut plusieurs minutes pour sortir la balle, désinfecter et bander la blessure. Allant chercher un nouveau tee shirt, Claire aida notre pseudo albinos à enfiler le haut tout en s’excusant.

- Je suis désolée, je ne suis pas aussi douée que Tess pour soigner les blessures mais ça devrait faire l’affaire. Ça risque de laisser de vilaines marques.
- Pas grave…

La pâleur de Lauren, déjà naturelle, était plus importante : l’adolescente était livide et ne savait plus comment réagir. Elle ne savait même plus ce qu’elle devait penser, ni même ce qu’elle devait faire. L’anormale n’avait pas imaginé la fin de son séjour de la sorte. Tout était clairement parti en vrille. Tout ce satané séjour ! En toute franchise, elle aurait dû rester à l’académie !

Un taxi avait été appelé pour la ramener en toute sécurité à l’hôtel, il ne fallait pas qu’elle soit plus blessée… Deux heures du matin… Il était vraiment grand temps de dormir et de faire le vide dans son esprit.

Lorsque la jeune femme se réveilla, imaginant que tout ce qu’elle avait vu et vécu la nuit dernière n’était qu’un simple rêve, ou même un cauchemar mais son incapacité à bouger le bras gauche, la douleur et le papier avec le numéro de Claire dans sa poche lui indiqua que tout ceci avait bel et bien été réel. Doucement, Lauren poussa un petit soupire, se redressant dans e lit. Les draps étaient totalement emmêlés, dans un bordel sans nom. Apparemment, la nuit avait été agitée… Il fallait qu’elle se change… Avait-elle un tee shirt à manche longue ? Non… Mais une chemise à carreaux rouges. Bien, un débardeur noir ou blanc en dessous, un jean et… ça sera déjà pas mal. Il faudrait réussir à s’habiller seule. C’était quelque chose de problématique. En plus du fait que le bandage devrait être changé. De plus, les compresses s’étaient imbibées de sang. Qui pourrait l’aider à tout changer sans poser de questions sur tout ce qu’il s’était passé pour la mettre dans cet état ? Lauren pensait que Tenshi pourrait l’aider, au moins pour les bandages mais peut être qu’elle poserait des questions. Les chances qu’elle imagine que ça soit un Démon n’était pas à mettre de côté pour cette chasseuse. Finalement… Lauren préférait éviter. Elle devrait se débrouiller.

Emportant ses vêtements dans la salle de bain, l’adolescente regarda les dégâts causés par les deux balles sur son corps. La curiosité la tiraillant un peu trop, et voyant que le rouge tâchait les compresses, elle les retira très rapidement. De toute façon, il fallait les nettoyer et les désinfecter encore un peu. Les désinfectant, changeant les compresses et remettant des bandages tant bien que mal n’était pas la chose la plus simple à faire mais Lauren avait fini par y parvenir, non sans douleur.

Ce fut la seule nuit où elle avait pu se reposer de manière à peu prêt convenable. Balançant ses vêtements en vrac dans la valise, finissant de jeter les emballages de nourriture et de cochonneries, de tout ce qu’elle avait picoré pendant le visionnage des séries.

Après avoir échangé, de façon très brève avec tout le monde, la suite fut entièrement mise en état pour les hommes et les femmes de ménage qui passeraient par là. Même si elle ne le montrait pas, tout son bras lui faisait extrêmement mal et le bouger lui était très difficile, si bien qu’elle le laissa vite immobile. Pour le moment, autant ne pas trop espérer. Ayant vu l’état de son bras, s’attarder dessus ne servirait strictement à rien. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était que ses blessures se soignent et guérissent vite ! Ne pas pouvoir jouer de la guitare ou se défouler contre un sac de sable lui causerait un peu de tord. Ses émotions lui feraient certainement vivre un enfer durant plusieurs semaines si elle ne trouvait pas un véritable moyen de les extérioriser… A moins que faire de la paperasse ne soit aussi un moyen très efficace pour ça. Enfin, il faudrait peut être taper dans un sac, même si elle ne fait bosser que ses jambes.

Dans l’avion, tout comme à l’aéroport d’ailleurs, Lauren prit extrêmement soin  de ne pas cogner son épaule contre qui ou quoique ce soit. C’était difficile, surtout dans les correspondances. Les gens sont tous compressés, bougent tout le temps et se moquent totalement du fait qu’ils puissent faire mal aux autres passager. Et, pour le coup, Lauren pouvait exploser si la douleur qu’une des personnes présentes causait se réveillait de façon trop brutale. Le pire serait sans doute que la personne ne lui jette un regard blasé en mode « qu’est ce que tu as, gamine ? »

Après la première et seule correspondance, la jeune femme appuya la tête contre le hublot, regardant dehors. Les lunettes de soleil étaient sur son nez, protégeant ses pupilles fragiles et abîmées. Quelques mots avaient traversés la barrière de ses lèvres, les adressant à sa sœur, Ash et juste un regard à sa mère. Malgré toute la fatigue accumulée durant la dernière semaine, Lauren fut totalement incapable de dormir. Peut être que l’envie de se reposer n’était pas présente, c’était quelque chose de totalement plausible et possible. Dès que le soleil disparu, que le bruit dans l’avion faiblissait pour finalement disparaître, Lauren attrapa son casque, le branchant à l’écran avant de lancer le premier film d’horreur qui lui passait sous la main. C’était « Mama » donc comment dire que…. Qu’elle s’était endormi devant sur les trois premiers quarts d’heure, ou quelque chose du genre. C’est un coup de feu dans le film qui la fit sursauter, se cognant un peu contre sa sœur qui se réveilla.

