Vu de l'extérieur, tout porte à croire que l'Académie Natsuyasumi n'est qu'un banal ensemble scolaire situé en bordure d'une petite ville perdue sur la côte japonaise. Et c'était vrai jusqu'à récemment... Mais depuis l'Incident, tout a changé ! Les élèves et professeurs autrefois ordinaires se sont vus dotés de capacités étranges et fantastiques, tandis que des êtres extraordinaires de tous les univers et toutes les époques se mirent à affluer vers l'Académie... pour s'y inscrire ! Cela fait trois ans maintenant que Natsuyasumi sert de refuge pour certains et d'école pour d'autres, tout en gardant le secret sur son incroyable particularité. Depuis, notre académie est un fantastique et sacré bazar, pour le meilleur et pour le pire ! Et tu sais quoi ? On n'attend que toi pour venir en rajouter !
Créez un perso déjanté, zombie, super-pouvoirs, voyageur temporel, riche hériter... A l'Académie Natsuyasumi vous pouvez être ce que vous voulez! Tentez l'aventure!
Automne. Une bien jolie saison. Certains la trouve triste. Il arrive parfois qu'elle nous offre une chaude après midi d'un été tenace mais quoi qu'il arrive cette dernière nous offrira ces râles d'agonies pour laissé place à l'explosion de couleurs des arbres s'endormant petit à petit. N'est-ce pas un merveilleux spectacle qu'une forêt de colline frappée par l'Automne ? C'est la saison qui prépare le monde à la suivante. Les animaux s'activent à faire des réserves, il faut absolument avoir terminé les travaux du terrier avant les premières attaques de l'hiver.
Le soleil caressait le monde de ces doux rayons aujourd'hui, comme si l'été agonisant s'accrochait à la vie telle la tête de fourmi décapité claquant toujours des mandibules. Oh ce n'était pas pour me déplaire. J'avais profité du moment calme de la fin de matinée pour faire une petite promenade avant la pause déjeuner. Je vagabondais dans le parc sous forme animale sans autre but que de renifler et lever la patte un peu partout lorsque je tomba truffe à truffe avec un magnifique lapin bien gras ! Je n'interrogea pas la raison : la prédation prit le dessus ! Je réussi à le coincer en coupant un virage et sautant un buisson, l'animal étant ralenti par sa graisse ce fut assez facile. Le rongeur n'eut aucune chance sous mes crocs. Quelle merveilleuse sensation que celle de mes canines perçant la douce fourrure permettant au sang d'alimenter mes papilles gustatives et des petits craquements osseux.
Je fit un véritable festin et c'est le museau couvert du sang que je me désaltérât à un petit plan d'eau. Le soleil était haut dans le ciel, la pause déjeuner approchait. Je traversa le parc dans l'autre sens au petit trot et monta sur le toit de l'école. Je me coucha contre un mur en plein soleil à l'abri du vent de façon à ne pas être vu de l'entrée. L'équipe enseignante m'avait dit que c'était un endroit normalement interdit aux élèves mais que c'était peine perdue, qu'il fallait se contenter de faire attention que les élèves ne fassent pas de bêtises. Les premiers ne tardèrent pas à arriver pour déjeuner d'ailleurs. Ils furent évidement surpris de me trouver là, après tout c'étaient mes premiers jours, j'étais le nouveau « pion ».
Pas un mot ne fut échangé. Ils me regardaient en parlant de moi à voix basse ne se doutant pas que j'entendais tout. Je me doutais qu'ils allaient bientôt me tester, savoir jusqu'où ils pouvaient pousser le bouchon avec moi. J'avais prévenu le Directeur que je n'hésiterais pas à distribuer les coups de crocs... Les jeunes me laissèrent tranquille ce midi et je fit de même. Chacun ce lançant des coups d'oeils curieux. Quoi que pour ma part ce n'était pas de la curiosité mais de le regard du prédateur surveillant sa proie.
