Vu de l'extérieur, tout porte à croire que l'Académie Natsuyasumi n'est qu'un banal ensemble scolaire situé en bordure d'une petite ville perdue sur la côte japonaise. Et c'était vrai jusqu'à récemment... Mais depuis l'Incident, tout a changé ! Les élèves et professeurs autrefois ordinaires se sont vus dotés de capacités étranges et fantastiques, tandis que des êtres extraordinaires de tous les univers et toutes les époques se mirent à affluer vers l'Académie... pour s'y inscrire ! Cela fait trois ans maintenant que Natsuyasumi sert de refuge pour certains et d'école pour d'autres, tout en gardant le secret sur son incroyable particularité. Depuis, notre académie est un fantastique et sacré bazar, pour le meilleur et pour le pire ! Et tu sais quoi ? On n'attend que toi pour venir en rajouter !
Créez un perso déjanté, zombie, super-pouvoirs, voyageur temporel, riche hériter... A l'Académie Natsuyasumi vous pouvez être ce que vous voulez! Tentez l'aventure!
Les Pieds d'Alice gravissaient les escaliers à toute vitesse alors que sa main se cramponnait fermement à la rampe de peur de tomber. Sentant le sol sous ses pieds redevenir régulier, elle leva ses mains avant de venir les plaquer sur la lourde porte de métal. Trop de monde, il y avait beaucoup trop de monde en bas et par conséquent il y avait beaucoup trop d'émotions diverses qui essayaient de l'habiter simultanément. Le changement de température suffit à confirmer qu'elle était rendu au bon endroit. Le toit, son petit coin calme à elle. Prenant la direction du bord du toit, Alice alla s'appuyer contre le grillage qui la séparait du vide. Machinalement, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant de doucement soupirer. D'ici, elle pouvait toujours capter quelques émotions faibles mais sans plus.
Ça avait été une journée particulièrement ardue pour elle. Les cours d'Eps avaient eu raison de son énergie...Et celle de certains puisque visiblement, dans la classe, la plupart des garçon étaient très très compétitif. Le cours de français s'était avéré horriblement long puisque ni les élèves ni la professeur ne semblait motivé à être ici. Finalement, son cours d'histoire avait été passable puisque la petite brunette avait décidé de s'asseoir dans la première rangée, le plus près de son enseignant qui semblait prendre son cours très à cœur.
Alice plongea rapidement sa main dans sa poche avant d'en tirer son portable et ses écouteur, glissant ces derniers dans ses oreilles avant de pousser un long soupir. La musique, ça, c'était une chose qu'on ne pourrait jamais lui enlever.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
Comme très souvent, la jeune femme se baladait, guitare sur le dos, main dans les poches de son uniforme, se faufilant entre les étudiants qui sortaient de leur classe. Elle avait un peu de temps à tuer avant de rejoindre le club et voir tout ce qu’elle pouvait voir depuis le toit était quelque chose de plutôt tentant. Ce n’était que la fin de la seconde semaine de cours mais elle avait besoin d’en découvrir davantage vis-à-vis de cette académie qui détonnait avec tout le reste. Avec tout ce qu’elle avait pu connaitre, à San Diego comme à Tokyo. Cette académie était réellement originale et, pour les personnes comme elle, ce refuge était la meilleure chose qui pouvait arriver.
Rapidement, ses pas l’avaient menés jusqu’au toit. A son plus grand étonnement, la porte était déjà ouverte, donc il n’était pas utile de forcer un peu pour entrer. Cela ne la fatiguerait pas trop et c’était tout ce qui lui importait. L’envie de se faire mal en forçant ne lui plaisait pas réellement.
Une fois de plus, elle n’avait pas été distraite en cours, restant toujours extrêmement concentrée sur ce qu’il se passait. Les cours n’étaient pas toujours des plus intéressants mais rester concentrée était la première clef de la réussite. Ça et un travail régulier. Elle voulait rendre sa famille fière, fière de tout ce qu’elle pourrait entreprendre. Pas qu’elle ai quelque chose à prouver à qui que ce soit mais la reconnaissance de sa réussite serait la plus belle chose que quelqu’un puisse lui offrir.
Son regard parcouru le toit. Non, personnes à première vu. Enfin, pas jusqu’à ce qu’une silhouette n’attire son attention. Une étrange aura attira tout de suite son regard, contrastant sans trop de soucis avec le peu de lumière qui se faisait voir. Elle s’approcha du bord, regardant en contrebas. En s’y rendant, elle salut d’un bref « salut » la personne qu’elle avait croisé.
En regardant dehors, elle eut un bref élan nostalgique s’empara de Lauren qui s’empressa de le chasser. Non, ce n’était ni la première fois qu’elle était loin de toutes les personnes qu’elle connaissait, ni même la première fois qu’elle se trouvait dans un environnement totalement inconnu. Elle soupira doucement avant de tourner le dos à la cour, regardant la jeune femme qui était aussi présente, écouteur aux oreilles. Lauren était légèrement réticente à lui parler mais elle tenta tout de même le coup, n’ayant strictement rien à perdre là-dessus.
- Hey, comment vas-tu ? Je m’appelle Lauren et toi ?
Avec un air sympathique, elle tendît la main vers celle fille.
