Akemi est née à Kyoto, dans le Japon, ce qui définit donc sa nationalité en tant que japonaise. Elle vivait dans un petit appartement, où ses parents et elle avaient à peine la place pour s'établir. Son père était plutôt du genre à être doux et aimable, généreux et agréable. Il était plutôt aimant envers sa fille, mais envers sa femme c'était tout autre chose. Il avait pourtant l'habitude d'être laxiste, mais quelques fois, le comportement de sa femme dépassait les bornes, et Akemi et son père n'en pouvait juste plus. Sa mère ne pouvait s'empêcher de cracher son venin sur sa fille et son mari. Elle exerçait le métier de journaliste, ce qui aiguisait encore plus la langue de vipère qu'elle possédait. En plus d'être horriblement blessante dans ses paroles, elle ne pouvait pas comprendre ce que ressentait Akemi ou même son mari en sa présence. "Je comprends même pas comment tu as pu passer dans la classe suivante aussi nulle que tu es." "Franchement fais des efforts bonne à rien !" Et Akemi en passe, ce ne sont que de banaux exemples reflétant sa stupide scolarité. 


Akemi a grandi bien vite, atteignant ses quatre ans avec aisance, toujours dans la ville de Tokyo. Et c'est à cet âge, après une dispute entre ses géniteurs, qu'Akemi a vu son père partir sans même se retourner pour la prendre avec lui. À cette époque là, le venin de sa mère ne de déposait que sur son père, mais Akemi ne comprenait pas, elle était jeune. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'après le départ de son géniteur, sa mère était toujours pareil. Elle n'éprouvait ni tristesse ni désespoir, elle paraissait juste emplie de haine et de colère. Au départ, elle ne te disait rien, ne te criait pas dessus pour rien, elle continuait à t'habiller en petite fille modèle et à te câliner avec amour. Amour ?


Sa mère l'a en quelque sorte bien élevée,  mais pour ce qui est de forger son caractère, elle a tout loupé. La primaire d'Akemi s'est bien passée, mais c'est lors de son entrée au collège que tout a basculé. Akemi s'est rendue malade en voyant tout ces groupes d'amis se soutenir et rire ensemble, alors qu'elle n'avait personne sur qui compter. Elle restait en retrait, vêtue de cette uniforme qui la transformait en véritable poupée. Et ses résultats se sont vite dévoilés désastreux. C'est là qu'a commencé cette petite comédie avec sa génitrice. 


"Fais un effort ! Tu n'as pas envie de faire comme moi non ? Je veux que tu sois parfaite ! Tu entreras dans une grande université, tu seras ce que j'ai toujours voulu être, et tu réussiras ! Alors je ne veux pas de ces résultats, tu as intérêt à atteindre l'excellence, je ne veux pas d'écart, je veux que tu réussisses. Oui ... Tu seras parfaite, comme j'ai toujours voulu l'être."


Et c'est comme si sa mère l'enveloppait dans des liens, des chaînes donc la jeune fille ne pouvait se défaire. Akemi devrait être celle que sa mère a toujours voulu être. La jeune fille n'avait plus de contact avec son père, qui semblait avoir voulu couper tout les liens avec sa progéniture. Dans son collège à Kyoto, Akemi ne réussissait pas justement, elle était en chute libre, et elle échoua lors de ses examens, lamentablement ...


Sa mère a donc décidé sur un coup de tête d'envoyer sa fille dans un autre établissement pour qu'elle puisse mieux réussir. Après quelques recherches, la mère d'Akemi trouva une Académie qui lui paraissait normale et studieuse aux premiers abords, l'Académie Natsuyasumi. Akemi et sa mère furent donc contraites de déménager, ce qu'elles firent. Arrivées à la petite ville qui abritait l'Académie, elles emménagèrent dans un petit appartement des plus banals. Et la scolarité d'Akemi commenca, mais elle ne s'attendait pas à reçevoir les conséquences de l'Incident.


A peine Akemi fréquenta cette Académie qui lui paraissait pareille que les autres, que la jeune fille commenca à entendre des murmures, qui se transformèrent peu à peu en voix. Des voix lancinantes, déchirantes, qui ne font que répéter de les aider, et qu'en échange, Akemi sera débarrassée de ces problèmes. Quels problèmes ? Avec sa mère, son père qu'elle n'a pas revu depuis des années, en bref, toute sa vie en général. Akemi ne comprenait pas vraiment comment elle aurait pu aider ces voix, elle ne les connaissait même pas d'ailleurs. Peu à peu, elle réussit à entrer en communication avec les voix, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux de sa mère.


"Mais comment puis-je vous aider ? Arrêtez, vous me faites mal ... S'il vous plaît, je vous en supplie, je vous aiderai, mais arrêtez de me faire souffrir. Qui êtes-vous ? Que faites-vous dans ma tête ? S'il vous plaît, répondez à mes questions au lieu d'hurler, j'ai mal ... S'il vous plaît, s'il vous plaît ..."


"Tu te parles seule ? Mais ... Akemi tu es schyzophrène ? Qu'est-ce qu'il se passe ? On t'a fait du mal ? C'est à cause de tes résulats, tu te fais du souci ? Tu t'inquiètes pour moi ? Je t'emmenerai voir un psychologue, il t'aidera ! Qui te demande de faire quoi ? Les voix ? Qui c'est ça ? Tu m'inquiètes jeune fille, en plus d'être bonne à rien, tu as un comportement des plus étranges. Je vais vraiment prendre rendez-vous avec un spécialiste. C'est à cause de cette Académie que tu es comme ça ? Dis-moi ! Réponds-moi ! Arrête de parler seule et réponds à une véritable personne ! Tu enchaînes mauvais résultats sur mauvais résultats, et en plus de cela tu deviens folle ! Oui, tu n'es qu'une folle ... Je ne comprends vraiment pas comment je n'ai pas réussi à le découvrir avant. Folle ... Schyzophrène ... Sans intelligence ... Voilà ce que tu es."


Après ces dures paroles, la mère d'Akemi ne pouvait plus voir sa fille en face sans penser cela. Elle décida donc de placer Akemi en pensionnat, pour ne plus avoir à supporter les monologues incessants de sa fille. Elle ne comprenait rien, et encore moins son père, qui n'a pas bougé le moindre doigt pour sortir sa fille de cette torpeur. Et les voix continuent de lui parler, de lui dire de les aider, de lui promettre un avenir meilleur, une vie meilleure que celle-ci. Pour l'instant, Akemi supporte les moqueries de sa mère sur sa singularité, en plus d'encaisser les railleries de ces anciens camarades de Kyoto, qui prennent un malin plaisir à la contacter juste pour lui dire des choses comme telles. La jeune fille veut juste devenir invisible aux yeux de tous, se fondre dans la masse et ne plus jamais être remarquée. Lors des cours, elle ne répond pas, reste dans l'ombre et ne parle jamais aux autres.


"Je ne veux pas, non, je ne veux pas que vous me remarquez, que vous vous moquez. Alors laissez-moi comme je suis, de toute façon, il n'y a que les voix qui puissent m'aider, je le sais, elles me l'ont dit. Les voix m'aident, et elles m'aideront si je leur rends la pareille. Elles au moins, sont mes amies, plus que tout ce monde qui m'entoure et qui tente de se prendre pour des personnes de coeur."