Finalement tous les élèves quittèrent le toit pour retourner en cours. J'étais de nouveau seul. Quel bonheur de se rouler sur le dos pour laisser le soleil chauffer mon ventre. Mais quelques minutes plus tard, des bruits de pas s'approchèrent de la porte. Roulant, je me recoucha correctement, un élève à cette heure ci ? En effet un jeune homme franchi la porte du toit. Silencieusement, la tête couché entre mes pattes, observant silencieusement le nouveau venu comme une prédateur analysant une situation...
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Ven 15 Sep - 19:28
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Sam 16 Sep - 9:19
Bruit de pas. Voilà qui peu angoisser dans certaines situations, mettre en alerte dans d'autres. Depuis que j'habite à l'académie, j'essaie de m'habituer au fréquent bruit de pas de centaines de personnes. Mon audition canine est déjà plus aiguisée que celle d'un humain normal mais ma maitrise de la terre transforme ce sens.
A chaque fois que l'on pose un pied au sol, une vibration se repend au sein de celui ci. Vibration qui s'ajoute à toutes les autres : pas d'une personne, objet qui tombe, sac que l'on pose... Heureusement que je suis né avec ce don. Il est de fait très difficile de me surprendre et ce n'est pas ce jeune homme qui allait y arriver. Son comportement prouvait qu'il ne savait même pas que j'étais là...
C'était un joli garçon. D'une taille respectable et de longs cheveux aussi noirs que l'encre. Quel est cet étrange appareil qu'il a sur les oreilles ? J'en ai déjà vu durant ma vie en banlieue de ville. Je crois que c'est un casque permettant d'entendre de la musique. Je ne comprend pas comment on peu se couper du monde ainsi en s'enfermant dans une illusion sonore ? Oh j'aime la musique mais pas ainsi... Peut être est-ce toute une vie sauvage qui parle ? Ce beau garçon prit son temps pour observer les alentours. Silencieux, je lui accorda respectueusement ce petit instant de paix.
Puis il s'installa sur un transat et poussant un soupir de bien être. Il plaça sur son nez des lunettes noires. Quel étrange objet que voilà ! Quel est l’intérêt de voiler la beauté du monde avec un voile sombre ? Pourquoi gâcher la majesté sylvestre ou les couleurs du ciel ? L'objet suivant éveilla grandement mon intérêt : des cookies ! J'adore les cookies... Bien que mon estomac soit lourd d'un bon gros lapin bien gras, je me surprend soudain à avoir faim de nouveau. Oh ce n'est pas vraiment vrai, je n'ai plus faim. C'est de la simple gourmandise...
« Cette après-midi est placée sous le signe de la paresse » Dit fièrement le jeune homme en se détendant.
Durant quelques secondes je resta silencieux. Sous le signe de la paresse vraiment ? Je suis forcé de lui donner raison puisque c'est exactement ce que je fais depuis deux grosses heures... Je laissa le silence s'installer durant quelques secondes.
« Il me semble pourtant que tu n'es pas à ta place. » Dis-je calmement mais fermement.
Couché sur le ventre en demi-boule la tête posée sur les pattes, je le regardais fixement. Mes intentions étaient difficiles à cerner : je donnais indubitablement une impression de prédateur mais je m’efforçais également d'être neutre, attendant sa réaction pour adapter mon comportement. Mon travail consiste en effet à le gronder de sécher les cours...
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Sam 16 Sep - 16:13
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Dim 17 Sep - 9:40
Ecole. Certains voit cet endroit comme une prison, comme un injuste pénitencier et d'un côté je suis assez d'accord. Quelle horrible torture que de rester assis des heures durant à écouter un professeur mouliner des paroles à flot ininterrompu alors qu'il fait si beau dehors ou que le monde est recouvert de son formidable manteau de neige. D'une certaine façon ils ont raison. Rester enfermer toute la journée la majorité de l'année loin de la nature c'est gâcher une partie de la vie. Je n'étais ici que depuis quelques jours et voilà déjà que j'envisageai de demandé un congé pour retrouver ma chère forêt...