Alice sentit momentanément la nostalgie l'envahir. Contrairement à sa comparse, la brunette y céda. Ses pensées influencées par les émotions de Lauren tournaient autours de son passé. Qu'est-ce qu'elle aurait donné pour être dans son lit à elle en ce moment. Elle aurait même acceptée de supporter ses parents pendant une journée complète si ça lui permettait de revivre son ancienne vie de velours. Rapidement, ce vague élan de nostalgie disparut d'elle, comme s'il n'avait jamais été.
La brunette alla poser sa main sur son portable avant de doucement augmenter le volume. Elle n'avait pas entendu l'arrivée de Lauren ni son bonjour et maintenant elle risquait encore moins de les entendre.
♫What a wicked game to play. To make me feel this way. What a wicked thing to do To let me dream of you What a wicked thing to say. You never felt this way. What a wicked thing you do To make me dream of you♫
Chantonnant tout bas, Alice entendit finalement la voix de l'inconnue. Ne sursautant pas, elle se contenta de doucement retirer ses écouteurs avant de les poser sur ses cuisses.
- Enchantée, je suis Alice. Fit la brunette sans lever la tête, se contentant de sourire légèrement alors qu'elle ne parvenait pas à savoir exactement où se tenait Lauren dû au fait qu'elle s'était présentée à elle alors qu'elle écoutait sa musique. Elle ne pouvait aucunement savoir que Lauren lui tendait sa main, par conséquent, elle n'en fit rien. La jeune femme ignorait ce que l'inconnue faisait ici mais elle pouvait sentir que Lauren n'avait aucune mauvaise intention, puisqu'elle non plus.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
La vague de nostalgie passée, un autre sentiment s'empara de Lauren. Un autre sentiment qu'elle n'empêchait jamais de se répandre en elle. La bienveillance. N'importe qui pouvait voir cette chose sur son visage, son expression... Tout ceci cachait des blessures profondes qu'elle veillait à ne pas laisser ressortir trop souvent... Sauf dans de très rares cas. Enfin...à la rentrée, Brook avait pu voir une partie de cette facette mais elle en avait déjà connaissance. Ce n'était pas quelque chose de vraiment important. Brook n'était pas n'importe qui... Elle chassa ce souvenir de son esprit en esquissant un large sourire à la jeune qui se présentait sans serrer sa main.
Lauren ne se sentit pas vexée pour le moins du monde. Libre à elle de ne pas serrer la main tendue.
- Enchantée Alice. Je peux m'asseoir ?
En fonction de sa réponse, la jeune américaine restera debout ou posera ses fesses.
Sa guitare cependant, serait posée sur le sol, gardant légèrement appuie sur elle ou non. Cet instrument qu'elle ne quittait que très peu avait une place toute particulière dans son cœur, une valeur sentimentale si vous préférez.
- Tu écoutes quoi ?
Tout ce que la jeune femme espérait, c'était qu'Alice n'était pas venue chercher un peu de tranquillité ici.
L'américaine était bien placée pour savoir qu'être dérangée de la sorte par une personne totalement inconnue n'était pas la chose la plus agréable au monde. Si l'on viens ici, c'est avant tout pour une certaine tranquillité, pas pour autre chose...
Néanmoins, sa curiosité était présente et rien ni personne ne pouvait l'arrêter. Pas sans difficultée du moins du moins. Elle prit soin de ramener ses jambes à elle, veillant attentivement à ce que rien ne soit dévoilé bien que la présence d'un short était presque obligatoire pour elle. Autant éviter des risques inutiles.
Graduellement, Alice sentit cet élan de bienveillance s'installer en elle. Un sourire apparut très tôt sur ses lèvres venant éclairer ses traits habituellement si dénués d'émotions. Son regard se tourna un peu plus brutalement vers Lauren qu'elle ne l'aurait voulu à l'entente de sa voix.
- Désolée, je ne savais pas que tu étais si proche, assied toi. Fit la brunette en venant river son regard dans celui de Lauren. Nul doute que ce regard pour Lauren était anodin mais la jeune fille avait du très sérieusement travailler sur son écoute, repérer les yeux de quelqu'un s'avérait extrêmement ardu lorsqu'on ne voyait absolument rien. Alice tapota doucement la place à côté d'elle, couplant son geste avec un léger sourire. La demande quant à sa chanson eut tôt fait de lui faire échapper un léger soupir de joie. Un peu de compagnie agréable ! Ce n'était pas trop tôt, d'autant qu'elle semblait réellement s’intéresser à ses chansons. Prenant ses écouteurs dans sa main, elle en tendit un à la jeune fille à la voix aux intonations anglaises avant de mettre le second dans son oreille.
What a wicked game to play To make me feel this way What a wicked thing to do To let me dream of you What a wicked thing to say You never felt this way What a wicked thing you do To make me dream of you
Les yeux noisettes de la jeune fille ne tardèrent pas à se fermer, déjà très loin dans sa petite bulle, Alice se mit à chantonner tout bas, s'agitant un peu sur les notes. - C'est mon coup de cœur du moment Admit la brunette sans que ses joues ne rosissent pour autant dû au fait qu'elle avait quand même chantonner devant une pure inconnue. Elle se moquait d'être dérangée si c'était par quelqu'un d'aussi...Gentil que Lauren. Pas d'émotions mauvaises à foison ni de haine viscérale envers elle, ça reposait un peu.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
Le sourire qui apparu sur le visage de la jeune réchauffa le cœur de l’américaine qui s’était doucement approchée de son interlocutrice. Ce premier sourire de la journée était quelque chose de plutôt agréable à voir. Néanmoins, elle ne savait pas vraiment comment elle avait fait pour ne pas la voir car elle était debout bien en face d’elle. Elle était aveugle ? C’était sans doute la seule chose possible, ou alors, sa vue était vraiment très mauvaise… Les deux cas étaient bien possibles mais elle préféra ne pas poser la question. C’était indiscret et cela pourrait très certainement mettre Alice mal à l’aise. Tout ce qu’elle voulait éviter à vrai dire. Non, Lauren ne veut pas la mettre mal à l’aise lors de la première rencontre.