- Lauren… Tu vas bien ?

Sa voix était toute endormis, fatiguée et légèrement plus aiguë que lorsqu’elle est parfaitement réveillée.

- Ouais… J’ai juste eu peur…
- Sursaut ?

Ma grande hocha doucement la tête avant de mettre le film en pause, se tournant un peu vers la plus jeune de la fratrie… Qui se rendormait très surement, posant la tête contre sa sœur. Comment lui en vouloir de renouer le contact avec leur père ? Elle est… Si mignonne. L’adolescente soupira discrètement, laissant la petite dormir contre elle. Le film fut éteint et son regard fut porté sur l’extérieur après avoir ouvert le pseudo volet. C’était agréable de voir le ciel nocturne depuis le ciel. C’est quelque chose de totalement différent que depuis une fenêtre ou même un toit.

Elle ne savait pas combien de temps elle resta là, à le regarder sans bouger mais ce fut sans doute durant plusieurs heures à en juger la couleur chaude qui prenait petite à petit possession de cet endroit. L’avion fini par atterrir à Tokyo, les habitudes allaient très rapidement reprendre le pas sur le reste et, après ce qu’elle avait vécu, cela ne lui ferait pas le moindre mal.

L’appartement fut vite rejoint et, dès le lendemain, Lauren se trouvait à la gare, attendant le train jusqu’à Shisaido. Il y avait tout le monde et aucune des trois autres filles n’avaient remarqué que le bras gauche de l’adolescente était totalement paralysé. C’était un petit avantage personne ne lui posait de question sur ce qu’il s’était passé.

Depuis qu’Aaron était dans le coma, la jeune femme avait grandement perdu l’appétit et le sommeil, tout comme du poids. Si elle ne prenait pas un peu de sucre ou des biscuits de temps à autres, il y avait fort à parier que les crises d’hypoglycémie s’enchaineraient. Quoiqu’il en soit, l’académie était presque à portée de main, plus que quelques temps à passer dans le train. Doucement, Lauren attrapa son téléphone, scrollant, essayant de voir ce qu’il s’était passé à l’académie.  Il y avait quelques messages sur son Nats’up, principalement des membres du club qui s’inquiétait de ne pas la voir. Même malade, la jeune femme venait au club, prenait des nouvelles de ses camarades. C’était la première fois qu’elle disparaissait une semaine sans laisser de nouvelle à qui que ce soit. Même sans poster un message sur Natsu’up. Cela ne lui ressemblait pas tellement et le club s’était un peu inquiété de tout ça. Une petite chaleur s’empara de son cœur alors qu’elle quittait le train. Au moins, certains s’inquiétait de son état.

Alors que le train arrivait, le soleil continuait de descendre. La nuit allait arriver et faire le chemin jusqu’à sa chambre avec une faible luminosité lui serait bénéfique pour ne pas trop attirer l’attention sur elle, sur sa présence.

Deux ou trois camarades de classe la saluèrent sans obtenir de réponses plus enjouées que ça. Ce que dégageait la jeune femme n’était que négatif, contrastant sans le moindre souci avec la personne qu’elle était en temps normal.

Le lendemain, la jeune femme avait annoncé, ou tout du moins signalé son retour, récupéré ses cours et avait pu faire les quelques papiers du club bien que certaines choses avaient déjà été remplis et faites. Les membres du club étaient plutôt cool… Et autonome pour remplir les fiches quand Lauren, Katherine ou leur professeur référent nocturne ne peuvent pas le faire.

Pendant presque une semaine, Lauren ne parla pas beaucoup, préférant s’occuper du rattrapage de ses cours et à leur apprentissage, réduisant encore plus son temps son temps de sommeil qui n’était déjà pas bien élevé. Pareil, elle ne faisait plus que grignoter, mangeant juste des nouilles instantanées pour ne pas avoir à perdre trop de temps.

En fin de semaine, après l’activité de club où elle ne participait bien entendu pas à cause de ses blessures qui lui faisaient toujours aussi mal que lorsqu’elle avait été causée. C’est con mais même en se gavant d’antidouleur, rien ne changeait et ce n’était finalement pas si étonnant que ça. Ce soir là, elle avait prévu de rester au club pour y réviser un peu. Lauren ne voulait pas continuer de déranger Akemi avec la lumière qui restait allumée jusqu’à tôt le matin.

La jeune femme travailla jusqu’à tard, voir même tôt le matin avant de lamentablement s’endormir sur la table, le bras gauche restant ballant dans le vide. Non, mais… Elle se reposait hein… Peut être qu'elle avait fini par perdre la notion du temps, à force et tant la fatigue était présente et prenante. D’ailleurs, la porte qui fini par s’ouvrir ne la fit pas broncher du tout. Elle dormait simplement, en se reposant plus que durant les derniers jours. Au total bien sûr.
© By Halloween

Lauren Black
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