Mais je suis bien mal placé pour critiquer l'école moi qui n'ai jamais mis les pattes dans une salle de classe de toute ma vie. En effet, il n'y avait pas d'école dans mon village. Nous vivions à l'ancienne et n'avions pas assez de véhicule pour emmener nos enfants à l'école de la ville la plus proche. Cela aurait été trop dangereux de toute façon surtout pour moi. J'ignore beaucoup de choses de la vie en société, je le sais. Cette académie renferme des surprises, des secrets qui ne le sont que pour moi. Toutes ces choses que ce jeune homme maîtrise parfaitement ne sont pour moi qu'énigmes.
Pourtant cette façon de pensé va dans les deux sens. Sait-il ce que c'est que de survivre seul au cœur de la montagne sauvage durant des lunes ? Sait-il lire la météo ? Sait-il reconnaître les signes de la nature ? Je doute que mon savoir lui soit très utile au sein de l'académie... La ou certains voit l'école comme une prison, moi qui n'y ai jamais mis les pattes j'aimerai bien assister à certains cours, par curiosité. Le savoir n'est-il pas la plus précieuse des richesses ?
L'adolescent sursauta avec violence lorsque je parla allant jusqu'à s'étouffer avec son cookie. Je ne fit pas un seul mouvement, laissant ses boyaux se débattre avec les petits intrus.
« Définir sa place dans l'univers serait une perte de temps » ajouta le jeune homme avec un petit rire, il reprit « En ce qui concerne ma place, je suis ou j'ai décidé d'aller, et en parlant de temps, ne pas profiter de cette magnifique journée serait un crime plus grave que d'écouter une chose déjà apprise non ? »
Ma seule réaction fut un léger haussement de sourcil. Voilà bien une réponse surprenante, j'avais l'impression d'être de retour devant le doyen de mon village. Ce vieux sac à puces avait l'habitude de nous surprendre en fournissant une énigmatique réponse complexe à une question simple. C'était pour notre bien disait-il mais tout le monde savait qu'il prenait un immense plaisir à lire la confusion dans nos yeux. Ce n'est pas de la confusion qui traversa mon regard mais une calme perplexité.
« Es-tu devenus loup à cause des effets de l'académie ? »
Je garda le silence quelques instants. C'était certes à moi de répondre mais j'imposais un temps de pause en le regardant droit dans les yeux. J'étais certes couché mais mon sang bouillait d'énergie. Savait-il que j'étais le nouveau surveillant ? Il me donnait l'impression de parler avec un élève. Il avait besoin que je lui explique nos deux places au sein de la hiérarchie de l'académie...
« Lorsque mon père me donna mes premières leçons de Taijutsu, il me donna à faire une tâche ingrate et répétitive que je dû recommencer des centaines de fois et ce à chaque leçon durant des semaines. J'eus vite la même pensée que toi jusqu'à ce que je comprenne que cette leçon d’apparence inutile soit en fait destiné à poser les bases du reste de l'apprentissage. Estimes-tu posséder un savoir plus grand que ton professeur pour affirmer qu'il te fait perdre ton temps ? »
J'avais parlé d'un ton amical et calme mais mon ton était ferme et sérieux. Je laissa ma question en suspens, le temps qu'elle s'imprime dans son esprit. Puis je repris :
« Mon nouveau travail me donne pour tâche de te croquer les fesses jusqu'à ce que tu sois de retour à ta place, dans ta salle de cours. Mais tu as raison, cette journée est trop belle pour la gâcher. Alors sauves tes fesses et prends l'initiative d'y retourner toi même... »
Ces trois derniers mots furent illustrer par un bâillement typiquement canin accompagné d'un gémissement naturel. Ma mâchoire s'ouvrit bien grand dévoilant mes crocs blancs et acérées, des armes meurtrières destines à tuer. Puis je reposa ma tête sur mes pattes le fixant toujours. J'étais calme et amical, je n'avais aucune envie de le disputer. Je voulais simplement faire ma sieste en paix. Nous n'étions pas si différent, nous avions la même envie...