-Y’a pas de soucis va. Merci en tout cas...
Doucement, l’américaine aux yeux abîmés saisit sa guitare avant de doucement la poser au sol, faisant attention à cet instrument. Saisissant l’écouteur, elle le mit à son oreille avant de remercier la jeune femme dans un souffle. En entendant les notes, une petite moue s’afficha sur son visage. Cette chanson lui était totalement inconnue mais le style lui plaisait bien. Ce n’était pas son genre mais elle pouvait changer de temps à autre. C’est vrai qu’elle passait sans le moindre souci d’un rock à une simple chanson romantique, puis d’un métal à de la pop commerciale. Elle n’était pas hyper compliquée du moment que la chanson fait passer un minimum d’émotion.
Très rapidement, la jeune femme ferma les yeux, profitant un petit peu de la musique qui envahissait son esprit et son corps. Elle se laissa bercer, laissant un petit soupire de bien être lui échapper. Ne voulant pas briser le moment, ne voulant pas briser ce moment, Lauren préféra attendre la fin de la chanson avant de répondre et de prendre la parole.
-J’aime bien la chanson, ce n’est pas forcément ce que j’écoute le plus mais c’est plutôt sympa comme chanson. Je peux comprendre que ça soit un coup de cœur…
Son regard s’orienta vers le ciel avant qu’elle ne saisisse la guitare, rendant juste avant l’écouteur. Dans un geste machinal, elle ouvrit la protection avant de sortir l’instrument. Très vite, ses doigts commencèrent à gratter les cordes. Dans le style, elle restait dans le même que celui de la chanson tout en improvisant fortement. Pour le moment, elle préférait ne pas chanter, mais juste jouer un peu.
Le léger sourire qui illuminait les traits d'Alice depuis quelques minutes ne se tarit pas. Loin de là en fait. Profitant de la légère brise qui avait le don de rendre ses cheveux encore plus en bataille qu'ils ne l'étaient déjà.
- Ça raconte une histoire simple. Un amant qui sait que celle sur qui il a jeté son dévolu risque de lui causer plus de tort que de bien et qui par conséquent essaie de convaincre que... Rapidement, Alice se rendit compte que peut-être elle parlait un trop. C'était relativement inhabituel. Au quotidien, pour des raisons évidentes, sa personne était plus effacée qu'autre chose.
- Désolée, je jacasse beaucoup trop ce soir.
La fin de sa chanson redirigea son attention vers Lauren. Restant silencieuse alors que celle-ci semblait s'agiter, elle finit par diriger son regard vers Lauren non pas que ça lui soit d,une quelconque utilité. Toutefois, elle avait appris que les gens semblaient moins mal à l'aise si elle ne fixait pas dans le vide où un endroit au hasard de leur corps...Leur épaule droite par exemple.
La brunette sentit le second écouteur retomber par lui-même. Doucement, elle le reprit avant de venir également saisir le second et ranger le tout. S'apprêtant à ouvrir la bouche, Alice fut interrompue par les premières notes que gratta la jeune fille à ses côtés. Ses lèvres se fermant aussitôt, elle se contenta d'écouter silencieusement ce que Lauren jouait. C'était différent certes, mais ça n'empêchait aucunement le tout d'être beau. Se laissant bercer par les notes, la brunette s'autorisa à fermer les yeux et profiter de la chansonnette.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
Lauren écouta sa camarade raconter l’histoire de la chanson, l’histoire qu’elle racontait de façon plus ou moins implicite. Elle esquissa un fin sourire en l’écoutant sans broncher, le regard s’étant rapidement porté sur la jeune femme. Jeune femme qui s’arrêta brusquement de parler, annonçant qu’elle jacassait beaucoup trop pour ce soir. Lauren préféra la rassurer.
-Tu sais, je ne vais pas être une personne qui râle parce que tu parles trop… Je sais ce que c’est, donc si tu as envie de parler, fais-le. Ne t’arrête pas sous le seul prétexte que c’est trop.
Il n’y avait qu’à un seul moment où il ne fallait pas trop lui parler et c’était le réveil. Comme beaucoup d’être humain, Lauren n’était pas hyper ouverte à la discussion avant d’avoir bu une bonne boisson chaude. Si tu commences à lui parler de bon matin, alors qu’elle vient tout juste de se lever, j’espère que tu es prêt, ou prête, à te faire envoyer balader. Non, la jeune américaine n’hésiterait pas à vous envoyer balader, que vous soyez quelqu’un qu’elle apprécie tout particulièrement ou non.
Ses doigts se baladaient tranquillement, avec un naturel pouvant en faire pâlir un des meilleurs guitaristes du monde ! Un musicien ayant fait plusieurs années, plusieurs longues années de conservatoire. Même si elle garda ce genre de notes un moment, elles changèrent bien vite, passant sur une chanson qu’elle appréciait, qu’elle pouvait qualifier de coup de cœur du moment. Les mots, tout d’abord hésitants, finirent par prendre plus de confiance et de consistance tandis qu’elle les chantait maintenant. Le chant n’avait jamais été son truc, mais plus celui de Brook à vrai dire. Etonnant, pas vrai ?
-I’d go to hell and back with you Stay lost in what we found. Worlds apart we were the same Until we hit the ground
Maybe I’m crazy, maybe I’m weak Maybe I’m blinded by what I see You wanted a soldier but it wasn't me 'Cause I could never set you free
Oui, un véritable coup de cœur. Un amour difficile voir impossible, un dénouement triste. L’interprétation variait forcément d’une personne à l’autre mais il devait forcément y avoir des points communs à chaque fois !
Alice resta silencieuse durant de longues secondes avant de finalement se contenter de doucement hausser les épaules. Tout était relatif, à ses yeux, plus de cinq minutes de discussion était quand même déjà relativement beaucoup...Préférant ne pas s'engager dans un débat stérile contre Lauren pour un point aussi peu important, la jeune fille se contenta de doucement hausser les épaules.
La brunette n'interrompu pas son petit moment de silence à elle même lorsque les premières notes d'une chanson qui lui semblait familière vinrent à ses oreilles. Elle la connaissait, elle l'avait déjà entendu et probablement même chantée mais c'était le genre de chanson qu'on entendait en boucle à la fois partout et nul part mais dont on ne pouvait jamais se souvenir du titre. Dans un geste plus instinctif qu'autre chose, Alice se mis à tapoter la mesure sur son genoux avant de pianoter les notes de la chanson distraitement, se laissant bercer par la voix de Lauren qui avait le mérite d'être particulièrement harmonieuse à ses oreilles.
Cette chanson eut aussi le mérite de confirmer la nationalité de Lauren, elle ne pouvait qu'être américaine vu la justesse à laquelle elle semblait prononcer chaque mot de la ballade. Il n'y avait pas grand chose à dire...Alice avait vraiment eu beaucoup de chance en décidant de se pointer sur le toit aujourd'hui.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
La voix de Lauren était toujours un peu hésitante bien qu’elle arrivait à prendre plus consistance en voyant que sa camarade ne la jugeait pas, que rien de mauvais n’émanait de sa personne. C’était quelque chose de plutôt positif. Combien de fois elle était tombée sur une personne qui ne prendrait pas la peine d’écouter et qui jugerait tout de suite ? Combien de personne jugent dès que quelqu’un commence à chanter ? Combien de personne au juste ? Elle ne savait pas et avoir une réponse à cette question n’était pas quelque chose qu’elle souhaitait. Non, pour le moment, elle voulait garder foi en l’humanité, la perdre n’était pas un de ses projets pour l’avenir proche.
La chanson dura exactement trois minutes vingt et une, tout comme l’originale. Cette chanson, elle l’avait tellement écouté que la jouer les yeux fermés ne lui causerait aucun problème. Elle l’avait tellement écouté que la chanter ne lui posait pas de soucis non plus. Son coup de cœur, une chanson qui l’avait tout de suite transportée loin de son quotidien, loin de son père, loin de l’absence de ses parents. A la fin de la chanson, elle posa doucement la guitare sur son étui, gardant un fin sourire détendu et relaxé.
- Désolée, j’ai pas pu m’en empêcher…
C’était peut être un défaut mais dès qu’elle avait son instrument sur elle, que quelqu’un se trouvait à proximité et que quelque chose se produisait au fur et à mesure que les mots s’enchainaient, elle ne pouvait pas s’empêcher de se donner en spectacle.
La jeune femme releva finalement la tête à la fin de la chanson. un léger sourire aux lèvres. S'excuser ? Oh non, Lauren n'avait clairement pas à s'excuser, bien au contraire même.
- Ne t'excuse plus jamais plus jamais quand tu chantes, ni quand tu ris trop fort ou quoique ce soit Lâcha-t-elle sans pour autant perdre son sourire.
La question sur sa nationalité la déboussola brièvement. C'était le genre de question qu'on lui posait rarement. Lauren serait probablement un peu décue. Certes, elle s'exprimait en anglais mais contrairement à elle, Alice ne venait pas des États-unis. S'exprimant cette fois en anglais, elle lâcha.
- Je suis britannique, enfin, j'étais. Fit-elle avant de laisser son regard aveugle vagabonder autours profitant plus des brises présentes sur le toit qu'autre chose.
Qu'est-ce que la jeune femme aurait tué présentement pour pouvoir mettre ses mains sur un piano en ce moment. Certes, en règle général la septième symphonie n'était pas ce qu'il avait de plus entraînant comme musique mais dans la dernière année Alice avait bien vite appris à jouer d'autres pièces que celles que ses parents la forçaient à apprendre il y maintenant plusieurs années.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
Elle ne devait pas s’excuser de chanter, de rire ou autre ? C’est vrai, mais ça lui semblait logique. Après tout, entendre quelqu’un jouer de la musique à tord et à travers et sans véritablement prévenir pouvait déranger certaines personnes et elle le savait. C’était surtout pour ça qu’elle s’était excusée à vrai dire. Mais bon, c’était inutile de le faire apparemment, surtout pour la jeune femme avec qui elle partageait le toit cette nuit là.
- Tout comme tu n’as pas à t’excuser de trop parler, ou de parler.
Elle était britannique ? Lauren pencha doucement la tête sur le côté avant de se mettre à genoux, faisant face au flanc de la jeune.