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Dim 17 Sep - 12:36
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Lun 18 Sep - 10:23
Après un court silence, le jeune homme prit la parole. Il commença par se défendre, affirmant qu'il savait déjà parler anglais. Je le laissai faire avec une patience quelque peu flemmarde. Puis il fit une courte pause, laissant le silence s'installer. Silence que j’utilisai pour réfléchir à ses paroles. Etait-ce une défense suffisante pour m'empêcher de le renvoyer dans sa salle de cours ? Non.
Son discours suivant fut beaucoup plus intéressant.
« les élèves doivent apprendre des choses qui ne seront pas toujours utiles en sortant de l'académie, et beaucoup qui ne sont même pas applicables dans la vie quotidienne. […] je ne me souviens pas avoir vu de conseils concernant le retour à la vie civile... En deux ans ! »
Que pouvais-je répondre à cela ? Je n'étais même pas sur de connaître tous les cours qui étaient donnés ici. Pire que tout, j'avais moi même sûrement tout à apprendre de ces élèves et finirai sans aucun doute par tenir le même discours que lui. Mes parents m'avaient bien sur appris à lire et à écrire mais jamais je n'avais suivi de cours d'Anglais. Je me débrouillais assez bien avec le calcul mais il ne fallait pas me demander d'opération complexe, et la division me pose beaucoup de problème... L'adolescent avait marqué un point.
Le jeune homme se leva doucement, avant de tituber quelque peu et bailler de manière indolente, écartant ses bras, il cligna des yeux avant de se figer, quelques dizaines de secondes eurent le temps de défiler avant qu'il ne dise « mauvais calcul » sur un ton neutre, il sortit son téléphone et le regarda, un sourire perplexe se figea sur son visage, il continua sa litanie sur le même ton ennuyé
« Vue l'heure, il serait mauvais que je fasse irruption en cours avec la bouche en cœur et notre rencontre pour excuse »
J'observai tout son petit manège en silence. Je savais parfaitement ou il voulait en venir : il ne voulait pas retourner en cours. Il s'installa de nouveau sur le transat en continuant de se défendre puis il me regarda. Je n'avais toujours pas bougé d'un centimètre, mon regard braqué sur lui. Il mit ensuite ma parole en doute et j'eus bien du mal à ne pas froisser les babines d'irritation.
Le silence s'installa de nouveau entre nous. Le loup que j'étais ne l'aurait pas laisser parler autant. Je sentais que j'avais envie de l'attraper par le cou pour le traîner dans sa salle de classe. Mais heureusement pour lui j'étais un homme-loup correctement éduqué... et en pleine sieste.
« Concernant tes plaintes, crois tu que le louveteau offre un discours différent du tiens lorsque son père lui donne un coup de dents pour lui apprendre à attendre son tour pour manger ? De quelle vie réelle parles-tu ? Celle ou tu dois lutter chaque jour pour ta survies en pleine nature, livré à toi même ? Ou celle, illusoire et confortable, qu'ont les humains au sein de leurs villes ? »
Mon ton n'avait plus rien d'amical. Il était ferme et sévère, c'était celui d'un chef de meute, d'un prédateur sauvage et impitoyable. J'avais relevé la tête et je le fixais droit dans les yeux, le fusillant du regard. Il n'y avait aucune colère dans ma voix, seulement l'autorité à l'état pur. Une pression s'installa sur le toit de l'école, comme si l'air lui même était de mon côté. Ce n'était pourtant que la force de volonté d'un loup alpha. Je continua :
« Penses-tu connaître la vie mieux que les adultes pour tenir un tel discours ? Penses-tu avoir affronté la mort et les épreuves de la vie assez souvent au cours de ta longue scolarité pour avoir le droit de tenir un discours de ce genre et de te croire assez savant pour affirmer leur inutilité de la sorte ? »
Prenant appuie sur mes pattes, je pris une position assise et continua de la même façon :
« Je suis né Homme-loup, fils du chef d'une petite meute qui vivait caché dans les montagnes d'Hokkaido, loin de la civilisation. J'ai passé toute ma vie à me cacher, à me battre pour survivre, à affronter la nature et fuir les hommes. J'ai affronté la perte des miens, j'ai affronté des ouragans et des hivers avec pour seul abri la forêt et la montagne, sans aucun espoir d'aide. Si tu veux savoir ce que c'est que de vivre en dehors de l'académie tu as un expert devant toi. »
Il n'y avait toujours aucune colère dans ma voix. Le silence s'installa une nouvelle fois puis je lâcha un soupir et baissa le regard. Durant quelques secondes je resta ainsi, laissant la pression que j'ai instauré redescendre. Puis je le releva la tête, ma voix ce fit plus douce, plus amicale. L'autorité, toujours présente, avait baissée d'un cran.