- Tu étais ? Comment ça, tu étais ?
Ne se considérait-elle plus comme telle ? C’était… Etrange… Quelqu’un renie ses origines, ne considèrent plus ces dernières comme étant les siennes n’était pas quelque chose de rare mais cela lui faisait toujours aussi bizarre d’apprendre quelque chose du genre. Pourquoi ne se considérait-elle pas comme étant toujours britannique ? Lauren brûlait d’envie de savoir mais elle savait que c’était une question plus qu’indiscrète. Cependant, elle la posa tout de même.
- Pourquoi ? Tu n’es pas obligée de répondre si tu ne le souhaite pas.
Elle ? Trop parler ? Ça devait arriver aussi souvent que le cinquième jeudi du mois...Alice ne parlait pas, du moins rarement. À vrai dire , en règle générale on aurait presque pu croire qu'elle muette en plus d'aveugle. Passant son temps à essayer de fuir les émotions des autres, elle avait tendance à rester seule durant de très longues périodes et très peu parler. Seulement à force de rester silencieuse, trois phrases d'affilées semblait être un discours beaucoup trop long à ses yeux.
- D'accord, j'essaierai de ne pas oublier.
Alice leva doucement la tête en venant poser son regard voilé sur Lauren. Mauvaise question, elle suscitait des questions. Luttant intérieurement contre l'envie de garder le tout secret et la gentillesse profonde de Lauren qui suscitait en elle, elle finit par pousser un léger soupir avant d'abandonner.
- Et bien...On s'est débarrassé de moi et on m'a envoyé dans un autre pays dès que possible afin de ne pas avoir à me gérer...Donc je ne me sens pas très attachée à mon ancien chez moi. Je vis ici maintenant, toi ?
C'était une question très vague qu'elle lui avait posé mais elle préférait laisser la chance à Lauren de se dérober ou emmener la discussion ailleurs. Un léger sourire égaya ses traits lorsque Lauren lui assura qu'elle n'était pas obligée de répondre.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
-Bien !
La jeune américaine esquissa un petit sourire.
Sans le moindre jugement, la jeune femme écouta ce que lui racontait Alice. Ne disant pas le moindre mot pendant son court récit, pendant sa rapide réponse. Oui, elle considérait sa réponse comme courte vu la façon dont elle avait l’habitude de parler et discuter du passé des autres durant une bonne heure facilement. Enfin, elle comprenait parfaitement qu’elle ne voulait pas en parler vu ce qu’elle venait de révéler. Une main réconfortante se posa sur l’épaule de la jeune femme tandis que Lauren esquissait un faible sourire.
-Ouais… Effectivement, je peux comprendre que tu n’y sois pas vraiment attachée… Mais, même sans ces personnes, tu n’es pas du tout attachée à ton ancien chez toi ? Pas même à ta terre natale ?
Lauren ne pouvait simplement pas accepter, ni même comprendre que des personnes en abandonne d’autre… Surtout si l’on envoie dans un autre pays… C’est loin en plus, l’Angleterre… C’est loin d’être la porte d’à côté ! Néanmoins, elle respecta le choix de la jeune de ne rien dire de plus, de ne pas faire la curieuse.
-Eh bien, je viens de San Diego, j’ai emménagé à Tokyo il y a quelques environ deux ans avant que ma singularité ne se réveille. J’ai passé quelques semaines à l’hôpital avant que ma mère ne m’envoie ici car le coin semblait plutôt… Tranquille.
Alice poussa un très léger soupir en voyant que Lauren ne disait rien. Il était rare qu'on ne l’interrompais pas et qu'on la laissait parler tranquillement. Ça faisait du bien à vrai dire. Beaucoup. Avec Lauren, elle avait l'impression de pouvoir dire tout et n'importe quoi sans jamais se faire interrompre ou juger le moins du monde...Bon...Certes, elle s'emportait mais la jeune femme était une des rares personnes avec qui elle a eu l'occasion de pouvoir vider son coeur. Certes, une bonne dose de colère lui aurait fait un peu de bien histoire de se débarasser du "méchant."
- Je vais là où on veut bien de moi, je me moque d'où c'est. Norvège, Canada, Japon, Égypte., peu importe.
Les yeux d'Alice s'illuminèrent dès que...Enfin...La jeune femme manifesta un vif interêt à la mention de la singularité. Elle avait toujours adoré les histoires de super héro et intégrer cette académie avait en quelque sorte comblé la gamine en elle...Même si le prix à en payer était fort élevé
- Dis, tu as quel pouvoir toi ? Demanda Alice en rivant son regard voilé dans celui de Lauren.
Peut-être pouvait-elle voler ? Ou alors se téléporter, peut-être pouvait-elle se transformer en araignée ? Qui sait, Alice avait vu tellement de choses diverses ici qu'elle ne pourrait pas toutes les nommer.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
Allez là où l’on veut bien d’elle… C’était un peu triste en un sens. Pourquoi n’avait-elle pas sa place parmi les siens ? Pourquoi n’avait-elle pas été… Gardée au sein de sa famille ? Pourquoi l’avaient-ils abandonnée ? C’était quelque chose de totalement illogique ! La jeune femme ne pouvait tout simplement pas comprendre tout ceci, il n’y avait aucune putain de logique, ni même once d’humanité dans ce genre d’acte.
Enfin, là, il y avait de fortes chances pour que la jeune Alice ai trouvé un refuge, comme un bon nombre de personne avant elle certainement. Cette académie était un peu le saint Graal pour toutes les personnes sortant de l’ordinaire et qui seraient perçu comme vraiment… Différentes des autres. Avec un fin sourire, le regard toujours orienté vers le ciel.
-Tu sais… Ici, c’est une grande famille… Pour beaucoup de monde. J’espère que tu te sens bien parmi nous.
Quel genre de pouvoir ? Quelque chose de véritablement passif, de pas spécialement impressionnant mais qui pouvait se rendre utile de temps à autres. Ouais, voir ce que ressentent les autres pouvait être quelque chose de véritablement utile bien qu’il fallait qu’elle apprenne à ne plus y faire trop attention. Ce n’était pas de sa faute, après tout ! Ce que ressentent les autres est quelque chose de passionnant, qui l’empêche de penser à ce qui peut la tourmenter elle !
-Eh bien… Je peux voir l’aura des gens, je peux te dire dans quel état d’esprit ils sont mais aussi lorsqu’ils mentent. C’est loin d’être quelque chose d’aussi impressionnant que les autres qui peuvent voler ou autre, mais c’est mon don. Et toi ? Tu as un pouvoir aussi ou tu es un espoir ?
Les espoirs avaient et ont cette particularité de ne pas avoir de « super pouvoirs » mais simplement de posséder une affinité toute particulière avec un domaine et c’était assez intimidant à voir de temps en temps.
Alice sentit un très légère pointe de tristesse l'envahir, soupirant légèrement, elle se contenta de doucement sourire, esperant rassurer Lauren.
- Hé, je ne suis pas malheureuse pour autant. Fit-elle doucement. Au fond, c'était vrai, Alice ne pouvait pas être malheureuse...Elle ne pouvait pas non plus être heureuse par ell-même, elle devait compter sur les autres pour l'aider là-dessus. La remarque de Lauren quant à l'académie eut l'effet d'un baume au cœur. Elle pouvait sentir la gentillesse qui imprégnait chacune des inflexions de sa voix et à quel point est-ce qu'à ses yeux l'académie représentait un "Safe-heaven".
- Je suis déjà bien ici. C'était vrai, jusqu'à maintenant elle n'avait croisé personne de fondamentalement méchant et elle n'avait eu aucun problème trop grave.
La jeune femme eut un léger sourire avant de confortablement s'installer, posant son regard sur Lauren à nouveau, pas que ça change grand chose pour elle.
- On va jouer aux devinettes, qu'est-ce que je ressens ?
Lauren allait probablement pouvoir deviner par elle-même son pouvoir. Après tout, elle ressentait absolument tout et uniquement ce qu'elle se ressentait. Si elle tombait, elle sentirait la douleur, si elle apprenait une bonne nouvelle elle serait tout aussi heureuse et ainsi de suite.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
Entendre Alice lui dire ça rassura un peu l’américaine qui sourit automatiquement. Il lui en fallait assez peu pour se rassurer… C’était quelque chose d’à la fois pratique mais pas trop en même temps. S’accordant un moment de calme, elle orienta son regard vers le ciel, les yeux clos tandis qu’elle laissait un sentiment de bien être l’envahir doucement.
- Ce sentiment ne changera pas de si tôt… Tu sais, on se sent parfois un peu mal, on peut avoir le mal du pays mais, dans le fond, on sait que c’est le meilleur endroit pour nous. Personne pour nous faire chier ici.
C’était relativement vrai, bien entendu, il arrivait que certaines choses ne se passent pas exactement comme prévues mais c’était les aléas de la vie et il fallait faire avec, qu’on le veuille ou non. C’était ce qui rendait la vie relativement précieuse à vrai dire.
Tournant la tête vers la jeune femme, Lauren fronça légèrement les sourcils avant de répéter dans un murmure. Jouer aux devinettes ? Vraiment ? D’ordinaire, Lauren n’est pas bien douée pour ce genre de petits jeux, mais lorsqu’elle peut voir ce qu’il se passe, elle a toutes ses chances de mieux réussir !
Scrutant la jeune femme, elle pu percevoir une légère teinte de nostalgie mais aussi de bien être. Prenant le même ton qu’une voyante, l’américaine s’amusa un brin.
- Hmm… Je vois, je vois… Il y a de la nostalgie bien qu’un peu de bien être est présent...
- Toi, qu'est-ce que tu ressens ? Demanda-t-elle doucement, comme si elle avait peur qu'on l'entende. En règle générale, elle tenait même son pouvoir secret. Elle devenait particulièrement vulnérable lorsque son secret devenait public. Imaginez toutes les bêtises qu'on pouvait lui faire vivre avec un peu de manipulation et d'impulsion ? Le bon point dans tout ça, c'est que son ou sa futur amante n'aura jamais à se soucier de la réciprocité de son affection mais à quel coût ? Un coût beaucoup trop élevé à ses yeux.
La brunette s'amusa de l'air que prit la jeune femme. Ça aussi c'était un bon truc, tant que le ou la comique se marrait de sa blague, elle allait elle aussi rire. À bien y penser, son pouvoir avantageait les autres bien plus qu'elle. Pouvoir, enfin, c'était un grand mot, plutôt une malédiction à bien y songer.