« Néanmoins tu as raison, si tu maîtrises l'anglais depuis l'enfance, ce cours t'es inutile et tu le gâcherai en t'y rendant maintenant. Je te refuse cependant le droit de glander sur ton transat, débrouille toi pour te trouver un travail d'étudiant. Et n'espère pas franchir cette porte, il ne tient qu'à toi de me tester pour savoir si j'ai réellement le droit de te mordre ou non. »
J'ajoutai un clin d'oeil malicieux à cette dernière phrase et me recoucha, mon regard toujours braqué sur l'adolescent.
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Lun 18 Sep - 17:35
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Mar 19 Sep - 9:54
Surveillant. Dire que ce travail est tout nouveau pour moi est faux. La meute me confia plusieurs fois la surveillance des louveteaux en bas âge afin d'offrir un peu de repos aux parents et de participer à leur éducation. Je passais alors mon temps à jouer avec eux. Je pris plusieurs fois le rôle de chien de berger, ma tâche étant alors de garder le troupeau du village dans les montagnes et de le protéger des prédateurs. Notre troupeau était constitué de vaches, de chèvres et de brebis. Ce n'était pas un travail facile mais il m'offrait de superbes siestes.
Le jeune homme se pencha vers le loup, arborant un grand sourire et lança :
« Alors enseignez moi ! ce serait autant bénéfique l'un pour l'autre, vous avez une bonne raison de flâner ici tout en faisant votre travail ! »
Une vague d'irritation me traversa. S'il avait été canin, le coup de dents m'aurait tout simplement échappé. S'il était d'ailleurs observateur, il aura pu voir l'éclair furtif qui passa dans mes yeux. Mes babines se froissèrent légèrement.
« Qu'en dites-vous ? » Dit-il avec un grand sourire.
Durant quelques secondes, je me contenta de le regarder. Puis je répondis d'une voix basse :
« J'en dit que si tu étais loup, j'aurai le droit de te mordre pour avoir dit ces mots. »
Je marqua un silence en le fusillant du regard. Je savais ce qu'il allait me répondre : tu n'es pas au sein de ta meute ici ! Et il aurait raison. Devais-je répondre favorablement à sa requête ? Peut être mais je n'en avais tout simplement pas envie.
« Je ne suis pas professeur mais surveillant. Alors trouves toi du boulot, ainsi je pourrais faire le travail que tu sembles m'accuser de ne pas faire. A moins que tu préfères être escorter chez le directeur. Qu'en dis-tu?... »
Cette discussion prenait une tournure que je trouvais étrange. C'était une sorte d'affrontement entre l'élève et le surveillant, une sorte d'affrontement entre le jeu et l'intimidation. Mais je commençais à perdre l'envie de jouer, je sentais mon corps lourd de cette envie de faire la sieste...
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Mer 20 Sep - 16:15
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Jeu 21 Sep - 10:20
Sévérité. Peut être était-je un peu trop sévère avec ce jeune homme. Peut être avais-je été un peu trop strict et ma menace de punition un peu trop facile. Une petite voix me disait que j'étais même peut être à la limite de l'injustice.
Le jeune homme ne cacha pas sa déception. Je le comprenais : il n'est jamais facile de s'entendre dire non. Surtout lorsqu'on est jeune et que ce refus se fais avec menace de sanction. L'accepter s'apprend, d'un côté l'élève avait plus de chance que moi car j'appris cette leçon dans les pleurs.
Lorsque j'étais adolescent, bien plus jeune que celui en face de moi, je donna bien du fil à retordre à mes parents. Fils d'un chef de meute et en plein cœur de la petite crise des jeunes de cet âge, je cherchais ma place dans la hiérarchie de la meute comme tous les loubards. Je testais tout le monde et je remarquai vite que certains n'osaient pas me tenir tête parce que j'étais le fils de mon père... Et naturellement j'en profitai ! Oui j'étais un petit con. Un soir, je demanda à mon père la permission de me rendre en ville. Mon meilleur ami Dylan s'était rendu dans un temple ou l'on pratiquait les arts martiaux. Il avait vu beaucoup de choses et m'avait décris tout ça comme un rêve merveilleux. Naturellement, mon père refusa catégoriquement. Étant donné que je suis incapable de me dissimulé parmi les humains, c'était trop dangereux. Mais j'étais jeune, têtu et bête : je protesta ! Or chez les hommes-loups, ce genre de sanction se règle différemment : on ne tient pas tête avec un Alpha, surtout pas de cette façon. Mon père, sous sa colossale forme animale, me sauta dessus. Seuls quelques touffes de fourrures s'envolèrent mais j’eus très peur, je vis ses crocs meurtriers passer très prêt de ma gorge.
La leçon fut difficile à avaler. Tout comme ce jeune homme, j'eus bien du mal à cacher ma déception. Il me laissa cogiter plusieurs jours et c'est ma mère qui m'aida à comprendre pourquoi il avait réagis ainsi. Oh ça ne calma pas l'adolescent en pleine crise que j'étais, je fis bien d'autres bêtises. Mais j'avais retenu la leçon. Je n'avais pas à donner la même leçon à ce jeune homme aujourd'hui. Ce n'était pas mon rôle et il n'était pas homme-loup : il ne comprendrait peut être pas.
D'un mouvement de main lent mais ferme, le jeune homme fit apparaitre un portail, une sorte de cercle d'ombre dont des étranges brumes aux reflets violets s'échappaient aussi avec indolence, le cercle éthéré suspendu dans les airs reçut le bras du jeune homme, bras qui ressortit avec un livre. Je fut très intrigué par ce phénomène. Je savais qu'en venant ici j'allais devoir m'habituer à ce genre de manifestations bizarres mais j'étais encore nouveau. Je me posa un certains nombres de questions.
L'élève se cala sur son transat, termina son cookie et commença sa lecture. Pour ma part, la douce caresse du soleil m'emportait lentement de plus en plus profondément dans le sommeil, durant quelques minutes je m’endormis. Soudain une porte claqua deux étages en dessous. Pour une audition normale, ce n'était qu'un faible bruit assez lointain, même le chant d'un oiseau solitaire était plus fort. Mais pour moi c'était différent : je senti le choc dans le sol, je le senti se propager avec violence dans les murs. Mon sursaut fut violent : je bondit soudainement, position debout, queue entre les pattes, babines retroussées. Ce genre de bruit était normal dans une école, dans une ville, dans un environnement humain mais c'était totalement anormal pour mon habitude de vie. Ce genre de bruit était synonyme de danger, de surprises, d’inquiétude. J'avais pourtant compris aussitôt que ce n'était qu'une porte qui claquait et le sol m'indiquait qu'une femme à talons marchait rapidement dans un couloir. Je lança un regard à la porte du toit et je m’ébrouai énergiquement pour chasser la pression soudaine. Seule ma queue tenue basse prouvait que quelque chose m'avait fait réagir. Toute cette scène ne dura que quelques secondes...