- J'ai ça depuis quelques années déjà, je ne ressens absolument rien si je suis seule. Dès que je suis en contact avec les autres, je commence à ressentir les mêmes choses qu'eux. Un peu comme un miroir si tu veux. J'ai toujours une personnalité là-dessous bien sur, mais il me faut ressentir quelque chose pour le démontrer. Compliqué, non ? Lança-t-elle avant de doucement ricaner, au même moment que les dernières trace d'amusement l'a quittait petit à petit. C'était une peu pareil à la sensation procurée quand la dopamine et les endorphines s'estompaient après une solide séance de fou rire. C'était une des émotions les plus facile à se départir, vraiment. La colère...Ça...C'était brutale.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
-Moi… ?
Elle répéta ceci, comme pour s’assurer que c’était bel et bien ce qu’elle avait entendu, comme pour s’assurer qu’Alice avait bien dit ceci. La surprise qui l’avait enserré était quelque chose de relativement difficile à cacher pour ne pas dire totalement impossible. Elle esquissa un mince sourire, regardant le ciel. Ce qu’elle ressentait… C’était un mélange de tellement d’émotions, tellement que toutes les citer serait difficile. Se casser la tête à tout citer n’était pas utile. C’est sans doute pour cette raison qu’elle n’en cita que quelques unes, les principales à vrai dire.
-Eh bien… Je ressens une certaine nostalgie, un brin de surprise mais une incroyable sensation de bien être qui est impossible à ignorer.
Le nez tourné vers le ciel, Lauren poussa un petit sourire de bien être, finissant par se laisser tomber sur le dos, croisant les bras derrière sa tête. Elle écoutait tout de même ce que la jeune femme disait et racontait. Effectivement, c’est quelque chose de plutôt compliqué… C’était sans doute le cas pour tout ce qui touchait de prêt ou de loin aux diverses émotions, sensations et sentiments des autres. C’était une petite malédiction prenant plus ou moins d’importance en fonction de la personne qui a ce… Don.
-C’est compliqué, je l’avoue. Je m’estime heureuse avec le miens… Ne pas pouvoir exposer les yeux au soleil semble être un moindre coût contrairement à ce que toi, tu peux avoir. J’imagine que c’est assez handicapant dans la vie de tous les gens, non ?
Restant dans la même position, Lauren se perdit dans sa contemplation du ciel nocturne. Alice avait un an de plus qu’elle, juste une classe de plus mais le contact passait plutôt bien. Dire qu’elle avait pensé que ça serait plus compliqué… Les choses étaient totalement différentes de ce qu’elle avait pu penser. A Tokyo, aussi étrange que cela puisse paraitre, il lui était difficile d’aller voir une fille plus âgée qu’elle. Bon, les professeurs, c’était autre chose…
- Figure toi que je sens exactement la même chose. C'est pas si nul. Ça me donne des scoops à l'avance sur les futurs grands amours, ça me laisse la chance de profiter de la joie des autres même quand je vis un moment un peu nul. Bien sur, pour tout ces "avantages" il y avait un lot de désavantages. Il devenait très aisé d'abuser d'elle et à la fois très ardu...Du moment qu'on avait des mauvaises intentions, elle allait le savoir. Par contre, si ça partait de bonnes intentions alors la petite brunette allait pratiquement pouvoir ne rien faire. Par chance, elle avait une ou deux amies qui avaient ses arrières et qui étaient disons...Beaucoup plus expressive qu'elle. Suffisait qu'un mot de travers ne soit dit à son égard pour que les poings volent. Enfin...Elles n'allaient pas jusque la mais disons que c'était une des nombreuses possibilité.
- C'est pas si handicapant en vrai, ça me donne même des avantages. Si on m'embête... Paf ! Voilà que la brunette donna un petit coup de canne sur le tibia de Lauren, un sourire malicieux aux lèvres.
- Désolée madame. Dit-elle avant que le sourire teinté de malice ne prenne un air sincère. Elle s'amusait bien en ce moment, la faute à qui ? Lauren et uniquement Lauren !
- Bon, Lauren, sinon, tu es ici depuis bien longtemps ? Demanda-t-elle pour relancer leur conversation sur des sujets un tout petit peu plus sérieux.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
La singularité d’Alice était liée aux émotions et aux sentiments aussi… L’américaine était heureuse de voir qu’il y avait quelqu’un d’autre comme elle. Quelqu’un qui peut voir ou sentir ce que ressentent les autres. Certes, Alice semble vivre par procuration avec tout ceci, et ne doit pas être agréable tous les jours mais elle ne semble pas trop en souffrir. En apparence. En y réfléchissant bien, sa propre singularité ne serait pas très efficace contre la jeune femme.
-Ça doit être drôle d’avoir ce genre de scoop, mais évite de donner ce genre d’information au journal…
Lauren rit doucement avant de largement sourire. Eh bien, c’est vrai que c’était plutôt pratique !
La question d’Alice fit doucement sourire la jeune femme. Pas spécialement longtemps, non, clairement pas même. Enfin, tout dépendait clairement de ce qu’elle voulait dire. Au Japon, cela faisait plus d’un an, ici, juste un mois ou deux. Pas plus, mais ce n’était pas plus mal. Bien sûr, sa famille lui manquait un peu, énormément même mais elle ne pouvait pas faire autrement, sa sécurité et sa capacité à voir les choses lui tenait trop à cœur. Perdre la vue était une expérience simplement horrible… Elle ne pouvait plus se battre et bien participer au club d’arts martiaux. Sans voir, le handicap est trop important et l’adaptation est bien sûr longue. Donc très peu pour elle, elle avait peut être fait l’égoïste, mais sa mère avait refusée de la laisser aux mains de médecins. Lauren la remerciait d’ailleurs pour ça.