Je lâcha un léger soupir, lançant un nouveau regard vers la porte. Il allait vraiment falloir que je m'habitue à tout ceci... Inutile de chercher le sommeil maintenant. M'asseyant, je me tourna vers l'adolescent :
« Bon de quoi parle ton livre ? »
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Jeu 21 Sep - 18:34
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Ven 22 Sep - 9:40
Talons. Quelle étrange idée que les chaussures à talons. Je n'en avais jamais vu dans mon village. Premièrement la folle tempête de la mode se dissipait bien avant d'arriver dans mon village. Ensuite, je souhaite bon courage aux femmes pour marcher avec ces étranges chaussures dans nos rues de terre battue. Et comme je n'avais pas vraiment le droit d'aller en ville... Je n'ai jamais mis de chaussures. Lorsque je prend forme humaine, ma plante de pied est aussi solide et épaisse que mes coussinets sous forme animale, j'ai tellement l'habitude de me balader pieds nues que ce serait porter des chaussures qui me poserai problème...
Qui a donc eut cette idée que je juge stupide que de ce percher en équilibre sur une pointe parfois si fine que s'en ai amusant allant jusqu'à une dizaine de centimètres pour certains ? La discrétion est également complètement gâché avec ces chaussures là... « poc poc poc poc poc poc » j'entendais cette femme marcher rapidement dans un couloir d'un étage en dessous.
L'adolescent répondit à ma question mais j'avoue que je l'écouta avec distraction. Il le remarqua d'ailleurs :
« Pourquoi vous êtes vous réveillé ? Est-ce qu'il se passe un truc ? Vue que là je m'attendais à ce que l'on soit pris d'ans un nouvel incident ou un cataclysme ?! » ajouta l'adolescent peu sur de lui.
Je me suis réveillé parce que quelqu'un a claqué une porte. Répondre la vérité pure était la meilleure façon d'être ridicule. Bien que j'étais désormais détendu, mes oreilles trahissaient ma gène de cette femme à talons. Je répondis à sa question avec un sourire qui se mélangea à une grimace. « poc poc poc poc poc poc » mais quel horreur...
« Je crains que mon audition et mes réflexes soient un petit peu trop sensibles pour supporter la surprise d'une porte qui claque »
Avec énergie, je secoua bruyamment la tête. Puis je me leva et me dirigea vers le bord du toit. Je m'assis pour regarder l'environnement.
« Tu changeras d'avis le jour ou tu devras affronter un Typhon... seul... au cœur de la montagne. »
Mon regard se fit rêveur, ma voix presque mélancolique, je parla lentement, comme si je voulais prendre des précautions :
« Les vents qui te coupent la respiration, sentir tes poumons compressés hurler de douleur, réclamant de l'air présent avec tant de force mais que tu n'arrives pas à respirer. Les vents qui te soulèvent, te transportent même en te projetant conter un rocher, qui t'agressent de toute part ne te laissant aucun répis. Les branches qui te fouettent le corps, qui te tombent dessus quand ce n'est pas l'arbre complet qui essai de t'écraser. La pluie qui t’assomme. Tes tympans qui saignent sous la pression, la surdité temporaire. Ton refuge qui se retrouve inondé, détruit et qui se transforme en lieu de mort. Tes objets précieux, chéris sont désormais des armes que la nature utilise contre toi pour te tuer. Tout ce que tu pensais être ton allié, ta sécurité deviens danger. Le pire c'est sans doute quand l'oeil du Typhon passe au dessus de toi. Tout est soudain calme, tranquille. Tu te dis ça y est, c'est finis, l'enfer est fini en durant de longues minutes tu restes là ou tu vagabondes, groggy, essayant de te remettre. Tu te dis j'ai survécu, je suis vivant, est-ce que mes proches sont vivants ? Et soudain, l'enfer recommence aussi violent qu'avant, presque par surprise. Un Typhon c'est l'enfer. Admire la force de la nature mais respecte la avec crainte car le Typhon est l'un des nombreux phénomènes qui t'enseigne que tu n'es rien. Ce que tu trouves beau n'est que mort. »
Sur ces derniers mots, je fit silence. Mon regard était porté bas, triste, rêveur. De la souffrance pouvait s'y lire, de la crainte. Je me plongea profondément dans mes pensées, me rappelant d'horribles choses. Une larme coula...
HRP:
Après vérification ce n'est pas un Ouragan mais un Typhon le bon nom pour le Japon...
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Ven 22 Sep - 12:00
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Dim 24 Sep - 11:10
Mort. Compagne effroyable de la vie. Ces deux là sont tout simplement inséparable, qu'importe l'endroit ou se trouve l'une, l'autre est présente aussi. Si l'une est absente, l'autre aussi... La vie et la mort on besoin l'un de l'autre pour survivre. Sans vie, la mort ne peut pas frapper mais sans la mort, la vie s'effondrerai comme un château de cartes trop grand.
Mort. Je la fréquente chaque jour car chaque jour je tue pour manger. Je suis un prédateur, la loi de la nature est ainsi faite. Pour pouvoir vaincre la mort un jour de plus, pour pouvoir profiter de la vie quelques heures encore, pour survivre je dois supprimer un miracle. Il y a quelques heures encore j'ai mis fin à l’existence d'un lapin dans le seul but de manger. Cruauté ? D'un certain point de vue oui mais que puis-je faire d'autre ? Mourir pour préserver la vie ? Mais s'il n'y a plus de prédateur, qui régulera la population de lapins ? S'il n'y a plus de prédateur pour réguler la population des lapins, comment les plantes pourront-elles survivent à l’appétit toujours plus grand, proportionnel au nombre infiniment croissant d'herbivore ? Et si les plantes disparaissent parce qu'il y a trop d'herbivore, que deviendra le reste des êtres vivants ? La vie fonctionne en équilibre. Le rompre c'est la détruire. La vie a besoin de la mort pour conserver son équilibre, pour exister. Il peut être difficile de comprendre que pour préserver la vie il soit obligatoire de parfois la supprimer... Mais c'est ainsi.
Le jeune homme me remercia d'avoir parlé. Il n'y avait aucune compassion dans sa voix, je m'en fichais royalement de toute façon. Je n'attendais rien de lui, certainement pas de la compassion et encore moins de la pitié. Il me posa alors une question qui me surprit :
« Quelle est le but de votre histoire selon vous ? »
Devais-je seulement lui répondre ? Nous étions à la limite du manque de respect selon moi, c'était une question que je ne me serai peut être pas permis de poser au doyen de mon village. Je décida pourtant de lui répondre mais je pris tout mon temps pour formuler ma réponse.
« Quel est le but de l'existence d'une chenille ? Ne pas se faire dévorer par un prédateur, manger, se transformer en papillon et voler pour se reproduire avant de mourir. Quel est le but de l'existence d'un saumon ? Descendre la rivière, manger, s'accoupler et remonter sa rivière natale pour déposer ses œufs. Quel est le but commun à tous les êtres vivants ? Se reproduire ? Oui mais il y a encore plus primordial. Est-ce que tu cherches à avoir un enfant en ce moment, est-ce ton but à cet instant précis ? Non. Alors quel est le but premier d'un individu, qu'il soit chenille, humain ou poisson ? Je pense que nous sommes tous, sans exception, à la poursuite des ressentis positifs. Tu poursuis ce but en cet instant précis, c'est pour ça que tu es venu sur ce toit. C'est pour ça que je suis là aussi. Alors quel est le but de mon histoire ? Je n'ai pas décidé du but de ce chapitre de ma vie, disons que pour l'instant je ne fais que rechercher l'objectif primordial d'un être vivant : le ressenti positif. »
Je laissa mon dernier mot flotter dans l'air et releva le regard vers l'horizon. A cet instant, un courant d'air balaya le toit, caressant ma fourrure, la faisant onduler. Je l'accueilli en fermant les yeux, comme si c'était la plus merveilleuse des caresses. Puis la sonnerie de l'académie retentit. J'attendis qu'elle fasse silence pour me tourner vers le jeune homme, lui parlant soudain d'un ton plus joyeux, plus énergique :
« La vie est aussi belle que terrible pour qui sait regarder. Aller file en cours et que je ne te surprenne plus en train de glander »