-Quelques mois tout au plus, j’ai passé l’an dernier à Tokyo, et ma singularité s’est déclenché dans la même période. Cette académie m’avait tapé dans l’œil et ça m’a permit d’échapper aux médecins, à des examens étranges... Tu es ici depuis combien de temps ?
Posant un bras sur son genou, Lauren appuya sa joue contre sa main, gardant son léger sourire et le regard posé sur la jeune femme.
Alice rit doucement. C'était un rire léger et ma foi, loin d'être celui d'une crécelle. Bon, le scoop, aujourd'hui c'était le rire d'Alice. Très peu de personnes l'avaient entendus auparavant honnêtement. Un des avantages de sa....Condition, c'était que la déprime, elle l'a ressentait très peu. Les grands mélancoliques ici c'était plutôt rare. Bon, certes y'avait les tristesses et les Lauren de ce monde mais ça, à la limite c'était supportable. Côté perte de vue, elle s'y connaissait plutôt bien ! Elle l'avait vécu, subit et s,y était fait. Enfin...En partie, c'était parfois toujours un peu difficile pour elle. Seulement parfois bien sur, il était dur pour elle de passer du temps à se morfondre.
- Promis, je ne dirai pas ce que j'ai vu ni entendu. Le terme correcte était probablement plus sentit. Clairement, son pouvoir lui avait voir le monde sous un nouveau jour. Les grands et grandes gaillardes au petit cœur tendre et sensible versus les gamines au coeur aussi dur que le roc. Pouah...Elle avait fait plusieurs rencontres assez surprenantes.
- Quelques temps déjà, je crois que quand je suis née, mes parents savaient pas qu'on ne pouvait pas me retourner si on était pas satisfait du produit donc l'acaédmie c'était la solution miracle. Pas grave ! J'embête le monde ! Rapidement, la brunette se hissa sur ses pieds en agitant sa canne comme une épée. Bon, trève de bêtise Alice.
La rancœur qui gronde, un tumulte rageur qui s’étouffe et peine à se contenir. ▬ Katherine Brown
- Il vaut mieux, à la fois pour toi et pour les autres.
Qui sait ce que raconter les histoires de cœur des autres étudiants pouvait rapporter ? Des ennuis, rien de plus et rien de moins.
Quelques temps ? La remarque d’Alice fit doucement sourire la jeune femme. Ce n’était pas quelque chose de vraiment très agréable, mais le ton et la légèreté avec laquelle cela avait été prononcé… Difficile de ne pas s’en amuser. Même un peu. Ce n’était pas bien, Lauren le savait très bien mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. C’était plus fort qu’elle. Mais elle rit aussi à cause du fait que sa comparse embêtait le monde et le revendiquait sans le moindre souci. Comme si elle était insouciante… Enfin, Lauren doutait fortement que ça soit le cas, cela ne l’était sans doute pas du tout quand on avait connaissance. Elle pouvait cependant comprendre ce que c’était, ce que la jeune femme ressentait. L’américaine avait l’impression que son propre père, Mike Black était comme ses parents. Dans le fond du moins. Chassant rapidement cette pensée de son esprit, Lauren refusa de se laisser submerger par n’importe quel souvenir concernant son père. C’était trop dur pour elle !
- Donc, toi aussi tu es née sans mode d’emploi… Etrange, vraiment très étrange !
C’était évidement dit avec énormément d’humour, mais ce n’est pas tout le monde qui peut l’accepter ! Et puis, il fallait déjà donner un mode d’emploi pour les femmes, donc en rajouter un pour les enfants et toutes les autres personnes serait quelque chose de véritablement compliqué et long à mettre en place ! Lauren en avait conscience et elle doutait aussi que quelqu’un se casse le cul à faire ce genre de bouquin que personne ne lirait vraiment.
- T’es amusante.
Son fin sourire était de nouveau bien encré sur son visage, sur ses lèvres.
Oh oui...Elle n'imaginait pas ce qui allait changer d'ici les prochaines semaines si certaines personnes décidaient de prendre leur courage à deux mains. M'enfin, la jeune femme se détourna lentement, prêtant une oreille attentive aux alentours. C'était calme ici, elle ne percevait personne d'autre. D'habitude, elle ne restait pas seule sur le toit si longtemps, quelqu'un venait souvent s'incruster.
- Grâce à toi. Lança Alice. Ce n'était pas de la pitié, c'était uniquement la vérité. Elle ne pouvait pas faire grand chose toute seule. À bien y penser, elle avait besoin d'une gentille infirmière pour l'aider et l'accompagner, vous savez, comme les vieilles personnes ont. Seul petit problème, elle n'allait plus pouvoir foutre des coups de canne à ceux qui l’embêtaient puisqu'elle n'aurait plus l'excuse de je ne peux pas voir. La meilleure solution semblait de se trouver des amies, ça aiderait. Des gens aux intentions pures...Il y avait des licornes ici ? Parce qu'elle ne voyait que ça.
- Dis Lauren, on peut être amies ? Demanda la jeune femme en rivant ses prunelles dans celle de Lauren. Ce petit tour, elle le maîtrisait même si...Elle savait que ça foutait les boules à certains par moments.
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Dim 10 Fév - 20:27
By Halloween